Je l'ai déjà mentionné en ces lieux, mais pour moi, elle représente une sorte de conscience que le personnage de Sheeran ne parvient jamais à comprendre ou à maîtriser ou à saisir. Elle incarne une sorte de moralisme, à la fois juge et témoin un peu "surnaturel" de ce qui se trame. Celle qui comprend tout mais qui attend que son père fasse le pas dans sa direction, dans la bonne direction. Elle est une porte dans la rédemption, mais à partir du moment où elle part, le personnage sombre implacablement vers la solitude, les regrets non avoués, la tristesse, la souffrance morale et physique, la lente désagrégation naturelle et sociale. Il est fichu, condamné à cela, sans pardon ni compréhension (mis à part celle du spectateur). Bloqué à attendre l'inévitable à travers une porte entrouverte ou entrefermée.Supfiction a écrit :C'est bien pour cela que je le compare. Meadow est surement plus représentative du regard d'une petite fille sur son père mafieux.Mosin-Nagant a écrit : Sauf que Meadow reste proche de son père jusqu'à la fin.
Elle ferme les yeux comme Carmela, en fait. La comparaison ne tient pas longtemps...
Celui de la fille de Franck est pratiquement un regard "extra-diégétique" car rien ne le justifie surtout à cet âge hormis le règlement de compte à l'épicerie. Et d'ailleurs, avant même qu'il ai lieu, on sent qu'il est déjà là.
The Irishman (Martin Scorsese - 2019)
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Re: The Irishman (Martin Scorsese - 2019)
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Re: The Irishman (Martin Scorsese - 2019)
Excellent!Mosin-Nagant a écrit :Passé un certain âge, il arrive qu'on puisse avoir des douleurs à ce niveau-là. Dans tous les cas, mieux vaut consulter.batfunk a écrit :regard perçant, implacable, qui met mal à l'aîne
Corrigé.
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Re: The Irishman (Martin Scorsese - 2019)
The Irishman – Martin Scorsese (2019) : 8/10
Après les flamboyant Goodfellas et Casino, la réunion Scorsese/De Niro/Pesci rejoint ici par Pacino, fascine encore, un sujet en or pour le spectateur. A l'arrivée un film-fleuve, indispensable pour aborder la richesse de la construction des personnages, une mise en scène sans doute moins exacerbée, plus retenue, pour raconter le destin de ces personnages, rattrapés et dépassés par l'Histoire. Le rythme est contemplatif, hypnotique. La nostalgie de la fin d'une époque, la vieillesse inéluctable, l’amitié, les mensonges, trahisons, remords, la solitude, Scorsese nous offre un beau cadeau de fin d’année. Le rajeunissement numérique déroute un peu, on ne peut nier l'effort à faire pour l’accepter, un effort vite estomper, pris par le récit en place; le plaisir l'emporte.
Après les flamboyant Goodfellas et Casino, la réunion Scorsese/De Niro/Pesci rejoint ici par Pacino, fascine encore, un sujet en or pour le spectateur. A l'arrivée un film-fleuve, indispensable pour aborder la richesse de la construction des personnages, une mise en scène sans doute moins exacerbée, plus retenue, pour raconter le destin de ces personnages, rattrapés et dépassés par l'Histoire. Le rythme est contemplatif, hypnotique. La nostalgie de la fin d'une époque, la vieillesse inéluctable, l’amitié, les mensonges, trahisons, remords, la solitude, Scorsese nous offre un beau cadeau de fin d’année. Le rajeunissement numérique déroute un peu, on ne peut nier l'effort à faire pour l’accepter, un effort vite estomper, pris par le récit en place; le plaisir l'emporte.
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Re: The Irishman (Martin Scorsese - 2019)
D’accord avec Flol et Boogeyman dans les grandes lignes. Si j’ai progressivement oublié le maquillage numérique, la gestuelle m’a plus gêné, et amoindrit je trouve la force du propos sur le vieillissement. Mais c’est peut-être au fond le rendu de la caméra ARRI qui m’a le plus gêné, mais passons...
Pour en revenir au film, j’ai apprécié ce chant du cygne. Il n’y a plus la nervosité, mais toujours la classe, le génie dans la mise en scène de la violence, inventive mais cruelle, sans complaisance. Le récit est passionnant, mené d’une main de maître, et réserve de belles scènes. Je pense qu’il gagnera à être revu, notamment pour lieux saisir la densité du récit.
La fin mélancolique est complètement déprimante, car on est face à la vraie vieillesse qui potentiellement nous attend tous. La vieillesse n’est plus simulée comme dans Casino ou Il était une fois en Amérique. C’est un vrai adieu. Ce n’est plus poétique, ça a juste l’odeur d’une maison de retraite et la forme d’une tombe. Je ne conseillerais pas le film à mes parents.
Pour en revenir au film, j’ai apprécié ce chant du cygne. Il n’y a plus la nervosité, mais toujours la classe, le génie dans la mise en scène de la violence, inventive mais cruelle, sans complaisance. Le récit est passionnant, mené d’une main de maître, et réserve de belles scènes. Je pense qu’il gagnera à être revu, notamment pour lieux saisir la densité du récit.
La fin mélancolique est complètement déprimante, car on est face à la vraie vieillesse qui potentiellement nous attend tous. La vieillesse n’est plus simulée comme dans Casino ou Il était une fois en Amérique. C’est un vrai adieu. Ce n’est plus poétique, ça a juste l’odeur d’une maison de retraite et la forme d’une tombe. Je ne conseillerais pas le film à mes parents.
- Alexandre Angel
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Re: The Irishman (Martin Scorsese - 2019)
Je dirais qu'il n'y a plus l'hystérie cocaïnée qu'on a connue mais cela reste bien nerveux (sauf évidemment l'épilogue).Mama Grande! a écrit :Il n’y a plus la nervosité
J'ai hésité à leur montrer effectivement.Mama Grande! a écrit :La fin mélancolique est complètement déprimante, car on est face à la vraie vieillesse qui potentiellement nous attend tous. La vieillesse n’est plus simulée comme dans Casino ou Il était une fois en Amérique. C’est un vrai adieu. Ce n’est plus poétique, ça a juste l’odeur d’une maison de retraite et la forme d’une tombe. Je ne conseillerais pas le film à mes parents
Comme "le Temps de l'innonce" et "A tombeau ouvert", "Killers of the Flower Moon" , très identifiable martinien, est un film divisiblement indélébile et insoluble, une roulade avant au niveau du sol, une romance dramatique éternuante et hilarante.
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Re: The Irishman (Martin Scorsese - 2019)
Vous en pensez quoi ?
Re: The Irishman (Martin Scorsese - 2019)
Dur à juger sur d'aussi courts plans, ils font plus jeunes mais tout est ultra lissé on dirait encore plus un jeu vidéo.
Et l'effet doit être jugé sur une voire plusieurs scènes je pense.
Dans tous les cas espérons que ce n'est pas l'avenir du cinéma.
Et l'effet doit être jugé sur une voire plusieurs scènes je pense.
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Re: The Irishman (Martin Scorsese - 2019)
Cela me confirme que le problème n'est pas tant avec Pesci ou avec Pacino qu'avec De Niro.
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Re: The Irishman (Martin Scorsese - 2019)
Franchement c'est pas terrible, on dirait qu'on a redessiné sur les visages, ça fait faux. Décidément entre les effets du film et ceux-là, c'est pas la joie ces rajeunissements numériques.
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Re: The Irishman (Martin Scorsese - 2019)
Un petit coup de fil de Martin à son pote Georges et il va lui arranger tout ça pour une ressortie en édition spéciale, refaire tous les effets spéciaux et rajouter un Nooooo à la fin.Dirk Diggler a écrit :Cela me confirme que le problème n'est pas tant avec Pesci ou avec Pacino qu'avec De Niro.
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Re: The Irishman (Martin Scorsese - 2019)
Ah bah c'est sur que - si tant est que ce truc soit réaliste, Netflix n'avait pas les moyens de le faire et que si c'était ce que souhaitait Scorsese, il ne pouvait pas le valider...
Donc soit ça ne fonctionne pas sur tout un film (ce que je pense de toute façon), soit ce n'était pas le choix de Scorsese de procéder ainsi... On aime ou on aime pas - et je ne vais pas revenir sur le fait que le choix fait me semble avoir du sens dans le film - mais ce dont je suis sur c'est que la chaine youtube ci dessus ne "bat" personne, je ne vois même pas ce que démontre cette vidéo.
A quand des youtubeurs qui corrigerait une toile de Rembrandt ou un disque de Pink Floyd en disant que c'est mieux ? (Me répondez pas, j'ai peur que ça n'existe déjà )
Donc soit ça ne fonctionne pas sur tout un film (ce que je pense de toute façon), soit ce n'était pas le choix de Scorsese de procéder ainsi... On aime ou on aime pas - et je ne vais pas revenir sur le fait que le choix fait me semble avoir du sens dans le film - mais ce dont je suis sur c'est que la chaine youtube ci dessus ne "bat" personne, je ne vois même pas ce que démontre cette vidéo.
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Re: The Irishman (Martin Scorsese - 2019)
Outre le lissage sur De Niro, Il y a des changements sur les yeux (moins brillants, plus foncés) que -personnellement- je trouve plus réussis.
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- « Il y aura toujours de la souffrance humaine… mais pour moi, il est impossible de continuer avec cette richesse et cette pauvreté ». - Louis ‘Studs’ Terkel (1912-2008) -
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Re: The Irishman (Martin Scorsese - 2019)
Egalement.Alphonse Tram a écrit :Outre le lissage sur De Niro, Il y a des changements sur les yeux (moins brillants, plus foncés) que -personnellement- je trouve plus réussis.
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Re: The Irishman (Martin Scorsese - 2019)
Oui, sur petit écran avec la résolution youtube, je trouve ça plus réussi aussi. Ca ne retire rien à ce que je pense du film.Ouf Je Respire a écrit :Egalement.Alphonse Tram a écrit :Outre le lissage sur De Niro, Il y a des changements sur les yeux (moins brillants, plus foncés) que -personnellement- je trouve plus réussis.
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Re: The Irishman (Martin Scorsese - 2019)
En effet, la résolution-taille écran peut influencer notre perception. Peut-être que ces modifs sont pourries en vidéoprojection...gnome a écrit :Oui, sur petit écran avec la résolution youtube, je trouve ça plus réussi aussi. Ca ne retire rien à ce que je pense du film.
Sinon, j’ai vu le film en 3 fois, comme une mini-série. Pas mal, sans plus. Je trouve que beaucoups de scènes sont inutilement longues, ou alors je ne comprends pas leur intérêts. Par exemple les aller-retour en voiture avant le meurtre de qui-vous-savez.
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