poet77 a écrit :
Où est le contresens? C'est exactement ce que j'ai dit![/
Personne ne veut ici se défaire de la religion ou de la morale. Lars von Trier est le premier à avoir conscience que c'est le coeur de son sujet.
Il s'agit donc, dans ce film, moins d'un paradoxe que d'une autre figure de style, déclinée ici de façon brillante, et dont j'ai oublié le nom, qui consiste à décrire une chose tout en disant qu'on ne va pas en parler.
edit : Merci wikipédia, il s'agit d'une prétérition.
Mea culpa: je n'ai pas employé le mot qu'il fallait...
Cela étant dit, je n'affirme rien d'autre que ce que tu dis! Bien sûr qu'on ne se débarrasse pas de la religion comme ça! "Chassez la religion, elle revient au galop!": voilà ce qu'on pourrait dire. Le problème, c'est que, fréquemment, quand la religion revient, elle revient déformée ou dénaturée. Elle n'est plus que l'ombre de ce qu'elle était à l'origine...
Jeremy Fox a écrit :
Je n'ai pas encore vu ce dernier film (mais je n'y manquerais pas) mais ça peut peut-être aussi s'appeler "être ludique". Comme les tableaux musicaux qui précèdent les différents chapitres de Breaking the Waves ou bien d'autres idées de mise en scène du cinéaste qui, reconnais lui au moins ça, est loin d'en être dépourvu (idiotes pour certains, géniales pour d'autres).
Peut-être, mais je crois surtout que LVT, malgré ce qu'on en dit, est un cinéaste médiocre. Quand il a des idées de mise en scène et de réalisation, bien souvent ces idées sont mauvaises. Comme le fait très justement remarquer Pierre Murat, dans "Nymphomaniac" il lui arrive de filmer comme on fait des pléonasmes. Dès qu'il est question d'un animal, que fait LVT? Il le montre à l'écran. Comme si nous ne savions pas ce qu'est un chat, par exemple! On ne peut pas faire plus médiocre que ça, non!?
Je trouve tous ces exemples parfaitement en phase avec la dominante perverse de l'ensemble: très drôle (en même temps, je trouve le pré-cité Sade particulièrement drôle, donc avis biaisé). Du genre d'un sale gosse qui te file des coups de coude complices. La bande annonce était parfaitement dans le ton à ce niveau.
Enfin, tout de même obligé de reconnaître comme d'autres forumeurs que ce demi-film, quoique excellemment construit et mis-en-scène, n'a pas eu sur moi le même impact que les deux LVT précédents. Par contre j'ai adoré la diction qu'il impose à Gainsbourg et Skarsgard, produisant un effet hypnotique en décalage (peut-être bien encore humoristique) avec le reste.
Je m'étais fait la même réflexion. Ça faisait d'autant plus mal, que j'avais découvert Tape de Linklater 3 jours avant, dans lequel elle a donc 12 ans de moins. Ça donne carrément l'impression de voir 2 comédiennes différentes (comme pour Nicole Kidman).
Zelig a écrit :Non mais franchement... ça n’interpelle personne ?
Alors qu'il faudrait rester chez soi et découvrir certains films français très bons et méconnus : Maurice Pialat, Jacques Rivette, Henri-Georges Clouzot, sans oublier Truffaut
Zelig a écrit :Soyons au moins honnête sur la nature du produit proposé, ce n’est qu’un simple film de mec frustré sexuellement pour autres personnes frustrées sexuellement...
À ma grand tristesse, et contrairement à tous ces messieurs dans le vagin de madame, je ne suis jamais parvenu à rentrer dans le film.
Je suis habituellement un vendu à LVT, et j'aime à peu près tout ce qu'il fait, mais je ne suis à aucun moment parvenu à voir où son propos voulait en venir. Devoir attendre la seconde partie est un sentiment à la fois frustrant et masochiste, puisque je n'obtiendrai sans doute pas davantage les clés que j'ai échoué à trouver dans ce premier acte.
Harry Potable a écrit :À ma grand tristesse, et contrairement à tous ces messieurs dans le vagin de madame, je ne suis jamais parvenu à rentrer dans le film.
Je quote pour le plaisir.
Quand je verrais le film, je repenserais à cette phrase.
Harry Potable a écrit :À ma grand tristesse, et contrairement à tous ces messieurs dans le vagin de madame, je ne suis jamais parvenu à rentrer dans le film.
Je suis habituellement un vendu à LVT, et j'aime à peu près tout ce qu'il fait, mais je ne suis à aucun moment parvenu à voir où son propos voulait en venir. Devoir attendre la seconde partie est un sentiment à la fois frustrant et masochiste, puisque je n'obtiendrai sans doute pas davantage les clés que j'ai échoué à trouver dans ce premier acte.
J'ai revu le Volume I, en acceptant désormais cette dimension assez "ludique" (variété des formes, humour décalé, stylisation absurde, connivence avec le spectateur) qui me l'a fait davantage apprécié que la première fois. En revanche, j'étais encore incapable de déterminer où LVT voulait en venir. Eh bien, en enchaînant avec l'avant-première du Volume II, je n'ai été que plus déconcerté encore ! A force de digressions, le portrait se dilue dans un éparpillement souvent fatigant de provocation poseuse, heureusement émaillé d’éclairs de beauté. La fin est un grand n'importe quoi.
Pour tous ceux qui ont vu la 1ère partie et qui souhaitaient découvrir la seconde, cela va être assez difficile car celle-ci sera distribuée de façon beaucoup plus restreinte (un peu normal vu les résultats au BO de la 1ère partie...).
Ainsi ce matin le site d'UGC indique que seuls 4 de ses salles sortiront le film demain, dont 2 à Paris... http://www.ugc.fr/film.html?id=9825
De mon côté ça va être trop compliqué de me déplacer prochainement, et du coup faudra attendre la sortie en VOD...
EDIT : CBO-Box Office annonce 72 copies pour demain, alors que le Vol.1 en avait 150 de mémoire...