Pietro Marcello

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés à partir de 1980.

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Supfiction
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Pietro Marcello

Message par Supfiction »

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Jack Burns a écrit : C est le premier long métrage de Pietro Marcello connu pour ces magnifiques documentaires fiction , le romantique La Bocca del lupo ( déclaration d amour à la ville de Naples et ses marginaux ) et le sublime de poésie et émotion Bella é perduta...
Ce film est un gros coup de coeur , c est un mélange que je trouve très réussi entre le cinéma d auteur le plus novateur et le cinéma populaire .j ai beaucoup apprécié aussi sa vision cinématographique sur l héritage du novecento avec notamment ses incrustations d archives.
Le 16 octobre j ai tres envie d aller le revoir et de lire le roman de Jack London... :wink:
Supfiction a écrit :Martin Eden, le chef-d’œuvre de Jack London est adapté pour le cinéma:
https://www.telerama.fr/cinema/exclu-la ... 448996.php
Jack Burns a écrit :https://www.franceinter.fr/emissions/aura-tout-vu
En attendant la sortie du capolavoro de Pietro Marcello mercredi .. :wink:
Dernière modification par Supfiction le 26 nov. 23, 08:58, modifié 1 fois.
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Jack Griffin
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Re: Martin Eden (Pietro Marcello - 2019)

Message par Jack Griffin »

Pas vraiment séduit de mon côté. Le film a quelque chose d'un peu lisse, que ce soit dans la reconstitution d'époque ou la représentation du personnage de Martin Eden. Les choix formels imbriquant traitement de l'image et film documentaire donnent quelque chose d'homogène mais mis au service d'une représentation un peu bourgeoise, de mise à distance...aussi une douceur et une préciosité qui ne colle pas trop au livre ni au sujet. Adaptation ni évidente, ni nécessaire.
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Supfiction
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Re: Martin Eden (Pietro Marcello - 2019)

Message par Supfiction »

Avis mitigé mais globalement positif pour ma part. Un peu déçu quand même par rapport à une trop forte attente qui s'explique par le fait que j’adore le livre.
Voir transposé le récit de Jack London dans l’Italie des années 70 s’avère quelque peu déstabilisant d'entrée de jeu. Et cette impression est exacerbée par des choix de réalisation particulièrement audacieux, en particulier la musique (Joe Dassin) et le montage. Celui-ci pratique notamment l’insertion de vignettes d'archives du vingtième siècle (tel-que des images de pêche, de bateaux à voile, de sous-marins du début du siècle, d'images de ruines de la seconde guerre mondiale,..) qui font se demander à quelle époque on est. Dans tout le vingtième siècle en réalité.

Ce Martin Éden s'avère donc avant tout un film politique alors que le roman brassait de multiples thématiques avec en premier lieu l’amour de la littérature et l'élévation personnelle. Néanmoins on ne peut pas dire que le film dévie totalement car la lutte des classes fait partie prenante de toute l’œuvre de London. C’est sur cet aspect que Pietro Marcello a décidé de développer davantage que sur le romantisme du roman.
Le réalisateur joue également beaucoup sur les ellipses, ce qui pourra frustrer les amateurs du livre. Sans doute vaut-il mieux ne pas l’avoir lu avant de découvrir le film.

La photographie est superbe et les trois acteurs principaux excellents. Et les deux actrices s'inscrivent dans la tradition des bellissima italiennes qui ont fait la renommée du cinéma italien en France.
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Jeremy Fox
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Re: Martin Eden (Pietro Marcello - 2019)

Message par Jeremy Fox »

Jack Burns a écrit : C est le premier long métrage de Pietro Marcello connu pour ces magnifiques documentaires fiction , le romantique La Bocca del lupo ( déclaration d amour à la ville de Naples et ses marginaux ) et le sublime de poésie et émotion Bella é perduta...
Ce film est un gros coup de coeur , c est un mélange que je trouve très réussi entre le cinéma d auteur le plus novateur et le cinéma populaire .j ai beaucoup apprécié aussi sa vision cinématographique sur l héritage du novecento avec notamment ses incrustations d archives.
Oui un très beau film non dénué de poésie, superbement interprété et qui utilise à merveille la musique ou plutôt les chansons (notamment une de Joe Dassin que je ne connaissais pas et qui est sacrément entêtante) ainsi que de poignantes images d'archives notamment sur les visages. L'acteur principal est profondément inspiré par son rôle et les deux jeunes comédiennes sont craquantes. Le dernier quart m'a un peu moins touché mais l'ensemble en fait une belle découverte du cinéma italien contemporain.
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Supfiction
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Re: Martin Eden (Pietro Marcello - 2019)

Message par Supfiction »

Tu n’es pas fan de Joe Dassin visiblement :P parce que c’est l’une de ses plus connues (une chanson italienne de Toto Cutugno à la base d’ailleurs). J’espère que l’on aura l’occasion de revoir la belle Denise Sardisco (pour le moment c’est mal parti).
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Jeremy Fox
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Re: Martin Eden (Pietro Marcello - 2019)

Message par Jeremy Fox »

Supfiction a écrit :Tu n’es pas fan de Joe Dassin visiblement :P parce que c’est l’une de ses plus connues (une chanson italienne de Toto Cutugno à la base d’ailleurs). J’espère que l’on aura l’occasion de revoir la belle Denise Sardisco (pour le moment c’est mal parti).
J'ai encore plus craqué sur Jessica Cressy

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je pars à la recherche de la version Cutugno 8)
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Karras
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Re: Martin Eden (Pietro Marcello - 2019)

Message par Karras »

Jeremy Fox a écrit : je pars à la recherche de la version Cutugno 8)
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Re: Martin Eden (Pietro Marcello - 2019)

Message par Jeremy Fox »

J'étais en train de l'écouter :wink:

En tout cas j'attends son deuxième long métrage avec impatience en espérant qu'il gardera son acteur principal Luca Marinelli qui m'avait déjà fait forte impression dans Ricordi?
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-Kaonashi-
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Re: Martin Eden (Pietro Marcello - 2019)

Message par -Kaonashi- »

Jeremy Fox a écrit :En tout cas j'attends son deuxième long métrage avec impatience en espérant qu'il gardera son acteur principal Luca Marinelli qui m'avait déjà fait forte impression dans Ricordi?
Martin Eden est son deuxième long métrage de fiction. Son premier, Bella e perduta, est sorti chez nous en 2016. J'en avais entendu parler, mais je ne l'ai pas vu.
Il a surtout réalisé des documentaires auparavant.
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Re: Martin Eden (Pietro Marcello - 2019)

Message par Chip »

Vu à sa sortie le film de Pietro Marcello, qui m'a donné envie de lire le roman de London( c'est déjà ça), je viens de le finir, et bien sûr ma préférence va au livre, même si la fin, larmoyante, m'a déplu… Cette version italienne , me fait penser à une autre, rare, de Sidney Salkow " the adventures of Martin Eden" (les aventures de Martin Eden) (1942) film Columbia avec Glenn Ford (Martin Eden), Claire Trevor, Evelyn Keyes. Un casting intéressant, 3 étoiles dans le Maltin.
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Re: Martin Eden (Pietro Marcello - 2019)

Message par Supfiction »

Chip a écrit :Vu à sa sortie le film de Pietro Marcello, qui m'a donné envie de lire le roman de London( c'est déjà ça), je viens de le finir, et bien sûr ma préférence va au livre, même si la fin, larmoyante, m'a déplu… Cette version italienne , me fait penser à une autre, rare, de Sidney Salkow " the adventures of Martin Eden" (les aventures de Martin Eden) (1942) film Columbia avec Glenn Ford (Martin Eden), Claire Trevor, Evelyn Keyes. Un casting intéressant, 3 étoiles dans le Maltin.
C’est l’un des plus beaux romans que j’ai lu dans ma vie. Le film est intéressant et audacieux mais n’arrive pas à la cheville du livre. Mais au moins l’esprit est respecté malgré les nombreuses libertés (ce qui n’est pas le cas d’autres adaptations de London).
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L’envol (Pietro Marcello - 2022)

Message par Supfiction »

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Le style Marcello se reconnaît rapidement et l’on trouve dans ce film de nombreuses caractéristiques identiques à celle de Martin Eden : une photographie sublime, pourtant le directeur de la photographie n’est pas le même d’un film à l’autre, des images d’une véracité époustouflante (rappelant les grandes heures du cinema muet), le mélange avec des images d’archives aidant, un casting soigné avec des gueules plus vraies que nature, une proximité avec le peuple, celui de Jack London et Zola (il y a du Manon des sources aussi dans le personnage de Juliette)
Un cinéma elliptique et un peu décousu aussi, conséquence de choix assumés de mise en scène.
Encore une bonne pioche pour Louis Garrel dont la carrière internationale est exceptionnelle et le fruit d’une cinéphilie et d’une intelligence indéniables.
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Re: Pietro Marcello

Message par Wulfa »

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Attention : spoilers au troisième paragraphe.

L’Envol de Pietro Marcello possède des lignes de claires. Un poilu rentre de la guerre retrouver sa famille. Sa femme est morte, il voit sa fille pour la première fois. L’homme peine à trouver du travail dans un village où pèse le poids du silence et du tabou. Sa fille grandit, mâtinée des imprécations et des rêves de deux sorcières. Restée avec son père jusqu’à sa vingtième année, un avion passe. Le rêve semble possible, même si tout renvoie la jeune fille à la terre.

Il est de ces films qui ne cherchent pas à réinventer le monde, mais qui creusent un sillon à la fois personnel et esthétique. Personnel, c’est le rêve de l’exploration et du voyage, déjà consacré dans le précédent long métrage du réalisateur, Martin Eden. Esthétique, c’est cette volonté d’intégrer cette fiction dans la grande Histoire, ici le contexte de l’entre-deux guerres. Alliant images d’archives colorisées et étalonnages similis, Pietro Marcello fait de son long-métrage un vrai faux film d’époque.

Si les affiches du film mettent l’accent sur l’amour naissant entre Juliette (un premier rôle pour Juliette Jouan) et Jean, il ne faut pas oublier la figure prépondérante du père, joué par Raphaël Thiéry. Un père rejeté, exclu, mais jamais violent. Il est un artisan, aux mains proprement titanesques. Il est capable de tout créer : jouets, sculpture, et piano qu'il accorde lui-même. Ses mains sont faites « d’or ». Il vit pour sa fille et son travail. Figure sacrificielle, il est l’ancre qui rassure Juliette et l’accroche à la terre. C’est pour lui qu’elle refusera de partir au collège, pour ne pas qu’il soit seul, laissant à plus tard la possibilité de son envol. Il faudra ainsi attendre la mort du père, accomplissant son destin de redonner vie par l’art à sa défunte épouse, pour que Juliette puisse se libérer, non pas d’une étreinte malfaisante, mais de ses propres peurs. Il faut noter que le personnage de Jean, joué par Louis Garrel, n’est pas une figure de substitution paternelle, bien au contraire. C’est Juliette qui est toujours à l’initiative : du chant, du baiser, de la reconstruction.
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Re: Pietro Marcello

Message par Supfiction »

Wulfa a écrit : 26 nov. 23, 11:14

Si les affiches du film mettent l’accent sur l’amour naissant entre Juliette (un premier rôle pour Juliette Jouan) et Jean, il ne faut pas oublier la figure prépondérante du père, joué par Raphaël Thiéry.
Tout à fait, l’affiche ne reflète pas du tout le film et Raphaël Thiéry avec sa gueule et ses mains d’un autre siècle est à mon avis le personnage central. Louis Garrel et son avion me rappelle certains personnages de beaux gosses de chez Pagnol (entre le fils de La fille du puisatier et l’instituteur de Manon des sources).
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Alibabass
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Re: Pietro Marcello

Message par Alibabass »

Un cinéma elliptique et un peu décousu aussi, conséquence de choix assumés de mise en scène.
Exactement, et c'est en cela que son cinéma marque par son charme innovant et d'avant-garde ... enfin pour son début de carrière, son dernier film est le plus "populaire" de son auteur. Malgré tout, c'est dommage que son aspect grandiloquent de retranscrire certaines mythologies Italienne comme Bella e perduta et La bocca del lupo (que j'ai vu 2 fois, déstabilisant et qui en devient fascinant quand on connait sa façon de faire) qui créer un monde en utilisant le documentaire, la fiction, l'imaginaire, l'essai soit moins utilisé depuis Martin Eden.

L'envol possède la plus belle photographie des années Post-Covid (ex-æquo avec First Cow).
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