Napoléon (Ridley Scott - 2023)
Publié : 23 nov. 23, 10:25

Un biopic de Napoléon Bonaparte revenant sur son ascension vers le titre d'empereur, vu à travers le prisme de sa relation avec sa femme Joséphine.
Eusebio Cafarelli a écrit : ↑22 nov. 23, 23:37 Napoléon (Ridley Scott) 2/10 en notant large
Avis non motivé d’un point de vue historique (ce serait trop facile…et c’est un film, pas une thèse d’histoire… - m’enfin Robespierre épais comme Danton ou La Malmaison qui ressemble à un palais aristocratique dans la campagne anglaise, entre autres, ça pique les yeux du prof d’HG)
Donc d’un point de vue cinématographique, jadis RS réalisa LesDuellistes et c’était merveilleux. Là c’est juste navrant, de Joaquin Phœnix qui ne vieillit pas plus qu’il ne joue pour nous faire croire au personnage, au stagiaire info graphiste qui s’est chargé des paysages et des effets numériques, en passant par Ridley Scott qui, n’ayant pas de point de vue et plus d’idées, recycle mal quelques peintures et d’auto-cite (plusieurs passages de Gladiator. Les amputations d l’original de 4h réservé à Apple TV sont grosses comme le nez au milieu de la figure et réduisent le tout à une succession de vignettes sans enjeu, les rares batailles sont mal filmées, l’histoire sentimentale pseudo-freudienne est incohérente, c’est visuellement plat et laid. Ratage complet.
La date de diffusion sur Apple TV+ n'est pas connue - ni dans le monde, ni en France.
Autant dire que je ne crois pas du tout à un effet Kingdom of Heaven avec un director's cut qui changerait radicalement l'appréciation du film. Ça n'a pas de point de vue, sans être moche c'est pas non plus super inspiré visuellement, l'interprétation du rôle-titre est à la ramasse, Ridley Scott est dans ses mauvais jours de mercenaires et croit faire des pointes d'humour en bonus (pendant ce temps, il rate complètement la relation Napoléon/Joséphine qui ne commence à fonctionner que de façon posthume quand il est beaucoup trop tard), seules Vanessa Kirby et la musique parviennent à surnager quand on leur en laisse une chance...LeNapoléonQuiPue a écrit : ↑27 nov. 23, 01:30 Aïe. C'est moins dégueulasse que Expend4bles, mais au moins ce dernier était drôle :
Napoléon 2/10
À moins de tout repenser de A à Z, je vois difficilement comment le montage intégral de 4 heures annoncé en exclusivité sur Apple pourrait sauver ce digest sorti en salles qui m'a fait saigner les yeux et le cerveau...
Scott filme la trajectoire d'un Grand Homme qui n'est rien sans sa femme, pour passer totalement à côté du flair politique et du sens stratégique de Napoléon en se concentrant sur sa relation avec Joséphine. Au lieu d'adopter le point de vue de cette dernière (le film s'intitule Napoléon, pas Joséphine), il fait de son empereur un gars mené par le bout du nez par sa catin d'épouse, avec une interprétation de Joaquin Phoenix au diapason. Napoléon répond "oui" quand on lui pose une question compliquée, sa stratégie se résume à tirer des boulets de canon sur l'ennemi en se bouchant les oreilles, il n'a jamais coupé le cordon avec sa môman, et Joaquin est soit absent, soit hébété (l'humour n'a jamais été le point fort de Ridley Scott dans ses films, là on touche le fond), soit il recycle ses grimaces façon Joker. Le déroulé est strictement chronologique, enchaînant les faits d'armes avec de gros trous au milieu (les coupes sont tellement torchées au burin qu'on ne peut plus appeler ça des ellipses), des vignettes qui se voudraient tableaux mais à des années-lumière des beautés formelles des Duellistes (le sacre de l'Empereur, exemplaire).
Quelques très rares plans à sauver (juste avant la bataille d'Austerlitz et au début de la débâcle de Russie), une exactitude historique probablement discutable (je ne suis pas historien mais je note que Joaquin Phoenix ne vieillit pas d'un cheveu en vingt ans jusqu'à ce qu'on lui colle des tempes grisonnantes à Waterloo), une fin ridicule (Spoiler : bon sang, la mort de Napoléon en exil, si je n'étais pas confortablement enfoncé dans mon fauteuil j'aurais fait comme lui, je serai tombé de ma chaise. Et la conclusion n'a rien d'autre à dire qu'additionner les morts lors des batailles pour conclure qu'il aurait tué trois millions de personnes), et un gros gâchis pour Vanessa Kirby filmée comme une ancêtre de la Pris de Blade Runner (Daryl Hannah), c'est trop peu. Sur les 2h38 je suis resté sur le bas-côté environ 2h38, et j'ai beaucoup trop souvent été consterné devant le spectacle (qui commence très fort avec la reine Marie-Antoinette à la guillotine). Ridley Scott en mode mercenaire, pile ce que j'aime le moins chez lui. Mais à son âge, on ne le changera plus. Vivement Gladiator 2.
Tiens, marrant d'avoir donner à ses personnages les mêmes prénoms que ceux de l'empereur Napoléon et de l'impératrice Josephine. Il a du piquer l'idée à Andrew Dominik. Et Joaquin Phoenix reprend ainsi sans mal son rôle de Commode, en rejouant ses pulsions malsaines pour sa sœur.tchi-tcha a écrit : ↑27 nov. 23, 01:51
Scott filme la trajectoire d'un Grand Homme qui n'est rien sans sa femme, pour passer totalement à côté du flair politique et du sens stratégique de Napoléon en se concentrant sur sa relation avec Joséphine. Au lieu d'adopter le point de vue de cette dernière (le film s'intitule Napoléon, pas Joséphine),
Une série entière lui avait pourtant été dédiée, avec la géniale Daniele Lebrun (et l'excellent Daniel Mesguich).
Mon désarroi ne vient pas des libertés que prend Scott avec les faits (pour deux anecdotes authentiques il y a cinq grosses conneries), mais du naufrage du film.damdouss a écrit : ↑27 nov. 23, 16:21 "Napoléon" : 7/10. Evocation personnelle (et très libre) du personnage et non le biopic ultra référencé que certains attendaient (ou espéraient) d'où leur désarroi. Vu comme cela Ridley Scott s'en sort honorablement (la photo aux teintes brunes et grises proches du noir et blanc, la musique donnent une image au final bien sombre de la période 1789-1815).
Pour les autres aficionados attendez le Abel Gance restauré par la cinémathèque...
Yep...
J'avoue que je comprends pas tellement non plus ce parti pris de montrer cet aspect du personnage. D'autant que ses histoires de cul avec la Beauharnais ne sont pas follement passionantes. En fait à tout vouloir traiter Scott et son scénariste échouent sur les deux tableaux. Les scènes d'actions qui ne sont pas assez développées et la partie sentimentale qui reste assez terne. Ils auraient dû choisir de ne traiter qu'un seul axe. Sinon, j'en viens à me dire qu'un film de 5h en deux parties axé sur le côté statège et géopolitique de Napoléon, ça aurait eu autrement plus de gueule. Une première partie avec l'ascension de l'empereur qui aurait pu se terminer sur la bataille d'Austerlitz et une seconde plus tragique, avec la déchéance de l'empire. Je suis loin d'avoir vu toutes les versions mais j'ai quand même l'impression que LE film sur Napoléon reste à faire. Reste plus qu'à attendre la version tv de Spielberg même si j'ai quelques craintes quant au résultat...tchi-tcha a écrit : ↑27 nov. 23, 19:30La thèse, c'est que derrière chaque grand homme se cache une femme. Le résultat à l'image, c'est un mec qui se bouche les oreilles quand tirent les canons, qui se la joue Gladiator devant ses troupes au retour de son premier exil, qui est un vrai caniche face à sa traînée de meuf... Et on me dit que ce mec est un stratège ? Et on me dit qu'il a un destin, ce benêt arriviste bourrin ?