Le cinéma allemand contemporain
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Le cinéma allemand contemporain
Le renouveau du cinéma allemand
Good Bye Lenin (2003, Wolfgang Becker), The Edukators (2004, Hans Weingartner), La Chute (2004, Oliver Hirschbiegel), Sophie Scholl les derniers jours (2005),La Vie des autres (2006, Florian Henckel von Donnersmarck), Le labyrinthe du souvenir (2015, Giulio Ricciarelli), Phoenix (2015, Christian Petzold), Elser Un Heros Ordinaire (2015), Er ist wieder da (2015)... le cinéma allemand actuel semble s'être fait une spécialité (au moins à l'exportation) dans son face à face avec l'Histoire du XXème siècle, celle de l'Allemagne nazie et dans une moindre mesure de la RDA, n'hésitant pas à aborder les sujets qui font mal de front mais aussi à faire sortir de l'oubli des figures de bonne conscience nationale (Elser Un Heros Ordinaire qui rappelle un peu La tempête qui tue en moins romantique).
Un cinéma qu'on pourra trouver parfois un peu froid et pédagogique mais qui s'avère généralement très documenté et qui inspire le respect.
Phoenix par exemple a tout d'un presque grand film. On sent tout le potentiel de cette variation sur Vertigo. Et pourtant il manque quelque-chose, le film est malheureusement bien trop clinique et minimaliste.
Dès le début, on s'attend pourtant à voir un grand film compte tenu d'une très bonne idée de scénario (l'impossible retour d'entre les morts d'une rescapée des camps défigurée) sous influence hitchcockienne et bénéficiant d'une atmosphère quelque-peu onirique. Mais le temps passe et le film ne semble jamais vraiment décoller, le grand film espéré n'arrive finalement pas. Le casting ou la direction d'acteurs sont peut-être en cause. Un acteur comme Sebastien Koch aurait sans doute donné plus de jeu et de profondeur au personnage du mari, Johnny.
Une prix à Cannes pour une comédie allemande (!) pourrait permettre à ce cinéma de s'affranchir un peu de son image et d'aller dans de nouvelles directions.
- cinephage
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Re: Le cinéma allemand contemporain
On ne voit pas énormément de films allemands par ici, mais je garde un excellent souvenir de Geld (western germanophone assez intéressant) et de Oh boy (une sorte de film "nouvelle vague" sur les déambulations d'un jeune homme en quête de lui-même dans les rues de Berlin).
Dans un autre registre, plus pop-corn, Nous sommes la nuit était un film de vampire au féminin qui, sans révolutionner le genre, ne manquait pas de charme.
Après, c'est sur que l'histoire allemande concentre une bonne partie des sujets qui passent les frontières.
Dans un autre registre, plus pop-corn, Nous sommes la nuit était un film de vampire au féminin qui, sans révolutionner le genre, ne manquait pas de charme.
Après, c'est sur que l'histoire allemande concentre une bonne partie des sujets qui passent les frontières.
I love movies from the creation of cinema—from single-shot silent films, to serialized films in the teens, Fritz Lang, and a million others through the twenties—basically, I have a love for cinema through all the decades, from all over the world, from the highbrow to the lowbrow. - David Robert Mitchell
- Thaddeus
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Re: Le cinéma allemand contemporain
Des films cités dans le premier message, je n'ai vu que La Vie des Autres et Phoenix, que j'ai tous deux beaucoup aimé. Deux propositions qui, dont leur approche, leur sujet ou leur style, n'ont d'ailleurs pas grand chose à voir, si ce n'est de s'appuyer sur une réalité historique tourmentée (le quotidien lugubre de Berlin-Est dans les années 80 pour l'un, les ruines de l'après-guerre pour l'autre). Si j'y ajoute Everyone Else de Maren Ade, remarquable étude d'une disharmonie conjugale pendant des vacances solaires en Sardaigne, j'en arrive à la conclusion que ce nouveau cinéma allemand est aussi prometteur que difficile à enclaver dans des définitions uniques. En y réfléchissant, d'autres films me viendraient sans doute en tête, mais c'est vrai que ce n'est pas ce que l'on est le plus à même de découvrir par chez nous.
- Alexandre Angel
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Re: Le cinéma allemand contemporain
Goldcinephage a écrit :je garde un excellent souvenir de Geld (western germanophone assez intéressant)
Comme "le Temps de l'innonce" et "A tombeau ouvert", "Killers of the Flower Moon" , très identifiable martinien, est un film divisiblement indélébile et insoluble, une roulade avant au niveau du sol, une romance dramatique éternuante et hilarante.
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Re: Le cinéma allemand contemporain
Knocking on heaven's door road movie assez sympa malgré un point de départ assez déprimant. Sinon tous les films allemands de Tom Tykwer valent le coup d'être vus
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Re: Le cinéma allemand contemporain
je ne sais pas ce que ça vaut, mais Arte, diffuse jeudi soir à 22h55 un film est-allemand de 1989, Coming out. Sans doute un des premiers films est-allemands à parler ouvertement d'homosexualité. Le film aurait été présenté pour la première fois en public le 9/11/1989, soit le jour de la chute du mur de Berlin...
Dernière modification par aelita le 4 oct. 16, 15:56, modifié 2 fois.
Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ? (pensée shadok)
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Re: Le cinéma allemand contemporain
Le nom de Fatih Akin me vient aussi en tête : curieux qu'il ait été omis par le petit récap de Supfiction. Head-On et surtout le superbe De l'autre côté avaient été de très belles découvertes.
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Re: Le cinéma allemand contemporain
On peut aussi évoquer, peut-être portés par ce courant, l'estimable présence des anciens : Volker Schlöndorff avec Diplomatie (qui était en langue française, mais imprégné de "germanitude"), et Margareth Von Trotta et son Hannah Arendt.
Comme "le Temps de l'innonce" et "A tombeau ouvert", "Killers of the Flower Moon" , très identifiable martinien, est un film divisiblement indélébile et insoluble, une roulade avant au niveau du sol, une romance dramatique éternuante et hilarante.
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Re: Le cinéma allemand contemporain
Je suis parti sur l'idée d'une certaine tendance du cinéma allemand actuel traitant frontalement son histoire davantage que sur un panorama global que je n'aurai pas la prétention de faire tout seul.Thaddeus a écrit :Le nom de Fatih Akin me vient aussi en tête : curieux qu'il ait été omis par le petit récap de Supfiction. Head-On et surtout le superbe De l'autre côté avaient été de très belles découvertes.
Merci Alexandre j'ai effectivement omis Hannah Harendt, pas mémorable cinématographiquement parlant mais très intéressant dans son propos. Diplomatie en revanche, pour moi c'est un film français.
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Re: Le cinéma allemand contemporain
Pour moi aussi, difficile de le classer dans une mouvance du cinéma allemand contemporain, produit, tourné par des français en France...
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Re: Le cinéma allemand contemporain
C'était pour mettre les vieux schleus ensemble à la même table (ceci dit, l'allemand Schlöndorff se recoltine quand même son Histoire, en interrogeant la psyché de l'Occupant).
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Re: Le cinéma allemand contemporain
Pas grand-chose de passionnant à ajouter. Si je fais le point, j'ai :
(Je ne compte pas "Das Boot")
- Stalingrad (1993)
- Cours, Lola, cours ! (1998)
- Good bye Lenin ! (2003)
- La Chute (2004)
- The Edukators (2004)
- Sophie Scholl : les derniers jours (2005)
- La Vie des autres (2006)
- Le Ruban blanc (2009)
- Lore (2012) ... coprod Allemagne-Australie-UK
- Gold (2013)
Je serais tenté d'ajouter le film de SF suisse "allemand" : Cargo (2009)
J'ai vu :
- Yella (2007)
- Barbara (2012)
Pas beaucoup d'originalité, quoi.
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- Lore (2012) ... coprod Allemagne-Australie-UK
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Je serais tenté d'ajouter le film de SF suisse "allemand" : Cargo (2009)
J'ai vu :
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Pas beaucoup d'originalité, quoi.
Faudra que je le teste, celui-là.Supfiction a écrit :... Elser Un Heros Ordinaire (2015)...
La vie de l'Homme oscille comme un pendule entre la douleur et l'ennui...
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Re: Le cinéma allemand contemporain
Et dans cette veine j'ajoute Montag d'Ulrich Kohler (compagnon de Maren Ade) et Pingpong de Matthias LuthardtThaddeus a écrit : Si j'y ajoute Everyone Else de Maren Ade,.
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Re: Le cinéma allemand contemporain
"Dérangeant" c'est le mot parce qu'on a pas forcement envie de se marrer en voyant l'affiche (heureusement qu'il y a le petit chien pour dire que c'est une comédie qui commence comme une version allemande des Visiteurs et qui se poursuit un peu à la façon de Borat, dressant au passage un portrait peu flatteur de l'Allemagne et souvent glaçant).Tom Peeping a écrit : Il est de retour / Er is wieder da (David Wnendt, 2015) ***
Adaptation du best-seller de Timur Vermes (paru en 2012), une satire grinçante et glaçante sur Hitler qui réapparait dans le Berlin de 2014 et entreprend, aidé d'un show télévisé, le redressement de l'Allemagne "dirigée par une matrone" et envahie d'immigrés. Certains gags sont lourdauds mais le propos frappe fort, grâce à un scénario ingénieux, aux moments de caméra cachée et à la prestation dérangeante d'Oliver Masucci en Führer. BR Allem
A noter un joli clin d’œil à notre fufu national :
A ce propos, je recommande le bon documentaire sur la traque des nazis passé hier à la télé qui met en lumière l'oubli pendant des années avant une prise de conscience à partir de la fin des années 60 (cf. le très récent Hannah Arendt sur le procès Eichmann dont il est beaucoup question). Le très bon Le labyrinthe du souvenir sorti l'année dernière traite d'ailleurs de cet amnésie temporaire du peuple allemand avant que la génération suivante ne s'empare progressivement du sujet. Impossible en voyant ce documentaire de ne pas penser à Marathon Man ou à Ces garçons qui venaient du Brésil. Laurence Olivier semble s'être fait la tête du nazi Lischka traqué par les Klarsfeld.
Quand je voyais ce film plus jeune, je ne réalisais pas à quel point c'était proche de la réalité, les nazis étant alors pour moi des personnages du passé.
Dernière modification par Supfiction le 31 mai 16, 22:57, modifié 1 fois.
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Re: Le cinéma allemand contemporain
Je citerais le magnifique Oh boy (Jan-Ole Gerster) pour étoffer la liste