Dvdclassik : cinéma et DVD

Merci d'avoir partagé ton expérience, même périphérique, vis-à-vis du bizutage. Je ne rebondirai pas davantage, si ce n'est sur la toute fin de ton commentaire, qui montre bien que certains décisionnaires et représentants de l'autorité n'ont sans doute pas pris la mesure de la gravité de ces pratiques, encore trop souvent considérées comme bénignes ou bon enfant alors qu'elles sont (ou peuvent être) profondément traumatisantes pour celles et ceux qui les subissent.

Demi-Lune a écrit :Autant je comprends le cheminement chez le personnage de Justine, puisqu'il y a un attachement sentimental et du désir, autant je ne comprends pas trop ce qui pousse le coloc à l'action. Il y a une ellipse bien commode entre, de mémoire, le "oui, c'est grave" et la scène d'amour, qui rend l'enchaînement plus maladroit qu'autre chose pour moi. On a l'impression que le coloc lui fait l'amour simplement parce qu'il avait été chauffé par son porno juste avant.

Bah en matière de sexualité, il y souvent une certaine part d'irrationnel. S'il y a bien un domaine où les motivations n'obéissent pas à des critères strictement cartésiens, où les fluctuations du désir et le hasard des circonstances font pencher la balance d'un côté ou de l'autre, fût-ce pour des expériences de "découverte" appelées à rester sans lendemain, c'est bien celui-ci. D'ailleurs le porno que se mate Adrien est sans doute un facteur parmi d'autres du fait qu'il décide de coucher avec elle (le détail n'est pas là par hasard : en effet, il a sans doute été préalablement chauffé par la vidéo et ça rentre dans l'équation). Enfin, sa réaction après coup, lorsqu'il dit regretter avoir fait cela à la fois au nom de leur amitié et de sa propre identité sexuelle, finit d'entériner la vraisemblance de la situation à mes yeux.

En prepa puis en ecole d'ingé, on a été bizuté. Grosse merdo, on s'est déguisés n'importe comment, avons pas mal picolé, fait des conneries gentilles genre aller à l'épicerie du coin en pyjama et inventés des chorés débiles sur Ozone.
J'en ai globalement un bon souvenir, et mes "bizus" les années d'après aussi.
Le bizutage, ça n'est pas toujours se taper des cadavres de porc, hein, et je serais bien curieux de voir chiffrer le % d'élèves effectivement traumatisés.
Dans mon cas, danser en spandex sur Ozone dans un resto après 1L de bière ne m'a pas particulièrement trauma, et je doute que les bizus qui ont du enfiler une capote sur une carotte avec la bouche l'aient été aussi.

Il est évident que les pratiques que l'on déplore ici ne sont pas celles qui relèvent à peu près d'un enterrement de vie de garçon à la régulière. Et j'espère qu'il ne faut pas se sentir obligé de devoir préciser "répréhensible" ou "humiliant" ou "potentiellement traumatisant" derrière le mot "bizutage" pour bien faire comprendre à son interlocuteur de quoi l'on veut parler.

C'est précisément parce qu'une partie plus que non négligeable des bizutages étudiants sont devenus simplement dignes d'enterrements de vies de JF / JG normaux que je le précise.
S'il y a aujourdhui encore des excès qui subsistent, j'ai l'impression qu'il y a aussi une grande part de fantasme autour du contenu réels des bizutages.

Donc effectivement, quand on précise humiliant, dégradant et co, on sait de quoi on parle exactement : des exceptions qu'on continue, semble t il, de penser être la règle, ou au moins monnaie très courante.

En réalité, l'immense majorité des bizutages, intégrations et cie sont simplement des soirées très arrosées avec distribution de gages plus ou moins inventifs.

Si je n'ai pas fait médecine donc ne pourrai cependant pas me prononcer là dessus (alors que ce sont historiquement là que gravitent les légendes), ayant fait prépa puis école d'ingénieur, je parle en connaissance de cause.

Et ce ne sont pas les souvenirs vieux de 40 ans de mes oncles qui contredisent cela. Tout juste m'a t on appris qu'à l'époque, il y avait une "chasse aux trésors" et que ramener une prostituée était ce qui rapportait le plus de points, juste devant le porte char.

Alors après, ça ne reste que mon expérience perso et celles de mes amis mais quand je lis certaines remarques plus haut, je me dis que soit on a été une promo entière ultra chanceuse, soit il y a surtout un paquet de légendes qui n'ont plus cours mais continue de stimuler les imaginaires jusqu'à ce qu'on les croit réellement répandues.

GreenSnake a écrit :Grave : 9/10

Grave poursuit une réflexion sur la passion dévorante au sens propre que Claire Denis avait déjà entamé avec Trouble Every Day. C'est moins voyeuriste que ce que je craignais. La réalisation sobre ne joue pas sur les effets gores ou scènes trash, les acteurs ne tombent pas dans le grotesque (une gageure compte tenu du propos) et le scénario est assez malin pour retourner la plupart des situations. On évite pas les défauts chers aux réalisations Femis (scènes méditatives sous la douche de jeunes adolescentes, scène de cul mollassonne avec perte de virginité) mais en dehors de ces quelques figures imposées, cette réalisatrice est assez burnée pour nous proposer un excellent film de genre à la française.

Vu cette semaine.

Cela fait quand même l'effet d'un film gonflé et survendu par la presse. Si le passage par les deux extrémités du spectre cinéphilique (ie film d'auteur = quinzaine cannoise, film de genre = Gérardmer) rappelle le récent (et excellent) It Follows, le film de Ducournau reste à mon sens plutôt un exercice de style scolaire et c'est dit sans mauvais jeu de mots vis à vis de l'intrigue ! On exploite ici les poncifs du film d'apprentissage/métamorphose (avec des références en pagaille) sans l'originalité, la touche auteuriste qui aurait pu transcender ces intentions (à l'inverse du film de D. Robert Mitchell). Bel exemple avec la scène finale, ultra prévisible et dans la pure convention du genre. Alors qu'en même temps, l'avant dernière scène (

Spoiler (cliquez pour afficher): au parloir avec la sœur

) explore quelque chose de plus fin et troublant... la réalisatrice ne semble pas se faire confiance. Surtout que certains aspects sont quand même limites, surtout les jeux des comédiens et les dialogues. La recherche esthétisante reste trop timide à mon sens et, encore une fois, pas bien originale.

C'est un premier long aussi... il y a du potentiel.

cinéfile a écrit :Surtout que certains aspects sont quand même limites, surtout les jeux des comédiens et les dialogues

Pourtant, s'il y a bien quelque chose de remarquable dans ce film, c'est son interprétation. Et là je pense très très fort à Garance Marillier, qui porte l'intégralité du film sur ses petites épaules, et qui est franchement épatante).

Ratatouille a écrit :
cinéfile a écrit :Surtout que certains aspects sont quand même limites, surtout les jeux des comédiens et les dialogues
Pourtant, s'il y a bien quelque chose de remarquable dans ce film, c'est son interprétation. Et là je pense très très fort à Garance Marillier, qui porte l'intégralité du film sur ses petites épaules, et qui est franchement épatante).

En effet, elle est très bien mais ma remarque s'adressait davantage aux seconds rôles (le coloc notamment). De ce point de vue, elle surnage vis à vis du reste du casting.

Ah non je l'ai trouvé bien, lui. En fait, c'est surtout la grande soeur avec laquelle j'avais un léger problème.
Sinon ça reste quand même solide, à ce niveau là.

Oui perso aussi c'set la grande soeur que j'ai trouvé à côté de la plaque

Si elle est jolie, Ratatouille a pas fait attention.

AtCloseRange a écrit :Si elle est jolie, Ratatouille a pas fait attention.

Ben bof, du coup (comme je l'ai dit au-dessus) j'ai pas trop accroché à son jeu.

Sortie uniquement annoncée en dvd

(pour le moment ?) pour le 26 Juillet chez Wild Side, avec le 1er court-métrage de la réalisatrice, des scènes coupées et des entretiens.

Un Blu-Ray est pourtant bien référencé sur Amazon.

Le film a bien marché en salles, une sortie uniquement en DVD serait surprenante.

Boubakar a écrit :Sortie uniquement annoncée en dvd (pour le moment ?) pour le 26 Juillet chez Wild Side, avec le 1er court-métrage de la réalisatrice, des scènes coupées et des entretiens.

Un combo Blu-ray + DVD édité par Wild Side est aussi référencé sur le site de la fnac :
http://video.fnac.com/a10521789/Grave-C ... er-Blu-Ray

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Grave (Julia Ducournau - 2016)

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