Re: Cure (Kiyoshi Kurosawa, 1997)
Publié : 23 juil. 11, 10:46
Revu hier soir, mais toujours pas emballé...
La première partie du film s'avère efficace, passionnante, dans une veine de polar paranormal (comme, plus tard, l'intéressant Sakebi). L'inspecteur Takebe (très bon Yakushi Koji) enquête sur une série de meurtres étranges. Tous les cadavres arborent la même signature - le poitrail des victimes est lacéré en forme de "X" - alors que c'est à chaque fois un autre meurtrier. Or, l'enquête étant soumise à un black-out total, cela exclut la piste du copycat...
Attention spoilers!
Pas de fantôme ici: il est question d'hypnose, et son enquête conduit Takebe à un jeune homme amnésique, ancien étudiant en psychologie, qui se passionnait pour les travaux de Mesmer, pionnier autrichien du magnétisme animal. S'ensuit un mano-a-mano, un jeu d'influences, entre les deux hommes. Et c'est là, en même temps que Takebe, que je commence à perdre pied: le film se fait beaucoup plus déstructuré (lynchien?), abstrait, pour ne pas dire abscons, le premier symptôme étant un effet de montage (les "visions" de Takebe, montrées via des flashs très cut) un peu cheap.
Pour moi, ce Kurosawa est encore loin de la maîtrise de films comme Kairo et Loft, à la structure certes plus conventionnelle et dans une veine plus ouvertement horrifique. Dans son Effroyable histoire du cinéma, le réalisateur évoque son goût des "fantômes palpables" (comme le revenant de Séance, que Koji frappe avec un bâton lors d'une scène): si on peut toucher un fantôme, c'est qu'il existe, indépendamment de la subjectivité du personnage; il n'est pas le produit d'une imagination, mais quelque chose d'objectif, de tangible; c'est là qu'est le ressort de l'horreur chez Kurosawa, dans cette espèce de "matérialisme fantastique" qui fait merveille dans ses films suivants.
Ici, dans cette construction très cérébrale, abstraite, je le trouve moins maître de son sujet, comme s'il n'était pas sur son terrain. Au niveau du fond aussi: les rapports de couple, esquissés dans Cure, seront beaucoup plus, et mieux, développés dans Séance. Bref, ce Cure me laisse le goût d'un film inabouti, trop allusif, malgré une évidente richesse thématique et d'indéniables qualités de mise en scène.
La première partie du film s'avère efficace, passionnante, dans une veine de polar paranormal (comme, plus tard, l'intéressant Sakebi). L'inspecteur Takebe (très bon Yakushi Koji) enquête sur une série de meurtres étranges. Tous les cadavres arborent la même signature - le poitrail des victimes est lacéré en forme de "X" - alors que c'est à chaque fois un autre meurtrier. Or, l'enquête étant soumise à un black-out total, cela exclut la piste du copycat...
Attention spoilers!
Pas de fantôme ici: il est question d'hypnose, et son enquête conduit Takebe à un jeune homme amnésique, ancien étudiant en psychologie, qui se passionnait pour les travaux de Mesmer, pionnier autrichien du magnétisme animal. S'ensuit un mano-a-mano, un jeu d'influences, entre les deux hommes. Et c'est là, en même temps que Takebe, que je commence à perdre pied: le film se fait beaucoup plus déstructuré (lynchien?), abstrait, pour ne pas dire abscons, le premier symptôme étant un effet de montage (les "visions" de Takebe, montrées via des flashs très cut) un peu cheap.
Pour moi, ce Kurosawa est encore loin de la maîtrise de films comme Kairo et Loft, à la structure certes plus conventionnelle et dans une veine plus ouvertement horrifique. Dans son Effroyable histoire du cinéma, le réalisateur évoque son goût des "fantômes palpables" (comme le revenant de Séance, que Koji frappe avec un bâton lors d'une scène): si on peut toucher un fantôme, c'est qu'il existe, indépendamment de la subjectivité du personnage; il n'est pas le produit d'une imagination, mais quelque chose d'objectif, de tangible; c'est là qu'est le ressort de l'horreur chez Kurosawa, dans cette espèce de "matérialisme fantastique" qui fait merveille dans ses films suivants.
Ici, dans cette construction très cérébrale, abstraite, je le trouve moins maître de son sujet, comme s'il n'était pas sur son terrain. Au niveau du fond aussi: les rapports de couple, esquissés dans Cure, seront beaucoup plus, et mieux, développés dans Séance. Bref, ce Cure me laisse le goût d'un film inabouti, trop allusif, malgré une évidente richesse thématique et d'indéniables qualités de mise en scène.