Dvdclassik : cinéma et DVD

Blu Ray Lionsgate prévu pour le 30 Juillet:

::( C est écrit où que De Palma annonce qu il n y a pas eu de recut ? Je ne trouve pas dans les liens.

Et pour info, le film est fini depuis 2018 et a été tourné aux environs de fin 2017. Donc l article de 2018 en question où il désavoue son film reste valable.

AllSimon a écrit :le film a été tourné aux environs de fin 2017.

Plutôt été 2017.

Oui c est ça merci. Tu aurais pu répondre à ma question aussi.

AllSimon a écrit :Tu aurais pu répondre à ma question aussi.

http://www.angelfire.com/de/palma/blog/ ... id=1072992

Brian De Palma tells "De Palma a la Mod" that while he would not like to discuss Domino, "It was not recut. I was not involved in the ADR [Automated Dialog Replacement], the musical recording sessions, the final mix or the color timing of the final print."

Super, merci ! Ca ne veut donc pas dire pour autant que des scènes n ont pas été retirées, c est juste qu il n y a jamais eu de première version montée et que De Palma n a pas pu diriger le montage (bien que bon le monteur c est Bill Pankow).
Ca n exclut donc pas l absence d un certain nombre de dizaines de minute prévue et de séquence.

La légende dit que le film aurait été excisé d'une heure.
Je doute que ça en aurait fait un meilleur film pour autant.

Je crois qu il est plus probable que ce qui manque n a jamais pu être tourné parce que les producteurs ne ramenaient pas d argent et retardaient tout.

Après ça aurait donné un film plus intéressant en tout cas. C est vrai que les deux acteurs principaux sont bizarrement dirigés.

Le diagnostic qu'on pouvait déjà tirer à l'époque du désastreux Passion se vérifie ici dans des proportions inimaginables. C'est simple, j'ai crois que je n'ai jamais autant souffert pour un cinéaste que j'admire, qu'au cours de ces 95 minutes consternantes de nullité, auxquelles je repense le lendemain comme l'on repense à un mauvais cauchemar fait dans la nuit. Assister à la déchéance d'un tel artiste irrigué par le Cinéma est démoralisant, inacceptable, presque révoltant en ceci que De Palma incarne à lui seul la toute-puissance flamboyante du médium. Alors évidemment, on pourrait énumérer tout ce qui afflige dans ce film, façon nanarland - et croyez-moi, on pourrait y passer des plombes. Mais j'ai plutôt envie de reposer cette éternelle question s'agissant des grands cinéastes vieillissants : qu'est-ce qui leur donne encore envie de continuer ? Pourquoi encore tourner, lorsqu'on a manifestement déjà tout dit, lorsque ce qui faisait la grandeur de notre art a laissé la place à l'aveuglement, dans le cas qui nous occupe ? Problèmes de financement ou pas, l'envie et le discernement ont déserté le cinéaste, ou plutôt la mise en images du cinéaste, c'est patent... et tragique.

Tu as piqué mon GIF, et effectivement c'est celui qui conviendrait le mieux par rapport à ton ressenti.

Ce qui est d'ailleurs assez fou dans Domino, c'est qu'on retrouve les habitudes techniques de De Palma, mais ici, elles semblent constamment à contre-temps, sonnant faux. Anachroniques ou simplement bien mal placées dans un projet pourvu d'un tel résultat, difficile à dire, mais probablement un peu des deux, tant cela accentue l'aspect involontairement hilarant du film (ces longs zooms avant en intérieur, typiquement, ou alors le quasi auto-parodique final).

Mais c'est effectivement un résultat qui parait, à tous les niveaux, effectivement appartenir au gros DTV qui tâche, depuis la photographie absolument affreuse (à quelques exceptions près) (largement compensées par a minima le 20 premières minutes du film), l'interprétation nanardesque, la mise en scène constamment en décalage, la BO hors-sujet (j'ai eu l'impression de suivre le film avec la musique d'un autre film qui n'avait rien à voir), et l'intrigue qui pourra resservir au prochain Gerard Butler mais qui a le mérite de ne durer que 83 minutes mais d'en paraître le double.

Ce n'est pas du cheap poétique, ou du cheap engagé, c'est du cheap DTV pur et dur, le genre de trucs balancés à la pelle par Lionsgate ou la WWE, et il n'y a fondamentalement pas grand chose à en sauver à moins de jouer la carte de la lecture auteurisante ou la défense "le film a probablement été sauvagement raccourci". Outre le fait que je doute fortement que, clairement, le fait d'avoir De Palma à la réal' ne change rien au naufrage visible (c'est même, je suppose, pire de l'imaginer incapable d'en tirer mieux que ça), j'ai aussi du mal à imaginer en quoi en prendre pour une heure de plus (comme la rumeur le dit) compenserait ces 83 minutes résolument ridicules.

Bref, la vieillesse est un naufrage.

Plus ça va, plus les avis font la (quasi) unanimité contre le film, et plus j'ai l'impression en lisant ce topic d'assister à un accident de voiture sur l'autoroute, une pulsion voyeuriste me poussant envers et contre tout à regarder. J'ai très envie de ne pas voir le film (Passion a déjà fait beaucoup de dégâts), de préserver tout l'amour que j'ai pour l'oeuvre de celui qui m'a fait aimer le cinéma, mais la curiosité morbide risque d'être la plus forte...

Tu t'y retrouveras peut-être un peu plus que d'autres, mais perso, je cherche encore ce que Major Tom vendait au sujet de la valeur ajoutée de l'audace De Palmesque à filmer des cellules terrorises européennes à l'orée des médias contemporains. Parce que le résultat rappelle surtout La chute de Londres, et je n'ai donc aucune difficulté à balayer cela d'un revers de la main.

tenia a écrit :Tu t'y retrouveras peut-être un peu plus que d'autres, mais perso, je cherche encore ce que Major Tom vendait au sujet de la valeur ajoutée de l'audace De Palmesque à filmer des cellules terrorises européennes à l'orée des médias contemporains. Parce que le résultat rappelle surtout La chute de Londres, et je n'ai donc aucune difficulté à balayer cela d'un revers de la main.

L'article des Inrocks est tout aussi involontairement hilarant que le film : une fois passé outre les 1001 défauts de ce film fauché, visuellement ingrat et peuplé d'acteurs complètement perdus, il reste les tics de mise en scène de De Palma en mode recycleur obsessionnel, ici sidéré et estomaqué par l'inventivité et l'efficacité de la propagande de Daesh.
Ah oui, dis donc.

G.T.O a écrit :D’ailleurs, ce qui pose problème n’est pas tant un manque ou défaut de style qu’un style pris en défaut d’inadéquation, de désinvolture.

Totalement. C'est d'ailleurs, je pense, ce qui rend le visionnage encore plus pénible : le fond du film est passablement nul, mais les tics visuels de De Palma sortent encore plus du lot tant ils paraissent, comme la BO de Donaggio, simplement hors-sujet, constamment inappropriés. On m'aurait dit que c'est un Yes Man de DTV qui a voulu singer De Palma, j'y aurais cru.