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Publié : 29 août 03, 21:03
par DannyBiker
Question qui m'intrigue quand même : sait-on à quelle étape de la production Kubrick est mort ? Etait-elle vraiment terminée ? Ca ne change pas grand chose, mais je suis curieux... :P

Publié : 29 août 03, 21:43
par harry callahan
Il me semble qu'il a passé l'arme à gauche quelques jours à peine après avoir mis la toute dernière main à la post production.

Publié : 30 août 03, 00:25
par Bob Harris
Jack Torrance a écrit :Question qui m'intrigue quand même : sait-on à quelle étape de la production Kubrick est mort ? Etait-elle vraiment terminée ? Ca ne change pas grand chose, mais je suis curieux... :P
Le mardi 2 Mars 1999, Cruise, Kidman, Harlan et les pontes de la Warner avaient pu visionner une copie de travail définitive que leur avait envoyée Kubrick. Le mixage n'était pas entièrement terminé, mais tout était déjà noté et préparé.

Stanley est mort le dimanche 7. :?

Publié : 30 août 03, 11:26
par Billy Budd
Je ne me suis pas encore décidé à revoir le film que j'avais trouvé particulièrement lourd à part quelques séquences dont celle, sublime, dans le magasin de costumes

Publié : 30 août 03, 18:14
par Jordan White
Le film s'enrichit à chaque vision je trouve. Je l'ai vu trois fois, et à chaque fois, un détail qui m'avait échappé jaillit, un dialogue que j'avais mal appréhender rend les choses plus claires. Sur le plan esthétique, on frôle la perfection tant l'image est belle, riche, colorée, l'utilisation de la steadycam est l'une des plus pertinentes que j'ai vu, la musique est parfaitement choisie. La scène du baiser sur le lit avec la prostituée blonde est juste magnifique. Bref, j'adore sur presque tous les plans.

Publié : 30 août 03, 18:25
par Kurtz
j'ai trouvé ce film plat, chiant, vide et à la limite du mal-joué.

heureusement, la forme est impeccable. mais juste la forme.

Publié : 30 août 03, 18:38
par Johnny Doe
Après 2001 c'est le Kubrick que j'appréhendais le plus... L'histoire, les 2h30 de métrage, les commentaires de copains je m'ai dit : c'est pas possible je vais jamais aimé...

Après les 2h30 j'était ébahis, je m'était extasier au moin 36 fois devant la perfection visuel qu'affichait Kubrick, devant cette musique, devant cette emprise que le film à eu sur moi, ce parfum de rêve, d'illusion, la fluidité de ce récit à la fois complexe, simple, vide, riche, si Kubrick n'avait fait que "raconter" cette histoire, je me serais surement endormis. Mais Kubrick nous la fait vivre avec tout ce que cela implique. Hypnotisé du début à la fin par l'immensité de la chose, par une des plus belle mise en scène que j'ai put voir, Kubrick part en laissant derrière lui un condensé de tout ce talent qui l'habitait. Avec Barry Lyndon, son meilleur film pour moi, sans aucun doute !

Publié : 30 août 03, 20:30
par M_RiK
Comme manifestement beaucoup de gens ayant tenu des discours construits et argumentés dans ce topic, j'ai mis un certain temps à me forger une opinion à propos d'Eyes Wide Shut, et n'ayant jamais été une flèche, ce temps s'est quand même compté en mois. D'une part il s'agissait d'un film de Stanley Kubrick - d'où une période de réflexion - et de plus il s'agissait de son dernier - d'où une encore plus longue période de réflexion. Alors, en lisant cette avalanche de posts, j'en suis venu à me demander : "Qu'est-ce qu'il me reste de ce film ?".

Tout d'abord les quelques couleurs d'une photographie sublime. Ensuite, des cadrages d'une précision de sniper et d'une élégance de gentleman. Enfin une interprétation sans faille, même si, du haut de sa classe folle, Nicole Kidman écrase un peu tout le monde. Mention spéciale également pour Sidney Pollack, que je ne voyais pas du tout en acteur et qui m'a très agréablement surpris. Tout ce que je dis là - ou presque - ayant déjà été dis - en mieux - par les brillants forumeurs m'ayant précédé, je ne vais pas m'étendre plus longtemps sur ces points-là, vous aurez tous compris : j'ai aimé ce film.

En ce qui concerne le "fond" du film, excusez-moi du lieu commun, mais j'ai l'impression qu'on n'y trouve que ce qu'on y apporte (excusez-moi encore). Si cette remarque est valable pour tous les films en général - je dis bien en général - et pour ceux de Kubrick en particulier, elle prend tout son sens ici. A mon avis, si il y a bien un adjectif qui puisse qualifier ce film, c'est épuré. Toutes les louanges et les superlatifs employés par les supporters du films, s'ils sont sincères, ne rendent pas compte de ce qui est pour moi la plus grande qualité de ce film : sa totale pureté.

Eyes Wide Shut n'est en aucun cas un film "intello", "sophistiqué", "tordu" ou tout autre adjectif "inrockuptiblien". "Raffiné", "élégant", "sobre" seraient plus à leur place ici. L'histoire est d'une simplicité évangélique : "un épisode de la vie - réelle et fantasmatique - de deux époux". La mise en scène est sobre et distanciée (ou objective si vous préférez), ce qui a pour effet de ramener au même niveau le rêve et la réalité et à partir de là, c'est au spectateur de faire son - ou plutôt ses - choix, d'où le lieu commun de toute à l'heure "ce film est une auberge espagnole". Ce film se comporte exactement comme un parfum, il réagit différemment sur chaque spectateur, de façon étrangement viscérale : il n'y a qu'à voir les réactions qu'il suscite.

Ainsi, on peut pêle-mêle y voire une "ode à la morale" si on ne s'attache qu'à son épilogue - la réunion du couple - ou, au contraire, à "l'amoral", si on considère plutôt les parcours individuels des deux époux. On peut, à loisir, "juger" les personnages, sans pression extérieure, puisque Kubrick ne le fait pas. Son rôle se borne à montrer (mais ma foi, quel montreur !) ces personnages et l'univers - au passage d'une totale complétude - dans lequel ils évoluent. Pour ma part je n'ai pas encore fait mon choix, et je doute d'en faire jamais un. Ce film est une réelle expérience, qui tiendrait pratiquement de la "réalité virtuelle", ou d'un bon bain chaud, dans laquelle on se plongerait avec délice (choisissez l'image qui vous parle le plus). Car si ce film est pur, clair et simple, il est également d'une richesse - visuelle et émotionnelle - extraordinaire, permettant un nombre de revisionnages quasi-infini (c'est dire le nombre de fois où je vais pouvoir me refaire plaisir).

Annecdote rigolote (enfin si on veut) : lorsque j'ai vu ce film en salle à sa sortie. Une fille (que vous découvrirez très bête si vous lisez la fin de ce post), assise à côté de moi dans le cinéma a vu son téléphone portable sonner au cour de la séance :x . Elle s'est levée, et à sa suite toute la rangée pour la laisser sortir et répondre à son coup de fil :x :x . Et puis elle est revenue comme une fleur s'asseoir à côté de moi et me demander "Qu'est-ce qui s'est passé ?" :x :x :x . Et avec tout ça le charme du film a quand même agit sur moi et mon infortunée est tout de même ressortie vivante du cinéma (je ne sais pas ce qui est le plus étonnant de ces deux faits).

Et si Kubrick avait tout simplement tiré sa révérence en étant apparemment (et apparemment seulement, tellement il est présent partout ailleurs) absent de son dernier film ? Une fin ouverte en quelque sorte. La classe quoi, comme d'habitude avec Kubrick.

P.S. Je pense que vous serez tous d'accord avec moi pour dire à quel point il est difficile de parler de ce film. J'espère que mes propos ne vous aurons pas parus trop "réducteur" vis-à-vis d'une oeuvre aussi monumentale.

Publié : 30 août 03, 20:39
par Tuck pendleton
Jordan White a écrit :Le film s'enrichit à chaque vision je trouve. .
pareil pour moi...EWS est un film que je peux prendre par n'importe quel bout; j'y plonge directement. Parce que c'est un film d'errance...Ghost world joue un peu sur la même musique

Publié : 30 août 03, 20:43
par Jordan White
Tuck pendleton a écrit :
Jordan White a écrit :Le film s'enrichit à chaque vision je trouve. .
pareil pour moi...EWS est un film que je peux prendre par n'importe quel bout; j'y plonge directement. Parce que c'est un film d'errance...Ghost world joue un peu sur la même musique

Loin de moi l'idée de comparer Ghost World ( que j'aime beaucoup) et Eyes Wide Shut. Les films ne jouent tout de même pas dans la même catégorie.

Publié : 30 août 03, 20:44
par Brice Kantor
Tuck pendleton a écrit :
Jordan White a écrit :Le film s'enrichit à chaque vision je trouve. .
pareil pour moi...EWS est un film que je peux prendre par n'importe quel bout; j'y plonge directement. Parce que c'est un film d'errance...Ghost world joue un peu sur la même musique
Deux Bons films aquariums aussi...

Publié : 30 août 03, 20:49
par Tuck pendleton
Jordan White a écrit :
Tuck pendleton a écrit :
pareil pour moi...EWS est un film que je peux prendre par n'importe quel bout; j'y plonge directement. Parce que c'est un film d'errance...Ghost world joue un peu sur la même musique
Loin de moi l'idée de comparer Ghost World ( que j'aime beaucoup) et Eyes Wide Shut. Les films ne jouent tout de même pas dans la même catégorie.
je ne compare pas...je dis que les deux films me fascine de la même façon

Publié : 1 sept. 03, 22:13
par Alex Blackwell
Je n'apprécie guère ce public là, qui m'a autant déçu lors de mes deux visions.
Quelques visions insolites, telles que les gros plans sur les masques très photogéniques, une performance d'acteur de Tom Cruise (le gros plan là encore sur son visage au moment où sa femme lui révèle ses aventures fantasmées) mais une mise en images que je trouve peu convaincante: on parle de précision, de richesse ou d'élégance là où je voie beaucoup de platitude (voir par comparaison Shining tourné dans le même format: il y a pour moi entre ces deux films la même différence qu'un téléfilm et une oeuvre d'art).

Publié : 1 sept. 03, 22:38
par harry callahan
Tuck pendleton a écrit :
Jordan White a écrit :Le film s'enrichit à chaque vision je trouve. .
pareil pour moi...
On est trois. Un coup je trouve la forme plus réussie que la fois précédente, un coup je trouve le fond plus pertinent.

PS : Crédieu, jamais je comprendrai ce Star Maker. Il a la faculté de m'esbaudir à chaque fois que je le lis. En plus, des fois, il me faut trois heures pour essayer de déchiffre, un Bescherelle version ultra complète et un décodeur Star Maker - français facilement compréhensible. Y a-t-il un Champollion dans la salle ?

Publié : 1 sept. 03, 23:22
par Bob Harris
Star Maker a écrit : mais une mise en images que je trouve peu convaincante: on parle de précision, de richesse ou d'élégance là où je voie beaucoup de platitude (voir par comparaison Shining tourné dans le même format: il y a pour moi entre ces deux films la même différence qu'un téléfilm et une oeuvre d'art).
Alors là..... Faudrait pas dire n'importe quoi non plus.