Dvdclassik : cinéma et DVD

Il y a 20 ans au cinéma ? Ouh là, c'est loin tout ça, aucun souvenir de janvier 99 en particulier... Le Grand Pavois à Paris existait encore, une salle familiale qui proposait des films récents mais sortis il y a quelques mois déjà donc parfait pour le rattrapage et/ou éviter la cohue. Avec même de la VOst. À cette époque-là j'y allais de temps en temps, après avoir été intrigué par la contre-programmation décalée de ce ciné sur l'Officiel des Spectacles ou Pariscope.
En 1999, c'est là où je vis Matrix que j'ai bien aimé, même si le tintamarre autour me semblait excessif, et, malheureusement, mon pire souvenir cinématographique, la Menace Fantôme. En plus, en VF, contrairement au programme. Pire que Indiana Jones IV, "brillant" second en la matière.

Un film qui domine tous les autres de sa présence monumentale, une oeuvre sublimissime qui demeure, vingt ans après, l'une des plus belles, poétiques et puissantes de l'histoire du cinéma. Je parle de La Ligne Rouge, épopée élégiaque en forme d'expérience spirituelle, par laquelle Terrence Malick effectuait son grand retour après deux décennies d'une énigmatique éclipse. Rares sont les films qui, à mes yeux, ont atteint ce degré de plénitude, de richesse et de profondeur.

Mais février 1999 pour les sorties françaises, c'est aussi Happiness, analyse socio-psychologique sans édulcorants où Solondz applique au modèle américain de la normalité un peu le même traitement qu'Haneke inflige à son équivalent européen. C'est aussi 1.001 pattes, deuxième rejeton de la lignée Pixar, qui permettait au studio de conserver son titre dans le domaine récréatif quelques mois après le Fourmiz de Dreamworks. Et c'est encore π, le premier long-métrage assez fascinant de Darren Aronofsky - et sans doute son meilleur après The Wrestler. Ça sert aussi à cela, de faire le bilan vingt ans après : constater que certains espoirs n'ont pas vraiment été tenus.

En Février 1999 au cinéma aussi "Buffalo'66", "Seul contre tous", "Pleasantville", "Affliction", "Vénus beauté" (institut) "Le fantôme de l'opéra", le carton du "Astérix" de Zidi...

20 ans aujourd'hui.

Oui je me souviens, je rentrais de Normandie, debut de soiree, et mon pere qui me dis la news: "Non? ...Meeeeeeerde!"

(Oui, j'ai toujours eu des repliques super bien ecrites...)

Ça me fait bizarre de voir ça comme ça, parce qu'à l'époque, j'avais 12 ans et n'avais à peu près aucune idée du cataclysme que la mort de Kubrick pouvait représenter.
C'est donc maintenant, en voyant cela 20 ans plus tard, que j'ai envie de chialer.

Je m'en souviens comme si c'était hier. C'était un dimanche, et le soir même France 2 chamboulait sa programmation pour diffuser (en seconde partie de soirée) Orange Mécanique.

Major Tom a écrit :

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Sur ce Libération, on peut lire le prix "7,00 F" ("1,07 euro") et "www.liberation.com". S'ils avaient su que leur avenir se jouerait sur cette adresse écrite en tout petit...

A la nouvelle de la disparition de Kubrick, j'ai tout de suite voulu voir Eyes Wide Shut au cinéma.
Dire que j'avais été déçu, trouvant le film pas assez explicite.... J'étais jeune.
Depuis, j'ai changé d'avis, je trouve le film bouleversant et d'une grande justesse. J'ai vieilli.

Thaddeus a écrit :Je m'en souviens comme si c'était hier.

Moi aussi. C'était la fin de journée et j'avais décidé de me raser. Devant le miroir de la salle de bains, la radio allumée, j'entends un flash info, "Stanley Kubrick est mort." Du coup je me souviens même de ma tronche puisque je me regardais en face.
Le lendemain, aux infos TV, on avait pu entendre un de ses plus proches amis, un certain Roman Polanski, interviewé dans ce qui ressemblait à une salle de montage. Je ne me souviens plus de ce qu'il disait (c'est pas comme si c'était il y a 20 ans), mais il était en train de fignoler La Neuvième porte dont un des plans d'orgie satanique en costume (façon Cigares du Pharaon) au Château de Ferrières n'est pas sans rappeler l'orgie du Highclere Castle de Eyes Wide Shut (le Château de Ferrières a aussi servi pour les tournages du Guignolo, de Papy fait de la résistance et le clip "Libertine" de Mylène Farmer, il aurait été dommage de se passer de cette info).

L'occasion de se demander quels réalisateurs vivants ont aujourd'hui le statut dont jouissait Kubrick au moment de sa mort. Je ne vois guère que Godard.

Major Tom a écrit : mais il était en train de fignoler La Neuvième porte dont un des plans d'orgie satanique en costume (façon Cigares du Pharaon) au Château de Ferrières n'est pas sans rappeler l'orgie du Highclere Castle de Eyes Wide Shut

J'ai longtemps cru que c'était le même château.

La vache : vous vous souvenez de ce que vous faisiez quand vous avez appris sa mort Moi non, par contre je sais que j'ai adoré l'ambiance cinéphilique qui entourait la sortie d' Eyes Wide Shut.
C'était dingue de se dire que c'était le dernier Kubrick et qu'il sortait à titre posthume. Et ce teaser avec Cruise et Kidman devant la glace sur fond de Chris Isaak!

Je l'avoue : je ne me souviens quasi pas de la disparition de Kubrick. Sans doute parce que :
1. j'étais encore jeune et pas autant cinéphile qu'aujourd'hui
2. déjà à l'époque, je n'étais pas spécialement fan de l'oeuvre du monsieur

Je me souviens uniquement être allé voir Eyes Wide Shut "parce que bon quand même, on parle de Kubrick là !", mais que s'il n'était pas mort juste avant, je ne serais sans doute même pas allé en salle pour ça.
Et c'est quand même pas si vieux, 70 ans.

Thaddeus a écrit :L'occasion de se demander quels réalisateurs vivants ont aujourd'hui le statut dont jouissait Kubrick au moment de sa mort. Je ne vois guère que Godard.

Yep.
Et Onteniente.

Flol a écrit :Et Onteniente.

Eh ben voilà, j'ai pouffé.

Flol a écrit :Et c'est quand même pas si vieux, 70 ans.

Coppola en aura dix de plus dans pile un mois.