Dvdclassik : cinéma et DVD

Roy Neary a écrit :Je sais que je vais me retrouver un peu seul, mais en voyant cette bande-annonce j'ai l'impression de me retrouver encore au zoo (comme dans La Vie de Jésus). Pas un seul "white trash" pour rattraper l'autre dans ces portraits avilissants d'une certaine population du Nord, que j'imagine involontaires dans leur agressivité de la part de Dumont certes, mais franchement faudra qu'on m'explique longuement que le cinéaste porte sur eux un regard compassionnel.

Non, Jef, t'es pas tout seul. Moi, ça m'a fait penser à une célèbre banderole du PSG.

Boubakar a écrit :

pol gornek a écrit :Je ne supporte pas l'idée d'un mec qui réalise une série mais qui n'assume pas du tout.

Qu'est-ce qui te fait dire ça ?

Des déclarations de Dumont qui prétend avoir réalisé un grand film et pas une mini serie et le fait qu'il a balancé sa série à la quinzaine sans en parler à Arte.

pol gornek a écrit :

Boubakar a écrit : Qu'est-ce qui te fait dire ça ?

Des déclarations de Dumont qui prétend avoir réalisé un grand film et pas une mini serie et le fait qu'il a balancé sa série à la quinzaine sans en parler à Arte.

D'accord, merci, j'avoue que je n'en savais rien.
J'avais lu une interview durant la promo de Camille Claudel 1915 où il avait dit que son projet suivant était une comédie, mais je ne savais pas que c'était prévu à la télé.

Commissaire Juve a écrit :

Roy Neary a écrit :Je sais que je vais me retrouver un peu seul, mais en voyant cette bande-annonce j'ai l'impression de me retrouver encore au zoo (comme dans La Vie de Jésus). Pas un seul "white trash" pour rattraper l'autre dans ces portraits avilissants d'une certaine population du Nord, que j'imagine involontaires dans leur agressivité de la part de Dumont certes, mais franchement faudra qu'on m'explique longuement que le cinéaste porte sur eux un regard compassionnel.

Non, Jef, t'es pas tout seul. Moi, ça m'a fait penser à une célèbre banderole du PSG.

+ 1. Regard compassionnel, mes fesses. Par contre, s'il nous fait un film se rapprochant d' "Affreux, sales et méchants", je suis pas contre. Au moins, il assumera son dédain pour ses personnages.

Je ne ressens aucun mépris chez Dumont pour ses personnages. Plutôt de l'amour, de la fascination. Mais qui de mieux placé que Dumont lui-même pour expliquer son travail? Un autodidacte exigeant et cultivé comme j'aimerais en voir davantage au cinéma.

La question de l'empathie est toujours délicate chez Dumont, perso j'accorde le bénéfice du doute et me refuse à voir dans ses films un simple travail d'entomologiste condescendant (je déteste Michael Haneke, pourtant un cinéaste a priori proche de Dumont). Sur ce plan Dumont me ferait plutôt penser aux frères Coen: oui les personnages sont des bouseux arriérés aux faciès et accents improbables, mais ce n'est pour ça qu'il ne cherche pas chez eux l'étincelle: Freddy dans La vie de Jésus n'est pas une cause perdue (ce qui est ironique puisque son interprète végétait aux dernières nouvelles dans la petite délinquance), Pharaon dans L'humanité (dont l'interprète m'a tout l'air d'être handicapé mental), Hadewijch (personnage parisien interpété par une jolie jeune fille) et le clochard mystique de Hors Satan sont d'avantage des énigmes (plus spirituelles que simplement sociales) que des paumés.

Dumont ne pratiquant pas un cinéma spécialement chaleureux j'hésite à parler d'amour pour ses personnages (là où les Coen pratiquent un mélange de moquerie et d'affection) mais une fascination sans oeillères (il n'a pas sorti ses interprète d'un chapeau, ces gens existent bel et bien et il est un des rares à les montrer), ça me parait certain.

Shin Cyberlapinou a écrit :La question de l'empathie est toujours délicate chez Dumont, perso j'accorde le bénéfice du doute et me refuse à voir dans ses films un simple travail d'entomologiste condescendant (je déteste Michael Haneke, pourtant un cinéaste a priori proche de Dumont). Sur ce plan Dumont me ferait plutôt penser aux frères Coen: oui les personnages sont des bouseux arriérés aux faciès et accents improbables, mais ce n'est pour ça qu'il ne cherche pas chez eux l'étincelle: Freddy dans La vie de Jésus n'est pas une cause perdue (ce qui est ironique puisque son interprète végétait aux dernières nouvelles dans la petite délinquance), Pharaon dans L'humanité (dont l'interprète m'a tout l'air d'être handicapé mental), Hadewijch (personnage parisien interpété par une jolie jeune fille) et le clochard mystique de Hors Satan sont d'avantage des énigmes (plus spirituelles que simplement sociales) que des paumés.

Dumont ne pratiquant pas un cinéma spécialement chaleureux j'hésite à parler d'amour pour ses personnages (là où les Coen pratiquent un mélange de moquerie et d'affection) mais une fascination sans oeillères (il n'a pas sorti ses interprète d'un chapeau, ces gens existent bel et bien et il est un des rares à les montrer), ça me parait certain.

Je plussoie à tout ça et même aux comparaisons que je n'avais jamais faites mais qui me semblent tout à fait justes. Ceci dit, je n'arrive plus à le suivre depuis ces derniers films mais c'est un autre problème.

Un portrait du cinéaste à travers ses films à l'occasion de la diffusion ce soir sur Arte de la première moitié de sa mini-série, P'tit Quinquin. A ne pas manquer !

Merci pour ce récapitulatif concernant l'un de mes cinéastes français préférés...et vivement ce soir sur Arte la diffusion de cet objet qui s'annonce bien étrange.

Le ton de P'tit Quinquin annule directement toute condescendance envers ses personnages. La bande-annonce est forcément mensongère dans ce sens où elle ne fait que pointer sur quelques passages où les situations tournent clairement au ridicule. Mais l'objet dans son ensemble se déroule dans un univers à part de notre réalité. Et ses personnages sont les représentations d'une grande et macabre farce. Si j'étais (et suis encore) quelque peu circonspect quant à sa représentation des personnages dans des films comme L'Humanité ou Flandres, ici je ne le suis clairement pas. Grande hâte que de revoir cette série (même si je l'ai découvert sous la forme d'un grand film de 4h).

Pour l'instant, je dois avouer que je suis plus dubitatif qu'emballé...certes, je me suis marré mais en ayant l'impression de me trouver au cirque ou au zoo, ce qui n'est pas terrible, il fait l'avouer.
En gros, j'ai l'impression qu'en passant à la comédie, Dumont a passé la ligne rouge du mépris envers ses "modèles".
Mais bon, , je n'ai vu que les deux premiers épisodes hier soir.En tout cas je ne pense pas que ce film sera dans mon top ten ( à moins que la semaine prochaine, il change de braquet et me surprenne par rapport au programme mis en place hier soir ) contrairement aux Cahiers qui voient mal qui pourrait le détrôner d'entrée de jeu!
Même le dérangeant 29 palms m'avait plus séduit d'entrée de jeu, c'est dire!

Pour ma part, au vu des deux premiers épisodes, je le place directement derrière La Vie de Jésus. Je n'y ai point vu de mépris. Le Commissaire fait désormais partie pour moi des must en terme de personnage de comédie. Le duo qu'il forme avec Carpentier est absolument inénarrable.

Hier soir, interviewé par Arte avant la diffusion, il n'a pas dit non quant à une éventuelle saison 2.

Les deux derniers épisodes donnent, à mon sens, une dimension nouvelle à cette galerie de personnages tous plus excentriques les uns que les autres.
Et pour moi ça annule aussi cet éventuel mépris ou cette condescendance qu'on pourrait y voir.

Jeremy Fox a écrit :Hier soir, interviewé par Arte avant la diffusion, il n'a pas dit non quant à une éventuelle saison 2.

Le carton d'audience (près de 1,5 millions, le meilleur score de l'année pour la chaine) des deux premiers épisodes devrait aider.