La Nuit du 12 (Dominik Moll - 2022)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés à partir de 1980.

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StateOfGrace
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La Nuit du 12 (Dominik Moll - 2022)

Message par StateOfGrace »

Spoilers





Le carton liminaire nous prévient d'emblée : comme dans 20% des affaires criminelles, l'assassinat de Clara ne sera pas élucidé. Pas de révélation finale, pas de rebondissement tardif quant à l'identité du meurtrier.

Les ultimes convulsions de l'enquête verront les policiers tenaillés par doute. Hantés par cette affaire irrésolue. Par le visage des suspects. Par le souvenir de Clara, jeune femme de 21 ans aspergée d'alcool et brûlée vive au sortir d'une fête avec sa meilleure amie. Chairs calcinées, chairs recroquevillées sur le secret de la nuit du 12.

Funeste nuit dont ne restera qu'un autel dédié à la mémoire de Clara. Autel sur lequel on trouvera un t-shirt taché de sang, amorce d'une piste qui se révèlera, comme toutes les autres, incertaine.

Une femme brûle et des hommes contemplent, hagards, leur propre impuissance.

Le capitaine Vivès (Bastien Bouillon, impeccable dans sa quête d'une vérité qui se dérobe sans cesse) et Marceau (Bouli Lanners, qui trimballe sa silhouette massive et sa trogne d'ourson mal réveillé) interrogent sans relâche, fouillent dans la vie intime de la victime. Font du surplace. Tournent en rond. À l'image de cette piste circulaire que Vivès arpente en vélo, leitmotiv nocturne obsédant.

Dominik Moll réalise un grand polar, d'une précision chirurgicale. Un film qui déroule sa mécanique implacable, observant au microscope comment la recherche de la vérité contamine des vies. Celle de policiers abdiquant toute vie privée. Celle des proches qui finiront par s'accrocher à un souvenir pour oublier l'innommable.

Déchirante séquence où Vivès annonce la mort de sa fille à une mère dont la colère est la seule réponse face à l'indicible. Une mère qui ne se résignera pas, à l'image d'une des dernières séquences, bouleversante, où elle titube dans la nuit profonde avec son mari, une bougie à la main. Terrassée par le chagrin. Sur les lieux du crime, près d'un banc devenu sanctuaire.

Dominik Moll, de fausses pistes en chausse-trappes, sonde un mystère et ses métastases. Un drame où chacun sera confronté à sa part d'ombre.

Un film douloureux, lancinant comme le souvenir.

Un film magistral.
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Alexandre Angel
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Re: La nuit du 12 (Dominik Moll - 2022)

Message par Alexandre Angel »

Et bien ce sera mon premier Moll (sic) depuis Harry, un ami qui vous veut du bien qui ne m'avait pas emballé.
Comme "le Temps de l'innonce" et "A tombeau ouvert", "Killers of the Flower Moon" , très identifiable martinien, est un film divisiblement indélébile et insoluble, une roulade avant au niveau du sol, une romance dramatique éternuante et hilarante.

m. Envoyé Spécial à Cannes pour l'Echo Républicain
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Zelda Zonk
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Re: La nuit du 12 (Dominik Moll - 2022)

Message par Zelda Zonk »

Sans être aussi enthousiaste que StateOfGrace, j'ai bien aimé ce dernier Dominique Moll, un cinéaste que je trouve souvent intéressant. Pour moi, l'atout principal du film réside dans la présence de Bouli Lanners, parfaitement juste dans son rôle de flic dépressif, et à qui l'on doit les répliques les plus drôles. Car oui, malgré son sujet extrêmement lourd, ce thriller ne manque pas parfois de faire sourire au travers de la vie quotidienne de la PJ, ces quelques respirations étant bienvenues. Un autre point qui n'a pas encore été mentionné et qui me semble important est l'approche résolument #metoo du scénario, axé sur les rapports hommes/femmes (tous les suspects, notamment les plus jeunes, ont une vision très primaire et binaire des femmes et du sexe), les violences conjugales et autres inégalités de genre au sein de la police, mais ce n'est pas fait de manière trop lourde ou revendicative, et cette approche s'inscrit logiquement dans l'objet de l'enquête : un feminicide atroce.

7/10
Dernière modification par Zelda Zonk le 19 juil. 22, 10:55, modifié 1 fois.
Torrente
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Re: La Nuit du 12 (Dominik Moll - 2022)

Message par Torrente »

La presse est dithyrambique, en tout cas et presque unanime. J'ai rarement vu ça.
J'aime plutôt bien le cinéma de ce réalisateur. Je le verrais peut-être malgré le principe du film qui ne me plaît pas de prime abord.
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Zelda Zonk
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Re: La Nuit du 12 (Dominik Moll - 2022)

Message par Zelda Zonk »

Torrente a écrit : 14 juil. 22, 13:13 Je le verrais peut-être malgré le principe du film qui ne me plaît pas de prime abord.
Le fait que le carton d'ouverture annonce d'emblée la couleur sur le fait que cette affaire sera irrésolue permet d'éviter les remue-méninges de type Cluedo et d'appréhender le film sous un prisme différent, celui d'une étude de moeurs se concentrant sur les affres psychologiques des différents protagonistes : la famille et les proches de la victime, les suspects, mais aussi les membres de la PJ hantés par leurs démons.
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Zelda Zonk
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Re: La Nuit du 12 (Dominik Moll - 2022)

Message par Zelda Zonk »

Ah oui, je tiens aussi à saluer la prestation d'Anouk Grinber dans le rôle de la juge d'instruction. Un petit rôle certes, mais quel plaisir de la revoir sur nos écrans. :)
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shubby
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Re: La Nuit du 12 (Dominik Moll - 2022)

Message par shubby »

Zelda Zonk a écrit : 14 juil. 22, 14:05
Torrente a écrit : 14 juil. 22, 13:13 Je le verrais peut-être malgré le principe du film qui ne me plaît pas de prime abord.
Le fait que le carton d'ouverture annonce d'emblée la couleur sur le fait que cette affaire sera irrésolue permet d'éviter les remue-méninges de type Cluedo et d'appréhender le film sous un prisme différent, celui d'une étude de moeurs se concentrant sur les affres psychologiques des différents protagonistes : la famille et les proches de la victime, les suspects, mais aussi les membres de la PJ hantés par leurs démons.
... et de se voir comparé forcément à Memories of murder et Zodiac, à savoir 2 monuments de polars. Bon courage.

A priori le côté metoo me gonfle sérieusement, mais la clim' et Lanners me font de l'œil.
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Re: La Nuit du 12 (Dominik Moll - 2022)

Message par Torrente »

Zelda Zonk a écrit : 14 juil. 22, 14:05 Le fait que le carton d'ouverture annonce d'emblée la couleur sur le fait que cette affaire sera irrésolue permet (...) d'appréhender le film sous un prisme différent
Tu as raison. C'est d'ailleurs ce qui me fait dire que je devrais le tenter quand même.
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Cedric Gibbons
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Re: La Nuit du 12 (Dominik Moll - 2022)

Message par Cedric Gibbons »

Un film vraiment réussi pour moi. :D
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shubby
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Re: La Nuit du 12 (Dominik Moll - 2022)

Message par shubby »

Je voulais le voir ce soir, mais on est le 18.
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Re: La Nuit du 12 (Dominik Moll - 2022)

Message par Torrente »

8/10
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tchi-tcha
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Re: La Nuit du 12 (Dominik Moll - 2022)

Message par tchi-tcha »

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Up ! :D

Parce que mine de rien et à bas bruit, ce film est en train de se faire une place dans le peloton de tête du classement des sorties 2022.

La preuve :
Zelda Zonk a écrit : 11 juil. 22, 09:50
La nuit du 12 (Dominik Moll) : 6,5/10
Nestor Almendros a écrit : 12 juil. 22, 22:41
La nuit du 12 : 7/10
poet77 a écrit : 13 juil. 22, 19:44
La Nuit du 12: 8/10
Tina Quintero a écrit : 13 juil. 22, 23:27 La Nuit du 12 : 8/10.
Excellente surprise ! Voilà un film juste, captivant et intelligent, qui donne envie de réfléchir et mérite un beau succès.
ed a écrit : 13 juil. 22, 23:35 La Nuit du 12 (Moll) 6,5
L'irrésolution de l'enquête est annoncée dès l'incipit, et permet de concentrer son attention sur le reste : la difficulté du travail de la PJ et des conditions dans lesquelles elle exerce ; et, derrière cela, le poids des représentations sociales ou des fardeaux que l'on endosse malgré soi. J'ai été sensible à la métaphore cycliste (dépenser beaucoup d'énergie à tourner en rond sur le vélodrome ; puis s'élever vers le sommet de la Croix-de-Fer) et au casting, Bastien Bouillon et Bouli Lanners en tête.
douane eddy a écrit : 14 juil. 22, 00:03
La Nuit du 12: 6.5/10
nobody smith a écrit : 15 juil. 22, 17:05
La Nuit du 12 8/10
Jack Carter a écrit : 16 juil. 22, 12:38
La Nuit du 12 (Dominic Moll) 6/10
Courleciel a écrit : 18 juil. 22, 08:29
La Nuit du 12 8/10
cinéfile a écrit : 18 juil. 22, 21:32 La nuit du 12 7/10
tchi-tcha a écrit : 19 juil. 22, 02:03 La Nuit du 12 (Dominik Moll) 7/10
(Frustrant et insatisfaisant (mise en scène tenue et sobre, interprétation contrastée, non-résolution assumée de l'enquête), un film qui trouve sa force ailleurs, dans son portrait de groupe riche et dans sa profonde humanité. Un curieux film qui m'aura passionné sans m'enthousiasmer, mais passionnant.)
Wile E. a écrit : 19 juil. 22, 09:56
La Nuit du 12 (2022) / Dominik Moll _ 7
Sigur-Cinéma a écrit : 19 juil. 22, 12:36
La nuit du 12 (Moll) : 7/10
lowtek a écrit : 23 juil. 22, 14:31
La nuit du 12 : 8/10
Lohmann a écrit : 24 juil. 22, 17:37
La Nuit du 12 6/10
Watkinssien a écrit : 25 juil. 22, 07:49
La nuit du 12 = 7/10!
reuno a écrit : 25 juil. 22, 08:56
La nuit du 12 : 7,5/10
Jack Burns a écrit : 25 juil. 22, 16:33
La nuit du 12 8/10
Alibabass a écrit : 25 juil. 22, 20:28
La Nuit du 12 : 7/10
Jeremy Fox a écrit : 27 juil. 22, 22:56
La Nuit du 12 : 7.5/10
Wulfa a écrit : 27 juil. 22, 23:43
La Nuit du 12, Dominik Moll : 8/10
Spongebob a écrit : 29 juil. 22, 11:02
La Nuit du 12 : 7,5/10
Phnom&Penh a écrit : 30 juil. 22, 16:15 La nuit du 12: 9/10 Un très grand film, ce qui n'est pas évident pour un film qui se termine sans vraie fin. Mais on était prévenu dès le début. Ca m'a rappelé la courte vogue des films qui se terminaient comme ça dans les années 70.
Ballard73 a écrit : 30 juil. 22, 09:15 La Nuit du 12 8,5 / 10
En tant que grand fan de Dominik Moll, j'avais peur d'une déception, mais c'est tout le contraire. Le film est prenant, la mise en scène réussie, la tension est palpable quasiment dès le début, le film ne comporte aucun climax mais arrive à maintenir cette forme de tension tout du long, avec de l'émotion par moments, mais jamais de manière expansive, tout est sous jacent, non dit mais indubitablement présent à l'écran. Ce n'est pas un polar social, mais à mon sens vraiment un polar "sociétal", au sens où il dispense un message et propose une vision sur une partie de la société (petites villes de province, marginaux, violences familiales, services publics à la dérive), tel que le réal l'avait déjà fait dans Seules les bêtes. Après ce film, je continue de penser que D.M. est un réal grandement sous estimé.

(si j'en oublie, toutes mes excuses)


Généralement, je termine ces sessions de multi-quote en rafale par un feu d'artifice d'intelligence avec le classikien le plus brillant, le plus pertinent, le plus mieux (non, Flol et shubby, je parle de moi, pas de vous), mais pas cette fois. Là, je garde pour la fin l'avis d'une nouvelle recrue que je partage assez :
Heliurl a écrit : 20 juil. 22, 22:27 La nuit du 12 de Dominik Moll : 6/10

Alors oui dans le marasme des sorties estivales ce polar bien ficelé et joué tire son épingle du jeu mais je sais déjà que je l'aurais oublié d'ici demain. Sans doute en attendais-je trop (et l'avis des classikiens n'y est sans doute pas pour rien :lol:)
Moi aussi je me suis déjà fait avoir avec l'avis enthousiaste des classikiens (sur The Card Counter à Noël dernier, entre autres), donc moi aussi j'en attendais peut-être un peu trop. Moi aussi il m'en reste peu en mémoire deux semaines plus tard, mais il m'en reste au moins deux choses : une question et une intuition.

La question, c'est : de quoi parle ce film, finalement ?
(La réponse que j'ai trouvé : de l'impossibilité d'être vraiment seul, mais ce n'est pas une réponse satisfaisante.)

L'intuition, c'est que même si je ne vais pas me précipiter sur son édition steelbouq 4K exclusivité FNAC, c'est un film que je sens que j'apprécierai sans doute beaucoup plus en le revoyant (à part le coup du cycliste qui tourne en rond, trop évident, qui risque de m'énerver), qui devrait se bonifier et s'enrichir à la révision.


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Duane Jones
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Re: La Nuit du 12 (Dominik Moll - 2022)

Message par Duane Jones »

Grosse déception de mon côté. Je suis assez surpris des avis quasi unanimes ici et ailleurs, je pense être le seul dans l'Univers à ne pas avoir aimé.

Le début m'a intrigué mais rapidement l'ennui a commencé à pointer le bout de son nez. Les dialogues assénés comme des sentences définitives m'ont rapidement fatigué, souvent lourds et sur-signifiés. Le pire reste les phrases sur le féminisme, de Jeanne d'Arc au monologue de l'amie sur son lieu de travail face à l'enquêteur. Le propos féministe est évidemment juste mais asséné à la massue. A la fin j'en soupirais de lassitude. Les acteurs font comme ils peuvent avec ce matériau assez littéraire (finalement) et souvent ça sonne faux, pas réaliste pour un film qui se veut comme tel. Bouli Lanners est celui qui s'en sort le mieux en arrivant à mettre le plus de nuances dans son jeu. Bastien Bouillon m'a semblé monocorde et insipide sur toute la durée, même Anouk Grinberg ne m'a pas sorti de ma torpeur. Exception, j'ai aimé Mouna Soualem, pourtant son personnage arrive à la fin. Elle a le droit à sa phrase pleine de sens mais elle la sort magnifiquement, on peut l'entendre dans la bande-annonce. Quant à la réalisation, rien d'extraordinaire, les décors ne sont pas particulièrement bien exploités. C'est même assez moche parfois, d'autres fois des effets sont bien trouvés comme les visages des suspects apparaissant sur le visage de Bastien Bouillon.

J'ai lu quelque part que le film avait de nombreux points communs avec Twin Peaks (série et film) de David Lynch, c'est assez vrai. La jeune femme/adolescente blonde assassinée, pas de double vie en revanche chez la française (même si quelques aventures), le décor montagneux, le feu (Fire walk with me) entre autres. Après La nuit du 12 se veut plus réaliste. Et il n'y a pas Badalamenti à la musique, dernière chose que je n'ai pas aimé de cette "fameuse" nuit. Désolé de casser l'ambiance.
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Re: La Nuit du 12 (Dominik Moll - 2022)

Message par Supfiction »

Duane Jones a écrit : 2 août 22, 11:37 Grosse déception de mon côté. Je suis assez surpris des avis quasi unanimes ici et ailleurs, je pense être le seul dans l'Univers à ne pas avoir aimé.

Le début m'a intrigué mais rapidement l'ennui a commencé à pointer le bout de son nez. Les dialogues assénés comme des sentences définitives m'ont rapidement fatigué, souvent lourds et sur-signifiés. Le pire reste les phrases sur le féminisme, de Jeanne d'Arc au monologue de l'amie sur son lieu de travail face à l'enquêteur. Le propos féministe est évidemment juste mais asséné à la massue. A la fin j'en soupirais de lassitude. Les acteurs font comme ils peuvent avec ce matériau assez littéraire (finalement) et souvent ça sonne faux, pas réaliste pour un film qui se veut comme tel. Bouli Lanners est celui qui s'en sort le mieux en arrivant à mettre le plus de nuances dans son jeu. Bastien Bouillon m'a semblé monocorde et insipide sur toute la durée, même Anouk Grinberg ne m'a pas sorti de ma torpeur. Exception, j'ai aimé Mouna Soualem, pourtant son personnage arrive à la fin. Elle a le droit à sa phrase pleine de sens mais elle la sort magnifiquement, on peut l'entendre dans la bande-annonce. Quant à la réalisation, rien d'extraordinaire, les décors ne sont pas particulièrement bien exploités. C'est même assez moche parfois, d'autres fois des effets sont bien trouvés comme les visages des suspects apparaissant sur le visage de Bastien Bouillon.

J'ai lu quelque part que le film avait de nombreux points communs avec Twin Peaks (série et film) de David Lynch, c'est assez vrai. La jeune femme/adolescente blonde assassinée, pas de double vie en revanche chez la française (même si quelques aventures), le décor montagneux, le feu (Fire walk with me) entre autres. Après La nuit du 12 se veut plus réaliste. Et il n'y a pas Badalamenti à la musique, dernière chose que je n'ai pas aimé de cette "fameuse" nuit. Désolé de casser l'ambiance.
Oui, je te rejoins assez, à la fois concernant le rappel évident de Laura Palmer et un mélange d’incrédulité et de déception pour l’avoir découvert après les Cesar. C’est globalement pas désagréable mais c’est un simple 6/10 pour moi qui ne peut m’empêcher de penser que c’est une nouvel fois un César à message avant tout. Même Bouli Lanners ne m’a pas convaincu totalement, le charisme est là certes mais les dialogues ne sont pas toujours clairs (en tous cas en vidéo).
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Flol
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Re: La Nuit du 12 (Dominik Moll - 2022)

Message par Flol »

Tiens, je me rends compte que j'avais complètement zappé de parler de ce film ici.
Donc :

Le parti-pris était risqué : faire un film sur une enquête dont on sait dès le départ qu'elle mènera à une impasse puis le cas restera irrésolu.
Pourtant, le duo Moll/Marchant parvient à rendre ce récit captivant de bout en bout. Ce n'est pas vraiment du suspense (forcément), mais plutôt de la tension et de l'intérêt qui ne baisse jamais, et ce dès la séquence d'intro qui a particulièrement remué le bide du papa d'une petite fille que je suis.
Et c'est aussi et surtout un regard sur les rapports homme/femme, et notamment sur le fait que la femme, même victime, est bien trop souvent considérée coupable ("Elle l'a quand même un peu cherché..."). Tout ça sans que ça ait des allures de tract féministe inséré au forceps. Well done, Domi & Gillou.
En revanche, un peu plus de mal avec Bastien Bouillon qui n'a pas la carrure d'un chef, tout mou du genou qu'il est - sur certains plans, il donne même l'impression de ne pas savoir quoi faire de ses bras.
Heureusement qu'il a à ses côtés des machines de guerre comme Bouli Lanners (toujours parfait partout où il passe) et Anouk Grinberg, particulièrement excellente lors des quelques minutes où elle apparaît à l'écran.

Alors je ne fais pas partie des déçus, parce que j'ai tout de même bien aimé, mais de là à lui refiler le César suprême...bon. On va dire que le geste est important.
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