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Re:

Publié : 10 mai 14, 18:13
par Barry Egan
Strum a écrit :Joli film effectivement, en forme de fable philosophique célébrant l'hédonisme et l'oisiveté, à mi-chemin entre Gaston et Oblomov, mais affichant par contre une franche misogynie. Je me demande ce que notre bien-aimé Président en penserait.
Pas d'accord avec la misogynie, c'est pas une question de femme ou d'homme, c'est une question de cupidité. Et pourquoi vouloir l'associer systématiquement aux femmes ? (je prends le parti de regarder le film en pensant que c'est humain, pas exclusivement féminin)

Sinon, pour le reste, un vrai bonheur, le genre de film-antidote qui trouverait zéro financement aujourd'hui, j'ai l'impression. On devrait le montrer plus souvent dans les écoles.

Re: Alexandre le bienheureux (Yves Robert - 1968)

Publié : 13 juil. 19, 08:26
par Commissaire Juve
Rick Blaine a écrit :
Jeremy Fox a écrit : Quant à Alexandre, c'est pour moi aussi un film culte. Beaucoup ont rêvé dans leur jeunesse d'être Indiana Jones, moi c'était plutôt Alexandre :mrgreen:
Ah oui moi aussi. Ca c'est une vie de rêve !
Idem.

Il y a quelques jours, à la faveur du passage sur ARTE, je me suis demandé quand je l'avais vu pour la première fois. Dans mon souvenir, c'était avant juin 1976. J'ai cherché et... non... 1er janvier 78 ! (dimanche après-midi sur Antenne 2)

Au passage : Kaly le chien était un digne descendant du chien "Gangster" ! (voir le topic sur les animaux naphtalinés... ou "empaillés" :mrgreen: ).

Re: Alexandre le bienheureux (Yves Robert - 1968)

Publié : 13 juil. 19, 21:03
par 35-70
Déjà dans un des premiers films de Yves Robert "Ni vu, ni connu" il y avait un chien facétieux nommé "Fous-le-camp"dont le propriétaire (Louis de Funès) passait son temps à l'appeler: Viens ici "Fout-le camp" !!!!!!!!!!

Re: Alexandre le bienheureux (Yves Robert - 1968)

Publié : 13 juil. 19, 21:23
par odelay
35-70 a écrit :Déjà dans un des premiers films de Yves Robert "Ni vu, ni connu" il y avait un chien facétieux nommé "Fous-le-camp"dont le propriétaire (Louis de Funès) passait son temps à l'appeler: Viens ici "Fout-le camp" !!!!!!!!!!

Qu'est ce que ça me faisait rigoler quand j'étais gamin .. :mrgreen:

Re: Alexandre le bienheureux (Yves Robert - 1968)

Publié : 13 juil. 19, 23:26
par phibes
Commissaire Juve a écrit :
Rick Blaine a écrit : Ah oui moi aussi. Ca c'est une vie de rêve !
Idem.

Il y a quelques jours, à la faveur du passage sur ARTE, je me suis demandé quand je l'avais vu pour la première fois. Dans mon souvenir, c'était avant juin 1976. J'ai cherché et... non... 1er janvier 78 ! (dimanche après-midi sur Antenne 2)

Au passage : Kaly le chien était un digne descendant du chien "Gangster" ! (voir le topic sur les animaux naphtalinés... ou "empaillés" :mrgreen: ).

Découvert au ciné en 1969 , j'avais adoré ….

Re: Alexandre le bienheureux (Yves Robert - 1968)

Publié : 13 juil. 19, 23:32
par Major Tom
Ah oui ! "Fous-le-camp !" :D Quel souvenir. Ça fait longtemps que je ne l'ai pas vu.

Re: Alexandre le bienheureux (Yves Robert - 1968)

Publié : 22 oct. 21, 04:07
par batfunk
Je poursuis avec délectation ma découverte de la filmographie d'Yves Robert :D
Le scénario, minimaliste, avance par ruptures. Ça commence doucement avec la découverte d'un Alexandre au travail, rêveur, (prodigieux Noiret), poussé au cul continuellement par son épouse, poigne de fer dans un gant de velours.. La fantaisie s'installe dès le départ avec cette épouse devin, qui sait à des kilomètres que son mari flâne. Ou cet Alexandre amusé qui assiste aux deplacements de ses collègues surmenés en accéléré :lol:
Cette alienation causée par le monde du travail, idée populaire en 68,est au cœur du film d'Yves Robert. Ce qui rend ce film aussi actuel, c'est qu'en plus de cette aliénation du monde paysan, aujourd'hui disparu, Yves Robert anticipe aussi notre aliénation actuelle aux technologies:
Spoiler (cliquez pour afficher)
l'idée de fliquer son mari avec un talkie walkie, ancêtre du portable,
est prémonitoire.
Alexandre étouffe, fulmine mais courbe toujours l'échine. La première rupture intervient
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avec l'arrivée du chien. Cet amour canin inconditionnel va commencer à le liberer de la peur de sa femme(le chien est un allié) et de la solitude.
La grande tournant du film,
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très proche de celui de Beau-père de Blier 13 ans plus tard
, va faire basculer le film dans la loufoquerie la plus totale. Alexandre devenu indépendant, y compris financièrement, va aller jusqu'aux bout de ses rêves, fort simples ma foi:lol:
Le comportement d'Alexandre, intolérable pour ses concitoyens, va susciter l'étonnement, la crainte puis la peur panique. Car Alexandre ne met rien de moins que le "système" en danger. Encore une fois, Yves Robert montre ici l'absence d'épanouissement individuel du travailleur contemporain, toujours le nez dans le guidon.
Et comme nous sommes dans une fable, Yves Robert se lâche et joue Alexandre gagnant: ses idées gagnent ses concitoyens, qui se posent enfin les bonnes questions et se disent finalement :pourquoi pas moi ? Cette contamination va provoquer un certain nombre de situations hilarantes, où le corps social essaie à tout prix de contrer ce virus.
Là encore, sous couvert d'une comédie charmante fantaisiste, Yves Robert nous dit une autre vérité :les originaux, les esprits indépendants, sont dangereux car Ils sèment un vent de liberté et de révolte qui peuvent mettre à mal des valeurs(travailler dur pour réussir) et institutions traditionelles
D'ailleurs, une de ces institutions, le mariage, prend très cher dans ce film: ici, ce qui doit être un contrat de coopération et de respect mutuel peut être parfois un contrat de domination, où le plus fort des deux l'emporte et tient l'autre par le sexe.. . Caricatural, certes, mais intéressant. Plus fort encore, le mariage corrompt l'amour :l'arrivée de la délicieuse Marlène Jobert, double féminin d'Alexandre, laisse présager une fin heureuse pour les deux, couple partageant enfin les mêmes valeurs. Mais la suite sera bien différente... Plus que de la misogynie (accusation totalement infondée, le couple de Sanguin est lui heureux et Jobert est sincère au début), c'est le côté rabelaisien et anarchiste d'Yves Robert qui transparaît ici.
Drôle, poétique, inventif, humaniste, bon vivant, chaleureux, encore un classique de Mr Robert au patrimoine du cinéma populaire francais :D

8/10