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Vincente Minnelli (1903-1986)
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Re: Vincente Minnelli (1903-1986)
Pas faux.
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Re: Vincente Minnelli (1903-1986)
La vie passionnée de Van Gogh
Je serais bien en peine de mesurer le film à l'aune de sa vérité aux faits, mais ce n'est pas le point. Il y a une chose de certaine, c'est qu'il déborde d'amour pour l'image qu'il se fait de ce peintre et de son oeuvre et que cela se ressent à chaque minute qui passe jusqu'à la dernière, qui résonne comme un profond merci pour le don de l'artiste Van Gogh. L'interprétation de Kirk Douglas est peut-être sa meilleure, dans le sens où on oublie que c'est Kirk Douglas. Aucun des maniérismes de Kirk Douglas, juste le personnage de Van Gogh tel que Minnelli veut le présenter, c'est-à-dire sous ses bons auspices. Même les crises de folie sont dépeintes avec empathie, et je suppose que les moments les plus radicaux du comportement du peintre sont laissés de côté. Mais ce n'est pas grave. L"étude est légère, le trait souvent gros (Gauguin en antithèse, ce doit être une facilité). Mais il y a une grâce et un propos. Le tout dernier plan, c'est un peu celui d'"Andréi Roublev", vu d'Hollywood.
Je serais bien en peine de mesurer le film à l'aune de sa vérité aux faits, mais ce n'est pas le point. Il y a une chose de certaine, c'est qu'il déborde d'amour pour l'image qu'il se fait de ce peintre et de son oeuvre et que cela se ressent à chaque minute qui passe jusqu'à la dernière, qui résonne comme un profond merci pour le don de l'artiste Van Gogh. L'interprétation de Kirk Douglas est peut-être sa meilleure, dans le sens où on oublie que c'est Kirk Douglas. Aucun des maniérismes de Kirk Douglas, juste le personnage de Van Gogh tel que Minnelli veut le présenter, c'est-à-dire sous ses bons auspices. Même les crises de folie sont dépeintes avec empathie, et je suppose que les moments les plus radicaux du comportement du peintre sont laissés de côté. Mais ce n'est pas grave. L"étude est légère, le trait souvent gros (Gauguin en antithèse, ce doit être une facilité). Mais il y a une grâce et un propos. Le tout dernier plan, c'est un peu celui d'"Andréi Roublev", vu d'Hollywood.
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Re: Vincente Minnelli (1903-1986)
Cet avis fait plaisir (ainsi que toute ta découverte de Minnelli)!
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Re: Vincente Minnelli (1903-1986)
Le prochain sur la liste : "La Toile d'araignée".
- Barry Egan
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Re: Vincente Minnelli (1903-1986)
La Toile d'araignée
Pas inintéressant, mais après le film sur Van Gogh hier soir, c'est clairement mineur et moins personnel, un peu longuet aussi. L'aseptisation du sujet ne retire pas d'émotion aux scènes, mais elle pèse quand même sur la vraisemblance, même si l'événement de départ est crédible (le petit rien qui dévoile les grandes failles...). Le point le plus difficile à avaler, c'est que Richard Widmark ait suffisamment de classe pour se marier une Gloria Grahame, qui est trop sexy pour qu'on arrive à croire qu'il puisse s'en éloigner, et la tromper ensuite avec Lauren Bacall, trop classe pour lui même dans l'adultère. Trop raide et pas assez charismatique à mon goût, le gars, pour porter un film sur ses épaules. Les deux jeunes, Stevie et Sue, sont touchants, et j'ai aimé voir Lilian Gish et Fay Wray. Oscar Levant toujours aussi improbable. La fin est complètement abrupte, le rideau est baissé à la fois trop tôt et trop tard.
Pas inintéressant, mais après le film sur Van Gogh hier soir, c'est clairement mineur et moins personnel, un peu longuet aussi. L'aseptisation du sujet ne retire pas d'émotion aux scènes, mais elle pèse quand même sur la vraisemblance, même si l'événement de départ est crédible (le petit rien qui dévoile les grandes failles...). Le point le plus difficile à avaler, c'est que Richard Widmark ait suffisamment de classe pour se marier une Gloria Grahame, qui est trop sexy pour qu'on arrive à croire qu'il puisse s'en éloigner, et la tromper ensuite avec Lauren Bacall, trop classe pour lui même dans l'adultère. Trop raide et pas assez charismatique à mon goût, le gars, pour porter un film sur ses épaules. Les deux jeunes, Stevie et Sue, sont touchants, et j'ai aimé voir Lilian Gish et Fay Wray. Oscar Levant toujours aussi improbable. La fin est complètement abrupte, le rideau est baissé à la fois trop tôt et trop tard.
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Re: Vincente Minnelli (1903-1986)
Alors celui-ci, je le classe dans mes déceptions Minnelli.Barry Egan a écrit : ↑20 oct. 20, 22:29 La Femme modèle
Fou rire pendant toute la fin (si bien préparée !!!). Beaucoup de rigolade avant ("how do you spell Smith ?"...). Chef d'oeuvre mineur. Un vrai plaisir. Je recommande chaleureusement !
Quelques scènes amusantes mais pour le reste, j'ai trouvé ça très très poussif. Et surtout le duo Peck Bacall ne fonctionne pas pour ce qui me concerne. Je ne m'interdis pas de le revoir et de changer partiellement d'avis mais j'ai été déçu quand je l'ai vu.
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Re: Vincente Minnelli (1903-1986)
Oui, dommage. Je me demande même si ce n'est pas ma comédie préférée de Minnelli. Tout est d'une parfaite harmonie, d'un rythme incroyablement maîtrisé.
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Re: Vincente Minnelli (1903-1986)
Decouvert hier.Barry Egan a écrit : ↑6 déc. 20, 12:31 La vie passionnée de Van Gogh
Je serais bien en peine de mesurer le film à l'aune de sa vérité aux faits, mais ce n'est pas le point. Il y a une chose de certaine, c'est qu'il déborde d'amour pour l'image qu'il se fait de ce peintre et de son oeuvre et que cela se ressent à chaque minute qui passe jusqu'à la dernière, qui résonne comme un profond merci pour le don de l'artiste Van Gogh. L'interprétation de Kirk Douglas est peut-être sa meilleure, dans le sens où on oublie que c'est Kirk Douglas. Aucun des maniérismes de Kirk Douglas, juste le personnage de Van Gogh tel que Minnelli veut le présenter, c'est-à-dire sous ses bons auspices. Même les crises de folie sont dépeintes avec empathie, et je suppose que les moments les plus radicaux du comportement du peintre sont laissés de côté. Mais ce n'est pas grave. L"étude est légère, le trait souvent gros (Gauguin en antithèse, ce doit être une facilité). Mais il y a une grâce et un propos. Le tout dernier plan, c'est un peu celui d'"Andréi Roublev", vu d'Hollywood.
En phase avec ce qu’en dit Barry Egan.
Kurt Douglas est tres bon. Tout le debut dans les terils est tres fort. La relation forte mais difficile avec Theo est bien rendu.
On voit le soin apporté par Minelli sur la couleur et la re-creation des peintures.
J’aurais aimé plus apprécier Anthony Quinn en Gauguin. Ce n’est pas l’interprétation mais le personnage qui manque un peu de profondeur. Dommage.
Avec le recul, la presentation reguliere des toiles casse un peu le rythme. On peut comprendre que c’est ete un « indispensable » pour le public Us mais finalement celles que l’on voit en situation auraient suffit il me semble. On peut remercie toutefois Minelli d’avoir eviter la confrontation de ses recreations et la peinture de reference.
Cela donne en tout cas envie de revoir celui de Pialat.
- Alexandre Angel
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Re: Vincente Minnelli (1903-1986)
Celui de Pialat n'a pratiquement aucun intérêt du strict point de vue du rapport graphiquement exact avec l’œuvre du peintre. Les tableaux sont à peine montrés et ce que l'on (entre)voit évoquerait presque des croutes.
Il n'y a que Pialat pour être aussi gonflé. Van Gogh n'est pas un film sur Van Gogh mais sur l’isolement psychique, la marginalité morale d'un artiste et la teneur de son rapport à un environnement et à une époque donnée. Le trait de génie étant de donner à sentir ce qui, émanant de cet environnement, peut susciter l'acte de peintre.
D'un pur point de vue esthétique le film de Minnelli me donnerait plutôt envie de revoir le segment dédié de Dreams, d'Akira Kurosawa, dans lequel Martin Scorsese joue le rôle du peintre.
Il n'y a que Pialat pour être aussi gonflé. Van Gogh n'est pas un film sur Van Gogh mais sur l’isolement psychique, la marginalité morale d'un artiste et la teneur de son rapport à un environnement et à une époque donnée. Le trait de génie étant de donner à sentir ce qui, émanant de cet environnement, peut susciter l'acte de peintre.
D'un pur point de vue esthétique le film de Minnelli me donnerait plutôt envie de revoir le segment dédié de Dreams, d'Akira Kurosawa, dans lequel Martin Scorsese joue le rôle du peintre.
Comme "le Temps de l'innonce" et "A tombeau ouvert", "Killers of the Flower Moon" , très identifiable martinien, est un film divisiblement indélébile et insoluble, une roulade avant au niveau du sol, une romance dramatique éternuante et hilarante.
m. Envoyé Spécial à Cannes pour l'Echo Républicain
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- Barry Egan
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Re: Vincente Minnelli (1903-1986)
C'est cette partie qui donne chair et âme au film. Le rejet des prêtres qui ne se préoccupent pas du sort de leurs fidèles dans les mines, c'est fort. La suite gagne en densité émotionnelle parce qu'il y a ce début terrible, et terriblement honnête.
N'étant pas éduqué sur la peinture, j'ai au contraire beaucoup apprécié l'apparition des œuvres à l'écran. Elle ajoute à l'émotion procurée par les évènements de la vie de l'artiste, elles en deviennent comme le reflet, illustrent sa perception d'artiste et ses réactions d'homme tout à la fois. C'est peut-être "Van Gogh pour les nuls", mais c'est puissant.
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Re: Vincente Minnelli (1903-1986)
Allons donc, papa disponible pendant une semaine (jusqu'au 28 Octobre 17h) sur la plateforme MK2 Curiosity : https://www.mk2curiosity.com/film/fathe ... e-dividend
- Jeremy Fox
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Re: Vincente Minnelli (1903-1986)
Revoir ce monument de progressisme, ce film d'une intelligence remarquable, d'une extrême tendresse et d'une incomparable douceur qu'est Le Chevalier des sables me conforte dans le fait d'avoir fait de Minnelli mon réalisateur préféré depuis plus de 20 ans. Et ça me donne envie de me pencher un peu plus longuement dessus pour le site.
- Sybille
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Re: Vincente Minnelli (1903-1986)
Un Minnelli que je n'ai vu qu'une fois (en 2016) et que j'avais beaucoup aimé. Ta description correspond très bien à mes souvenirs.