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Re: Quel avenir pour le cinéma ?

Publié : 11 sept. 20, 19:49
par Mosin-Nagant
hansolo a écrit : 11 sept. 20, 16:02 Indiewire et Deadline font état de rumeurs de report des principales locomotives de cette fin d'année (en dehors de 007) : Wonder Woman 2 pourrait être concerné, ainsi que Dune et Black Widow.
Même la sortie salle de Soul de Pixar pourrait être menacée
:!:

https://deadline.com/2020/09/wonder-wom ... 203019735/
https://www.indiewire.com/2020/09/wonde ... 234584121/
Cauchemardesque, cette époque pour l'industrie du Cinéma... Vraiment.

Re: Quel avenir pour le cinéma ?

Publié : 11 sept. 20, 21:41
par Supfiction
Ce qui est agaçant surtout c’est qu’on en soit à priver nos cinémas de films américains tout ça parce que les salles de New York, Los Angeles et San Francisco sont fermées.

Re: Quel avenir pour le cinéma ?

Publié : 11 sept. 20, 22:29
par hansolo
C'est officiel, WW84 est repousé a Noel 2020.
Il est quasi sûr que Dune sera aussi décallé.

Re: Quel avenir pour le cinéma ?

Publié : 14 sept. 20, 09:41
par hansolo
- Point Box office -
Tenet
US : 6.7 millions de dollars pour son 2e week end - chute de 29% - (Total US: 29.5 millions).
Total monde: 207 millions de dollars
Le film atteindra peniblement les 300 Millions en fin de carrière ...

Les Nouveaux Mutants
US : 2.1 millions de dollars (-33% ; Total : 15.3 millions).
A l’international : 3.8 millions $ (Total : 14 millions).
Total monde: 29.3 millions $
... misère

Enragé s'offre la 3e place avec 1,5 millions $
Total monde: 26 millions $

Re: Quel avenir pour le cinéma ?

Publié : 18 sept. 20, 11:33
par Supfiction
cinephage a écrit : 18 sept. 20, 10:56 C'est une tendance de fond, cet individualisme, le contact avec autrui nous insupporte de plus en plus. On ne veut plus saluer des inconnus dans la rue, on ne discute plus avec son voisin dans le métro, ou au comptoir d'un café. Ce sont des attitudes et des comportements que je vois beaucoup dans le cinéma français de patrimoine, où les notions de groupe et de collectif étaient essentielles. Mais ce sont des choses qui ne se rencontrent pas aujourd'hui : un inconnu nous accoste ? On a peur ou on se méfie. Se faire inviter à danser pendant un bal ou une soirée ? Mais plus personne ne fait ça, voyons...

De la même façon, loin des cinémas premiers où le public parlait à voix haute pour commenter le film ou insulter un méchant de cinéma, on ne supporte plus aujourd'hui son voisin qui mange des popcorns ou regarde son téléphone. On ne vit plus ensemble, mais à coté, y compris dans sa consommation culturelle. Le cinéma est né à cette ancienne époque du collectif, les films survivront surement à cette évolution, et se consomment déja plus à domicile qu'en salle, mais le cinéma, la projection en public, elle, est grandement affaiblie (même si j'ai du mal à croire qu'elle puisse disparaître, il est probable que son importance culturelle continue à diminuer dans la sphère publique). Le public des cinémas que je fréquente est plus vieux que moi, et je suis loin d'être un jeunot moi-même...

Ca n'a rien de triste, les jeunes ont leurs codes, leurs façon d'être ensemble, elle ne colle plus avec les vieux cadres du début du XXème siècle, voila tout. Il est certain que les films s'adapteront...
J’approuve et c’est ce que je pensais sans avoir pris la peine de l’exprimer dans l’autre topic (et c’est un constat qui dépasse largement le cadre du cinéma).

A l’exception de la dernière phrase, car c’est toujours triste quand un monde disparaît même si le nouveau aura d’autres bons côtés.
On peut même se dire, partant d’un triple constat sociologique, économique et technologique qu’il est miraculeux que le cinéma fît autant d’entrées en France en 2019 alors qu’une seule place de cinéma coûte plus cher qu’un abonnement svad pour un mois complet.

Re: Quel avenir pour le cinéma ?

Publié : 20 sept. 20, 10:18
par hansolo
Batailles homériques pour sauver le cinéma français
https://www.lemonde.fr/culture/article/ ... _3246.html

ENQUÊTE Alors que la fréquentation des salles reste timide en raison de la pandémie de Covid-19 et de l’absence des blockbusters, des négociations s’engagent pour forcer les plates-formes de vidéo à la demande américaines à financer le secteur.

Re: Quel avenir pour le cinéma ?

Publié : 20 sept. 20, 11:02
par tenia
Supfiction a écrit : 18 sept. 20, 11:33
cinephage a écrit : 18 sept. 20, 10:56 C'est une tendance de fond, cet individualisme, le contact avec autrui nous insupporte de plus en plus. Ce sont des attitudes et des comportements que je vois beaucoup dans le cinéma français de patrimoine, où les notions de groupe et de collectif étaient essentielles.

De la même façon, loin des cinémas premiers où le public parlait à voix haute pour commenter le film ou insulter un méchant de cinéma, on ne supporte plus aujourd'hui son voisin qui mange des popcorns ou regarde son téléphone. On ne vit plus ensemble, mais à coté, y compris dans sa consommation culturelle. Le cinéma est né à cette ancienne époque du collectif, les films survivront surement à cette évolution, et se consomment déja plus à domicile qu'en salle, mais le cinéma, la projection en public, elle, est grandement affaiblie (même si j'ai du mal à croire qu'elle puisse disparaître, il est probable que son importance culturelle continue à diminuer dans la sphère publique).
J’approuve et c’est ce que je pensais sans avoir pris la peine de l’exprimer dans l’autre topic (et c’est un constat qui dépasse largement le cadre du cinéma).
Je crois plutôt que ça n'a rien de récent, que c'est un trait inhérent à l'être humain qui a beau être une bête sociale et politique et sait très bien reserrer son cercle au strict minimum au moindre souci, et que le cinéma depuis au moins 80 ans n'a jamais été un vivre ensemble mais une somme de groupes plus ou moins en opposition, se complétant souvent mais cohabitant plus que se rassemblant autour d'une même passion : Positif vs Les cahiers, cinéma de papa vs nouvelle vague, blockbusters vs indépendants, cinéma populaire vs A&E, multiplexes vs cinémas de quartier. Les groupes et les collectifs n'ont jamais été si vastes que cela, je crois, de la même façon que la société n'est jamais tant un ensemble organique qu'une somme de groupes extrêmement divers, chacun venant avec ses goûts, ses envies, ses attentes, et venant avec ses entourages : famille, amis, collègues, connaissances... et tous les autres tiennent des inconnus avec qui on compose bon an mal an.
cinephage a écrit : 18 sept. 20, 10:56On ne veut plus saluer des inconnus dans la rue, on ne discute plus avec son voisin dans le métro, ou au comptoir d'un café. Mais ce sont des choses qui ne se rencontrent pas aujourd'hui : un inconnu nous accoste ? On a peur ou on se méfie. Se faire inviter à danser pendant un bal ou une soirée ? Mais plus personne ne fait ça, voyons...
Des configurations tout de même assez différentes (le café et la rue), et dont les réactions dépendront de multiples facteurs, que ce soit le lieu, notre état d'esprit (et notre clairvoyance du moment - on ne réagit pas pareil en sortant d'une soirée arrosée qu'en étant sobre) ou les inconnus en question. Du coup, cela me semble très généralisateur, même si perso, je n'ai jamais eu l'impression que beaucoup de relations se nouaient par hasard entre inconnus dans le métro...

Re: Quel avenir pour le cinéma ?

Publié : 21 sept. 20, 10:36
par hansolo
tenia a écrit : 20 sept. 20, 11:02
cinephage a écrit : 18 sept. 20, 10:56On ne veut plus saluer des inconnus dans la rue, on ne discute plus avec son voisin dans le métro, ou au comptoir d'un café. Mais ce sont des choses qui ne se rencontrent pas aujourd'hui : un inconnu nous accoste ? On a peur ou on se méfie. Se faire inviter à danser pendant un bal ou une soirée ? Mais plus personne ne fait ça, voyons...
Des configurations tout de même assez différentes (le café et la rue), et dont les réactions dépendront de multiples facteurs, que ce soit le lieu, notre état d'esprit (et notre clairvoyance du moment - on ne réagit pas pareil en sortant d'une soirée arrosée qu'en étant sobre) ou les inconnus en question. Du coup, cela me semble très généralisateur, même si perso, je n'ai jamais eu l'impression que beaucoup de relations se nouaient par hasard entre inconnus dans le métro...
Tu as raison.
Mais a l'inverse, depuis la mi-mai, même certains très proches avant la pandémie ont la frousse de répondre a une invitation à diner ou a sortir pour une soirée à l'opéra ou au cinéma ...
J'ai de plus en plus l'impression qu'il y aura un avant et un après Covid; et j'ai du mal a imaginer qu'un eventuel vaccin miracle nous permettra de revenir à l'époque d'avant!

Re: Quel avenir pour le cinéma ?

Publié : 21 sept. 20, 10:52
par hansolo
"Annus horribilis" pour le cinéma outre-Manche : les 2 premiers mois 2020 étaient meilleurs que 2019 ... puis le Covid-19 est arrivé!

Précision: fermeture des cinémas le 20/03 - réouverture autorisée le 04/07, mais dans les faits la majorité des cinémas n'ont ouvert que mi voire fin juillet.
Mesure sanitaires pour la réouverture: masque, gel hydroalcoolique, sièges laissés vides entre les spectateurs.
Et fin des séances sing-along très prisés. Idem pour le pix’n’mix (remplissage de cornets de bonbons): on doit désormais réserver son pop-corn à l’avance.

Evolution des entrées mensuelles 2019/2020 au Royaume Uni (en millions d'entrées) 2019 - 2020
Janvier: 13,7 - 16,5
Février: 12,2 - 14,6
Mars: 11,4 - 4,8
Avril: 16 - 0
Mai: 16,6 - 0
Juin: 13,9 - 0
Juillet: 18,6 - 0,4
Aout: 15,6 - 2,4

Total sur les 8 premiers mois: 118 millions d'entrées en 2019 - 38,7 en 2020 ...

Re: Quel avenir pour le cinéma ?

Publié : 21 sept. 20, 13:40
par Supfiction
sing-along ?

Re: Quel avenir pour le cinéma ?

Publié : 21 sept. 20, 13:51
par tenia
Supfiction a écrit : 21 sept. 20, 13:40sing-along ?
Des séances spéciales en mode Karaoké, très prisées par les Britanniques dès qu'un film possède pas mal de chansons chantées. Ce fut le cas par exemple pour La reine des neiges 2, récemment.
Les Américains en font aussi, mais je crois que c'est encore plus prisé en Angleterre, peut-être lié à la culture des pub-quizz et ce qui va avec.

Re: Quel avenir pour le cinéma ?

Publié : 23 sept. 20, 13:08
par hansolo
Article de The Hollywood Reporter sur les tournages a l'heure actuelle
Lights, Camera … COVID! The Perils of Shooting Amid a Pandemic
https://www.hollywoodreporter.com/featu ... a-pandemic

Re: Quel avenir pour le cinéma ?

Publié : 23 sept. 20, 16:04
par Ouf Je Respire
Voilà de quoi inspirer un scénario bien retors à Christopher Nolan!

Re: Quel avenir pour le cinéma ?

Publié : 23 sept. 20, 16:51
par Zelda Zonk
Sans vouloir faire preuve d'un optimisme démesuré dans cet océan de prédictions catastrophiques, on peut aussi estimer que cette situation exceptionnelle durera un an, allez un an et demi tout au plus (disons jusqu'à septembre 2021), et qu'une fois la crise sanitaire terminée ou stabilisée, les choses reprendront leur cours habituel : les tournages reprendront, les gens retourneront au cinéma et les grosses sociétés de production hollywoodiennes arrêteront de pleurer.
Après, il est clair que le comportement des gens a changé, je vous rejoins là-dessus. Au-delà du petit monde du cinéma, c'est effectivement toute une sociologie du "vivre ensemble" qui est remise en cause. Et ça c'est le plus flippant.

Re: Quel avenir pour le cinéma ?

Publié : 23 sept. 20, 17:06
par El Dadal
Zelda Zonk a écrit : 23 sept. 20, 16:51 Sans vouloir faire preuve d'un optimisme démesuré dans cet océan de prédictions catastrophiques, on peut aussi estimer que cette situation exceptionnelle durera un an, allez un an et demi tout au plus (disons jusqu'à septembre 2021), et qu'une fois la crise sanitaire terminée ou stabilisée, les choses reprendront leur cours habituel : les tournages reprendront, les gens retourneront au cinéma et les grosses sociétés de production hollywoodiennes arrêteront de pleurer.
Le monde n'est plus le même, certes, mais si l'on prend l'exemple de 1918 et de sa grippe espagnole, sacrément similaire en termes de mesures sanitaires et de confinements (et qui dura on and off environ 2 ans), on se souviendra qu'elle a marqué la fin des cinémas indépendants, rachetés par poignées par des promoteurs qui développeront les premières chaînes. Cette crise marquera également le début véritable de l'ère des studios et encore une fois la fin d'un système indépendant qui n'avait pas les reins assez solides pour supporter une crise aussi longue et globalisée (déjà). Il est encore trop tôt pour mesurer l'impact de la crise de 2020, mais je doute qu'on s'arrête là.