Louis Garrel

[Supfiction]

Après le grand-père, le père, dans la famille Garrel, je demande le petit-fils..

Louis Garrel

Je connais l’acteur depuis La belle personne en 2008 (edit: en fait depuis Les Innocents de Bertolucci mais je m’interessais plus à la fille de Marlene Jobert que de celui de Philippe Garrel à ce moment-là) mais je l’apprécie particulièrement depuis sa prestation dans Le redoutable (formidable en Godard ridicule) et sa première réalisation qui m’a enthousiasmé l’année dernière.


Télérama a consacré plusieurs pages à Louis Garrel et sa formidable seconde réalisation, L'homme fidèle.
https://www.telerama.fr/cinema/louis-ga ... or=EPR-126
https://www.telerama.fr/cinema/lhomme-f ... or=EPR-126

[Supfiction]

Le 8 juillet ARTE diffuse cette curiosité avec Bulle Ogier et Isabelle Huppert, adapté de Marivaux :

[Jeremy Fox]

Je suis totalement fan de l'acteur et je le trouvais effectivement génial dans le redoutable. Pour l'instant ses deux film derrière la caméra m'ont en revanche assez moyennement convaincu, surtout l'homme fidèle.

[Supfiction]

Je suis totalement fan de l'acteur et je le trouvais effectivement génial dans le redoutable. Pour l'instant ses deux film derrière la caméra m'ont en revanche assez moyennement convaincu, surtout l'homme fidèle.

Ah mais c’est vrai qu’il a réalisé ce film avant L’homme fidèle (pas si fidèle que ça, un film par compagne). Je ne le connais pas encore.

[Thaddeus]

Les deux amis
Tel père, tel fils ? Comme chez papa Philippe, il est ici beaucoup question (outre l’usage du 35 mm) de sentiments – amour, amitié, culpabilité, jalousie, confession. L’héritier opère toutefois sur un registre plus léger, comme si l’histoire de ces deux dandys trentenaires s’éprenant de la même femme (le trésor Golfshifteh Farahani : on les comprend) choisissait de ne jamais trancher entre la gravité du drame et la désinvolture de la comédie. Les ombres du Sérénade à trois de Lubitsch, du Bande à part de Godard, du César et Rosalie de Sautet planent également sur les intentions de Garrel, mais l’inventaire des références ne rend pas vraiment pas justice à un premier essai qui ne manque ni de singularité ni de charme et sait trouver sa propre voie tout en misant avec bonheur sur l’alchimie de ses comédiens. 4/6

L'homme fidèle
Le cinéaste persiste et signe dans le motif du triangle amoureux, s’octroyant le rôle presque enfantin d’un type incapable de choisir la femme qu’il aime. Sous des airs d’œuvrette post-Nouvelle Vague où l’on se triture le nombril dans des beaux appartements parisiens, il cache un marivaudage plutôt ambigu et insolite. Voix off, récit au passé simple, col roulé, jupe en-dessous du genou, Paris désert et peu bruyant, prénoms surannés, ritournelle de Philippe Sarde : il se manifeste une désuétude parfaitement assumée dans son approche du marivaudage intellectuel, sans coquetteries de style ni effets de montage. Et ce petit recueil un peu guindé d’énigmes sentimentales de produire un mélange de plaisir et d’agacement, par sa façon de ne jamais entériner le sérieux des clins d’œil et des promesses esquissées. 4/6

L'innocent
Voici que Louis Garrel embrasse la comédie grand public. Pour le plaisir, et sans se renier. Avec de bonnes tranches de polar vintage, de goûteux morceaux de film de casse (au caviar), quelques belles louchées de romcom : cocktail réjouissant qui, dans un monde idéal, susciterait une large adhésion populaire. Puisant dans un Œdipe manifestement non résolu des schémas de reproduction inconscients dont il s’amuse avec bonheur, il mène son affaire tambour battant, brasse les artifices de la fiction (où commence le jeu ? quand s’arrête le faux, la séduction ?) et soumet ses attachants personnages à une mascarade criminelle susceptible de les délivrer de leurs petites névroses et de leurs innocents mensonges. Un film tout de tendresse, d’intelligence, de fantaisie, servi par quatre formidables comédiens. 5/6
Top 10 Année 2022


Mon top :

1. L’innocent (2022)
2. Les deux amis (2015)
3. L’homme fidèle (2018)

Enfant chéri d’un certain cinéma français (tendance auteurisme parisien), beau brun ténébreux dont le charme et la fantaisie auraient de quoi rendre jaloux s’ils ne s’accompagnaient pas d’une certaine autodérision, l’acteur Louis Garrel s’est d’abord imposé comme l’un des héritiers plausibles de Jean-Pierre Léaud. Ce garçon séduit, amuse, émeut, prend aussi le risque d’irriter ceux qui ne goûteraient pas à sa nonchalance stylée. Le même caractère prévaut dans son travail de réalisateur.

[ed]

Je l'ai longtemps assez peu aimé, pour cette manière d'incarner jusqu'à la caricature cet entre-soi parisien en beaux appartements, mais je dois avouer que le garçon a du charme, de l'humour, de l'autodérision (et un goût sûr au niveau féminin).
L'an dernier, il devait venir dans ma ville pour présenter son film en AP, et c'est tombé sur le premier week-end des gilets jaunes. Il a du annuler sa venue, mais il a laissé une vidéo pour le public présent, où il s'est mis tout les déçus dans la poche en trois traits d'esprit, avec finesse et une désinvolture très maîtrisée ; ça ne m'a pas fait aimer particulièrement son film, mais lui, je revois mon jugement initial.

[Jeremy Fox]

Je suis plutôt client de l'acteur et de son jeu crânement antinaturaliste, funambule, fantaisiste, qui peut sembler - j'imagine - aux yeux des allergiques aussi pénible que pouvait l'être celui d'un Jean-Pierre Léaud il y a cinquante ans.

Pas faux même si je pense le jeu de Garrel est plus accessible à "appréhender" que celui de Leaud ; ceci dit sans critique puisque Léaud reste avec Dewaere mon acteur français préféré.

[Supfiction]

J'ai vu Les Deux Amis, la première réalisation de Louis Garrel. On sent qu'il s'agit d'un premier film. Il y a effectivement la recherche d'une énergie spontanée très nouvelle vague, mais c'est du même coup plus brouillon et inintelligible d'autant plus que Vincent Macaigne est souvent confus, en roue libre (pour tout dire son personnage commence à me lasser, je le préférai dans le registre de Un monde sans femmes) et pas facile à suivre. Lui-même est un peu en retrait, sans doute plus (pré)occupé par sa réalisation. On verra sur la longueur mais pour le moment Louis Garrel est bien plus inspiré dans sa direction d'actrices. Car effectivement, le film est sauvé par son actrice Golshifteh Farahani qui crève l'écran.

[Supfiction]

La croisade
Sortie le 22 décembre 2021
réalisé par Louis Garrel
avec Louis Garrel, Laetitia Casta

Synopsis : Abel et Marianne découvrent que leur fils Joseph, 13 ans, a vendu en douce leurs objets les plus précieux. Ils comprennent rapidement que Joseph n’est pas le seul, ils sont des centaines d’enfants à travers le monde associés pour financer un mystérieux projet. Ils se sont donnés pour mission de sauver la planète.

Ça a l’air de bien rouler pour eux. J’avais vraiment beaucoup aimé leur précédent film.

[Jeremy Fox]

Bon sinon il était encore dernièrement génial dans le non moins excellent ADN de Maiwenn.

[Supfiction]

On parlait de choc des générations.. Le couple Garrel/Casta met les pieds dans le plat avec La croisade dans lequel leur fils de fiction se transforme en disciple de Greta Thunberg. Les premières minutes sont brillantes (un peu envie de mettre des claques au gamin joué par Joseph Engel, déjà à l’affiche de L’homme infidèle, je dois avouer), malheureusement le film ne tient pas sur la durée qui est pourtant très courte. Garrel nous gratifie néanmoins de jolis plans serrés de Casta entre deux réflexions sur l’inaction et le scepticisme climatique (on sent même que le film a été tourné au moment de la pandémie et des polémiques antivax, je pense au dîner avec les amis climato-sceptiques).

[Alibabass]

Et c'était le dernier scénario de Jean-Claude Carrière. Une belle singularité qui tiens la route de la folie douce et de la sérénité, sans once de théorisation climatique. La transgression de Jean-Claude Carrière est toujours aussi bien affûté, plus gentil que chez Bunuel, mais ça passe très bien.

D'ailleurs, ça serait super que le cinéma Français adapte des visions et de retords de récit dans cette veine, ou celle de Night Moves tout en évitant la leçon théorique de sauver la planète. Déjà dans l'esthétique farce et attrape y'a Yann-Artus "Natures et découvertes" Mescouilles, pas une arnaque en plus, OMG ^^. On verra bien.

[Jeremy Fox]

Et c'était le dernier scénario de Jean-Claude Carrière. Une belle singularité qui tiens la route de la folie douce et de la sérénité, sans once de théorisation climatique. La transgression de Jean-Claude Carrière est toujours aussi bien affûté, plus gentil que chez Bunuel, mais ça passe très bien.

J'ai trouvé aussi ; plutôt agréablement surpris.

[Supfiction]

La transgression de Jean-Claude Carrière est toujours aussi bien affûté, plus gentil que chez Bunuel, mais ça passe très bien.

A quelle "transgression" fais-tu référence ?
Le film a le mérite de prendre les gens au mot. Puisque vous savez qu'on court à la catastrophe, qu'est-ce que vous faites de cette information ?.. Louis Garrel ramène alors des ampoules basse consommation.

[Boubakar]

Je viens de croiser Louis Garrel jouant Robespierre dans Un peuple et son roi, où il est convaincant.

Quant au film, c'est compliqué, en ayant ce regret qu'on n'aura jamais la suite évoquée par Pierre Schoeller, qui aurait concerné la Terreur.