JUILLET 2021
FILM DU MOIS:
Titane, de Julia Ducournau (2021) 9/10 - J'aurais du mal à détailler le pourquoi du comment, mais ce film viscéral m'a touché profondément, et reste une belle expérience cinématographique assez intense.
FILMS DECOUVERTS:
Nomadland, de Chloe Zao (2020) 9/10 - Plus qu'un film sur l'errance et les marginaux, ce très beau film parle du lâcher prise. La maturité de Zhao est tout simplement saisissante, et France McDormand s'approprie le film avec un savoir-faire tellement naturel qu'on en sort émerveillé. Magistral.
Les guerriers du Bronx 2, d'Enzo G. Castellari (1983) 4,5/10 - Inutilement étiré, passablement répétitif, le film porte garde néanmoins le charme d'un récit naif d'opposition des pauvres, sales et violents, mais sincères, à des riches indifférents et hypocrites.
Panique année zéro, de Ray Milland (1962) 7/10 - Un film étonnant sur la chute de la civilisation américaine après que les bombes atomiques balaient les Etats-Unis. Très intrigant et globalement fort sympathique.
Le discours, de Laurent Tirard (2020) 4/10 - L'abus des commentaires au spectateur devrait être réprimandé d'une bonne claque dans la figure. Paradoxalement, je n'ai aucune idée de ce dont le film veut parler.
Bean, de Mel Smith (1997) 6/10 - Le burlesque de Rowan Atkinson peine à se déployer sur un film long, mais il garde un puissant sens comique.
L'intrus, de Claire Denis (2004) 7/10 - Si l'intrigue de ce beau film reste cryptique, il n'en reste pas moins un bel objet cinéphilique, presque hypnotique, où l'on voyage beaucoup et où les corps restent magnifiquement filmés.
Mamma Roma, de Pier Paolo Pasolini (1962) 7/10 - Pasolini s'essaie au néo-réalisme, pour finalement conclure pour une mort christique au sens bien opaque...
3 femmes, de Robert Altman (1977) 8/10 - Etrange film, entre onirisme, emprise et labyrinthe mental. Je suis resté perplexe devant le film, tout en restant sous le charme des actrices, du récit prenant même s'il allie des éléments incompatibles. A présent, je le ressasse encore. Très intrigant.
Minari, de Lee Isaac Chung (2020) 8/10 - Recourir à la forme classique de la pastorale pour évoquer l'américanisation d'une famille d'immigrés coréens est une excellente idée, d'autant plus qu'elle ici incarnée par un casting de premier plan, et qu'un personnage de grand-mère très attachant vient rajouter un supplément d'âme à ce beau film.
Benedetta, de Paul Verhoeven (2021) 7,5/10 - Fidèle à son parcours, Verhoeven suit le destin de cette religieuse, pieuse, mais dont les transgressions ont pu mettre à mal celles de son temps. Très intéressant sur le fonds. La photo est inégale, tout comme les VFX, mais le film reste très prenant.
Cruella, de Craig Gillespie (2021) 8,5/10 - Excellente idée que d'utiliser le personnage de Cruella pour une fable opposant, dans le Londre des années 70, mode pop et mode classique, les références à Bowie ou Iggy Pop jalonnent le film... Un conte fantastique de vengeance ludique et bourré d'idées de mise en scène. Mention spéciale à un production design particulièrement léché et savoureux.
Black Widow, de Cate Shortland (2021) 4/10 - Un film de super-héros dans lequel on parle beaucoup, avec des faux accents ridicules, et qui finit dans une resucée d'
Avengers 2, en moins inspiré... Triste épisode de la saga Marvel...
The Deep House, d'Alexandre Bustillo & Julien Maury (2021) 6/10 - Sur la base d'un astucieux et élégant dispositif, la maison engloutie sous l'eau, les réalisateurs déroulent une banale et pauvre intrigue sans inspiration. On est aussi déçu que le film annonce de beaux moments qui ne viennent pas...
Sound of Metal, de Darius Marder (2019) 7,5/10 - Très intéressant, Riz Ahmed campe un personnage particulièrement antipathique, mais la description du de la communauté sourde est très belle et réussie.
My Zoe, de Julie Delpy (2019) 7,5/10 - Un passionnant portrait de mère, tout en ambiguité dans ses rapports avec les autres personnages. J'aime moins la fin un peu baclée...
Annette, de Leos Carax (2021) 5/10 - Formellement assez réussi, le film manque singulièrement de tension et d'épaisseur, à l'image de cette chanson fadasse "we love each other" dont l'énonciation seule semble suffire à décrire l'amour idéal entre les protagonistes du film, sans qu'il y ait besoin de creuser plus avant ces relations...
Présidents, d'Anne Fontaine (2021) 6/10 - Fantaisie faussement politique, qui repose surtout sur le jeu de ses deux comédiens principaux. Mais on se demande un peu où ça voulait aller.
Dragon Fighter /
Dei tau lung, de Chun-Ku Lu (1990) 7,5/10 - Une bonne petite série B bien ficelée, dans laquelle cascadeurs et artificiers s'en donnent à coeur joie.
Wrong Turn, de Mike P. Nelson (2021) 7/10 - Malgré quelques clichés et incohérences fréquents dans le genre, cette réécriture du film porte ce dernier bien au dessus de son prédecesseur. La mise en scène est ambitieuse, le récit aussi, on est curieux de suivre ce réalisateur...
Neecha Nagar (1946) 7/10 - Porté par une belle BO de Ravi Shankar, ce drame social garde une pertinence désarmante. La mise en scène, en revanche, pêche parfois par son coté lapidaire, et un peu caricatural (le méchant homme d'affaire, toujours suivi d'un insert de vautour)...
Hanzo The Razor : l'enfer des supplices /
Goyôkiba: Kamisori Hanzô jigoku zeme, de Yasuzo Masumura (1973) 7,5/10 - Entouré de perversions, éclairé d'une photo magnifique, ce nouvel Hanzo se regarde avec enthousiasme, et colle assez bien à l'univers de Masumura.
L'ile de la terreur, de Terrence Fisher (1966) 7,5/10 - De la SF britannique période Dr Who et Quartermass, classique, mais bien maitrisée et efficace.
Monsieur Link, de Chris Butler (2019) 6/10 - Animation magnifique, superbes décors... Mais l'intrigue manque singulièrement d'originalité, et le personnage de Link lui-même est bien fadasse, ce qui dilue une bonne partie de l'intérêt du film.
A Classic Horror Story, de Roberto De Feo, Paolo Strippoli (2021) 5,5/10 - Vite vu, vite oublié, mais plutôt divertissant malgré une lourde tendance à la citation...
Les siffleurs, de Corneliu Porumboiu (2019) 6/10 - Un polar assez standard, avec sa femme fatale, son flic un peu paumé, la supérieure arriviste et les bandits hauts en couleur... On regrette que la notion qui donne son titre au film n'y soit pas plus au centre du récit...
Kaamelott, premier volet, d'Alexandre Astier (2021) 7,5/10 - Impression étrange de retrouver de vieux copains, les mêmes blagues (ou de nouvelles qui ressemblent aux vieilles), les vieilles rengaines, mais surtout un franc plaisir, de grands éclats de rire et une excellente soirée.
Old, de Night M. Shyalaman (2021) 7,5/10 - Concept movie parcouru de quelques fulgurances, mais aussi de passages assez cocasses. Au final, un divertissement de bon aloi, qui maintient l'attention tout du long.
Spiral: From the Book of Saw, de Darren Lynn Bousman (2021) 4/10 - Entremêlant "habilement" clichés ringards et intrigue idiote, Bousman nous offre une fois encore un film bancal, risible, aux effets gore des plus divertissants. Pour public averti...
Space Jam : a new legacy, de Malcolm D. Lee (2021) 2/10 - 50 minutes d'ennui profond devant des banalités, puis 40 minutes à jouer à trouver Charlie, une animation paresseuse et une mise en scène inexistante.
Onoda, 10 000 nuits dans la jungle, de Simon Harari (2021) 8,5/10 - Un film sans doute imparfait, peut-être longuet par moments, mais qui dégage une profondeur et une telle intensité, notamment dans les séquences de fin, qu'on reste soufflé tant il restitue la force de son sujet. A voir.
Anayurt Oteli, de Ömer Kavur (1987) 5/10 - Un gérant d'hotel part en couilles après qu'une cliente parte en annonçant un retour prochain qui ne se fait pas. Tombé amoureux, il erre désormais sans but et finit mal. On reste tout de même très extérieur à ce spleen...
Amour libre /
Käpy selän alla, de Mikko Niskanen (1966) 6/10 - Deux couples de jeunes gens vont camper à la campagne, près d'un lac. On suit les jeux et détours de ces 4 jeunes gens... Ca flane un peu trop à mon gout, mais l'ensemble est bien ficelé.
Sällskapsresan eller Finns det svenskt kaffe på grisfesten, de Lasse Åberg (1980) 6,5/10 - Comédie classique du cinéma suédois (un équivalent des bronzés, en quelque sorte) qui aborde le tourisme de masse avec un certain humour, mais aussi pas mal de lucidité...
Le mandat, d'Ousmane Sembene (1968) 6,5/10 - Sans doute un jalon important du cinéma africain, mais la mise en scène m'est apparue très limitée. La fable sociale, elle, reste d'une grande pertinence.
Fear Challenge /
Heilstätten, de Michael David Pate (2018) 6,5/10 - Mise en scène peu révolutionnaire, mais les codes sont bien utilisés, et le film est tout à fait distrayant.
FILMS REVUS:
Films des mois précédent
- Spoiler (cliquez pour afficher)
- Janvier 2021 = Tian mi mi / Comrades: Almost a Love Story, de Peter Chan (1996)
Février 2021 = Une famille syrienne, de Philippe Van Leeuw (2017)
Mars 2021 = Peking Opera Blues, de Tsui Hark (1986)
Avril 2021 = Den Enfaldigen Morderen, de Hans Aldredsson (1982)
Mai 2021 = La loi de Téhéran, de Saeed Roustayi (2019)
Juin 2021 = Les enfants nous regardent, de Vittorio de Sica (1944)