Adam Sandler

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés à partir de 1980.

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Barry Egan
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Re: Adam Sandler

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The Meyerowitz Stories

Alors que "Reign Over Me" pouvait laisser penser que le rôle dramatique de Sandler était un simple aimant à Oscar (ce qu'il n'est pas du tout, le projet étant très personnel pour le scénariste et réalisateur), là on est plus clairement dans le numéro d'acteurs à partir d'un script d'auteur. Ce n'est pas que le film manque de qualités - le portrait du patriarche bougon et égotique interprété à la perfection par un Dustin Hoffman génial est passionnant - mais tout semble être mis en place ici pour que Stiller et Sandler jouent devant les critiques plutôt que devant les spectateurs. On en sort avec une impression d'œuvre vaine, aux deux sens du mot. Un ton léger/doux-amer qui rappelle un peu Wes Anderson, sans les tics de réalisation qui paradoxalement amènent de l'émotion chez Wes Anderson. Ici, la photographie assez évanescente (et jolie) rend l'ensemble un peu trop onirique pour être honnête. Cette fin hommage à "Indiana Jones" se veut énigmatique, mais le seul moment vraiment énigmatique du film c'est Sandler avec Grace Van Patten au piano ensemble. Une des rares séquences où on dépassait l'anecdotique à mon sens... en dehors de celles où Dustin Hoffman vient écraser l'écran de sa présence.

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Re: Adam Sandler

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Le Haut du panier

Joli petit film sur le milieu du sport où l'ami Sandler réalise clairement un vœu par le biais du cinéma en devenant impliqué dans le milieu du basket en tant que recruteur et aspirant coach. Une variation adulte sur les antécédents golf et football américain, où le but est de se faire plaisir en racontant une belle histoire, pas si éloignée dans le thème d'un "Rocky" (explicitement cité à un moment). Le film passe tout seul, quelques bonnes blagues, des péripéties, un jeune basketteur charismatique auquel il n'est pas difficile de s'identifier, de l'émotion à la fin. Un peu un téléfilm de luxe (on ne compte plus les stars de basket à l'écran, et y a même Robert Duvall quelques minutes au début), mais quand c'est réalisé avec autant de soin et d'affection, on ne peut que s'incliner.

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Re: Adam Sandler

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Airheads

Un film dans lequel Adam Sandler vient jouer le troisième rôle (il a le privilège d'avoir une aventure avec la plus jolie fille du lot, et c'est tout)... Sorte de mélange entre "Die Hard" et "Wayne's World" avec une fin directement piquée aux "Blues Brothers". Pas vraiment drôle, lancé seulement sur son concept et mal exécuté, ou plutôt pas exécuté du tout. 1h et 30 minutes assez pénibles. Dans le genre et au propos similaire, je recommande plutôt "UHF" avec Weird Al Yankovic, plus observateur et cent fois plus marrant.

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Re: Adam Sandler

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The Cobbler

Un des films les plus singuliers de la carrière d'Adam Sandler. Il y incarne un... cordonnier qui trouve dans la cave de sa boutique un vieil appareil, passé de génération en génération, aux propriétés magiques. Et de là, l'histoire se déroule. Les péripéties ont de quoi surprendre, le ton bascule entre crime, comédie, mélancolie, et même drame social au hasard des expérimentations que fait le personnage principal quand il a compris le pouvoir immense que lui donne sa vieille machine. Et de façon invisible se tissent les ressorts d'un apprentissage (et les sacrifices qui vont avec). Certaines pistes permettent de savoir à l'avance quel va être la surprise finale (Steve Buscemi qui porte une kippa par exemple) mais on se laisse tout de même porter par la bizarrerie de ce qui se passe souvent à l'écran, le réalisateur privilégiant les ellipses et faisant confiance à l'intelligence de son spectateur (qui aura compris à force quel est l'utilité d'un sac bleu dans le récit). Le tout sur fond de musique klezmer. Encore un film qui en a pris plein la figure de la part des critiques sans mériter quoique ce soit. Ce n'est pas un chef d'œuvre, certes, mais les choix du réalisateur sont pertinents et justifiables même s'ils ne paient pas totalement en fin de parcours, l'émotion n'étant pas totalement au rendez-vous au dénouement. Mais il reste heureux que la proposition, originale, ait été portée à l'écran. Les acteurs y sont d'ailleurs assez investis, et on notera la performance d'Ellen Barkin, difficile à reconnaître dans un rôle assez fou.

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Re: Adam Sandler

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Copains pour toujours

Le plus gros succès commercial de Sandler en termes de recettes, ce qui est cohérent au vu de la réputation du personnage auprès du public. Ce film constitue un peu le cliché de la comédie à la Sandler : intrigue bidon, personnages sans aucune caractérisation ou très peu, valeurs familiales, prouts, défis idiots et machisme à tout crin. Totalement régressif, porté par une cinématographie colorée qui flatte l'œil, mis en scène dans des lieux qui donnent envie d'y aller (ici le parc aquatique semble tout à fait excitant) et qui font partie certainement du programme de placement de produits. Sandler ne joue même pas dans ce film, il est là, il se promène, il balance quelques vannes, se détend, prend ses vacances devant les caméras et repart avec l'oseille (grâce à ce film, il aurait payé des voitures de luxe à ses 4 potes qui ont tourné ça avec lui). Y a même sa femme et ses filles tranquilles pendant deux ou trois plans qui viennent faire coucou. Et bien entendu, il se fait plaisir en tournant une, non deux parties de basket parce qu'il adore ça. Malgré tout, c'est assez souvent rigolo (Rob Schneider qui chante "Ave Maria" pendant un enterrement ou Steve Buscemi qui se mange la gueule dans le parc aquatique...). Mais jamais impliquant bien que le film tente bancalement d'éveiller quelque émotion (il est trop bien le gars, il a laissé ses rivaux gagner par pitié...). Quelque chose me dit cependant que le 2 sera meilleur.

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Dernière modification par Barry Egan le 6 sept. 23, 17:32, modifié 1 fois.
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Re: Adam Sandler

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Copains pour toujours 2

La production n'augmente pas les moyens et recentre "l'intrigue" sur des endroits plus quotidiens que dans le premier : la maison, l'école, le supermarché. Et cela fait du bien à l'humour et aux personnages qui s'épanouissent enfin dans un cadre banal où les vacheries s'enchaînent bien mieux. Alors que dans le précédent, les blagues s'enchaînent sans s'empiler, ici l'effet est cumulatif et lorsque la grande scène de fin débute les pitreries en deviennent encore plus drôles (mention Shaquille O'Neal !). On perd le caractère nonchalant "regardez-moi tourner un film entre deux siestes", mais c'est pour le meilleur. Comment se passer de Steve Buscemi déguisé en Flavor Flav ? Niveau racisme et sexisme, le film y va à fond, mais reste toujours dans les bons sentiments. C'est peut-être même le film le plus tolérant que Sandler ait fait. Aucun mauvais résidu ici, tout est pour le fun et la rigolade. Les filles participent un peu plus d'ailleurs, peut-être pour combler l'absence de Rob Schneider, qui ne se fait pas ressentir du tout ici. Parenthèse : (Le Pinault a eu bon goût en chopant Mlle Hayek...) Le dernier grand succès d'Adam Sandler au cinéma, et la seule suite qu'il ait osé faire, même s'il semblerait que le gus voudrait reprendre Happy Gilmore ou Bobby Boucher Jr. pour d'autres aventures. Le handicap de la différence d'âge l'en empêchera-t-il ?

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Re: Adam Sandler

Message par Flol »

Barry Egan a écrit : 6 sept. 23, 17:31 (Le Pinault a eu bon goût en chopant Mlle Hayek...)
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Ils vont tellement bien ensemble...
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(en vrai, il ressemble un peu à un Daniel Craig qui aurait trop mangé de choucroute)
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Re: Adam Sandler

Message par Barry Egan »

Ça, c'est du chambrage... n'empêche qu'il faut tout de même imaginer les deux ensemble... dans une chambre...
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Re: Adam Sandler

Message par Barry Egan »

Mi-temps au mitard

Remake de "Plein la gueule", film de Robert Aldrich sorti en 1974 avec Burt Reynolds dans le rôle principal. Je ne l'ai pas vu, je ne vais pas pouvoir commenter sur les différences, mais il est clair qu'ici la tonalité est difficile à cerner. Forcément, si le héros comique doit aller en prison, il faut bien qu'ils fassent quelques conneries, mais là ils poussent un peu loin. Une scène où Sandler chambre un peu trop un flic qui décide de l'arrêter et qui initie la poursuite, assez spectaculaire, en ville, est censée certainement définir le ton de l'ensemble, mais ça ne marche pas sur la longueur. Le mec en bave carrément par moments, prenant des coups pour rien, et les "méchants" ne sont pas assez ridicules pour qu'on ait envie de se moquer d'eux. La volonté aussi d'illustrer des tensions raciales est trop appuyée pour prendre. Quand Rob Schneider se pointe avec son excentricité habituelle, on se demande d'où il sort, qu'est-ce qu'il vient faire dans le contexte. Le film veut à la fois montrer des prisonniers qui luttent pour leur dignité face à une administration pénitentiaire dégueulasse et enchaîner les vannes à la Sandler, et le mélange ne prend pas. Le tournant dramatique avec la mort d'un personnage secondaire n'est pas exploité du tout. Après ça, Sandler n'a plus travaillé avec Peter Segal, réalisateur ici. Ça se comprend.

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Re: Adam Sandler

Message par nunu »

Flol a écrit : 6 sept. 23, 17:44
Barry Egan a écrit : 6 sept. 23, 17:31 (Le Pinault a eu bon goût en chopant Mlle Hayek...)
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Ils vont tellement bien ensemble...
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(en vrai, il ressemble un peu à un Daniel Craig qui aurait trop mangé de choucroute)
C'est moins pire que Michelle Yeoh et Jean Todt je trouve :D
« Quand des hommes, même s’ils s’ignorent, doivent se retrouver un jour, tout peut arriver à chacun d’entre eux, et ils peuvent suivre des chemins divergents, au jour dit, inexorablement, ils seront réunis dans le cercle rouge. »
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Re: Adam Sandler

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C'est sûr que l'écart d'âge et la proportion taille-poids peuvent choquer... Mais ne soyons pas mauvaises langues, le temps rattrape tout le monde...
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Re: Adam Sandler

Message par Barry Egan »

Sandy Wexler

Condensé de "Happy Madison Productions" réjouissant, qui fait référence à nombre d'autre productions maison avec plein d'Easter Eggs pour les fans (Eric Lamonsoff-power), si on arrive à tirer pendant deux heures avec le personnage principal, parodie d'agent des "stars" - ses clients sont tous des freaks - qui dit tout et son contraire et qui malgré tout a sa place dans le système... en 1994, année pendant laquelle l'intrigue se passe (malgré divers anachronismes comme la pochette du "Mellon Collie" des Smashing Pumpkins déjà affichée dans les rues...). Ce personnage principal de Sandy Wexler interprété avec une voix qui en agacera pas mal par un Sandler qui se régale comme à la première heure est un héros improbable mais attachant, comme pouvaient l'être les Billy Madison ou les Happy Gilmore auparavant. Les blagues fusent, les chiens sont lâchés du début à la fin et tous les potes sont de la partie, le film constituant par touches un hommage autant aux années 90 qu'à la famille autour de Sandler (et un exercice d'auto-promotion justifié quand on constate combien de vannes à la minute le script débite). L'humour juif dans toute sa splendeur, dans la lignée de "Broadway Danny Rose".

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PS : une analyse à la fois forcée et juste par ici >>> https://www.rayonvertcinema.org/sandy-w ... m-sandler/
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Re: Adam Sandler

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Spanglish

Là, y a tromperie sur la marchandise. Adam Sandler est en haut de l'affiche, mais il n'est qu'un second rôle ici, qu'il tient assez correctement, sans atteindre le niveau de ses performances dans "Funny People" ou "Uncut Gems". L'histoire appartient à la mère espagnole et à la voix off de sa fille qui viennent délivrer un moment déchirant en conclusion. Mais pour arriver à ça, il faut se défaire de l'idée que le couple formé par Adam Sandler et Téa Léoni (terrifiante de douleur en femme au foyer névrosée) soit le centre de l'intrigue. Ils sont exactement le repoussoir qui permet d'arriver à la révélation finale. De là y a une forme de paradoxe à ce qu'un film américain dénonce chez des personnages américains le manque dont s'éloignent, à juste titre si on en croit le point de vue ostensible, des personnages étrangers. La haine de soi que le scénariste critique ici chez ses pairs il oublie de se l'épargner à lui-même en œuvrant à la réalisation du film... Mais bon, sorti de ces subtilités, et en ne se concentrant que sur les personnages, leurs interactions et les pressions qui les consument, il reste de beaux portraits de gens qui luttent et des valeurs qui les portent.

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Re: Adam Sandler

Message par Barry Egan »

Hubie Halloween

Très bonne idée de faire une comédie autour d'Halloween, et à l'écran, les moyens sont là, ça grouille de citrouilles et de petits fantômes. Mais le personnage que joue Sandler ici, sorte de slacker cajun, ne fait pas trop fonctionner l'affaire et un peu trop de blagues recyclent ou se réfèrent aux films précédents ("O' Doyle", les paquets de caca enflammés...). Malgré tout, on peut se rattacher à une ou deux trouvailles sympas comme ce thermos/couteau-suisse, ou les tee-shirts de la mère du Sandler, toujours plus obscènes. J'ai trouvé Steve Buscemi très énergique dans son rôle de vrai/faux loup-garou aussi, ça faisait longtemps ! Et Ray Liotta a l'air de s'éclater aussi. La fin du film pour la première fois semble un peu régler des comptes avec la critique et y va trop visiblement dans le manifeste de valeurs, alors que selon moi ce qui fait la force des comédies Happy Madison c'est qu'elles se contentent de faire ce qu'elles font ou de montrer ce qu'elles veulent montrer mais sans l'expliciter frontalement par le dialogue. Je sais pas si c'est moi ou si c'est le film, mais y a quelque chose qui fatigue ici.

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PS : malgré tout je mets plein de GIF parce que les images sont bien.
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Re: Adam Sandler

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Going Overboard

Premier film mettant en scène Sandler en 1989, directement dans le premier rôle, et avec comme il en rigole dès le départ "no budget" (on lui a prêté le bateau où la quasi-totalité des "évènements" se déroulent). Moyenne IMDB : 1,8/10. Alors c'est sûr, c'est complètement amateur question réalisation et montage mais il y a de l'idée, c'est assez méta (le film qu'on voit est sur une VHS que regarde un des personnages du film et cette VHS continue à diffuser le film après qu'elle ait influé sur sa narration). Et les moyens, quand on voit le générique de fin, il y en avait un peu quand même, Sandler chante même deux titres de la BO (j'aime beaucoup le titre reggae qui ouvre le film). Burt Young vient faire une apparition un peu comme Bela Lugosi s'insère dans "Glen ou Glenda". Le spectateur mâle et la spectatrice lesbienne ont droit à des plans totalement gratuits de très jolies filles en bikini. On reconnaît Allen Covert tout jeune en train de servir des verres, on se marre avec Billy Zane dans un rôle improbable. Malgré toute la maladresse, le film résonne comme une déclaration d'intention : le gus veut faire rire, et il sera prêt à tout pour ça. Il y a quelque chose d'émouvant là-dedans avec le décalage de presque 35 ans. Il a beaucoup bossé, et il a tenu sa promesse.

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