Dino Risi (1916-2008)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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Alfred Kralik
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Re: Dino Risi

Message par Alfred Kralik »

Sergius Karamzin II a écrit :
Strum a écrit :
C'est un film magnifique, mon préféré de Risi parmi ceux que j'ai vus.
Un de mes 20 films préférés de tous les temps.
Comme vous avez bon goût (c'est la Saint Sergius aujourd'hui !?), je me le procure.
Je croyais jusqu'alors que Rino Disi n'avait fait qu'un seul film, "Parfum...", puisque c'est le seul qu'ils semblent avoir en rayon à la téloche. :twisted:
"Le cinéma est un art. La télévision est un meuble."
Alfred Kralik
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Re: Dino Risi

Message par Alfred Kralik »

"helas les films italiens de cette epoque sont bien oubliés, et il est difficile d'en trouver"
Oh, en cherchant bien... :roll:
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Sergius Karamzin II
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Re: Dino Risi

Message par Sergius Karamzin II »

Tu peux aussi te procurer l'excellent "Le fanfaron".
Alfred Kralik
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Re: Dino Risi

Message par Alfred Kralik »

Sergius Karamzin II a écrit :Tu peux aussi te procurer l'excellent "Le fanfaron".
Beaucoup vu en télévision.
Effectivement, c'est un grand film.
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joe-ernst
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Re: Dino Risi

Message par joe-ernst »

Une poule, un train et quelques monstres (Vedo nudo, 1969).

Film à sketches sur le mode pop, mais là, on se dit que Risi a perdu la main. La plupart des sketches sont trop longs, quand ils ne sont pas d'une épouvantable lourdeur. De plus la vulgarité et la facilité affleurent à tout bout de champ. Seul point positif : les interprétations de Nino Manfredi, excellentes.
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Re: Dino Risi

Message par joe-ernst »

Fais-moi mal, mais couvre-moi de baisers (Straziami, ma di baci saziami, 1968).

Comédie assez sympathique utilisant les codes du roman-photo pour mieux les détourner. Malheureusement le film traîne en longueur à cause de l'intrigue assez mince, ce qui est inévitable au vu de sa source, malgré les efforts du trio Nino Manfredi- Pamela Tiffin - Ugo Tognazzi. On peine également à retrouver le mordant dont Risi fait parfois preuve.
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Re: Dino Risi

Message par Alligator »

Profumo di donna (Parfum de femme) (Dino Risi, 1974) :

Image
_______________

Merci à l'Utopia de Montpellier de m'avoir donné la possibilité de revoir ce film. Je l'avais vu ado. Et n'avais que très peu de souvenirs. J'en avais d'autant moins que le remake Le temps d'un week-end m'avait impressionné. Surtout la prestation mastoque de Pacino. Parce qu'il faut avouer que la fin est brin gnan-gnan. Hollywoodienne, un peu poussée. Plus facile mais néanmoins efficace il est vrai. Ici c'est à quelque chose de beaucoup plus subtil que l'on a affaire.

Et puis, c'est d'abord la performance de Vittorio Gassman que je ne suis pas loin de commencer à adorer, qui nous est proposée. Il se dégage de ce type un charisme, avec sa voix de stentor, avec son rire, sa carrure, son regard hallucinant, une puissance qui ne peut que forcer le respect, au minimum.
Le rôle porte littéralement en lui les émotions à leur paroxysme. Il y a là de l'hystérie masculine dans ce qu'elle a de plus émouvante, un sentiment de force pour contrer sa peur et aussi d'abandon, de couardise et de révolte face à cette même peur. C'est très beau. La direction de Risi est sur ce point d'une rigueur que j'applaudis. Il n'en fait pas trop.

Sur la composition d'Agostina Belli j'afficherais un enthousiasme plus réservé. Elle est très belle. Mais le rôle qu'on lui confère n'est sans doute pas d'une envergure identique. Il lui faut verser la larme trop facilement.

Le petit Ciccio (je ne me souviens plus de son vrai prénom à ce personnage) est joué par un jeune Alessandro Momo qui fait juste le boulot de jeune adulte pas encore fini. Il fait le job, en clown blanc.

En somme un double périple, touristique de Milan à Naples (très beaux plans d'exposition de la part de Risi et bonne insertion des personnages dans les décors extérieurs, dépaysant!) mais aussi intime, au creux de la peur, le gouffre du noir absolu, cette peur d'être seul, de ne pas être un homme, le refus de voir avec autre chose que ses yeux et d'aimer avec autre chose que sa bite.
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Re: Dino Risi

Message par rosebud »

L'attitude de Gassman , habituellement plus théatrale , favorise un jeu basé sur une force amoindrie par la cécité : voix forte , carure impressionnante , maintien altier malgré le handicap etc... C'est mon Risi préféré .
No Trespassing
Alfred Kralik
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Re: Dino Risi

Message par Alfred Kralik »

Profumo di donna (Parfum de femme) (Dino Risi, 1974) :
Encore ?! 8)
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Re: Dino Risi

Message par joe-ernst »

La femme du prêtre (La moglie del prete, 1971).

Comédie grinçante abordant le sujet du célibat des prêtres, il permet à Sophia Loren de livrer une très belle prestation en vamp naïve, face à un Marcello Mastroianni un peu en retrait dans le rôle du prêtre. Même si l'on devine où va la sympathie de Risi, il parvient néanmoins à garder un certain équilibre entre les parties en présence. La fin est cruellement cynique.
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Re: Dino Risi

Message par Cosmo Vitelli »

joe-ernst a écrit :La femme du prêtre (La moglie del prete, 1971).
Un Risi que j'aime vraiment beaucoup beaucoup. L'entrée en matière, avec les voitures, est vraiment drôle et bien trouvée. ça fourmille de petit détails hilarants (les rapports conflictuels entre le prêtre et son élève fils de communiste :lol: )

C'est indiscret de te demander où tu as vu le film ?
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Re: Dino Risi

Message par joe-ernst »

Cosmo Vitelli a écrit :
joe-ernst a écrit :La femme du prêtre (La moglie del prete, 1971).
Un Risi que j'aime vraiment beaucoup beaucoup. L'entrée en matière, avec les voitures, est vraiment drôle et bien trouvée. ça fourmille de petit détails hilarants (les rapports conflictuels entre le prêtre et son élève fils de communiste :lol: )

C'est indiscret de te demander où tu as vu le film ?
C'est vrai que la corrida des voitures en ouverture du film est très drôle. J'ai vu ce film à la Cinémathèque suisse.

Parfum de femme (Profumo di donna, 1974).

Magnifique composition de Gassman, en aveugle cherchant à blesser les autres par son attitude de peur de ne pas supporter son propre handicap, fort bien secondé par le jeune Alessandro Momo, tragiquement disparu juste avant la sortie du film. On regrette cependant que Risi une fois de plus étire trop son récit qui aurait gagné en force s'il avait été un peu plus court.
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Re: Dino Risi

Message par joe-ernst »

La carrière d'une femme de chambre (Telefoni bianchi, 1976).

A travers ce film, Risi nous offre une satire, non seulement du cinéma de l'époque fasciste comme son titre original pourrait l'indiquer, mais également de la société de cette époque. C'est absolument énorme, franchement bête et méchant diront certains, mais hilarant, même si à certains moments le rire se fige et se transforme en grimace, comme pour rappeler le tragique de cette période de l'histoire italienne à travers le comportement de beaucoup. Le personnage incarné par Agostina Belli (merveilleuse avec son visage de poupée de porcelaine et bien plus convaincante que dans Parfum de femme), naïve mais touchante et sincère, offre un contrepoids bienvenu aux actions odieuses des gens qui l'entourent et son absence totale de ressentiment et de méchanceté devant les coups du sort qui s'acharne sur elle finira par être récompensée.

Autour d'elle, Gassman est hénaurme comme souvent, et Ugo Tognazzi est à vomir d'abjection.

Un excellent Risi.
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Re: Dino Risi

Message par joe-ernst »

La chambre de l'évêque (La stanza del vescovo, 1977).

1946, au bord du lac Majeur. Un ancien officier des colonies Temistocle Mario Orimbelli (Ugo Tognazzi), marié à une femme acariâtre, attiré par sa belle-soeur Matilde, une jeune veuve (Ornella Muti), se lie d'amitié avec un jeune rentier, Maffei (Patrick Dewaere). Envahissant et sans-gêne, il va se servir de l'attirance entre Maffei et Matilde pour supprimer sa femme...

Si les relations entre les personnages sont assez bien décrites et intéressantes, notamment les manipulations auxquelles se livre Orimbelli, on reste cependant avec l'impression que Risi était plus intéressé par le personnage d'Orimbelli, véritable satyre, et par la plastique de ses actrices (il ne nous cache d'ailleurs strictement rien de l'anatomie de Katia Tchenko et Karina Verlier) que par son sujet d'où un certain déséquilibre dans le traitement de l'histoire. Bonne mise en scène cependant.
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Re: Dino Risi

Message par joe-ernst »

Dernier amour (Primo amore, 1978).

Un comique sur le déclin (Ugo Tognazzi) vient passer quelques jours dans une pension pour artistes retraités, en attendant l'argent du gouvernement. Là il retrouve de vieux amis ayant gardé une fraîcheur d'esprit et n'hésitant pas à se livrer à des gamineries, au grand dam du directeur, qui le prend en grippe et fait accéler le versement de la pension afin qu'il s'en aille. Dès l'argent versé, il quitte l'établissement, mais en compagnie d'une des bonnes, une belle jeune femme (Ornella Muti). Pendant quelques jours, il va chercher à l'éblouir en lui offrant une vie de luxe afin de lui faire oublier leur différence d'âge. La désillusion sera au bout de la route...

Film plein de tendresse pour ces artistes vieillissants et oubliés (les meilleures scènes sont celles de la pension), teinté d'une forte mélancolie, c'est aussi une satire sur ces vieux beaux qui cherchent à tout prix à retrouver une jeunesse en compagnie de tendrons. Les dialogues font mouche et la mise en scène est bonne, mais le rythme du film est par trop irrégulier.
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