TheGentlemanBat a écrit : ↑6 sept. 22, 23:35
...Et sinon quelqu'un a des nouvelles de Torrente ? (qui j'en suis sûr serait le candidat tout trouvé pour réanimer la discussion autour du film des Daniels)
À mon avis (attention, ce n'est que mon avis), le récent mini-psychodrame estival l'a sincèrement viscéralement écœuré. S'il jette toujours un œil sur ce forum, constater qu'on peut encore rebondir une demi-page sur les dernières provocations halfordiennes (cf topic ESC en section naphta) ne lui donnera sûrement pas envie de revenir de sitôt...
Quand bien même, compte tenu de son jugement sur le bidule, pas sûr qu'il serait le mieux placé pour ranimer la discussion en effet étonnamment calme
Si tu relis ce qu'il a écrit pour accompagner son 1,5/10, tu devineras que même sur son échelle ce n'est pas une bonne note (du tout). Il me semble faire partie de ceux qui n'y voient qu'un empilement de références qui ne suffisent pas à faire un film, mais qui sentent plutôt la chaussette comme la chambre d'un ado geek épuisant. Ce qui n'est pas faux,
Everything Everywhere All at Once veut à tout prix tenir la promesse de son titre : tout, de suite, en même temps, sans avoir peur de foncer dans le mur au risque d'y crasher le spectateur.
Sauf que le film n'est pas que ça, et qu'on en reste à la surface dans ce cas. Je suis assez d'accord avec tenia, je suis même à 250% d'accord quand il écrit que :
tenia a écrit : ↑3 sept. 22, 12:02
...sa charge émotionnelle finale sonnant moins comme un climax émouvant que comme une soupape de soulagement.
C'est ce supplément d'émotion qui pour moi a fait toute la différence. En effet c'est comme une soupape, à un moment les Daniels arrêtent de courir dans leur multiverse de geeks, ils tombent le masque et disent enfin franchement ce qui les travaille/tracasse, une question existentielle aussi fondamentale que naïve (à quoi se raccrocher pour que la vie vaille encore la peine d'être vécue dans ce monde dont le sens nous échappe pour autant qu'il en ait un), à laquelle ils apportent une réponse toute aussi naïve, conventionnelle et disneyienne (l'amour de ses proches), réponse balancée avec une sincérité réelle et désarmante. À ce moment-là, quand ils fendent l'armure, ils me touchent comme rarement (à part certains grands Tsui Hark comme
Green Snake,
Lovers ou
The Blade, j'ai peu d'exemples en tête là tout de suite de films capables de me cueillir comme ça dans leur dernière ligne droite).
Et quoi qu'on pense de leur démarche qui fait rentrer au forceps un mutiverse référentiel dans une comédie familiale asiatique exilée aux États-Unis,
force est de constater* qu'en prime les comédiens sont épatants, Michelle Yeoh et Jamie Lee Curtis en tête, toutes les deux superlativement formidables.
(et encore une fois, même s'ils régurgitent les Wachowski avec plus ou moins de bonheur, ça reste largement meilleur qu'un
Matrix Resurrections récent)
Avec tout ça et avec la hype orchestrée autour de sa sortie, on aurait dû avoir un sujet animé. Sauf que voilà, avec des "pro" qui ne s'en rappellent plus trop (Watkinssien) ou qui restent bloqués sur le gag du plug anal (Flol, fidèle à sa légende), il n'y a pour l'instant pas grand monde pour alimenter le débat. Et du côté des "anti" on est tellement épuisé par ce machin qu'on n'a pas envie non plus d'y revenir, visiblement. Ce qui nous donne la formule d'un cocktail explosif qui fait pschit
Donc oui, malgré des avis violemment contrastés entre super enthousiasme et rejet fatigué, le topic est très calme, ce qui n'est peut-être pas plus mal finalement
(ce que certains sagouins ont fait de mon joli topic Top Gun Maverick c'est du nazisme, y'a pas d'autre mot)
*
Cette tournure, c'est spéciale dédicace pour Torrente au cas où.