Catherine Spaak (1945-2022)
Modérateurs : cinephage, Karras, Rockatansky
- Beule
- Réalisateur de seconde équipe
- Messages : 5742
- Inscription : 12 avr. 03, 22:11
Re: Catherine Spaak (1945-2022)
Si je ne devais retenir qu'un rôle - ce serait au demeurant fort dommage - ce serait celui de la Fille de Parme. En quelque sorte un film somme de son début de carrière mais aussi, quelques mois avant la Calda Vita (autre réussite MAJEURE selon moi), celui du glissement concret de l'adolescente à la (jeune) femme. La métamorphose est ici d’autant plus fulgurante que, comme pour son chef-d’œuvre à venir Je la connaissais bien, la narration de Pietrangeli fait fi de toute continuité temporelle, préférant isoler dans le désordre les jalons de son itinéraire pour mieux assembler au présent le puzzle désenchanté de sa transmutation. Dans ce va-et-vient incessant entre séduction juvénile et frondeuse et amertume lucide mais jamais résignée, Spaak est constamment formidable de justesse. Et de bout en bout, simplement sublime.
- locktal
- Assistant opérateur
- Messages : 2472
- Inscription : 19 mars 11, 01:03
- Liste DVD
- Localisation : Dijon
Re: Catherine Spaak (1945-2022)
Triste nouvelle effectivement
J'ai découvert il y a quelque temps, sur les conseils de manuma, 3 notti d'amore (Luigi Comencini, Renato Castellani, Franco Rossi, 1964) qui est effectivement un bel écrin pour cette magnifique actrice qui interprète ici le rôle principal dans les 3 sketches composant ce film parfois inégal (comme beaucoup de films à sketches) mais souvent très attachant et très bien photographié. Catherine Spaak y déploie tranquillement ses talents et son magnétisme dans 3 rôles très différents. Le plus réussi est peut-être le segment de Comencini.
RIP Catherine. Elle me manquera...
J'ai découvert il y a quelque temps, sur les conseils de manuma, 3 notti d'amore (Luigi Comencini, Renato Castellani, Franco Rossi, 1964) qui est effectivement un bel écrin pour cette magnifique actrice qui interprète ici le rôle principal dans les 3 sketches composant ce film parfois inégal (comme beaucoup de films à sketches) mais souvent très attachant et très bien photographié. Catherine Spaak y déploie tranquillement ses talents et son magnétisme dans 3 rôles très différents. Le plus réussi est peut-être le segment de Comencini.
RIP Catherine. Elle me manquera...
"Vouloir le bonheur, c’est déjà un peu le bonheur"
- locktal
- Assistant opérateur
- Messages : 2472
- Inscription : 19 mars 11, 01:03
- Liste DVD
- Localisation : Dijon
Re: Catherine Spaak (1945-2022)
J'aimerais beaucoup découvrir ce film de Pietrangeli. J'espère qu'un éditeur se penchera sur La fille de Parme (Blaqout par exemple qui a édité un très beau coffret de 3 films de Pietrangeli ?). Quant à La calda vita de Vancini, j'ai déjà dit tout le bien que je pensais de ce film dans ce topic-même, où Spaak y est absolument sublime...Beule a écrit : ↑18 avr. 22, 18:02 Si je ne devais retenir qu'un rôle - ce serait au demeurant fort dommage - ce serait celui de la Fille de Parme. En quelque sorte un film somme de son début de carrière mais aussi, quelques mois avant la Calda Vita (autre réussite MAJEURE selon moi), celui du glissement concret de l'adolescente à la (jeune) femme. La métamorphose est ici d’autant plus fulgurante que, comme pour son chef-d’œuvre à venir Je la connaissais bien, la narration de Pietrangeli fait fi de toute continuité temporelle, préférant isoler dans le désordre les jalons de son itinéraire pour mieux assembler au présent le puzzle désenchanté de sa transmutation. Dans ce va-et-vient incessant entre séduction juvénile et frondeuse et amertume lucide mais jamais résignée, Spaak est constamment formidable de justesse. Et de bout en bout, simplement sublime.
"Vouloir le bonheur, c’est déjà un peu le bonheur"
- Beule
- Réalisateur de seconde équipe
- Messages : 5742
- Inscription : 12 avr. 03, 22:11
Re: Catherine Spaak (1945-2022)
Pour ma part, je l'y trouve surtout irrésistible dans le dernier segment de Rossi, énième variation sur son emploi de l'époque. Mais quelle adorable variationlocktal a écrit : ↑18 avr. 22, 18:08 Triste nouvelle effectivement
J'ai découvert il y a quelque temps, sur les conseils de manuma, 3 notti d'amore (Luigi Comencini, Renato Castellani, Franco Rossi, 1964) qui est effectivement un bel écrin pour cette magnifique actrice qui interprète ici le rôle principal dans les 3 sketches composant ce film parfois inégal (comme beaucoup de films à sketches) mais souvent très attachant et très bien photographié. Catherine Spaak y déploie tranquillement ses talents et son magnétisme dans 3 rôles très différents. Le plus réussi est peut-être le segment de Comencini.
Le Comencini m'avait un peu laissé sur ma faim. Faut dire aussi que j'ai beaucoup de mal avec l'endive John Philip Law.
- manuma
- Décorateur
- Messages : 3678
- Inscription : 31 déc. 07, 21:01
Re: Catherine Spaak (1945-2022)
Catherine Spaak + Antonio Pietrangeli : c'est peu dire que je serais curieux de le découvrir, celui-là...Beule a écrit : ↑18 avr. 22, 18:02 Si je ne devais retenir qu'un rôle - ce serait au demeurant fort dommage - ce serait celui de la Fille de Parme. En quelque sorte un film somme de son début de carrière mais aussi, quelques mois avant la Calda Vita (autre réussite MAJEURE selon moi), celui du glissement concret de l'adolescente à la (jeune) femme. La métamorphose est ici d’autant plus fulgurante que, comme pour son chef-d’œuvre à venir Je la connaissais bien, la narration de Pietrangeli fait fi de toute continuité temporelle, préférant isoler dans le désordre les jalons de son itinéraire pour mieux assembler au présent le puzzle désenchanté de sa transmutation. Dans ce va-et-vient incessant entre séduction juvénile et frondeuse et amertume lucide mais jamais résignée, Spaak est constamment formidable de justesse. Et de bout en bout, simplement sublime.
- Beule
- Réalisateur de seconde équipe
- Messages : 5742
- Inscription : 12 avr. 03, 22:11
Re: Catherine Spaak (1945-2022)
Moi c'est Le Partage de Catherine que je désespère de pouvoir enfin découvrir.
-
- Laspalès
- Messages : 17391
- Inscription : 13 avr. 03, 11:05
- Localisation : Haute Normandie et Ile de France!
- Contact :
Re: Catherine Spaak (1945-2022)
C'est un peu tôt évidemment, mais si ça peut encourager certains éditeurs à nous sortir ses films inédits ici en Blu Ray/Dvd..
- manuma
- Décorateur
- Messages : 3678
- Inscription : 31 déc. 07, 21:01
Re: Catherine Spaak (1945-2022)
Quelques scènes savoureuses, une élégance certaine, une tonalité presque mélancolique par endroit, et l'atout charme Catherine Spaak évidemment, mais cela reste tout de même un Comencini mineur de cette période (rude concurrence, il est vrai). Le film était passé au cinéma de minuit au milieu des années 80, il me semble...
- John Holden
- Monteur
- Messages : 4881
- Inscription : 1 sept. 14, 21:41
- Contact :
Re: Catherine Spaak (1945-2022)
Ce qui est quand même assez remarquable c'est la maturité d'une adolescente de 16 ans au moment de tourner La voglia matta de Luciano Salce. Elle enchaîne ensuite, avec une aisance déconcertante, jusqu'à ses vingt ans une série de collaborations avec certains des plus illustres maîtres de la comédie à l'italienne !
- Beule
- Réalisateur de seconde équipe
- Messages : 5742
- Inscription : 12 avr. 03, 22:11
Re: Catherine Spaak (1945-2022)
Vu
Sinon pour la tonalité aux épars accents mélancoliques, aux abonnés absents selon moi, c'est tout à fait ça. Une comédie sophistiquée et charmante mais qui déçoit un chouïa à l'aune de ce que son pitch laisser présager - et espérer. À privilégier la mécanique du marivaudage, Comencini et Fondato en oublient d’aiguiser leur scalpel, et la dénonciation du conformisme marital comme la mise à mal du machisme sociétal séculaire restent à l’état d’ébauches un peu frustrantes. De jolies saillies satiriques - en particulier dans le premier tiers exposant et démontant le simulacre, brillamment monté en un feu d’artifice de saynètes piquantes et allusivement corrosives (le camérier joué par Salerno envisageant un instant, avant de balayer cette idée soumise par une épouse pas dupe, d’arguer de l’impuissance pour obtenir le divorce de l’épiscopat dans un réjouissant clin d’œil à Brancati et Bolognini - mais insuffisamment approfondies ou étayées pour dépasser la simple note d’intention.
Reste le frémissement féministe, relayé d'ailleurs par le titre alternatif Une fille qui mène une vie de garçon. Pied de nez avéré et jamais démenti durant tout le film à la stricte morale religieuse, il fraie ici étrangement avec cette même utopie de la polygamie qui animera deux ans plus tard le protagoniste masculin de Beaucoup trop pour un seul homme de Germi. La Bugiarda en préfigure une image miroir comme teintée au transgenre. À ceci près que contrairement à Tognazzi chez Germi, Catarina ne s'épuise pas jusqu'à son dernier souffle dans une course effrénée pour préserver équitablement le bonheur de ceux qu'elle aime sincèrement. Héraut du féminisme qui s'ignore, figure précurseuse de l'amour libre qui pourtant ne revendique rien, c'est elle qui met en scène le marivaudage. C'est elle qui mène le bal à sa guise. Dans cet emploi, à la fois mutine et candide, calculatrice autant que sincère, Catherine Spaak fait une nouvelle fois merveille. Sa gestuelle vive et gracile imprime au film son rythme pétillant. La volubilité sans pareille de son regard façonne les nuances d'humeur de chaque séquence. C'est un délice perpétuel. En partie grâce à elle, on quitte le film un large sourire aux lèvres.
- manuma
- Décorateur
- Messages : 3678
- Inscription : 31 déc. 07, 21:01
Re: Catherine Spaak (1945-2022)
Un autre titre que j'ai envie de citer, c'est La Via dei babbuini de Luigi Magni. Pas une totale réussite, mais je m'étais néanmoins laissé séduire par la langueur singulière que distille cette balade africaine, entre étude de mœurs, farce sexuelle et vagabondage philosophique. Encore un titre dans lequel le(s) charme(s) de Catherine Spaak, ici sortie de ses rôles d'ingénue enjouée, opérait à plein régime.
- Flol
- smells like pee spirit
- Messages : 54798
- Inscription : 14 avr. 03, 11:21
- Contact :
Re: Catherine Spaak (1945-2022)
Justement découverte le mois dernier dans Les Adolescentes (je n'avais jamais trop fait attention à elle, auparavant...grave erreur), et elle m'avait particulièrement troublé.
Tout juste 15 ans et déjà une beauté foudroyante couplée à un charisme évident.
C'est triste d'apprendre son décès comme ça, alors que l'on venait à peine de faire connaissance...
Tout juste 15 ans et déjà une beauté foudroyante couplée à un charisme évident.
C'est triste d'apprendre son décès comme ça, alors que l'on venait à peine de faire connaissance...
- Arn
- Décorateur
- Messages : 3744
- Inscription : 19 oct. 17, 16:32
Re: Catherine Spaak (1945-2022)
J'avais été un poil déçu par Les Adolescentes même si elle y est superbe. En revanche je l'avais déjà trouvé remarquable et troublante dans Le Fanfaron, en fille de Vittorio Gassman.
- Flol
- smells like pee spirit
- Messages : 54798
- Inscription : 14 avr. 03, 11:21
- Contact :
Re: Catherine Spaak (1945-2022)
Un peu déçu aussi par le film, mais beaucoup moins par sa prestation à elle.
-
- Assistant(e) machine à café
- Messages : 207
- Inscription : 15 mars 05, 03:07
- Localisation : Montréal
Re: Catherine Spaak (1945-2022)
Je suis inconsolable. La nuit dernière, j'ai regardé en boucle le prenant finale de La calda vita. Le tout petit geste de Ferzetti, le sourire de Catherine et FIN. ♫ Non è niente, non è niente... ♫ Sauf que cette fois, c'est vraiment fini.
À noter que son dernier coup d'archet, La vacanza (2019), est... un film de plage ! D'après ce que je peux en voir dans le trailer sur YouTube, elle y incarne une superbe septuagénaire.
À noter que son dernier coup d'archet, La vacanza (2019), est... un film de plage ! D'après ce que je peux en voir dans le trailer sur YouTube, elle y incarne une superbe septuagénaire.
« Les films d'une seule couleur ne sont pas bons. » - Dino Risi, entertainer