Re: Bertrand Tavernier
Publié : 25 juin 15, 16:19
Je n'ai jamais ressenti cela.Ratatouille a écrit : Et tant pis s'ils font dans la facilité la plus atroce ? (mon dieu, cette séquence finale de Polisse...)
Je n'ai jamais ressenti cela.Ratatouille a écrit : Et tant pis s'ils font dans la facilité la plus atroce ? (mon dieu, cette séquence finale de Polisse...)
Son approche est effectivement un peu plus direct que celle de Tavernier, mais pas au point de dire que Maïwenn et Tavernier ont un traitement opposé de leur sujet, l'engagement est fort chez les deux.Thaddeus a écrit :Je l'ai au moins trouvé, à certains endroits, maladroit. Ce que n'est jamais le film de Tavernier.Rick Blaine a écrit :Je n'ai pas vu ça dans le film de Maiwenn.
Mais Maïwenn a le défaut de ses qualités, ou en l'occurrence la qualité de ses défauts : son ardeur très rentre-dedans et un tantinet naïve favorise une approche viscérale qui vaut des scènes très fortes.
Le montage alterné entre la policière qui chute dans le vide et la gamine qui fait de la danse, c'est tout de même très maladroit. Même si je pense comprendre l'idée derrière (derrière des enfants qui se reconstruisent lentement, combien de flics broyés par leur métier ?) et si j'ai été séché par cette fin sur le plan émotionnel.Jeremy Fox a écrit :Je n'ai jamais ressenti cela.Ratatouille a écrit : Et tant pis s'ils font dans la facilité la plus atroce ? (mon dieu, cette séquence finale de Polisse...)
Ca ne me semble pas maladroit, pour moi c'est touchant. On est dans la pure subjectivité je pense, en fonction de ce qui peut nous toucher ou non. Perso, je n'ai vu dans le film de Maïwenn aucune scène gênante ou me semblerait maladroite.Demi-Lune a écrit :Le montage alterné entre la policière qui chute dans le vide et la gamine qui fait de la danse, c'est tout de même très maladroit. Même si je pense comprendre l'idée derrière (derrière des enfants qui se reconstruisent lentement, combien de flics broyés par leur métier ?) et si j'ai été séché par cette fin sur le plan émotionnel.Jeremy Fox a écrit : Je n'ai jamais ressenti cela.
Je ne pense pas, non.Rick Blaine a écrit :On est dans la pure subjectivité je pense
C'est donc bien subjectif car je ne trouve pas ça maladroit du tout. Le cinéma a le droit de vouloir nous faire tirer des larmes, comme il a le droit de faire rire, frissonner, émouvoir... Après tout dépend du talent des cinéastes ; ça peut sembler ridicule ou sublime selon.Demi-Lune a écrit :Je ne pense pas, non.Rick Blaine a écrit :On est dans la pure subjectivité je pense
Quand tu as un acte aussi fort qu'un geste de désespoir par défenestration, et que tu montres ça dans un ralenti bien cinématographique, et qu'en plus tu entrecoupes cette chute par des plans d'une des gamines auditionnées qui fait de la danse en compétition (= reconstruction psychologique), ben désolé, mais c'est maladroit parce que la réalisatrice crée un pur artifice tire-larmes dans un moment dramatique quoi qu'il arrive. Je vois ce qu'elle veut dire en faisant ça, mais elle le fait très mal. Parce que sa mise en scène, c'est je "rallonge" un geste de suicide en montrant que quelque chose de "beau" sort quelque part de ça pour une autre personne. Très maladroit.
Sur le fond je suis d'accord, mais encore une fois je n'y vois pas de maladresse pour moi cela génère une formidable émotion, et il n'y a rien de mal a employer des artifices cinématographiques pour ça, un cinéaste a le droit de vouloir nous émouvoir.Demi-Lune a écrit :Je ne pense pas, non.Rick Blaine a écrit :On est dans la pure subjectivité je pense
Quand tu as un acte aussi fort qu'un geste de désespoir par défenestration, et que tu montres ça dans un ralenti bien cinématographique, et qu'en plus tu entrecoupes cette chute par des plans d'une des gamines auditionnées qui fait de la danse en compétition (= reconstruction psychologique), ben désolé, mais c'est maladroit parce que la réalisatrice crée un pur artifice tire-larmes dans un moment dramatique quoi qu'il arrive. Je vois ce qu'elle veut dire en faisant ça, mais elle le fait très mal. Parce que sa mise en scène, c'est je "rallonge" un geste de suicide en montrant que quelque chose de "beau" sort quelque part de ça pour une autre personne. Très maladroit.
Ce n'est pas les artifices en soi que je critique, puisque le cinéma est un art de manipulation. Ce que je critique, c'est la dimension morale du choix de mise en scène, cheval de bataille que tu devrais commencer à bien connaître. Marina Foïs qui se suicide en se jetant par la fenêtre et qui s'écrase sur le bitume, c'est un moment extrêmement fort qui laisse le bide retourné. C'est sec, imprévisible, horrible. "Manipuler" son geste de désespoir et sa mort en ajoutant des images toutes mignonnes de la gamine en contrepoint, je trouve que c'est éthiquement un choix de mise en scène bien malheureux pour un film qui se réclame d'une grande authenticité. C'est comme dans The chaser où l'héroïne se fait mettre le crâne en bouillie dans un montage alterné avec sa petite toute adorable à laquelle elle repense dans ses derniers instants. C'est de la grosse faute. Maïwenn tombe là dans une forme de sensationnalisme dont elle aurait dû faire l'économie par respect pour le personnage de Marina Foïs.Rick Blaine a écrit :Sur le fond je suis d'accord, mais encore une fois je n'y vois pas de maladresse pour moi cela génère une formidable émotion, et il n'y a rien de mal a employer des artifices cinématographiques pour ça, un cinéaste a le droit de vouloir nous émouvoir.Demi-Lune a écrit : Je ne pense pas, non.
Quand tu as un acte aussi fort qu'un geste de désespoir par défenestration, et que tu montres ça dans un ralenti bien cinématographique, et qu'en plus tu entrecoupes cette chute par des plans d'une des gamines auditionnées qui fait de la danse en compétition (= reconstruction psychologique), ben désolé, mais c'est maladroit parce que la réalisatrice crée un pur artifice tire-larmes dans un moment dramatique quoi qu'il arrive. Je vois ce qu'elle veut dire en faisant ça, mais elle le fait très mal. Parce que sa mise en scène, c'est je "rallonge" un geste de suicide en montrant que quelque chose de "beau" sort quelque part de ça pour une autre personne. Très maladroit.
Oui, j'avais bien compris le fond de ton point de vue.Demi-Lune a écrit : Ce que je critique, c'est la dimension morale du choix de mise en scène, cheval de bataille que tu devrais commencer à bien connaître.
Purée, le twist!Demi-Lune a écrit :Pour recentrer sur l'objet du topic, je précise quand même que je préfère largement Polisse (malgré ses défauts) au polar téléfilmesque de Tavernier.
D'autant que le reste du film ne revendique à aucun moment de type de stylisation, mais s'ancre dans une forme de réalisme. Je trouve plutôt des qualités au film de Maïwenn dans son ensemble, mais pour peu qu'on se pose des questions de (cohérence de) mise en scène, cette fin est évidemment maladroite. Tant mieux si cela vous a ému (et d'ailleurs c'était probablement le but), mais on ne juge pas "objectivement" une mise en scène cinématographique à l'aune de ce qu'elle provoque émotionnellement sur un spectateur ou un autre (je ne dis pas que c'est pas important, je dis que c'est un autre type de critère d'appréciation individuelle). Pour dire les choses autrement, on n'étudiera pas cette séquence dans les écoles de cinéma (ou alors pour montrer ce qu'il ne faut pas faire )Demi-Lune a écrit :Ce que je critique, c'est la dimension morale du choix de mise en scène, cheval de bataille que tu devrais commencer à bien connaître. Marina Foïs qui se suicide en se jetant par la fenêtre et qui s'écrase sur le bitume, c'est un moment extrêmement fort qui laisse le bide retourné. C'est sec, imprévisible, horrible. "Manipuler" son geste de désespoir et sa mort en ajoutant des images toutes mignonnes de la gamine en contrepoint, je trouve que c'est éthiquement un choix de mise en scène bien malheureux pour un film qui se réclame d'une grande authenticité.
Thaddeus a écrit :- Insérer ici le gif adéquat -