Re: Woody Allen
Publié : 20 sept. 10, 19:02
Tombe les filles et tais-toi. (Herbert Ross - 1972).
"Prends l'oseille et tire-toi est un succès public et critique qui permet à Woody Allen de revenir au théâtre, l'une de ses grandes passions. Sa nouvelle pièce, Tombe les filles et tais-toi, raconte comment Allan Felix s'éprend de Linda, la femme de son meilleur ami et vit cette intrigue amoureuse au rythme de ses conversations imaginaires avec Humphrey Bogart. S'il a écrit le rôle d'Allan pour lui-même, il lui faut encore trouver une Linda. A l'automne 1968, Allen se retrouve au Broadhurst Theater, face à une jolie débutante rongée d'angoisse, Diane Keaton. Née en Californie en 1946, Keaton est venue à New York pour prendre des cours de théâtre et de danse. Son seul titre de gloire, àce stade de sa carrière, consiste à être apparue habillée --contrairement au reste de la troupe-- dans Hair, la célèbre comédie musicale hippie. La rencontre avec Keaton porte le dernier coup au mariage de Woody Allen avec Louise Lasser, rongée par la douleur du suicide de sa mère et maniaco dépressive. Le couple divorce au Mexique, en 1970, mais le cinéaste ne cesse pas tout de suite de confier des rôles à son ex-femme, qui joue dans Bananas et Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur le sexe (sans jamais oser le demander)."
Woody Allen (Florence Colombani - collection Grands cinéastes / Le Monde - cahiers du cinéma)
Voir Casablanca fait toujours cet effet là, normalement.
"Vous faites quoi samedi soir ?
_ Samedi soir, je me suicide.
_ Et vendredi soir ?"
4/6.
"Prends l'oseille et tire-toi est un succès public et critique qui permet à Woody Allen de revenir au théâtre, l'une de ses grandes passions. Sa nouvelle pièce, Tombe les filles et tais-toi, raconte comment Allan Felix s'éprend de Linda, la femme de son meilleur ami et vit cette intrigue amoureuse au rythme de ses conversations imaginaires avec Humphrey Bogart. S'il a écrit le rôle d'Allan pour lui-même, il lui faut encore trouver une Linda. A l'automne 1968, Allen se retrouve au Broadhurst Theater, face à une jolie débutante rongée d'angoisse, Diane Keaton. Née en Californie en 1946, Keaton est venue à New York pour prendre des cours de théâtre et de danse. Son seul titre de gloire, àce stade de sa carrière, consiste à être apparue habillée --contrairement au reste de la troupe-- dans Hair, la célèbre comédie musicale hippie. La rencontre avec Keaton porte le dernier coup au mariage de Woody Allen avec Louise Lasser, rongée par la douleur du suicide de sa mère et maniaco dépressive. Le couple divorce au Mexique, en 1970, mais le cinéaste ne cesse pas tout de suite de confier des rôles à son ex-femme, qui joue dans Bananas et Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur le sexe (sans jamais oser le demander)."
Woody Allen (Florence Colombani - collection Grands cinéastes / Le Monde - cahiers du cinéma)
Voir Casablanca fait toujours cet effet là, normalement.
Si la pièce de théâtre ensuite adaptée au cinéma en 1972 par Herbert Ross a eu un tel succès alors, il faut pourtant la remettre avec le film dans son contexte d'alors d'un attachement sans cesse grandissant du public envers Woody Allen et le personnage qu'il s'était crée. Car avec le recul et au vu de la suite de la carrière de l'acteur-cinéaste, ce film n'est ni sa plus grande oeuvre comique, ni une oeuvre d'une certaine profondeur. Par contre, si le film s'avère indispensable au fan et appréciable au profane c'est bien pour la rencontre décisive Allen/Keaton qui scelle à l'écran une relation cinématographique liée à la décennie des années 70 (dans la vie réelle, leur relation se termine en 1971, peu avant Bananas, mais Allen, pas chien, lui donnera, comme pour Louise Lasser des rôles aux seins de ses films). Ce ne sont donc pas pour les personnages (le meilleur ami constamment branché à son téléphone n'est pas spécialement écrit), les gags (dont pourtant une des meilleures scènes de dragues foirée chez Woody dans un musée...) et les répliques que le film se révèle touchant mais pour cette alliance simple et belle entre le cinéaste et celle qui va devenir sa muse cinématographique. Même si ils ne sont plus ensembles dans la vie, leur complicité sans faille imprègne l'écran avec beaucoup de justesse.
L'autre point qui mérite presque qu'on aille voir le film pour lui tout seul, c'est Jerry Lacy dans le rôle de Bogart comme ça a été dit plus haut. Il est tout bonnement incroyable et saisit véritablement l'essence du personnage. Cela devient un véritable régal à l'écran à chacune de ses apparitions, jusqu'a une scène, sans doute l'une des meilleures du film où, pendant que Allan tente désespérément de séduire une Linda un peu ivre, son Bogey imaginaire affronte l'image de son ex. Des coups de feux sont tirés, Bogey s'effondre derrière le canapé, mais quand Woody le cherche (pendant que Keaton monologue toute seule), il a disparu, tout comme l'image de son ex. Tout ça c'est dans ta tête kid.
Le bonus du film c'est que la voix française de Bogey est assurée par son doubleur français apparemment. Ou du moins, ça s'en rapproche vraiment très près. J'ai vu le film en VOST mais quand j'ai fait les captures, je me suis rendu compte de sa voix VF. Bien, bien. Un bon Woody au final, attachant et plaisant.
Le bonus du film c'est que la voix française de Bogey est assurée par son doubleur français apparemment. Ou du moins, ça s'en rapproche vraiment très près. J'ai vu le film en VOST mais quand j'ai fait les captures, je me suis rendu compte de sa voix VF. Bien, bien. Un bon Woody au final, attachant et plaisant.
"Vous faites quoi samedi soir ?
_ Samedi soir, je me suicide.
_ Et vendredi soir ?"
4/6.