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La Forme de l'eau (Guillermo Del Toro - 2017)

Publié : 22 janv. 18, 12:17
par Demi-Lune
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Durant la Guerre froide, en 1962. Elisa, muette, travaille comme concierge dans un laboratoire où est retenu prisonnier un homme amphibien. La jeune manutentionnaire tombe alors amoureuse de la créature. Avec l’aide de son voisin, elle décide de le libérer. Elle ignore cependant que le monde extérieur pourra être aussi dangereux pour lui.

Coucou. :mrgreen:
G.T.O a écrit :Meilleur que l'effroyable Crimson Peak ne veut pas dire bon film. Un conte de fée à la Jeunet encapsulé à la poésie préfabriquée, ne réussissant pas ou peu à transcender sa joliesse de boutique à souvenirs, échouant à faire vibrer et à développer son histoire d'amour au-delà de l'imagerie amoureuse habituelle, préférant se concentrer sur son décorum. Une constante chez cet illustrateur mexicain, où la mise en scène est souvent le parent pauvre au profit de la direction artistique. Plus qu'un cinéma des montres, un cinéma de bibelots.
hellrick a écrit :Le fabuleux destin de la créature du lac noir plutôt plaisant mais pas renversant non plus, un joli conte de fées (un poil longuet et prévisible).

Re: La Forme de l'eau (Guillermo Del Toro - 2017)

Publié : 22 janv. 18, 12:21
par aelita
Les premiers avis (ici ou ailleurs) ne sont pas très bons, ça fait un peu peur.
NB J'ai bien aimé Crimson Peak et ses références assumées au fantastique gothique type Hammer, dont le nom de famille de l'héroïne (Cushing).

Re: La Forme de l'eau (Guillermo Del Toro - 2017)

Publié : 22 janv. 18, 13:07
par G.T.O
Sans oublier ton avis, n'est-ce pas Demi-Lune ? :fiou:

Re: La Forme de l'eau (Guillermo Del Toro - 2017)

Publié : 22 janv. 18, 13:19
par Demi-Lune
G.T.O a écrit :Sans oublier ton avis, n'est-ce pas Demi-Lune ? :fiou:
Tant que le film n'est pas officiellement sorti, je ne peux pas le mettre. :cry:

Re: La Forme de l'eau (Guillermo Del Toro - 2017)

Publié : 22 janv. 18, 13:20
par AtCloseRange
Bah, comment il a été vu alors?

Re: La Forme de l'eau (Guillermo Del Toro - 2017)

Publié : 22 janv. 18, 13:36
par Rockatansky
Demi-Lune a écrit :
G.T.O a écrit :Sans oublier ton avis, n'est-ce pas Demi-Lune ? :fiou:
Tant que le film n'est pas officiellement sorti, je ne peux pas le mettre. :cry:
Les autres ne se sont pas génés, vu qu'ils l'ont tous vu comme toi...

Re: La Forme de l'eau (Guillermo Del Toro - 2017)

Publié : 22 janv. 18, 15:02
par mannhunter
AtCloseRange a écrit :Bah, comment il a été vu alors?
projection de presse ou smartphone?

Re: La Forme de l'eau (Guillermo Del Toro - 2017)

Publié : 22 janv. 18, 15:17
par Flol
aelita a écrit :Les premiers avis (ici ou ailleurs) ne sont pas très bons, ça fait un peu peur.
Ah bon ?
https://www.rottentomatoes.com/m/the_sh ... water_2017

Ce n'est pas parce que G.T.O. et Demi-Lune n'ont pas aimé que leurs avis sont représentatifs.
De toute façon, ils n'apprécient que 11,4% des films qu'ils voient (je le sais, j'ai fait le calcul).

Re: La Forme de l'eau (Guillermo Del Toro - 2017)

Publié : 23 janv. 18, 15:02
par hellrick
13 nominations aux Oscars quand même...

Re: La Forme de l'eau (Guillermo Del Toro - 2017)

Publié : 23 janv. 18, 15:32
par reuno
Assez d'accord avec les précédents avis... :|
Une belle direction artistique mais un récit trop artificiel. L'histoire d'amour arrive trop rapidement (on passe de la compassion à l'amour en deux temps trois mouvements), on y croit difficilement.
Mais surtout trop d'incohérences (déjà ce labo militaire, où l'on se fout royalement du secret défense, dans lequel les femmes de ménage vont et viennent comme bon leur semble)... ou alors de la naïveté peut être. Dans un film pour enfant ok mais pas ça ne cadre pas avec toute la violence et la sexualité que l'on retrouve ici. Le genre de film qui a le cul entre deux chaises, quoi...
Michael Shannon, même si son personnage manque de nuance, est impeccable lui.

Re: La Forme de l'eau (Guillermo Del Toro - 2017)

Publié : 23 janv. 18, 16:49
par Demi-Lune
hellrick a écrit :13 nominations aux Oscars quand même...

Re: La Forme de l'eau (Guillermo Del Toro - 2017)

Publié : 23 janv. 18, 17:08
par AtCloseRange
Demi-Lune a écrit :
hellrick a écrit :13 nominations aux Oscars quand même...
t'as pas aimé?

Re: La Forme de l'eau (Guillermo Del Toro - 2017)

Publié : 23 janv. 18, 17:29
par reuno
Aussi gros manque de finesse de la part de Del Toro. On dirait que pour embellir son histoire d'amour inter-espèce et accessoirement l'homosexualité d'un des personnages (sexualité souvent considérée comme déviante à l'époque... pas par moi, hein... on est d'accord), il se sent obligé d'enlaidir une certaine normalité.
Spoiler (cliquez pour afficher)
- Michael Shannon, méchant sans nuance, en mâle dominateur... harceleur même.
- le vendeur de tarte quelques seconde après s'être révélé hétéro se montre être un gros raciste.
- la collègue à Elisa, dont la relation avec le mari n'a semble t'il pas l'air d'être au beau fixe. Mari qui d'ailleurs dans sa seule scène s'avèrera faible et lâche.
Je l'aime bien Del Toro, j'adore certain de ses films, mais pour celui là, je l'aurais voulu un peu moins grossier.

Re: La Forme de l'eau (Guillermo Del Toro - 2017)

Publié : 23 janv. 18, 20:32
par Demi-Lune
Qu'il y ait des méchants de cinéma primaires, pour que les héros soient d'autant plus méritoires et attachants, c'est une convention comme une autre... mais ici, je suis d'accord avec toi, elle coince. Le film charge très artificiellement la mule sous couvert que l'époque légitimerait des traits de caractère arriérés. Le truc, c'est que comme le saut de foi que représente le dévolu d'Elisa pour la créature est énorme, le film croit bon de le favoriser en faisant de la masculinité une figure repoussoir. Ça donne du coup un côté démago dont le pauvre Michael Shannon fait constamment les frais (il faut notamment voir cette scène où il rentre chez son home sweet home pour retrouver des enfants qu'on devine élevés à la trique, et une épouse sexuellement complaisante, et manifestement heureuse de se faire tringler par un tel mâle alpha).
A titre de comparaison, le personnage du capitaine franquiste dans Le labyrinthe de Pan est un méchant de cinéma détestable, mais encore crédible, lui.

Ça me rassure que tu ne comprennes pas toi non plus le dévolu jeté sur le monstre. On passe de la pitié à l'attirance par l'opération du Saint-Esprit, sans que le côté glauque du truc ne soit jamais questionné, d'ailleurs. Je veux bien croire que la suspension d'incrédulité ou la magie n'aient pas pris sur moi, mais c'est quand même un poil problématique que la narration brade à ce point ce qui est pourtant à la fois son épicentre et son point critique. Car au final, c'est comme si la créature n'était là que pour remplir un vide (sans mauvais jeu de mots) dans la misère sexuelle de l'héroïne - qu'on a bien pris soin de nous montrer, comme si ça conditionnait tout. Je ne pense pas que ce flou sur ce qui la meut soit laissée à dessein... elle trahit pour moi un pitch confus et maladroit, qui préfère se payer un virilisme américain rance plutôt que de raconter convenablement et d'assumer une histoire casse-gueule.

Sinon, tu en as pensé quoi de ces deux moments, reuno ?
Spoiler (cliquez pour afficher)
Le mime de l'érection du monstre, et le numéro en noir et blanc façon The artist. Gros malaise embarrassé, pour ma part. :|

Re: La Forme de l'eau (Guillermo Del Toro - 2017)

Publié : 23 janv. 18, 22:04
par Bressonien
Demi-Lune a écrit :Qu'il y ait des méchants de cinéma primaires, pour que les héros soient d'autant plus méritoires et attachants, c'est une convention comme une autre... mais ici, je suis d'accord avec toi, elle coince. Le film charge très artificiellement la mule sous couvert que l'époque légitimerait des traits de caractère arriérés. Le truc, c'est que comme le saut de foi que représente le dévolu d'Elisa pour la créature est énorme, le film croit bon de le favoriser en faisant de la masculinité une figure repoussoir. Ça donne du coup un côté démago dont le pauvre Michael Shannon fait constamment les frais (il faut notamment voir cette scène où il rentre chez son home sweet home pour retrouver des enfants qu'on devine élevés à la trique, et une épouse sexuellement complaisante, et manifestement heureuse de se faire tringler par un tel mâle alpha).
Tu trouves ? J'ai trouvé que c'était l'inverse, c'est un vrai salopard on est d'accord. Mais si tu creuses un peu il correspond aux "valeurs" de l'époque (la mysoginie et le racisme ambiant étaient la norme). Il représente le père de famille moyen et a l'air à l'écoute de ses enfants. De même si il est aussi acharné à capturer la créature, c'est que c'est son job. Il obéit aux ordres et il y a même un dialogue sur la décence et son échec. Il est donc un salaud intégral par rapport à nos valeurs (perso il me débecte) mais aussi un travailleur consciencieux et un bon père de famille pour les canons de l'époque. Si on y réfléchit il est même le personnage le plus proche de la "normalité" des sixties car tous les autres étaient discriminés à l'époque. Tout ça pour dire que c'est plus nuancé si on creuse un peu.