Parlons femmes (Ettore Scola - 1964)
Publié : 22 déc. 03, 11:07
Grand amateur de cinéma italien quelle ne fut pas ma joie de découvrir que Parlons femmes (Se permettete parliamo di donne) avait été édité en DVD zone 2 et acheté par la médiathèque que je fréquente re
Parlons femmes c’est non seulement le premier film d’Ettore Scola, mais c’est aussi un film à sketches, une des spécialités de la comédie all'italia des années 60.
Le titre, volontiers ironique, peut paraître trompeur. Scola s’attache à stigmatiser les relations entre hommes et femmes. Ne vous inquiétez pas, tout le monde en prend pour son grade : amants, maîtresses, femmes, maris, frères, sœurs… On retrouve tout ce qu’on aime dans ce cinéma là. Un ton mordant, presque cruel (beaucoup plus que dans le dernier film des frères Coen) un sens du rythme épatant (certains sketches sont bouclés en 5 minutes), un talent inouï dans l’écriture des personnages (comme le format des sketches est plutôt court, Scola et son scénariste partent de clichés : la bourgeoise en manque d’affection, le dragueur impénitent, le cocu « aveugle », etc.) que le spectateur identifie immédiatement, pour les travailler au corps et les mettre dans des situations moins prévisibles (beaucoup moins en tout cas que dans le dernier film des frères Coen). Vittorio Gassman tient huit rôles, il fanfaronne (le film évoque d’ailleurs plus d’une fois l’œuvre de Risi) étonne... Bref on s’amuse beaucoup, en tout cas j’ai beaucoup ri (bien plus que dans le dernier film des frères Coen).
Ce que je trouve remarquable dans ce premier film c'est son inscription dans le contexte cinématographique de l'époque. A l'instar des comédies d'après-guerre qui nouaient d'étroites relations avec le néo-réalisme, ce film prend en compte les derniers bouleversements en date...voire les anticipe. La scène d’ouverture du premier sketch est carrément une parodie (une parodie, pas un pastiche) du western italien. Complainte à l’harmonica, cavalier solitaire mutique…Scola s’amuse avec les codes (alors que nous ne sommes qu’en 1964…année de la véritable explosion du genre) avant de bifurquer violemment vers la comédie. Dans certaines scènes il utilise également des faux-raccords, des jump cut, ou mélange les prises de vues documentaires caméra à l’épaule (autant de stigmates du cinéma moderne et engagé de l’époque) avec des procédés plus classiques.
Y’a-t-il un amateur de ce film dans la salle ?
Roy ?
La bonne qualité technique du DVD me donne presque envie de le chroniquer pour le site, histoire de réparer l'injustice faite au cinéma italien dans nos colonnes
P.S. : à propos vous-ai je déjà dit que je n’aimais pas trop le dernier film des frères Coen ?
Parlons femmes c’est non seulement le premier film d’Ettore Scola, mais c’est aussi un film à sketches, une des spécialités de la comédie all'italia des années 60.
Le titre, volontiers ironique, peut paraître trompeur. Scola s’attache à stigmatiser les relations entre hommes et femmes. Ne vous inquiétez pas, tout le monde en prend pour son grade : amants, maîtresses, femmes, maris, frères, sœurs… On retrouve tout ce qu’on aime dans ce cinéma là. Un ton mordant, presque cruel (beaucoup plus que dans le dernier film des frères Coen) un sens du rythme épatant (certains sketches sont bouclés en 5 minutes), un talent inouï dans l’écriture des personnages (comme le format des sketches est plutôt court, Scola et son scénariste partent de clichés : la bourgeoise en manque d’affection, le dragueur impénitent, le cocu « aveugle », etc.) que le spectateur identifie immédiatement, pour les travailler au corps et les mettre dans des situations moins prévisibles (beaucoup moins en tout cas que dans le dernier film des frères Coen). Vittorio Gassman tient huit rôles, il fanfaronne (le film évoque d’ailleurs plus d’une fois l’œuvre de Risi) étonne... Bref on s’amuse beaucoup, en tout cas j’ai beaucoup ri (bien plus que dans le dernier film des frères Coen).
Ce que je trouve remarquable dans ce premier film c'est son inscription dans le contexte cinématographique de l'époque. A l'instar des comédies d'après-guerre qui nouaient d'étroites relations avec le néo-réalisme, ce film prend en compte les derniers bouleversements en date...voire les anticipe. La scène d’ouverture du premier sketch est carrément une parodie (une parodie, pas un pastiche) du western italien. Complainte à l’harmonica, cavalier solitaire mutique…Scola s’amuse avec les codes (alors que nous ne sommes qu’en 1964…année de la véritable explosion du genre) avant de bifurquer violemment vers la comédie. Dans certaines scènes il utilise également des faux-raccords, des jump cut, ou mélange les prises de vues documentaires caméra à l’épaule (autant de stigmates du cinéma moderne et engagé de l’époque) avec des procédés plus classiques.
Y’a-t-il un amateur de ce film dans la salle ?
Roy ?
La bonne qualité technique du DVD me donne presque envie de le chroniquer pour le site, histoire de réparer l'injustice faite au cinéma italien dans nos colonnes
P.S. : à propos vous-ai je déjà dit que je n’aimais pas trop le dernier film des frères Coen ?