Ho Jack! Je l'ai vue ta réaction avant que tu ne la supprimes,
Je trouve qu’il n’y a pas matière à rire.
Hollywood, en proie aux effets pervers de la réglementation anti-trust et à la concurrence toujours accrue du petit écran, s’en remet aux expérimentations technologiques (cf. le numéro
Stereophonic Sound de
Silk Stockings) pour tenter, au détriment de toute créativité, de toute innovation narrative ou formelle, de sauvegarder ce qui peut l’être et préserver vaille que vaille son hégémonie. Les mêmes recettes rances sous-tendent un cinéma sclérosé, purgé de ses éléments les plus subversifs, qui boit la coupe jusqu’à la lie en alignant ad nauseam comédies familiales et musicales décervelées et pudibondes (il est loin l’âge d’or du cinéma social de la Warner) ou westerns manichéens et ultra-conservateurs : il faudra quelques années encore avant que le genre se trouve enfin démythifié et revitalisé aux mains de nos voisins transalpins. Seule réelle nouveauté, les effets pervers de la bipolarisation mondiale, avec leur cortège de fond de propagande anti-rouge qui baigne jusqu’à l’absurde tant de pseudo séries B calamiteuses (polars et SF). Le Nouvel Hollywood, ce n’est même pas encore un fantasme.
L’Italie ? Là c’est l’inverse, miracle économique oblige, la fréquentation explose. Mais à quel prix… Les piliers du premier véritable séisme cinématographique d’après-guerre rendent un à un les armes dans la foulée de De Sica pour se fondre dans la déferlante du néoréalisme rose. C’est aussi le règne des romans de gare larmoyants à la Matarazzo, des peplums et autres adaptations populaires des Freda, Soldati, Camerini, qu’on pensait définitivement balayés et oubliés. Il n’y a guère que Rossellini pour faire acte de résistance mais elle fera long feu. Là encore, il faudra attendre la fin de la décennie pour qu’un zeste de subversion (toute une cohorte de réalisateurs très à gauche) vienne troubler ce panorama cinématographique trop idyllique. Certes, il y a la naissance de grands maîtres. Mais, somme toute, Fellini ou Antonioni n’arriveront à maturité de leur art qu’à l’aube des années 60.
Est-il besoin de parler de la cinématographie française, cadenassée par de vieux ronds-de-cuir qui se partagent le butin et phagocytée par le pouvoir démiurgique de ses monstres sacrés ? Fort heureusement, amorcé par Melville, Kast et une poignée de précurseurs, le coup d’état des jeunes trublions de la Nouvelle Vague se fomente qui déboulonnera les statues de l’immobilisme prégnant. Et essaimera un peu partout, à commencer par La Grande-Bretagne et l’activation de son Free Cinema.
Le Japon connaît censément son âge d’or, sa cinématographie s’affranchissant progressivement après 1951 de la tutelle américaine. Mais qui ici – en dehors de Bruce Randylan ou Wolverine95, au regard de ce que laisse transparaître sa liste des années 30 – peut se targuer de connaître réellement sa production, celle de la Sainte-Trinité mise à part ? Ici aussi une petite révolution portée par une jeunesse contestant le repli du cinéma nippon sur les codes immuables de la tradition est en gestation.
Alors certes, les frontières de l’ouverture au monde cinématographique s’élargissant, Il sera toujours loisible au cinéphile curieux d’aller piocher dans les filmos plus ou moins naissantes d’un Bergman, d’un Buñuel, d’un Chahine ou d’un Ray. Mais c’est bien peu tu en conviendras.
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- Bon maintenant, tu te décides à les établir, tes liste à toi ? Histoire de me clouer e bec et de mettre fin à cet étalage de lieux communs. C'est bien beau de réclamer celle des autres, mais faut se mettre au boulot aussi.