Top Guillermo Del Toro
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- Arn
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Top Guillermo Del Toro
J'ai pas vu de topic consacré à ce maître du fantastique, j'ai encore râté ma recherche ?
Après avoir revu Le Labyrinthe de Pan, j'ai fini de voir ou revoir sa filmographie.
Petit rappel de celle ci (avec les liens vers les topics lorsqu'il y en a) :
1985 : Doña Lupe (court métrage)
1987 : Geometria (court métrage, présent dans le BR Criterion de Cronos)
1993 : Cronos
1997 : Mimic
2001 : L'Échine du Diable (El Espinazo del Diablo)
2002 : Blade 2
2004 : Hellboy
2006 : Le Labyrinthe de Pan (El Laberinto del Fauno)
2008 : Hellboy 2 : Les Légions d'or maudites (Hellboy II: The Golden Army)
2013 : Pacific Rim
2015 : Crimson Peak
2017 : La Forme de l'eau (The Shape of Water)
Un réalisateur que j'apprécie énormément sur une bonne partie de sa film, mais tout de même quelques déceptions et surtout je reste assez septique quant à ses futurs films vu la direction prise avec son dernier auquel je n'ai que très moyennement adhéré.
Bref, mon top :
Chef d'oeuvre :
Crimson Peak
L'échine du diable
Le Labyrinthe de Pan
Excellent :
Cronos
Très bon / Bon (suivant le mood) :
Blade 2
Mimic
Hellboy 2
Hellboy
J'adorerais l'adorer mais c'est quand même assez chiant quoique sublime :
Pacific Rim
Mouais :
La forme de l'eau
Ses trois films hispanophones se dégagent assez nettement à mon goût, avec en plus le bijoux gothique Crimson Peak que j'ai très hâte de revoir dans la futur édition Arrow. A propos de ce film, en réécoutant le podcast de Capture Mag sur Del Toro j'ai appris qu'initialement le rôle principale devait être porté par Emma Stone. Si certains regrettent que cela n'ai pu se faire, me concernant c'est au contrairement un soulagement à posteriori. Sans avoir grand chose de concret contre cette actrice, j'ai simplement du mal avec elle et je doute qu'elle aurait réussi à m'embarquer dans ce conte comme Mia Wasikowska l'a fait.
Après avoir revu Le Labyrinthe de Pan, j'ai fini de voir ou revoir sa filmographie.
Petit rappel de celle ci (avec les liens vers les topics lorsqu'il y en a) :
1985 : Doña Lupe (court métrage)
1987 : Geometria (court métrage, présent dans le BR Criterion de Cronos)
1993 : Cronos
1997 : Mimic
2001 : L'Échine du Diable (El Espinazo del Diablo)
2002 : Blade 2
2004 : Hellboy
2006 : Le Labyrinthe de Pan (El Laberinto del Fauno)
2008 : Hellboy 2 : Les Légions d'or maudites (Hellboy II: The Golden Army)
2013 : Pacific Rim
2015 : Crimson Peak
2017 : La Forme de l'eau (The Shape of Water)
Un réalisateur que j'apprécie énormément sur une bonne partie de sa film, mais tout de même quelques déceptions et surtout je reste assez septique quant à ses futurs films vu la direction prise avec son dernier auquel je n'ai que très moyennement adhéré.
Bref, mon top :
Chef d'oeuvre :
Crimson Peak
L'échine du diable
Le Labyrinthe de Pan
Excellent :
Cronos
Très bon / Bon (suivant le mood) :
Blade 2
Mimic
Hellboy 2
Hellboy
J'adorerais l'adorer mais c'est quand même assez chiant quoique sublime :
Pacific Rim
Mouais :
La forme de l'eau
Ses trois films hispanophones se dégagent assez nettement à mon goût, avec en plus le bijoux gothique Crimson Peak que j'ai très hâte de revoir dans la futur édition Arrow. A propos de ce film, en réécoutant le podcast de Capture Mag sur Del Toro j'ai appris qu'initialement le rôle principale devait être porté par Emma Stone. Si certains regrettent que cela n'ai pu se faire, me concernant c'est au contrairement un soulagement à posteriori. Sans avoir grand chose de concret contre cette actrice, j'ai simplement du mal avec elle et je doute qu'elle aurait réussi à m'embarquer dans ce conte comme Mia Wasikowska l'a fait.
- Flol
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Re: Top Guillermo Del Toro
Chelou, le bide que se prend ce topic...
Comme je l'avais dit dans le topic consacré à The Shape of Water, j'ai un rapport assez particulier avec le cinéma de Guillermo del Toro : j’ai toujours le sentiment d’aimer davantage l’idée que je me fais de ses films plutôt que les films en eux-mêmes. C’est con parce que j’apprécie vraiment son cinéma, ses références, son sens de la mise en scène, son soin quasi fétichiste apporté à l’esthétique de ses films, son adoration des monstres...mais à chaque fois, j'ai l'impression qu'il y a manque un petit quelque chose qui m'empêche d'adhérer complètement.
En fait, je crois que je préfère le del Toro bourrin (les 2 Hellboy, Blade II, Pacific Rim) à celui qui essaie pas de se la jouer "film à message" (L'Échine du Diable, Le Labyrinthe de Pan et donc The Shape of Water).
Donc mon top ressemblerait à ça (même si je n'ai plus trop de souvenirs de Cronos et Mimic) :
1. Hellboy II
2. Blade II
3. Hellboy
4. Pacific Rim
5. Le Labyrinthe de Pan
6. Cronos
7. L'Échine du Diable
8. Mimic
9. The Shape of Water
10. Crimson Peak
Comme je l'avais dit dans le topic consacré à The Shape of Water, j'ai un rapport assez particulier avec le cinéma de Guillermo del Toro : j’ai toujours le sentiment d’aimer davantage l’idée que je me fais de ses films plutôt que les films en eux-mêmes. C’est con parce que j’apprécie vraiment son cinéma, ses références, son sens de la mise en scène, son soin quasi fétichiste apporté à l’esthétique de ses films, son adoration des monstres...mais à chaque fois, j'ai l'impression qu'il y a manque un petit quelque chose qui m'empêche d'adhérer complètement.
En fait, je crois que je préfère le del Toro bourrin (les 2 Hellboy, Blade II, Pacific Rim) à celui qui essaie pas de se la jouer "film à message" (L'Échine du Diable, Le Labyrinthe de Pan et donc The Shape of Water).
Donc mon top ressemblerait à ça (même si je n'ai plus trop de souvenirs de Cronos et Mimic) :
1. Hellboy II
2. Blade II
3. Hellboy
4. Pacific Rim
5. Le Labyrinthe de Pan
6. Cronos
7. L'Échine du Diable
8. Mimic
9. The Shape of Water
10. Crimson Peak
- Demi-Lune
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Re: Top Guillermo Del Toro
Mon top Del Toro :
1. Le labyrinthe de Pan (2006)
Et c'est à peu près tout.
Le statut dont continue de jouir ce cinéaste demeurera pour moi un grand mystère, je crois.
1. Le labyrinthe de Pan (2006)
Et c'est à peu près tout.
Le statut dont continue de jouir ce cinéaste demeurera pour moi un grand mystère, je crois.
- Alexandre Angel
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Re: Top Guillermo Del Toro
Quant à moi, toujours aucun problème avec La Forme de l'eau, un des meilleurs films fantastiques récents (désolé pour le répètage) .
Comme "le Temps de l'innonce" et "A tombeau ouvert", "Killers of the Flower Moon" , très identifiable martinien, est un film divisiblement indélébile et insoluble, une roulade avant au niveau du sol, une romance dramatique éternuante et hilarante.
m. Envoyé Spécial à Cannes pour l'Echo Républicain
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- Jeremy Fox
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Re: Top Guillermo Del Toro
Pareil ; par contre jamais accroché au reste.Alexandre Angel a écrit :Quant à moi, toujours aucun problème avec La Forme de l'eau, un des meilleurs films fantastiques récents (désolé pour le répètage) .
- Alexandre Angel
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Re: Top Guillermo Del Toro
Je trouve Le Labyrinthe de Pan très beau et très émouvant, au sens de...poignant. Sergi Lopez y est, de plus, un des meilleurs méchants vus récemment (il s'était entraîné avec Harry)).Jeremy Fox a écrit :Pareil ; par contre jamais accroché au reste.Alexandre Angel a écrit :Quant à moi, toujours aucun problème avec La Forme de l'eau, un des meilleurs films fantastiques récents (désolé pour le répètage) .
Les Hellboy sont super inventifs (surtout le deux).
Comme "le Temps de l'innonce" et "A tombeau ouvert", "Killers of the Flower Moon" , très identifiable martinien, est un film divisiblement indélébile et insoluble, une roulade avant au niveau du sol, une romance dramatique éternuante et hilarante.
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- AntonChigurh
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Re: Top Guillermo Del Toro
Tout d'abord bravo à Arn qui a pensé à reprendre en liens les fiches existantes des films et cie .
Pour ma part je n'en ai pas vu assez pour établir un top mais j'ai de la sympathie pour Blade II, Le labyrinthe de Pan, et Pacific Rim.
J'ai passé un bon moment lors de ces trois visionnages, rien d'extraordinaire mais juste ce qu'il faut pour éprouver du respect envers ce cinéaste.
Hâte de découvrir les Hellboy cela dit .
Pour ma part je n'en ai pas vu assez pour établir un top mais j'ai de la sympathie pour Blade II, Le labyrinthe de Pan, et Pacific Rim.
J'ai passé un bon moment lors de ces trois visionnages, rien d'extraordinaire mais juste ce qu'il faut pour éprouver du respect envers ce cinéaste.
Hâte de découvrir les Hellboy cela dit .
Dernière modification par AntonChigurh le 8 déc. 18, 14:02, modifié 1 fois.
- Thaddeus
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Re: Top Guillermo Del Toro
L’échine du diable
À l’orphelinat Santa Lucia, no man’s land aux confins d’une Espagne en feu, le fantôme d’un jeune disparu traque ses camarades en réveillant frayeurs et mystères. Est-ce l’ombre diffuse de la guerre, la chape angoissante de la bâtisse isolée ou bien le secret des morts ? Le sujet n’est pas sans promesses, mais son traitement académique et souffreteux est celui d’un illustrateur appliqué, peinant à se défaire des clichés et du manichéisme à gros traits (une constante chez Del Toro). Le film est entravé de questionnements inutiles, de refoulements qui l’empêchent de trouver une latitude plus personnelle, incertitudes flagrantes dans le délitement d’un récit fantastique grignoté par des résidus de western-paella, avec fièvre de l’or, vengeance, meurtres sordides. Et le rêve funèbre de basculer dans la banalité. 3/6
Le labyrinthe de Pan
L’Espagne de 1944, asphyxiant sous le suaire fasciste. Le crépuscule est tombé sur les utopies, les consciences se sont mises à chuchoter. Face à cette réalité affligée, Del Toro foudroie les paysages de dédales psychédéliques, de fanfares végétales, de monstres enjôleurs passeurs vers un royaume englouti. Sous les arbres géants se tisse la résistance des républicains, et dans l’entrelacs de leurs racines l’héroïne découvre un Pan sorcier aux cornes de bélier néo-Beardsley, être ambigu, guide bienveillant et esprit méphistophélique. Des allers-retour entre les résonances mythologiques et l’histoire de la péninsule ibérique s’extirpe une superbe parabole sur le pouvoir de l’art, contre-point à l’annihilation totalitaire de toute forme de beauté, et sur la détresse infinie de l’enfance égarée dans une nation sans lendemain. 5/6
Top 10 Année 2006
Hellboy 2 : Les légions d’or maudites
Dans une production hollywoodienne majoritaire où tout est prétexte à la surenchère, ce blockbuster étrangement dilettante a presque des allures d’incongruité. Del Toro rate toutes les scènes à faire : ainsi quand Hellboy et l’homme-grenouille boivent trois bières et titubent comme des mauvais comédiens, ou quand l’écarlate pépère se frappe le chabichou du plat de la main en apprenant sa future paternité. On en vient à conclure qu’il ne s’est engagé que pour construire son édifice gothique, inventer des bestioles à têtes de tripes, des monstres à vulves, à bourgeons ou à chair pâle que la mort transforme en fissible albâtre. Le reste est sans grand intérêt, à commencer par le propos allégorique qui brasse lourdement Holocauste, déclin des civilisations et animisme panthéiste. N’est pas Miyazaki qui veut. 3/6
La forme de l’eau
La naïveté est une grande vertu pour qui l’exprime sans l’altérer, la traduit en images chargées d’émotion immédiate. Ce conte de fées épuré jusqu’au simplisme, bardé de symboles et d’archétypes, ne peut être accusé du moindre calcul. Mais si la sincérité est une chose, le talent en est une autre, et il n’est pas sûr que Del Toro aie celui d’insuffler à la fable politico-fantastique le trouble qui lui permettrait de dépasser la joliesse un peu frelatée de sa facture. Strié dans une gamme anesthésiante de tons bleu-verts, le film brocarde les penchants réactionnaires d’une société américaine repliée sur la conviction de sa supériorité, exalte l’humilité et l’innocence de sa confrérie de marginaux, et ne suscite à force de clichés anémiques qu’une vague et magnanime adhésion – là où on voudrait être chaviré. 3/6
Nightmare alley
Au seuil des années quarante, tandis que l’Europe s’embrase, le spectacle continue en Amérique. Forains, diseurs de bonne aventure et autres margoulins de l’illusionnisme divertissent les masses. Femme fatale au blond platine, héros marqué par le destin, bas-fonds inquiétants, meurtres crapuleux : le film aligne avec application tous les archétypes du cinéma noir. Lorsqu’il s’attache à sonder son personnage de charlatan noyé dans l’hubris, il devient comme une féérie sinistre sur laquelle plane le spectre d’un retour à la bestialité, la peinture d’un monde en voie d’effondrement, gangrené par ses illusions et ses turpitudes, obnubilé par l’ambition et la réussite sociales. Mais la facture trop illustrative bride cette riche matière, et l’excès de joliesse tient plus du savoir-faire éprouvé que de la véritable inspiration. 4/6
Mon top :
1. Le labyrinthe de Pan (2006)
2. Nightmare alley (2021)
3. La forme de l’eau (2017)
4. L’échine du diable (2001)
5. Hellboy 2 : Les légions d’or maudites (2008)
Parce que les geeks le vénèrent et qu’il a connu l’honneur de certaines hautes récompenses internationales, parce que beaucoup de critiques, y compris parmi les plus installés, l’admirent et qu’il dirigea quelques dispendieuses productions, le cinéaste mexicain jouit d’une véritable notoriété aujourd’hui. Nourri de mythologie, de fantastique et d’imaginaire, enclin à célébrer les oubliés, les faibles, les êtres différents en proie à la cruauté du réel, son univers ne m’a pourtant jamais totalement convaincu, à l’exception d’un seul film – mais quel film !
À l’orphelinat Santa Lucia, no man’s land aux confins d’une Espagne en feu, le fantôme d’un jeune disparu traque ses camarades en réveillant frayeurs et mystères. Est-ce l’ombre diffuse de la guerre, la chape angoissante de la bâtisse isolée ou bien le secret des morts ? Le sujet n’est pas sans promesses, mais son traitement académique et souffreteux est celui d’un illustrateur appliqué, peinant à se défaire des clichés et du manichéisme à gros traits (une constante chez Del Toro). Le film est entravé de questionnements inutiles, de refoulements qui l’empêchent de trouver une latitude plus personnelle, incertitudes flagrantes dans le délitement d’un récit fantastique grignoté par des résidus de western-paella, avec fièvre de l’or, vengeance, meurtres sordides. Et le rêve funèbre de basculer dans la banalité. 3/6
Le labyrinthe de Pan
L’Espagne de 1944, asphyxiant sous le suaire fasciste. Le crépuscule est tombé sur les utopies, les consciences se sont mises à chuchoter. Face à cette réalité affligée, Del Toro foudroie les paysages de dédales psychédéliques, de fanfares végétales, de monstres enjôleurs passeurs vers un royaume englouti. Sous les arbres géants se tisse la résistance des républicains, et dans l’entrelacs de leurs racines l’héroïne découvre un Pan sorcier aux cornes de bélier néo-Beardsley, être ambigu, guide bienveillant et esprit méphistophélique. Des allers-retour entre les résonances mythologiques et l’histoire de la péninsule ibérique s’extirpe une superbe parabole sur le pouvoir de l’art, contre-point à l’annihilation totalitaire de toute forme de beauté, et sur la détresse infinie de l’enfance égarée dans une nation sans lendemain. 5/6
Top 10 Année 2006
Hellboy 2 : Les légions d’or maudites
Dans une production hollywoodienne majoritaire où tout est prétexte à la surenchère, ce blockbuster étrangement dilettante a presque des allures d’incongruité. Del Toro rate toutes les scènes à faire : ainsi quand Hellboy et l’homme-grenouille boivent trois bières et titubent comme des mauvais comédiens, ou quand l’écarlate pépère se frappe le chabichou du plat de la main en apprenant sa future paternité. On en vient à conclure qu’il ne s’est engagé que pour construire son édifice gothique, inventer des bestioles à têtes de tripes, des monstres à vulves, à bourgeons ou à chair pâle que la mort transforme en fissible albâtre. Le reste est sans grand intérêt, à commencer par le propos allégorique qui brasse lourdement Holocauste, déclin des civilisations et animisme panthéiste. N’est pas Miyazaki qui veut. 3/6
La forme de l’eau
La naïveté est une grande vertu pour qui l’exprime sans l’altérer, la traduit en images chargées d’émotion immédiate. Ce conte de fées épuré jusqu’au simplisme, bardé de symboles et d’archétypes, ne peut être accusé du moindre calcul. Mais si la sincérité est une chose, le talent en est une autre, et il n’est pas sûr que Del Toro aie celui d’insuffler à la fable politico-fantastique le trouble qui lui permettrait de dépasser la joliesse un peu frelatée de sa facture. Strié dans une gamme anesthésiante de tons bleu-verts, le film brocarde les penchants réactionnaires d’une société américaine repliée sur la conviction de sa supériorité, exalte l’humilité et l’innocence de sa confrérie de marginaux, et ne suscite à force de clichés anémiques qu’une vague et magnanime adhésion – là où on voudrait être chaviré. 3/6
Nightmare alley
Au seuil des années quarante, tandis que l’Europe s’embrase, le spectacle continue en Amérique. Forains, diseurs de bonne aventure et autres margoulins de l’illusionnisme divertissent les masses. Femme fatale au blond platine, héros marqué par le destin, bas-fonds inquiétants, meurtres crapuleux : le film aligne avec application tous les archétypes du cinéma noir. Lorsqu’il s’attache à sonder son personnage de charlatan noyé dans l’hubris, il devient comme une féérie sinistre sur laquelle plane le spectre d’un retour à la bestialité, la peinture d’un monde en voie d’effondrement, gangrené par ses illusions et ses turpitudes, obnubilé par l’ambition et la réussite sociales. Mais la facture trop illustrative bride cette riche matière, et l’excès de joliesse tient plus du savoir-faire éprouvé que de la véritable inspiration. 4/6
Mon top :
1. Le labyrinthe de Pan (2006)
2. Nightmare alley (2021)
3. La forme de l’eau (2017)
4. L’échine du diable (2001)
5. Hellboy 2 : Les légions d’or maudites (2008)
Parce que les geeks le vénèrent et qu’il a connu l’honneur de certaines hautes récompenses internationales, parce que beaucoup de critiques, y compris parmi les plus installés, l’admirent et qu’il dirigea quelques dispendieuses productions, le cinéaste mexicain jouit d’une véritable notoriété aujourd’hui. Nourri de mythologie, de fantastique et d’imaginaire, enclin à célébrer les oubliés, les faibles, les êtres différents en proie à la cruauté du réel, son univers ne m’a pourtant jamais totalement convaincu, à l’exception d’un seul film – mais quel film !
Dernière modification par Thaddeus le 4 août 23, 10:57, modifié 1 fois.
- Watkinssien
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Re: Top Guillermo Del Toro
J'aime bien le cinéma de Del Toro, sans jamais adoré ou admiré réellement son travail.
Son plus beau film demeure, pour moi, Le labyrinthe de Pan, magnifique conte d'une cruauté et d'une étrangeté encore marquantes, avec des acteurs excellents et une vraie nécessité (doublée d'un certain désespoir) dans sa réflexion sur le pouvoir de l'imaginaire.
Au final, j'ai vraiment apprécié La forme de l'eau.
Comme Flol, son côté bourrin ne me dérange pas et je le trouve souvent jubilatoire dans ses productions de ce type, notamment parce qu'on sent constamment un amour du matériau traité.
Son plus beau film demeure, pour moi, Le labyrinthe de Pan, magnifique conte d'une cruauté et d'une étrangeté encore marquantes, avec des acteurs excellents et une vraie nécessité (doublée d'un certain désespoir) dans sa réflexion sur le pouvoir de l'imaginaire.
Au final, j'ai vraiment apprécié La forme de l'eau.
Comme Flol, son côté bourrin ne me dérange pas et je le trouve souvent jubilatoire dans ses productions de ce type, notamment parce qu'on sent constamment un amour du matériau traité.
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- G.T.O
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Re: Top Guillermo Del Toro
Demi-Lune a écrit :Mon top Del Toro :
1. Le labyrinthe de Pan (2006)
Et c'est à peu près tout.
Le statut dont continue de jouir ce cinéaste demeurera pour moi un grand mystère, je crois.
Je souffre de la même incompréhension concernant le travail de ce gars, qui a l'air, au demeurant, humble et sympathique.
Je sauve Le Labyrinthe de Pan et, dans une moindre mesure, Mimic, film de monstres à l'ambiance réussie. Quant au reste, ça alterne entre le rejet et l'indifférence polie....Pour moi, Del Toro est frappé du même syndrome que Christophe Ganz ou Pascal Laugier: commentateurs de cinéma brillants, culture cinéphilique importante, mais réalisateurs ineptes, dyslexiques, piètre conteur - Laugier étant peut être le pire des trois.
Je sauve Le Labyrinthe de Pan et, dans une moindre mesure, Mimic, film de monstres à l'ambiance réussie. Quant au reste, ça alterne entre le rejet et l'indifférence polie....Pour moi, Del Toro est frappé du même syndrome que Christophe Ganz ou Pascal Laugier: commentateurs de cinéma brillants, culture cinéphilique importante, mais réalisateurs ineptes, dyslexiques, piètre conteur - Laugier étant peut être le pire des trois.
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Re: Top Guillermo Del Toro
Je me joins à ce ressenti. Je disais déjà dans le topic Les films que vous trouvez largement surestimés :G.T.O a écrit :Demi-Lune a écrit :Mon top Del Toro :
1. Le labyrinthe de Pan (2006)
Et c'est à peu près tout.
Le statut dont continue de jouir ce cinéaste demeurera pour moi un grand mystère, je crois.Je souffre de la même incompréhension concernant le travail de ce gars, qui a l'air, au demeurant, humble et sympathique.
Je sauve Le Labyrinthe de Pan et, dans une moindre mesure, Mimic, film de monstres à l'ambiance réussie. Quant au reste, ça alterne entre le rejet et l'indifférence polie....Pour moi, Del Toro est frappé du même syndrome que Christophe Ganz ou Pascal Laugier: commentateurs de cinéma brillants, culture cinéphilique importante, mais réalisateurs ineptes, dyslexiques, piètre conteur - Laugier étant peut être le pire des trois.
Ses films ont beaux proposer des univers foisonnants, des images contenant mille détails, ça n'arrive jamais à me captiver. Toujours des gros soucis de rythme.A part son denier, qui fait l'effet d'un sursaut, je n'y arrive pas.
Directeur artistique très doué mais mauvais conteur
Dernière modification par The Boogeyman le 8 déc. 18, 17:47, modifié 1 fois.
" Accélère minouche !" - Michel Poiccard /// “When you have to shoot shoot don't talk” - Tuco Benedicto Pacifico Juan Maria Ramirez /// "Alors tu vois où elles nous ont menées tes ondes négatives, tu devrais avoir honte.” - Oddball dit Le Cinglé /// "Wake up !... Time to die" - Leon Kowalski /// "C'est quoi minouche ?" - Patricia Franchini
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Re: Top Guillermo Del Toro
Comme j'ai vu tous ses films à l'exception de La forme De l'eau (le bluray dors dans mon etagere depuis quelques semaines) , je me risque à l'exercice.
J'ai adoré :
L'échine du diable
Hellboy 2
Beaucoup aimé mais un soupson déçu:
Blade 2
Le labyrinthe de Pan
Plein de belles choses mais il y a quand même un problème quelque part
Crimson peak
Pacific Rim
Pas de souvenir (donc à revoir):
Chronos
Mimic
Hellboy
A l'inverse d'un Peter Jackson, Del Toro a un vrai sens plastique (comme Raimi) ce qui lui permet des belles envolées (l'hommage à Miyazaki dans Hellboy 2 par exemple, ou le début De Crimson Peak). Ceci donne à ses films une forte personnalité visuelle.
Après la "chute" d'un Tim Burton, la retraite d'un Joe Dante, l'absence de Sam Raimi (Qu'est ce qu'il fait depuis Oz?), et l'absence de relève (ou je ne la connais pas), Del toro me semble aujourd'hui le seul porteur d'une véritable exigence dans l'imaginaire et le fantastique "baroque".
Je regrette qu'il n'ai pas pu in fine réaliser un volet de la saga Tolkien : cela aurait enfin décollé, ce que Hackson n'a pas réussi à faire.
J'ai adoré :
L'échine du diable
Hellboy 2
Beaucoup aimé mais un soupson déçu:
Blade 2
Le labyrinthe de Pan
Plein de belles choses mais il y a quand même un problème quelque part
Crimson peak
Pacific Rim
Pas de souvenir (donc à revoir):
Chronos
Mimic
Hellboy
A l'inverse d'un Peter Jackson, Del Toro a un vrai sens plastique (comme Raimi) ce qui lui permet des belles envolées (l'hommage à Miyazaki dans Hellboy 2 par exemple, ou le début De Crimson Peak). Ceci donne à ses films une forte personnalité visuelle.
Après la "chute" d'un Tim Burton, la retraite d'un Joe Dante, l'absence de Sam Raimi (Qu'est ce qu'il fait depuis Oz?), et l'absence de relève (ou je ne la connais pas), Del toro me semble aujourd'hui le seul porteur d'une véritable exigence dans l'imaginaire et le fantastique "baroque".
Je regrette qu'il n'ai pas pu in fine réaliser un volet de la saga Tolkien : cela aurait enfin décollé, ce que Hackson n'a pas réussi à faire.
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Re: Top Guillermo Del Toro
Meilleur directeur artistique que réalisateur, jamais trop accroché à son cinéma, le réal geek par excellence.
A part l'échine du diable le reste est bien moyen au mieux pour moi.
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Clear Eyes, Full Hearts Can't Lose !
« S’il est vrai que l’art commercial risque toujours de finir prostituée, il n’est pas moins vrai que l’art non commercial risque toujours de finir vieille fille ».
Erwin Panofsky
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- harry
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Re: Top Guillermo Del Toro
J’ai beaucoup de mal avec Deltoro, un réal que je trouve très surestimé, surtout auprès des geeks & co.
Le type bénéficie de jokers assez bluffants à chaque film, visuellement et au niveau de l’esthetique c’est maitrisé mais c’est toujours la même depuis x films, j’ai surtout du mal avec ses films qui à chaque fois sont d’une naïveté confondante ,il n’y a qu’a voir son dernier Shape of Water... Et en plus on lui file des Oscars.
J’aimais plutôt bien le 1er Hellboy mais après l’avoir revu il y a quelques mois j’ai trouvé le truc cheap, étriqué et mou.
Bref il me reste peu être Blade2 a sauver dans sa filmo...
Le type bénéficie de jokers assez bluffants à chaque film, visuellement et au niveau de l’esthetique c’est maitrisé mais c’est toujours la même depuis x films, j’ai surtout du mal avec ses films qui à chaque fois sont d’une naïveté confondante ,il n’y a qu’a voir son dernier Shape of Water... Et en plus on lui file des Oscars.
J’aimais plutôt bien le 1er Hellboy mais après l’avoir revu il y a quelques mois j’ai trouvé le truc cheap, étriqué et mou.
Bref il me reste peu être Blade2 a sauver dans sa filmo...
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Re: Top Guillermo Del Toro
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