MJ a écrit :Bah Job c'est un mec trop bien, ...blabla....
Ca va comme ça?
Tu te sens obligé de raconter ça en djeunz pour me compliquer la tâche ou quoi?
Sinon je suis désolée, je ne vois pas le rapport entre l'histoire de Job et Cape fear (dont je préfère de toute manière la première version, bien plus sobre et efficace à mon goût). À tout prendre c'est plutôt l'histoire d'un mec de raisonnable et "civilisé" qui lutte contre une vraie bête fauve, mais franchement je ne vois pas l'ombre d'une lecture religieuse à y appliquer.
Jack Sullivan a écrit : Tu te sens obligé de raconter ça en djeunz pour me compliquer la tâche ou quoi?
Inconsciemment, je crois qu'il y avait un peu de ça.
Jack Sullivan a écrit :mais franchement je ne vois pas l'ombre d'une lecture religieuse à y appliquer.
Vu qui c'est qui dirige le navire, euh... oui? Ce qui ne veut toutefois pas dire qu'elle prédomine. Je n'ai jamais dit que Scorsese voulait réaliser la-Bible-pour-les-Nuls, qu'on se comprenne bien.
"Personne ici ne prend MJ ou GTO par exemple pour des spectateurs de blockbusters moyennement cultivés." Strum
Jack Sullivan a écrit :mais franchement je ne vois pas l'ombre d'une lecture religieuse à y appliquer.
Vu qui c'est qui dirige le navire, euh... oui? Ce qui ne veut toutefois pas dire qu'elle prédomine. Je n'ai jamais dit que Scorsese voulait réaliser la-Bible-pour-les-Nuls, qu'on se comprenne bien.
Je n'ai jamais dit ça. Pour autant, penser que parce qu'un réalisateur est imprégné de son bagage culturel catholique il va le faire sentir dans chacun de ses films, c'est un peu léger comme raisonnement je trouve. Il y a peut-être bien des éléments de ce genre dans Cape fear (après tout je suis agnostique, même si je connais un peu cette mythologie), mais je doute que ce soit aussi pataud qu'une transposition d'une figure biblique dans un des personnages
Cape fear n'a rien à voir avec Job ou la redemption; L'histoire sert juste une apologie de la vengeance personnelle face à une société dont les sytèmes judiciaires et repressifs sont inefficace.
Mais au final c'est juste crétin, pas loin de l'idée soutenant les "justiciers dans la ville".
Scorsese fait de ce remake une grosse blague stylisée à outrance, un concours de cabotinage le rendant proche d'un tex avery. C'est con mais pas déplaisant si on le prend au deuxième degré.
Nikita a écrit :Je n'ai vu aucune rédemption dans Cape fear
J'ai vu le film il y a longtemps, mais dans mon souvenir le pater familias retrouvait tout de même son rôle au sein de sa famille après en avoir bien bavé, à la fin...
Cela dit, je fais aussi partie de ceux que le film ne satisfait pas....
I love movies from the creation of cinema—from single-shot silent films, to serialized films in the teens, Fritz Lang, and a million others through the twenties—basically, I have a love for cinema through all the decades, from all over the world, from the highbrow to the lowbrow. - David Robert Mitchell
Jack Griffin a écrit :Mais au final c'est juste crétin, pas loin de l'idée soutenant les "justiciers dans la ville".
La sentence portnawak de la journée... merci Jack Griffin.
Qu'il y ait une esquisse de critique de la justice américaine dans Cape Fear est un fait indéniable, mais Scorsese n'en fait en aucun cas le thème prédominant de son film... il s'agit purement et simplement d'un portrait du diable et de sa contamination d'une famille américaine typique (à savoir propre en apparence mais gangrenée de l'intérieure) par toutes les armes qui sont en son pouvoir!
EDIT: Au passage, y aurait-il une âme charitable pour m'expliquer comment transformer le fond blanc de mon avatar en couche alpha? (Roy?... )
Jack Griffin a écrit :Mais au final c'est juste crétin, pas loin de l'idée soutenant les "justiciers dans la ville".
La sentence portnawak de la journée... merci Jack Griffin.
Avec tout l'amour que je porte à Scorsese et toute le plaisir que j''éprouve devant ce film, je suis somme toute assez d'accord avec Mr. Griffin.
Les films sont à notre civilisation ce que les rêves sont à nos vies individuelles : ils en expriment le mystère et aident à définir la nature de ce que nous sommes et de ce que nous devenons. (Frank Pierson)
cinephage a écrit :J'ai vu le film il y a longtemps, mais dans mon souvenir le pater familias retrouvait tout de même son rôle au sein de sa famille après en avoir bien bavé, à la fin...
Il sauve sa famille oui, mais pour cela il a dû redevenir un animal... à ce titre le dernier plan de Sam Bowden, couvert de boue, prostré, en équilibre sur les jointures, est assez évocateur.
phylute a écrit :Avec tout l'amour que je porte à Scorsese et toute le plaisir que j''éprouve devant ce film, je suis somme toute assez d'accord avec Mr. Griffin.
Pour ma part, je trouve que c'est simplifier à outrance une intention de réalisateur et surtout ne pas trop se creuser le citron... excusez-moi...
EDIT: Je vous concède néanmoins que dans le propos, Cape Fear n'est pas le film le plus complexe et subtil de Scorsese... il s'agit bien d'une série B flirtant avec le film d'horreur... mais ce qu'il ne dit pas par la scénario, Scorsese se débrouille toujours pour l'exprimer par l'image (comme je l'ai évoqué dans le post précédent). C'est pour cela que je trouve un peu gros de rapprocher ce film à Un Justicier dans la Ville... excusez-moi encore
cinephage a écrit :J'ai vu le film il y a longtemps, mais dans mon souvenir le pater familias retrouvait tout de même son rôle au sein de sa famille après en avoir bien bavé, à la fin...
Il sauve sa famille oui, mais pour cela il a dû redevenir un animal... à ce titre le dernier plan de Sam Bowden, couvert de boue, prostré, en équilibre sur les jointures, est assez évocateur.
Vingt ans après Délivrance, cinq après Predator le père Scorsese est un peu à la traîne sur ce coup là !
Les films sont à notre civilisation ce que les rêves sont à nos vies individuelles : ils en expriment le mystère et aident à définir la nature de ce que nous sommes et de ce que nous devenons. (Frank Pierson)
phylute a écrit :Vingt ans après Délivrance, cinq après Predator le père Scorsese est un peu à la traîne sur ce coup là !
Certes... pour autant, et si l'on en revient au débat initial, ça n'enlève rien à l'intention.
Si?
EDIT: Encore une fois, Scorsese s'est servi de cette commande pour jouer avec l'imagerie d'un genre codé (le suspense de série B) en se référant notamment à Hitchcock, voire même à son ami De Palma. Rien d'étonnant à ce que le film soit un peu "criard"...
Quant à ces nombreux plans référentiels, je crois qu'ils sont parfaitement assumés et justifiés par cette démarche. Je ne sais plus qui a dit que ce film était à prendre avec une bonne louche de second degré mais je suis d'accord.
Nikita a écrit :Je n'ai vu aucune rédemption dans Cape fear
J'ai vu le film il y a longtemps, mais dans mon souvenir le pater familias retrouvait tout de même son rôle au sein de sa famille après en avoir bien bavé, à la fin...
Gounou a écrit :Il sauve sa famille oui, mais pour cela il a dû redevenir un animal... à ce titre le dernier plan de Sam Bowden, couvert de boue, prostré, en équilibre sur les jointures, est assez évocateur.
Il est intéressant d'observer la ressemblance entre Sam et Max Caddy à la fin du film. Il y a un plan précis (avant que Max ne soulève une pierre pour la lui jeter à la face) où ce qui semble être Robert De Niro est en fait un Nick Nolte en plein pétage de plomb.
Et rédemption ou pas (on pourrait en discuter un bon moment, et cela risque bien d'être du langage de sourd) la petite famille Bowden ne sera plus jamais tout à fait comme avant, la jeune Danielle le dit très clairement à la fin. A vrai dire, je me demande maintenant si sa brève phrase sur le fait qu'ils n'ont plus parlé de ce drame après ne peut pas être vu comme une prolongation du non-dit qui les gangrènaient avant l'arrivée du croque-mitaine. Pourquoi pas?
Finalement cette fin s'apparente à celle du Bal des Vampires, où les personnages se sont enfuis du sinistre château mais ont emporté le Mal avec eux.
"Personne ici ne prend MJ ou GTO par exemple pour des spectateurs de blockbusters moyennement cultivés." Strum
MJ a écrit :A vrai dire, je me demande maintenant si sa brève phrase sur le fait qu'ils n'ont plus parlé de ce drame après ne peut pas être vu comme une prolongation du non-dit qui les gangrènaient avant l'arrivée du croque-mitaine.
Pour être franc, c'est exactement comme cela que je le perçois. Le Mal ne meurt jamais... il change d'apparence. Max Cady n'était que la matérialisation humaine des démons de cette famille... d'ailleurs chaque membre possède avec lui un rapport intime et propre.