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Re: La Porte du paradis (Michael Cimino - 1980)

Publié : 10 août 20, 15:53
par Alexandre Angel
Yaplusdsaumon a écrit :Mais il arrive un moment où l'on n'en peut plus. C'est beaucoup, beaucoup, beaucoup trop long ; et c'est là que ce film semble choisir ses spectateurs : les uns y verront un long poème élégiaque et hypnotique, tandis que les autres trouveront toute cette cérémonie interminable et un peu pompière.
C'est pour cela qu'au risque de passer pour sacrilège ou hérétique, je ne n'ai pas de mauvaises dispositions vis-à-vis de la version courte car on y ressent moins le pompiérisme.
C'est le film tel qu'il est sorti, tel que je l'ai connu à sa sortie et tel qu'on ne le verra plus jamais (il y a bien un dvd MGM mais qui gagne à pas être connu) avec son côté "c'est moi que v'là et si ça te plaît pas c'est le même prix".

Re: La Porte du paradis (Michael Cimino - 1980)

Publié : 10 août 20, 16:59
par Jean-Pierre Festina
Alexandre Angel a écrit : C'est pour cela qu'au risque de passer pour sacrilège ou hérétique, je ne n'ai pas de mauvaises dispositions vis-à-vis de la version courte car on y ressent moins le pompiérisme.
C'est le film tel qu'il est sorti, tel que je l'ai connu à sa sortie et tel qu'on ne le verra plus jamais (il y a bien un dvd MGM mais qui gagne à pas être connu) avec son côté "c'est moi que v'là et si ça te plaît pas c'est le même prix".
Tout ceci m'a l'air d'être une injure au bon goût en bonne et due forme. Je marche !

Re: La Porte du paradis (Michael Cimino - 1980)

Publié : 10 août 20, 17:17
par Alexandre Angel
Yaplusdsaumon a écrit :Tout ceci m'a l'air d'être une injure au bon goût en bonne et due forme. Je marche !
Ah je le garde précieusement!
En temps normal, à équivalence pour un autre film, je l'aurais refourgué depuis des lustres. Mais il est la seule trace du film tel qu'il est sorti en mai 1981 (on voit quand même Ronnie Hawkins montrer son cul aux immigrants !) .

Re: La Porte du paradis (Michael Cimino - 1980)

Publié : 11 août 20, 10:45
par O'Malley
Alexandre Angel a écrit :
Yaplusdsaumon a écrit :Mais il arrive un moment où l'on n'en peut plus. C'est beaucoup, beaucoup, beaucoup trop long ; et c'est là que ce film semble choisir ses spectateurs : les uns y verront un long poème élégiaque et hypnotique, tandis que les autres trouveront toute cette cérémonie interminable et un peu pompière.
C'est pour cela qu'au risque de passer pour sacrilège ou hérétique, je ne n'ai pas de mauvaises dispositions vis-à-vis de la version courte car on y ressent moins le pompiérisme.
C'est le film tel qu'il est sorti, tel que je l'ai connu à sa sortie et tel qu'on ne le verra plus jamais (il y a bien un dvd MGM mais qui gagne à pas être connu) avec son côté "c'est moi que v'là et si ça te plaît pas c'est le même prix".
J'ai vu la version courte dans les années 90 et la version longue lors de sa projection au Festival Lumière, donc à une dizaine d'années d'intervalle. C'est donc dur de juger mais la version courte m'a enchanté alors que la version longue m'a laissé un peu sur ma faim (pour les mêmes raisons évoqués par AtClose Range, Tom Peeping ou Yaplusdsaumon)... Donc, à première vue, je suis plutôt enclin à te rejoindre en pensant que la version courte est meilleure que la version longue car elle me semblait plus équilibrée et allant à l'essentiel.

Re: La Porte du paradis (Michael Cimino - 1980)

Publié : 11 août 20, 11:20
par Alexandre Angel
Je rappelle, à toute fin utile, que la version présentée en 2012 ou 2013 à l’Institut Lumière, puis diffusée (et éditée) dans la foulée par Carlotta, qui correspond certes à un Director’s Cut, n’a que très peu de différences structurelles avec la version longue qui était de mise lors de la ressortie du film en 1989 (copie qui existait déjà avant cela mais ne circulant que sur le marché vidéo américain).
A mon sens, les différences touchent essentiellement à la colorimétrie, qui était peu ou prou celle du film à sa sortie en 81 et que la version intégrale de 1989 avait galvaudé.
D’une manière générale, la version longue du film apporte beaucoup de scènes passionnantes, de plans supplémentaires qui densifient le spectacle (notamment lors de l’arrivée de James Averill dans la ville de Casper), d’affinements contextuels mais ne gomme pas pour autant l’opacité qui caractérisait la version courte (ce qui faisait l’essentiel de ce qu’on a pu reprocher au film, en France en tout cas) tout en en rajoutant dans le sentencieux et la pompe.
O'Malley, tu l’as vue comment ou sur quel support, la version courte ?

Re: La Porte du paradis (Michael Cimino - 1980)

Publié : 11 août 20, 11:29
par halford66
La France est l un des rares pays au monde à avoir proposé la version cinéma sur support vidéo,le principal défaut est le format 4/3 et non 16/9e sinon cette version à ma préférence. La version longue est interminable et indigeste à mes yeux et pour moi les 2 versions devraient être visibles,ce n est pas normal qu' une version disparaisse.

Je pense aussi à Danse avec les loups,en France aucun DVD,aucun bluray de la version cinéma!

Et Apocalypse now?si Coppola avait eu les mains libres,la version cinéma n aurait jamais existé! Une version voulue par le réalisateur n est pas forcément meilleure,la preuve la version cinéma est la préférée de beaucoup.

Re: La Porte du paradis (Michael Cimino - 1980)

Publié : 11 août 20, 11:32
par Alexandre Angel
halford66 a écrit :pour moi les 2 versions devraient être visibles,ce n est pas normal qu' une version disparaisse.
D'accord là-dessus.

Re: La Porte du paradis (Michael Cimino - 1980)

Publié : 11 août 20, 11:47
par O'Malley
Alexandre Angel a écrit : O'Malley, tu l’as vue comment ou sur quel support, la version courte ?
VHS, VF... :mrgreen:
En fait, c'était la version diffusée sur FR3 en 1991 et que j'ai vu deux fois d'affilée à la fin des années 90 car le film avait été un véritable "choc".
Mais le choc n'a pas eu lieu sur grand écran, en version longue et restaurée, en VOSTF, et avec Cimino et Huppert (entre autres) en personne parmi le public... :oops:
La beauté du film était là mais j'ai buté sur les séquences amoureuses justement, quelques longueurs qui déséquilibraient le film et quelques facilités scénaristiques (lors de la séquence d'attaque finale). Après, La porte du paradis restait un grand film.

Re: La Porte du paradis (Michael Cimino - 1980)

Publié : 11 août 20, 11:51
par Thaddeus
Sans disconvenir de la nécessité que les différentes versions d'un film puissent rester visibles, cette situation pose une question récurrente : une oeuvre artistique n'a-t-elle pas pour vocation à être "achevée", c-à-d indivisible et non déclinable à l'envi ?

Re: La Porte du paradis (Michael Cimino - 1980)

Publié : 11 août 20, 11:51
par Alexandre Angel
O'Malley a écrit :En fait, c'était la version diffusée sur FR3 en 1991
En es-tu sûr? Car la version longue avait été diffusée en 1991-1992 au CDM dans un cycle western (je me souviens qu'il y avait eu La Charge fantastique) qui était un cycle assez long et bien achalandé.

Re: La Porte du paradis (Michael Cimino - 1980)

Publié : 11 août 20, 11:59
par O'Malley
Alexandre Angel a écrit :
O'Malley a écrit :En fait, c'était la version diffusée sur FR3 en 1991
En es-tu sûr? Car la version longue avait été diffusée en 1991-1992 au CDM dans un cycle western (je me souviens qu'il y avait eu La Charge fantastique) qui était un cycle assez long et bien achalandé.
oui car j'ai toujours la VHS.
Brion avait diffusé le film de Cimino en première partie de soirée dans la version courte et une ou deux semaines plus tard, dans sa version longue au cinéma de minuit. J'avais enregistré le deux versions d'ailleurs sauf que l'enregistrement de la version longue avait foiré au bout d'une demi-heure (l'écran s'était rempli de neige et ce jusqu'à la fin).
Je n'ai découvert la version longue que récemment donc.
Après, je pense que certains défauts pointés précédemment était peut-être effectivement là dans la version courte (les raccourcis scénaristiques notamment). Mais il me semblait que le film était quand même plus resserré, notamment dans ses séquences élégiaques et contemplatifs et dans sa partie romance.
La version longue a pour moi comme qualité surtout son final mélancolique.

Re: La Porte du paradis (Michael Cimino - 1980)

Publié : 11 août 20, 12:02
par Alexandre Angel
Ah Ok je n'ai pas le souvenir d'une diffusion de la version courte à ce moment-là par contre la neige sur l'écran, ça me dit quelque chose :mrgreen:

Re: La Porte du paradis (Michael Cimino - 1980)

Publié : 11 août 20, 12:04
par O'Malley
Alexandre Angel a écrit :Ah Ok je n'ai pas le souvenir d'une diffusion de la version courte à ce moment-là par contre la neige sur l'écran, ça me dit quelque chose :mrgreen:
:lol:

Re: La Porte du paradis (Michael Cimino - 1980)

Publié : 11 août 20, 12:13
par Alexandre Angel
Thaddeus a écrit :Sans disconvenir de la nécessité que les différentes versions d'un film puissent rester visibles, cette situation pose une question récurrente : une oeuvre artistique n'a-t-elle pas pour vocation à être "achevée", c-à-d indivisible et non déclinable à l'envi ?
C'est une bonne question à laquelle j'aurais bien du mal à répondre de manière assurée.
Tout ce que je sais, c'est que je crois à la "vérité" esthétique d'un film, c'est-à-dire ce qui correspond à la première identité plastique du film tel qu'on le découvre (j'avoue que j'ai du mal à trouver les mots :mrgreen: ).

Re: La Porte du paradis (Michael Cimino - 1980)

Publié : 11 août 20, 12:51
par Thaddeus
J'aurais moi aussi beaucoup de mal à répondre à cette question. Mais je sais également que je tiquerais si Picasso proposait une version alternative de ses Demoiselles d'Avignon avec moins de rose, ou si Proust validait une version allégée d'A la recherche du temps perdu, pour ceux estimant que certains chapitres sont trop longs et certaines phrases trop lourdes. Le même raisonnement s'applique évidemment au cinéma. Lorsque Coppola propose trois ou quatre versions d'Apocalypse Now (et dieu sait que je vénère Apocalypse Now), cela me gêne un peu aux entournures puisque j'estime que le chef-d'oeuvre, le vrai, se caractérise notamment par sa dimension irréfragable : il ne doit y avoir rien à y ajouter et rien à y retirer, sous peine de l'abîmer.