Incroyable Mais Vrai (Quentin Dupieux - 2022)

[Cyril C.]

C'est une véritable pépite qui se paie le luxe de marier l'absurde à une vision de la vie humaine beaucoup plus glauque!
C'est un véritable tour de force qui même si (selon moi) n'atteint pas les sommets de "Réalité" lave l'affront de ses derniers films plus légers (et moins bien écrits).
Pour "Incroyable Mais Vrai" on retrouve vraiment son talent d'écriture pour une vraie proposition de cinéma ou se croisent les influences de Bunûel et Lynch.
Il partage les mêmes qualités que pour "Réalité", une inquiétante étrangeté qui peut créer un malaise tout en gardant un humour absurde proprement jubilatoire.
Et il y a un parfait Alain Chabat qui a une vraie épaisseur dans son rôle et un très surprenant Benoit Magimel dans un rôle à contre emploi où l'on sent qu'il s'est régalé.
Franchement foncez le voir !

[Watkinssien]

Pour "Incroyable Mais Vrai" on retrouve vraiment son talent d'écriture et une vraie proposition de cinéma ou se croisent les influences de Bunûel et Lynch.

Justement, ces comparaisons font mal à Dupieux. J'ai apprécié la première partie et trouvé le temps très long sur la dernière partie, jusqu'à un final que j'ai trouvé raté.

Cependant, malgré la sévérité de mon opinion concise, je dois reconnaître l'audace de sortir une œuvre aussi absurde et assumée et d'apparence presque normale dans son traitement, où l'on peut contenir des thématiques intéressantes sur le temps qui passe, le refus ou l'acceptation de vieillir, etc.

L'interprétation est formidable.

[Tina Quintero]

un final que j'ai trouvé raté.

Quelqu'un peut me le rappeler et/ou expliquer en spoiler ? Parce qu'à part la référence sympa à Un Chien andalou* (mais ça ne termine pas avec ça) la fin ne m'a pas transcendée, or je lis dans Télérama « on n’oubliera pas la dernière image de ce film » et je ne vois pas à quoi ils font allusion, ça m'agace. Je n'étais clairement pas dedans**...

*

Spoiler (cliquez pour afficher)

**À ma décharge, il y avait derrière moi un mec affreux qui a toussé et mangé du popcorn pendant toute la durée du film, plus regardé l'heure sur son portable au moins 3 fois, alors mes pensées étaient plus attirées par l'idée de l'étriper que par l'histoire sur l'écran.

[Flol]

J'ai un peu l'impression de répéter toujours la même chose, en sortant d'un Dupieux : j'adore ses pitchs, son sens de l'absurdité, sa petite musique vintage, sa photo laiteuse (voire carrément floue sur certains plans), sa direction d'acteurs...
Mais j'y vois aussi toujours les mêmes problèmes : cette difficulté à faire tenir son récit sur la durée - quand bien même celle-ci est régulièrement très courte (même pas 1h15 générique final inclus, cette fois-ci).

Reste que je m'y sens bien, dans ce cinéma. Tant pis si ça patine un peu arrivé à 40mn, tant pis si certains traits d'humour tombent à plat. J'aime tellement cet univers qui semble bloqué en 1978, son sens du jeu et son sens du casting : Chabat est grandiose comme d'hab, mais c'est surtout Magimel qui m'a impressionné, chez qui je ne soupçonnais pas ce talent comique que l'on voie ici (sa façon d'expliquer le plus sérieusement du monde le fonctionnement de sa bite électronique, c'est fabuleux ce qu'il fait).
Et puis comme dans Réalité, se dégage in fine une sorte de gravité vertigineuse sur la notion du temps qui passe, de la vanité et de la beauté éphémère. Avec des petites touches d'inquiétante étrangeté qui me plaisent beaucoup (les fourmis...).

Un Dupieux en mode majeur donc, mais tout de même en deçà de Réalité et du Daim.

[AtCloseRange]

J'ai un peu l'impression de répéter toujours la même chose, en sortant d'un Dupieux : j'adore ses pitchs, son sens de l'absurdité, sa petite musique vintage, sa photo laiteuse (voire carrément floue sur certains plans), sa direction d'acteurs...
Mais j'y vois aussi toujours les mêmes problèmes : cette difficulté à faire tenir son récit sur la durée - quand bien même celle-ci est régulièrement très courte (même pas 1h15 générique final inclus, cette fois-ci).

Reste que je m'y sens bien, dans ce cinéma. Tant pis si ça patine un peu arrivé à 40mn, tant pis si certains traits d'humour tombent à plat. J'aime tellement cet univers qui semble bloqué en 1978, son sens du jeu et son sens du casting : Chabat est grandiose comme d'hab, mais c'est surtout Magimel qui m'a impressionné, chez qui je ne soupçonnais pas ce talent comique que l'on voie ici (sa façon d'expliquer le plus sérieusement du monde le fonctionnement de sa bite électronique, c'est fabuleux ce qu'il fait).
Et puis comme dans Réalité, se dégage in fine une sorte de gravité vertigineuse sur la notion du temps qui passe, de la vanité et de la beauté éphémère. Avec des petites touches d'inquiétante étrangeté qui me plaisent beaucoup (les fourmis...).

Un Dupieux en mode majeur donc, mais tout de même en deçà de Réalité et du Daim.

Et Steak c'est du poulet?

[Jeremy Fox]

Et Steak c'est du poulet?

Toi tu vas finir ici

[AtCloseRange]

Je ne suis plus dans le HS depuis 2012

[Jeremy Fox]

Je ne suis plus dans le HS depuis 2012

Le titre du topic devrait te suffire : Les bonnes vannes passées inaperçues (édition 2022)

[TheGentlemanBat]

mais c'est surtout Magimel qui m'a impressionné, chez qui je ne soupçonnais pas ce talent comique que l'on voie ici (sa façon d'expliquer le plus sérieusement du monde le fonctionnement de sa bite électronique, c'est fabuleux ce qu'il fait).

Vu que c'est LE gros moment comique du film, je trouve que c'est un peu divulgâcher le plaisir de cette fameuse scène de dîner que d'expliciter la particularité du personnage, non ?

Sinon vu que le topic est maintenant créé, j'y vais de mon petit avis. Comme je l'ai déjà dit en plus court dans celui des sorties, le film pour ma part m’a moyennement enthousiasmé. Il y a bien quelques moments savoureux ici & là et d’autres où l'on rigole franchement mais malgré sa durée relativement ramassée (une constante chez le cinéaste depuis quelques métrages), j'ai trouvé que la mécanique de son petit théâtre de l’absurde pâtinait un peu dans la semoule. Pas très fan d'ailleurs du parti-pris adopté par le joyeux barbu de nous balancer un épilogue en vitesse accélérée alors qu'on a passé une bonne partie du film à voir et revoir le personnage de Léa Drucker emprunter ce mystérieux conduit se trouvant à la cave.

Reste un impeccable quatuor de comédiens aux coupes de cheveux toutes plus magnifiques les unes que les autres (mention spéciale à la houpette argentée d'Alain Chabat ainsi qu'à Benoît Magimel, franchement irrésistible) qui permet comme souvent au métrage de conserver un indéniable charme malgré une exécution largement moins chiadée qu'à l'accoutumée. Au final, un 6/10 pour ce pas si Incroyable mais vrai que perso je rangerai aux côtés du Daim qui m’avait laissé sensiblement le même goût d’inabouti en bouche (il me semble que pas mal d'autres membres ont un avis diamétralement opposé concernant ce dernier). Reste que ma sympathie pour le bonhomme et son univers décalé fait que j’ai déjà hâte de découvrir son prochain long, Fumer fait tousser, dont les 1ères images laissent augurer un chouette délire à base de super zéros (le pitch vend du rêve : "Après un combat acharné contre une tortue démoniaque, cinq justiciers qu'on appelle les "TABAC FORCE", reçoivent l'ordre de partir en retraite pour renforcer la cohésion de leur groupe qui est en train de se dégrader. Le séjour se déroule à merveille jusqu'à ce que Lézardin, empereur du Mal, décide d'anéantir la planète Terre… ").

[Flol]

Vu que c'est LE gros moment comique du film, je trouve que c'est un peu divulgâcher le plaisir de cette fameuse scène de dîner que d'expliciter la particularité du personnage, non ?

Ah pardon, j'en avais entendu parler dans une émission, du coup j'ai naïvement pensé que c'était un fait connu dès le départ.
Après, ceux qui ouvrent ce topic sans avoir vu le film au préalable savent ce qu'ils risquent (raison pour laquelle j'essaie au maximum de ne pas ouvrir les topics à propos de films que je n'ai pas encore vus).

Et Steak c'est du poulet?

8/10

J'adore Steak, mais il a un peu tous les défauts d'un 1er film (même s'il pose déjà bien les jalons de l'œuvre "Dupieuxienne" à venir). Je lui préfère les 2 autres, plus aboutis, plus complets.

[TheGentlemanBat]

Vu que c'est LE gros moment comique du film, je trouve que c'est un peu divulgâcher le plaisir de cette fameuse scène de dîner que d'expliciter la particularité du personnage, non ?

Ah pardon, j'en avais entendu parler dans une émission, du coup j'ai naïvement pensé que c'était un fait connu dès le départ.
Après, ceux qui ouvrent ce topic sans avoir vu le film au préalable savent ce qu'ils risquent (raison pour laquelle j'essaie au maximum de ne pas ouvrir les topics à propos de films que je n'ai pas encore vus).

Pour mieux appâter le chaland, les bandes-annonces teasers jouent sur le zappage justement du moment où interviennent les 2 révélations du film pour ne montrer que les réactions des personnages.

[Alibabass]

Un film à l'esprit Magritte qui joue sur la caricature et l'étrange pour poser des questions lié à l'éternel jeunesse. Chez Quentin Dupieux, c'est toujours l'irrationnel dans le sérieux qui domine. Lieu qui ressemble à son film Réalité, l'ouverture qui parle à ses spectateurs, musique Easy-Listening pour mise en scène Easy-Listening. C'est pas jolie, avec des faux raccords, mais la poésie de l'étrangeté s'approche de l'ambivalence rire-malaise-doute. Je trouve assez jubilatoire qu'il arrive à se foutre de la gueule des films de couples très "Français" dans un film qui ne possède pas l'allure d'un film Français.

[El Dadal]

musique Easy-Listening pour mise en scène Easy-Listening

Je dois avouer que Bach au synthé c'était stylé et raccord ! Du vrai-faux mauvais goût parfaitement dosé.
Par contre, j'ai lutté toute la séance avec un effet de flou, comme si le projecteur de la salle était mal réglé, j'ai même hésité à sortir et invectiver le projectionniste mais il semblerait que ce soit voulu en fait

[Flol]

Il me semble que c'était déjà le cas dans Mandibules (au moins).

[Mosin-Nagant]

Par contre, j'ai lutté toute la séance avec un effet de flou, comme si le projecteur de la salle était mal réglé, j'ai même hésité à sortir et invectiver le projectionniste mais il semblerait que ce soit voulu en fait

Ouais, je confirme : j'ai un pote projectionniste qui en a ras-le-bol de tous ces spectateurs qui sortent se plaindre de l'image.