Notez les films naphtas
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Re: Notez les films naphtas
QUELQU'UN DERRIÈRE LA PORTE (Nicolas Gessner, 1971) Révision
Un climat chabrolien, une intrigue en huit-clos reposant sur un duel psychologique ainsi qu'un jeu de manipulation entre un docteur pas net (Perkins) et un patient bien flou (Bronson) nappée d'un sentiment d’inquiétude (nous sommes dans une région côtière anglaise brumeuse) et d'étouffement. C'est brillant, captivant, Nicolas Gessner (cinéaste rare et passionnant) laisse ses deux comédiens se renifler et faire leurs numéros. La mélodie larmoyante de Georges Garvarentz (inspirée de Dvorak) donne au film des airs de giallo au milieu de multiples clins d’œil à Hitchcock. Charles Bronson n'a jamais été aussi émouvant (il faut le voir sur le pas de la porte vers la fin du film) alors que son personnage est tout sauf une personne recommandable. Une perle que Studio Canal tarde encore (et toujours) à éditer en DVD. 9/10
A MAN ALONE (Ray Milland, 1955) Découverte
Le premier quart d'heure, tout en silence et lenteur, est absolument fascinant et l'on se dit que Milland met la barre très haute pour son premier film. Ce tour de force n'est malheureusement qu'une introduction de luxe à un western de série, certes très agréable mais trop pantouflard pour se mesurer aux cimes du genre. Traque d'un homme, foule immonde et père à la conscience tachée sont au programme. Milland filme ça en plans fixes alors que le scénario méritait un peu plus de tripes. Une curiosité pas si mal au final mais il parait que ses autres films sont de meilleure qualité (à voir). 7,5/10
Les deux fléaux qui menacent l'humanité sont le désordre et l'ordre. La corruption me dégoûte, la vertu me donne le frisson. (Michel Audiard)
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Re: Notez les films naphtas
Ce serait plutôt à mettre à son actif...Kevin95 a écrit : Robert Rossen, qui n'est pas [...] Nicholas Ray
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Re: Notez les films naphtas
Tenu une demi-heure devant ce Au Théâtre Ce Soir. Quant à Bronson, dès qu'il ouvre la bouche, ça reste toujours problématique.Kevin95 a écrit :
QUELQU'UN DERRIÈRE LA PORTE (Nicolas Gessner, 1971) Révision
Un climat chabrolien, une intrigue en huit-clos reposant sur un duel psychologique ainsi qu'un jeu de manipulation entre un docteur pas net (Perkins) et un patient bien flou (Bronson) nappée d'un sentiment d’inquiétude (nous sommes dans une région côtière anglaise brumeuse) et d'étouffement. C'est brillant, captivant, Nicolas Gessner (cinéaste rare et passionnant) laisse ses deux comédiens se renifler et faire leurs numéros. La mélodie larmoyante de Georges Garvarentz (inspirée de Dvorak) donne au film des airs de giallo au milieu de multiples clins d’œil à Hitchcock. Charles Bronson n'a jamais été aussi émouvant (il faut le voir sur le pas de la porte vers la fin du film) alors que son personnage est tout sauf une personne recommandable. Une perle que Studio Canal tarde encore (et toujours) à éditer en DVD. 9/10
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Re: Notez les films naphtas
BOXCAR BERTHA (Martin Scorsese, 1972) Révision
Relecture B de The Wizard of Oz et début de la professionnalisation de Scorsese qui change du tout au tout après son Who's That Knocking at My Door. Le système Roger Corman est dur à sublimer (budget cheap, cocktail cul-violence obligatoire, comédiens secondaires trouvés sur le tas etc) mais Marty s'y colle avec succès. Ces quatre vrais-faux gangsters deviennent vite attachants, on passe sans complexe de The Grapes of Wrath à Jules et Jim et le final (scorsesien en diable) trouve le moyen d'hommager Peckinpah et The Wild Bunch avec un budget dérisoire. Longtemps minimisé, le film est aujourd'hui un passage obligé dans le parcours de la carrière du cinéaste. 8,5/10
A GUY NAMED JOE (Victor Fleming, 1943) Découverte
L'histoire est belle, les comédiens choupinets, le cœur serré d'avance mais le film a un mal fou à décoller (ah ah ah). Victor Fleming rechigne à se lancer dans un lyrisme total et filme son intrigue avec un léger recul, un recul exprimé entre autres par une réplique d'Irene Dunne "non je ne pleurerai pas" (image surprenante de l'actrice regardant au loin comme si la mort de son amant ne la touchait absolument pas). Du coup, on s'attache sans se lier, on compatit sans s'émouvoir. Impossible de ne pas être tremblant devant le monologue final de Spencer Tracy mais c'est bien le seul moment un peu vibrant du film. Reste un joli petit film qui (j'en suis le premier surpris) se voit pourtant surpassé par son malaimé remake. 7,5/10
LA CIOCIARA (Vittorio De Sica, 1960) Découverte
Plus le film avance et plus le climat autours de cette mère veuve et de sa fille s'assombrit. On se demande même par où le drame va venir tant rien ou presque ne vient bouleverser cette femme fière (trop peut être) et cabotine (nous sommes tout de même dans l'Italie fasciste). Son entourage disparait peu à peu et elle rien... elle ne pense qu'à son confort et à celui de sa fille. Arrive vers la fin du film ce que l'on attendait et on a honte. Le drame gifle l'écran et casse les personnages comme les spectateurs via un zoom qui fait office de poignard. De Sica sait être drôle mais dans le malheur il n'y en a pas deux comme lui. Dur mais magnifique. 9,5/10
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Re: Notez les films naphtas
IL VICHINGO VENUTO DAL SUD (Steno, 1971) Découverte
Ça commence comme un À nous les petites danoises ou une quelconque sexy comédie italienne avant de clairement annoncer la couleur de la comédie romantique. Steno, stakhanoviste du rire transalpin, est un sentimental et évite de trop charger la barque de l'ironie pour se concentrer sur celui des sentiments qui unissent un italien macho et une danoise... très libérée. Les clichetons se ramassent à la pelle (ces gens du nord, tous blonds et souriants qui forniquent comme des lapins y compris devant les élèves d'éducation sexuelle) et évidemment le message libertaire à pris un coup de vieux dans l'aile mais le tout est si charmant, si bon enfant qu'on aurait du mal à rejeter le film. Sympa. 8/10
L'ASSASSINO... È AL TELEFONO (Alberto De Martino, 1972) Découverte
Scénario bordélique qui soit, ne va pas assez loin dans son jeu trouble entre réalité et fiction (le personnage principal est une actrice) ou soit va trop loin dans ses fausses pistes et ses retournements incohérents. Mais Alberto De Martino connait son métier et installe une ambiance pesante dès les premières images au son des notes de Stelvio Cipriani et de la présence (toujours) inquiétante de Telly Savalas. Comme souvent dans ce type de production, l’élégance de la mise en scène va de paire avec un certain sadisme. Il n'y a qu'à voir combien les scènes de meurtres sont lentes et perverses (mention spéciale pour l’exécution au théâtre). Qu'importe donc l’incohérence narrative du moment que le regard reste scotché à l'écran. Pas mal du tout (mais titre mensonger car il est nullement question de téléphone de tout le film). 8/10
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Re: Notez les films naphtas
J'adore ce genre de bizarreries.Kevin95 a écrit : L'ASSASSINO... È AL TELEFONO (Alberto De Martino, 1972) Découverte
(...)
Pas mal du tout (mais titre mensonger car il est nullement question de téléphone de tout le film). 8/10
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Re: Notez les films naphtas
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THE GIRL FROM 10TH AVENUE (Alfred E. Green, 1935) Découverte
Une histoire classique de romance entre une femme de la rue (Bette Davis donc) et un môsieu de la haute qui s'entiche de la pauvre âme histoire de faire jalouser sa riche ex-maitresse. Un cadenas usé, pas aidé par un code Hayes qui vient de passer (la fête est finie et les bons sentiments reviennent sur le devant de la scène) heureusement vite mis de coté par l'élégance de la production, par de petits idées de mise en scène très agréables (le plan des pieds qui titubent pour présenter le personnage masculin) et surtout surtout surtout par la dame Davis, divine et carnassière qui malgré le cul-cul du scénario n'entend rien lâcher de sa fierté (classe ultime elle a le dernier mot du film, le tout en pantalon et tête haute). Propret mais bien fait. 8/10
THE NET (Anthony Asquith, 1953) Découverte
Film de guerre en intérieur autour des chassé-croisés amoureux d'une équipe de techniciens. L'introduction d'un personnage de traitre est une fausse piste car à peine exploitée. Le film trainasse dans sa première partie tant les amourettes présentées manquent de relief, d’intensité. Trop de personnages sans doute, de sous-intrigues sans intérêts, The Net a le malheur de ressembler sur de nombreux points à un pilote de feuilleton. Heureusement Asquith reprend du poil de la bête une demi heure avant la fin, torche un excellent suspense autours de l'avion star du film (et du fameux traitre complétement oublié jusqu'alors). Pas folichon donc, mais pas nul. Une (petite) curiosité. 6/10
Dernière modification par Kevin95 le 5 sept. 15, 16:53, modifié 1 fois.
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Re: Notez les films naphtas
Pour ma part, je lis tout.Kevin95 a écrit :
- Dis moi Bob, j'ai l'impression que tout le monde se cogne de ce topic
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Re: Notez les films naphtas
Je propose qu'on renomme le topic "Kevin note les films".Kevin95 a écrit :
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Re: Notez les films naphtas
AtCloseRange a écrit :Je propose qu'on renomme le topic "Kevin note les films".
Je me sens comme le dernier ivrogne sur la piste de danse lorsque je poste un commentaire.
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Re: Notez les films naphtas
T'inquiètes, tu es lu. C'est juste que beaucoup préfèrent poster ce genre de court avis sur les topics films ou réalisateurs, qui seront plus faciles à retrouver par la suite. Les tiens y auraient tout à fait leurs places je trouve. Je ne fais guère plus pour ma part.Kevin95 a écrit :AtCloseRange a écrit :Je propose qu'on renomme le topic "Kevin note les films".
Je me sens comme le dernier ivrogne sur la piste de danse lorsque je poste un commentaire.
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Re: Notez les films naphtas
Moi aussi je lis. T'inquiète ! Le film Perkins-Bronson j'aimerais bien le voir d'ailleurs (et j'adore la voix originale de Charles Bronson)
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Re: Notez les films naphtas
THE PURPLE HEART (Lewis Milestone, 1944) Découverte
Film de prisonniers de guerre mâtiné de film de procès visuellement beau, émotionnellement fort mais sévèrement plombé par un racisme clairement affiché envers les ennemis japonais. Brion en rit dans les bonus et précise qu'il s'agit avant tout d'un film de propagande il n’empêche que le morceau est dur à avaler. Tout y passe, les japonais sont fourbes, sadiques, sans cœur et légèrement idiots sur les bords (cf. les membres du jury). Seul un chinois trouve grâce aux yeux de la caméra de Milestone, lequel abat de sang froid son père pour une troupe de yankee qu'il connait à peine (l'american dream sans doute). A prendre avec des pincettes donc histoire de ne pas trop se gâcher l'histoire qui unit ces hommes, une part du film touchante et appréciable. Étonnant de voir le metteur en scène du pacifiste All Quiet on the Western Front (1930) s'adonner à un cinéma va-t-en-guerre aussi agressif. 6,5/10
RIDE THE HIGH COUNTRY (Sam Peckinpah, 1962) Révision
Bloody Sam, encore frustré de son expérience sur The Deadly Companions, orchestre le plus beau des enterrements qui soit en l'honneur du western classique et de ses pères de cinéma. Le regard a beau être fuyant vers le baroque de ses films futurs (via le personnage de Warren Oates qui se démarque du casting et se trouve filmé amoureusement par le cinéaste), c'est bien un coup de chapeau simple, sincère et ultra touchant qui définit Ride the High Country. Le final (ou plus précisément le plan final) et un idéal de cinéma, une larme versée pour des hommes disparus ou sur le point de l'être. Place aux chacals, aux complexes, aux modernes, à la horde sauvage et toute sa clique. En attendant, c'est beau le cinéma et Peckinpah le traduit à merveille. 9,5/10
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Re: Notez les films naphtas
Magnifique résuméKevin95 a écrit :
RIDE THE HIGH COUNTRY (Sam Peckinpah, 1962) Révision
Bloody Sam, encore frustré de son expérience sur The Deadly Companions, orchestre le plus beau des enterrements qui soit en l'honneur du western classique et de ses pères de cinéma. Le regard a beau être fuyant vers le baroque de ses films futurs (via le personnage de Warren Oates qui se démarque du casting et se trouve filmé amoureusement par le cinéaste), c'est bien un coup de chapeau simple, sincère et ultra touchant qui définit Ride the High Country. Le final (ou plus précisément le plan final) et un idéal de cinéma, une larme versée pour des hommes disparus ou sur le point de l'être. Place aux chacals, aux complexes, aux modernes, à la horde sauvage et toute sa clique. En attendant, c'est beau le cinéma et Peckinpah le traduit à merveille. 9,5/10
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Re: Notez les films naphtas
Incontournable!Kevin95 a écrit :
RIDE THE HIGH COUNTRY (Sam Peckinpah, 1962) Révision
(comme ça Kevin voit qu'on le lit )