Delmer Daves (1904-1977)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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Abronsius
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Re: Delmer Daves (1904-1977)

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The Hanging Tree (1959)

La Colline des potences est le titre d'exploitation français. Western de 1959 avec deux grands acteurs : Gary Cooper et Karl Malden. J'avoue une préférence pour le second. Cooper est grand, cela ne fait aucun doute mais Malden réussit toujours à faire surgir un intérêt particulier, et puis les seconds couteaux sont ma faiblesse.
Nous sommes au Montana, en 1873, c'est la ruée vers l'or, l'action se déroule dans un minable campement d'orpailleurs. Le docteur Joseph Frail (Cooper, parfait dans cette sobriété dont il joue si bien) vient y enfouir un drame personnel qu'il tentera d'oublier dans l'exercice de sa profession et dans le jeu de cartes qu'il aime à pratiquer avec les locaux. Locaux qui sont peints pour la plupart comme des dégénérés avides d'or, livrés à leurs pulsions en pleine nature, voir la manière dont Frenchy (Malden époustouflant de brutalité primaire nimbée d'innocence crétine) jouit en surprenant un voleur qui devra être poursuivi comme un lapin un jour de reprise de chasse. Les femmes sont prostituées ou membres d'une ligue de vertu des plus répugnantes. Jusqu'à ce qu'arrive Elizabeth (Maria Schell convaincante dans un rôle pas si facile), bousculant l'isolement de Frail et réveillant la libido grossière de Frenchy. En passant je me régale de voir Malden rugir, jouer de sa voix comme une brute du fond des âges et en même temps réussir à afficher une mine de gamin à qui on présente un sucre d'orge, la manière dont il découvre Elizabeth est un grand moment.
Alors certes la foule, les hommes loin de la civilisation sont vus sans nuances, seuls quelques individus échappent aux traits grossiers comme Tom Flaunce, l'ami de Frenchy. Notons la présence de George C. Scott, fin et élancé, qui campe un rebouteux casse-bonbons barbu avec un soupçon de transe en trop. Disons que les cadres sont soignés, les mouvements d'appareil discrets et efficaces, que les extérieurs sont somptueux et à leur place, ils servent l'histoire et non l'inverse. Ma scène préférée est banale, elle intervient aux environs d'1h17 du début du film. on y voit Frail sortir d'une bicoque, il vient de faire son boulot, un homme l'accompagne jusqu'à son cheval. La lumière est entre chien et loup (the magic hour, celle dont parle Almendros dans son Homme à la caméra), on y voit un personnage à son travail, le propos est général, la paix intérieure du personnages est là, dans cet abandon aux autres, cet oubli de soi et une lumière magnifique. Le genre de scène qui peut sauter au montage mais qui fait toute la magie imprévisible et précieuse du cinéma.
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Boubakar
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Re: Delmer Daves (1904-1977)

Message par Boubakar »

Jeremy Fox a écrit :Image

La Montagne des neuf Spencer (Spencer's Mountain, 1963)
J'ai vu le film cet aprèm, et je suis assez d'accord avec ton avis ; c'est très sympa, avec des personnages très attachants (Henry Fonda incarne un personnage dont la philosophie de la vie est idéale, ce qui chagrine un peu ses amis et sa femme). On sent qu'il y un côté saga qui ne demande qu'a être développé, c'est peut-être pour ça que ces deux heures paraissent si courtes, avec la deuxième partie où le fils ainé prend davantage d'importance dans son désir d'émancipation.
Et c'est émaillé de quelques touches d'humour, surtout les scènes avec les petits enfants, qui disent bonjour, ou bonne nuit, à tour de rôle à leurs parents (comme ils sont nombreux, c'est assez long à entendre), ou quand ils font la prière avant de manger, et non dénue de quelques sous-entendus sexuels, surtout avec le personnage d'Henry Fonda, qui proclame haut et fort son envie de faire l'amour à sa femme.
A part une musique un peu incessante, c'est un très joli film.
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Jeremy Fox
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Re: Delmer Daves (1904-1977)

Message par Jeremy Fox »

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La colline des potences (The Hanging Tree - 1959) de Delmer Daves
WARNER



Avec Gary Cooper, Karl Malden, Maria Schell, George C. Scott
Scénario : Wendell Mayes & Halstead Welles d’après le roman de Dorothy M. Johnson
Musique : Max Steiner
Photographie : Ted D. McCord (Technicolor 1.85)
Un film produit par Martin Jurow & Martin Shepherd pour la Warner


Sortie USA : 11 Février 1959


Joseph Frail (Gary Cooper), un médecin taciturne au passé trouble, vient s’installer dans une petite communauté de chercheurs d’or aux alentour de 1873 dans l’État du Montana. Il cache et accueille Rune (Ben Piazza), un jeune homme aux abois, pourchassé pour avoir tenté de voler l'un des prospecteurs du coin, le primitif Frenchy Plante (Karl Malden) ; en échange de son silence (puisque les poursuivants n'ont pas eu le temps de voir son visage), le médecin lui demande de rester à son service. Plus tard, Frail recueille et soigne une jeune femme, Elizabeth Mahler (Maria Schell), seule survivante de l’attaque d’une diligence, devenue momentanément aveugle suite à ce drame. Une fois guérie, Elizabeth ne cache pas sa reconnaissance et sa tendresse à son sauveur, mais ce dernier la repousse, lui conseillant même de retourner dans son pays natal, la Suisse. Vexée, elle décide de rester sur place et d’acheter une concession pour y chercher de l’or ; elle s’associe avec Rune (qui n’est pas insensible à ses charmes) et Frenchy, ce dernier ayant pourtant tenté d’abuser d’elle peu de temps auparavant. La promiscuité avec cet homme malsain, la présence dans le campement d’un prédicateur violent et à moitié fou (Georges C. Scott), les jalousies latentes, l’appât du gain, les rumeurs qui courent sur le compte du docteur, etc., vont attiser la bestialité d’une partie de la population et ne vont pas tarder à causer des morts et des tentatives de lynchage…

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The Hanging Tree, alors qu’il marque les débuts à l’écran de George C. Scott, met en revanche non seulement fin au cursus westernien de Delmer Daves mais également à celui de Gary Cooper qui décédera seulement deux ans plus tard. Malade sur le tournage, il ne put pas accomplir tout ce que le cinéaste attendait de lui et notamment monter à cheval lui fut très souvent pénible. Grâce à son amitié avec l'auteur du roman qui ne voyait dans la peau du médecin personne d'autre que lui, l’immense comédien vieillissant trouve en tout cas ici l’un de ses rôles les plus riches et les plus ambigus, celui du docteur au passé énigmatique, mi-ange, mi-démon, capable d’une grande douceur lors de ses consultations, d’une grande tendresse envers la femme à qui il a fait retrouver la vue, mais dans le même temps pouvant avoir de redoutables accès de violence proches de la folie (au point de tuer avec rage son rival en le jetant d’une falaise) ou de prendre ses proches pour des esclaves. Impérial, sachant préserver les mystères de son complexe personnage, le comédien porte admirablement bien le film sur ses épaules. Dans le même temps, Delmer Daves signe donc ici son dernier western, lui qui avait réalisé son premier en tout début de décennie, le célèbre Broken Arrow (La Flèche brisée), connu non seulement pour ses réelles qualités mais aussi pour avoir été désigné comme le premier western pro-indien d’importance. Ce sera ensuite quatre ans plus tard l’intéressant Drum Beat (L’aigle solitaire), avant une série de trois chefs-d’œuvre consécutifs, Jubal (L’homme de nulle part), The Last Wagon (La Dernière caravane) et 3.10 pour Yuma. En 1958, il est à l’affiche encore deux fois toujours dans le domaine du western avec l’attachant Cow-Boy et le bien plus mineur The Badlanders (L’Or du hollandais). A la vue de tous ces titres, on remarque que le cinéaste aura fait tourner de nombreuses grandes stars du genre, à savoir, avant Gary Cooper, James Stewart, Jeff Chandler, Alan Ladd, Charles Bronson, Ernest Borgnine, Glenn Ford, Van Heflin ou encore Richard Widmark. Un beau palmarès !

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Dernier des huit westerns réalisés par Delmer Daves, The Hanging Tree préfigure par certains aspects mélodramatiques (déjà présents dans quasi chacun de ses films précédents, quel que soit le genre abordé, mais encore jamais aussi baroques qu’ici), ses mélodrames de fin de carrière aux situations expressément excessives, interprétés par Troy Donahue et abordant les problèmes des jeunes et de leurs relations avec les adultes, dont le premier se tourne d’ailleurs la même année que son western, le très beau Ils n’ont que 20 ans (A Summer Place). Une série de quatre films qui ne ressemblent à aucun autre, pas plus aux mélos de Douglas Sirk ou Vincente Minnelli qu’à ceux de Frank Borzage, uniques et paradoxaux puisque leur naïveté n’a d’égale que leur culot, leur premier degré n’a d’égale que leur pouvoir de subversion. A lire, une telle bizarrerie parait quasiment impossible et pourtant il suffit de voir ces fabuleux et étonnants mélodrames pour comprendre comment une telle mayonnaise a pu être rendue réalisable, entre kitsch assumé et lyrisme échevelé. Citons quand même les trois autres titres ne serait-ce que pour essayer de les sortir du relatif anonymat dans lesquels ils sont tombés : La Soif de la jeunesse (Parrish), Susan Slade et enfin Rome Adventure. Enfin, pour continuer à les faire connaitre, il ne faudrait pas non plus oublier le magnifique Spencer’s Mountain avec Henry Fonda et Maureen O’Hara, daté de 1963, sorte de chronique familiale située à l’époque contemporaine du tournage mais se déroulant dans de sublimes paysages westerniens. Tous ces films existent en DVD aux USA et bénéficient de sous titres français. Mais revenons-en au film qui nous préoccupe et qui, comme nous l’avons dit, augure déjà beaucoup ces mélos à venir.

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Un mystérieux médecin au passé trouble qui vient s’installer dans une maison surplombant un campement de mineurs ; un jeune homme recherché pour vol et qui va trouver refuge chez ce docteur qui, en échange de son silence, lui ordonne de rester à son service ; une jeune femme dont la diligence vient d’être attaquée et qui, seule survivante, va errer quelques jours dans la nature et devenir aveugle ; soignée par le médecin, elle va en tomber amoureuse mais va être repoussé par ce dernier pour on ne sait quelle raison alors que dans le même temps la libido d'un des chercheurs d'or va se déchainer à son encontre et que la jalousie du jeune homme va se réveiller… On imagine aisément les situations exacerbées qui vont pouvoir découler d’une telle histoire ; ce sont elles qui donnent d’ailleurs son ton unique à ce beau western mélodramatique qui s’avère par la même occasion plastiquement étonnant. Un film tout en verticalité alors que le western est un genre à priori plutôt dévolu à l’horizontalité de par ses amples paysages (c’est pour cette raison que je trouve le format 1.33 bien mieux convenir au film que le format 1.85 si on va s’amuser à comparer les deux sur DVDbeaver, aucun des deux n’étant évidemment ‘entier’). On ne compte plus ici les plongées et contre plongées, les vues subjectives de l’action du haut d’un promontoire, les mouvements de grue verticaux, etc. On n’oubliera pas de sitôt le premier travelling descendant sur le moulin dévoilant d’un coup le visage inquiétant de Karl Malden, ni l’image de cette cabane perchée à l’à-pic d’une colline et dominant le village, pas plus que le dernier travelling arrière digne de celui d’Autant en emporte le vent (Gone with the Wind). De par le génie visuel de son réalisateur, le film est déjà un véritable régal pour les yeux alors que certains mouvements de caméra nous procurent parfois un grand sentiment de plénitude.


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"Révolutionnaire plus tranquille qu’Aldrich, Mann et les autres mais non moins obstiné, Daves malmène les genres autant qu’un Ray ou un Fregonese, pulvérise le manichéisme traditionnel et, à travers le désordre formel que sa nature bouillonnante et féconde sème un peu partout, renouvelle profondément le cinéma hollywoodien" écrivait Jacques Lourcelles au sein sa critique de La Colline des potences que l'on peut lire dans son dictionnaire du cinéma. Je ne peux qu’approuver cette description. Et en effet, aucun manichéisme ici, les personnages possédant tous plus ou moins leurs parts d’ombres, parfaitement retranscrits par des comédiens qui sont tous dirigés de main de maître : que ce soient les protagonistes interprétés par Gary Cooper ou Karl Malden, alors que nous savons très bien pour simplifier à outrance que l’un est le ‘gentil’ et l’autre ‘le méchant’ de l’histoire, chacun des deux peut se révéler tour à tour attendrissant ou détestable. On sent bien là 'la marque de fabrique', la sensibilité et l'intelligence de Delmer Daves qui a par ailleurs très souvent été l'auteur complet de ses films ; et pourtant il n’aurait pas dirigé l’ensemble de ce western. Trop malade pour poursuivre le tournage dès la fin juillet 1958, Karl Malden aurait pris sa suite, Vincent Sherman étant venu lui apporter son soutien. Concernant cette originalité de ton et de situations, il serait également injuste de ne pas évoquer le court roman de Dorothy Johnson qui, aux dires de ses lecteurs, contiendrait déjà tous les éléments qui rendent ce western unique ; à tel point que The Hanging Tree est le seul film que la romancière avouait préférer à l’un de ses romans : "Et il m’en coûte fichtrement de vous dire ça" dira-t-elle à Philippe Garnier alors qu’en revanche elle n’aurait pas appréciée celle qui fut faite par John Ford pour L’Homme qui tue Liberty Valance. Un exemple des premières lignes du roman dont est tiré le film de Daves qui, si vous avez le film en tête, vous feront constater à quel point l’adaptation semble fidèle : "Juste avant de plonger vers le camp de chercheurs d’or de Skull Creek, la route enjambait le sommet d’une colline aride et passait sous la branche horizontale d’un grand peuplier de Virginie. Une courte longueur de corde, récemment coupée, pendait à la branche et se balançait dans le vent lorsque Joe Frail emprunta cette route pour la première fois, à pied, menant son cheval bâté par la bride…Quand Joe Frail leva les yeux vers la corde, ses muscles se contractèrent, car il se rappelait la malédiction qui pesait sur lui".

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On pourra certes trouver Maria Schell peu à sa place et parfois exaspérante à force de cris et pleurnicheries (nous aurions aimé que le cinéaste fasse une nouvelle fois appel à son égérie, la douce Felicia Farr), Ben Piazza bien trop fade et inexpressif, mais en revanche Gary Cooper est donc tout simplement magistral, n’ayant rien perdu de sa légendaire prestance pour ce rôle d’anti-héros, tour à tour déplaisant et vulnérable, monstrueux et généreux. Signalons aussi l’une des premières apparitions, déjà spectaculaire, de l’excellent George ‘Patton’ C. Scott dans la peau du prédicateur enflammé, et surtout d’un Karl Malden truculent et en pleine forme, incarnant avec force conviction ce mineur pittoresque, mélange de brutalité primaire et d'innocence due à son côté simplet ; ses moments de tendresse sont inoubliables d’autant qu’ils sont souvent suivis par le réveil d’une dangereuse libido, ceux deux états successifs contrastant avec une grande efficacité pour le spectateur qui est sans arrête partagé entre sympathie et dégoût. Pour le reste du casting, ce sont quasiment tous des seconds rôles très en retraits, formant le portrait très sombre et très réaliste de cette communauté de chercheurs d’or composée de femmes de petites vertus ou au contraire membres de ligues de vertus réactionnaires, d’hommes presque tous plus rustres les uns que les autres. Depuis Je suis un aventurier (The Far Country) d’Anthony Mann, nous n’avions pas eu une description aussi formidable et précise de la ruée vers l’or et de ses participants, ainsi que des phénomènes de foule, le groupe devenant littéralement fou suite à la découverte d’un filon, devenant incontrôlable suite à une décision de lynchage. Le dernier quart d'heure est de ce point de vue aussi puissant que certains films de Fritz Lang (Fury) ou William Wellman (The Ox-Bow Incident).

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Un western insolite et baroque, faisant parfois penser, comme le disait Bertrand Tavernier, à un roman gothique anglais. La nature y tient une fois encore une place considérable, Daves filmant avec autant d’attention que ses comédiens les magnifiques paysages de l’état de Washington au sein desquels s'est effectué le tournage. Le cinéaste en profite aussi pour nous brosser, grâce à de superbes décors, un souci documentaire et un réalisme rarement égalé jusqu’ici, un campement de mineurs au temps de la ruée vers l’or. Un western mélodramatique loin d’être parfait, le scénario manquant quelque peu de rigueur (on s'attarde par exemple trop sur l'histoire de la guérison d'Elizabeth), mais possédant une dose de lyrisme et de tendresse typiquement 'davesiennes' qui devrait ravir les amateurs de westerns adultes et non manichéens. Quand vous saurez que le tout est enveloppé dans l'un des très beaux scores de Max Steiner, et que le réalisateur n’a pas perdu son impressionnant et unique talent de paysagiste ni sa science du cadre, il se pourrait que vous ayez un coup de cœur pour ce western intense et atypique auquel on peut néanmoins préférer, toujours de Daves, les stylistiquement et scénaristiquement parlant moins chaotiques 3h10 pour Yuma, Jubal ou La Dernière Caravane. Néanmoins un western qui ne ressemble à aucun autre et qui boucle à merveille l'un des corpus westernien les plus passionnants qui soit.

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Jeremy Fox a écrit :Image

La Colline des potences (The Hanging Tree, 1959)

"auquel on peut tout de même préférer, toujours de Daves, "3h10 pour Yuma", "Jubal" ou "La Dernière Caravane".

Il est vrai que Maria Schell a souvent été plus mauvaise que dans ce film, mais , imaginons, dans son rôle, Felicia Farr ( présente, elle, dans les trois films cités);.....je crois que ce trio deviendrait quatuor !!!!!.......; à propos, pour quand LA DERNIERE CARAVANE en dvd ????
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Cathy
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Message par Cathy »

La dernière caravane existe en zone 1, en VO sans stf, et en VF (mais curieusement cela ne m'a jamais dérangé de voir des westerns en VF) ! En tous les cas un des chefs d'oeuvre du genre !
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Re: Delmer Daves (1904-1977)

Message par villag »

Cathy a écrit :La dernière caravane existe en zone 1, en VO sans stf, et en VF (mais curieusement cela ne m'a jamais dérangé de voir des westerns en VF) ! En tous les cas un des chefs d'oeuvre du genre !

Je prefererais vo AVEC stf sans vf!.....( je deviens de plus en plus allergique à ces doublages anciens !)....;
helas il y a beaucoup trop de ces chefs d'oeuvre du genre, inconnus en dvd !
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Re: Delmer Daves (1904-1977)

Message par Cathy »

villag a écrit : Je prefererais vo AVEC stf sans vf!.....( je deviens de plus en plus allergique à ces doublages anciens !)....;
helas il y a beaucoup trop de ces chefs d'oeuvre du genre, inconnus en dvd !
Pourtant ces doublages anciens sont bons quand on voit les nouveaux que l'on fait, mais bon cela ne m'a pas gêné pour ce film, car le doublage y est excellent comme souvent à cette époque ! Juste une précision, je préfère les films en VOST, mais quand j'aime un film, je préfère le voir et l'avoir en VF ancienne que pas du tout, ce serait une nouvelle version, là la question ne se poserait sans doute pas !
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Il est vrai que certains acteurs sont tres bien doublés; Ex: Kirk Douglas par Roger Rudel ou J. Wayne par Raymond Loyer :.....mais les seconds rôles , souvent forcés: par ex: dans la VO, un cow boy entre dans le saloon, et demande d'une voix tout à fait tranquille : UN SCOTCH ; dans la VF, même sequence sauf que UN SCOTCH,résonne tres appuyé, avec la voix caverneuse de l'acteur doublant Rambo......voilà le genre d'outrances que ces VF nous proposent, helas, trop souvent.....et je ne parle pas de l'actrice dont je ne me souviens plus du nom, doublant Audrey Hepburn,( et quelques autres), ayant à la fois, la voix et l'élocution d' Arielle Dombasle!....on peut aimer, moi pas!!!
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Re: Delmer Daves (1904-1977)

Message par Cathy »

villag a écrit :Il est vrai que certains acteurs sont tres bien doublés; Ex: Kirk Douglas par Roger Rudel ou J. Wayne par Raymond Loyer :.....mais les seconds rôles , souvent forcés: par ex: dans la VO, un cow boy entre dans le saloon, et demande d'une voix tout à fait tranquille : UN SCOTCH ; dans la VF, même sequence sauf que UN SCOTCH,résonne tres appuyé, avec la voix caverneuse de l'acteur doublant Rambo......voilà le genre d'outrances que ces VF nous proposent, helas, trop souvent.....et je ne parle pas de l'actrice dont je ne me souviens plus du nom, doublant Audrey Hepburn,( et quelques autres), ayant à la fois, la voix et l'élocution d' Arielle Dombasle!....on peut aimer, moi pas!!!
il me semble que c'est Martine Sarcey qui double Audrey Hepburn ainsi effectivement que de nombreuses autres actrices, notamment Elisabeth Montgomery dans Ma sorcière bien aimée !
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Re: Delmer Daves (1904-1977)

Message par villag »

Cathy a écrit :
villag a écrit :Il
il me semble que c'est Martine Sarcey qui double Audrey Hepburn ainsi effectivement que de nombreuses autres actrices, notamment Elisabeth Montgomery dans Ma sorcière bien aimée !


Je ne parlais pas de Martine Sarcey qui a une voix tres agreable;.....je pense à une voix tres distinguée, un tantinet snob dont je ne me rappelle plus le nom....ça me reviendra !!!( peut etre Jacqueline Porel ???!!!)
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Re: Delmer Daves (1904-1977)

Message par Alphonse Tram »

J'ai attaqué le coffret Romance avec Palm springs weekend, de N. Taurog. Très mauvais choix car ce film est médiocre. Je n'aime pas trop le style "comédie potache avec ados", qu'il soit contemporain ou d'il y a 45 ans. Donc là, j'ai été gaté... A part quelques scènes sur la fin avec Robert Conrad, pas trop mal troussées, je n'en retire rien. Passons.

Pour le second, je me suis appliqué : Parrish.
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Clans, marriages, ruptures, coups bas... Une grande saga qui, comme le signale Cathy sur le topic du coffret dvd, rappelle un peu Géant, mais sur la côte Est.
On entre dans cet univers par la petite porte : une mere (Claudette Colbert) et son grand fils (Troy Donahue) se mettent au service d'un planteur de tabac du Connecticut ("The finest tobbaco they said, all over the world"). A partir de là, nous assistons à plusieurs histoires qui s'entremèlent et qui donnent à ce film un coté "saga" bien prononcée. Certaines conduisent à des impasses, comme cette fille, Lucy, qui a un bébé. Nous la retrouverons néanmoins sur la fin; mais le tout participe évidemment à créer des liens dans cet univers.
Le fils tout d'abord, Parrish McLean (Troy) qui trouve du travail sur la plantation, rencontre des filles, et aussi un planteur concurrent irrascible, Judd Raike, interprété par l'excellent Karl Malden (il faut le voir piquer ses colères à répétition). Ce dernier a deux fils, un alcoolique et un bellâtre. Et puis également une fille...
La mère ensuite (Claudette), qui se marie avec Judd et fait ainsi entrer Parrish dans cette grande famille de fous :mrgreen:

Moins mélo que j'aurais pu le penser au départ avec l'histoire de Lucy et son bébé, rapidement écartée, ce film vaut surtout pour la grande histoire familliale que Daves a su adapter et mettre en scène avec brio, aidé dans son entreprise par d'excellent seconds rôles (Claudette Colbert, Karl Malden).
Troy Donahue a certes toujours un peu la même expression figée (limite tête d'ahuri :mrgreen: mais question de goût), mais je ne peut m'empecher de l'aimer. C'est un "jeune premier" un peu limité, mais il semble y mettre du coeur à l'ouvrage, et la raclée qu'il met à l'un des fils Raike à la fin est de toute beauté :lol: Je trouve qu'il est vraiment fait pour ce type de personnage, un peu dépassé, mais digne, et qui trouve toujours une solution pour se sortir des pires situations. Vraiment une belle trouvaille. D'ailleurs, même dans Palm springs, je le trouve sympa.
Certainement mon film du mois. Hâte de voir la suite.
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Re: Notez les films naphtas - Mars 2010

Message par Profondo Rosso »

Les neufs Montagnes des Spencer de Delmer Daves (1963)

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Magnifique découverte que quiconque adepte des grands paysages et d'un certains esprit chaleureux et positif typiquement américain se doit de voir. C'est l'histoire de Spencer fermier simple et droit qui rêve de construire une meilleure demeure pour sa (nombreuses) famille dans les montagnes mais dont diverses difficultés entravent régulièrement les projets, notamment sont fils souhaitant quitter le monde rural pour suivre des études à l'université. Un petit bijou de tendresse et de justesse magnifiquement écrit où le quotidien de cette famille nous est montré avec une chaleur palpable. Le film trouve l'équilibre idéal entre un esprit conservateur ancré dans les 50's et une ouverture sur la jeunesse et le monde typique des 60's (tout l'aspect sexuel assez prononcé autant chez les jeunes que les adultes) exprimé à travers les craintes et l'espoir des parents de voir leur fils (joué par James McCarthur qu'on reverra dans la série Hawaii Police d'Etat) prendre son envol et aller étudier en ville. Henry Fonda en patriarche trouve un de ses plus beaux rôles tout en nuances (comme sa haine de l'Eglise et des pasteurs) et qui transpire l'humanité. Il y a tout pour que tombe dans le niais et consensuel (là où il tombait selon moi avec son Summer Place mais Daves trouve constamment le ton adéquat et c'est finalement une belle, drôle et poignante (la mort du grand père fait son effet :( ) fresque familiale à laquelle on assiste porté par un bel esprit americana. Pour ne rien gâcher réalisation somptueuse de Daves qui offre des vues grandioses des paysages ruraux et montagneux où se déroule l'histoire, dans un scope de toute beauté. Une belle découverte Delmer Daves est un grand. 6/6 Merci à tout ceux qui ont souvent chaudement recommandé le film depuis un moment dont Jeremy Fox c'était vraiment excellent film du mois très probable. :D
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Jeremy Fox
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Re: Notez les films naphtas - Mars 2010

Message par Jeremy Fox »

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Re: Notez les films naphtas - Mars 2010

Message par Profondo Rosso »

Tu m'étonnes excellent celui là ! :D
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Re: Delmer Daves (1904-1977)

Message par Sybille »

The badlanders / L'or du Hollandais
Delmer Daves (1958) :

Un western que j'ai trouvé un peu faible. D'une durée d'1h20, je n'ai commencé à m'intéresser à l'histoire qu'au bout de 40mn bien tassée (et encore), ça fait peu. La mise en place de la situation m'a parue trop longue, voire peu claire. Les personnages principaux, joués sans défaut par Alan Ladd et Ernest Borgnine, sont pourtant suffisamment bien décrits, tant leurs caractères que la relation qu'ils entretiennent ensemble. L'objectif qu'ils poursuivent, celui d'avoir la possibilité d'améliorer leur vie, de mener une existence simple et bonne, quitte à flirter avec la loi au début, est montré de façon directe, sans s'embarrasser d'un quelconque idéal romantique, ou d'une morale appuyée. Le scénario se montre assez tendre avec eux, puisqu'il affirme que peu importe le passé, un homme, s'il décide de changer, n'est pas défini automatiquement à travers lui pour le reste de ses jours. L'actrice Katy Jurado hérite par la même occasion d'un rôle restreint, mais assez fort émotionnellement. Le passage dans la mine n'est pas trop mal, même s'il y aurait pu avoir davantage de suspense. La fin est trop expéditive. 5/10
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