hansolo a écrit : ↑30 mars 22, 05:22
Excellent souvenir de Much ado ...
Même chose, je l'avais vu au cinéma et j'en étais ressorti enthousiaste.
Mais je l'ai revu récemment , sans doute d'un œil moins naïf, et les défauts cités plus haut me sont apparus. La mise en scène abuse d'effets répétitifs et faciles, voire vulgaires -dans la scène des masques par exemple-, et les acteurs ne sont pas très bons, sauf peut-être Denzel Washington. Mais son rôle, déjà mineur dans la pièce, est tellement amputé par le scénario qu'il ne lui reste pas grand chose à faire. L'interprétation de Branagh lui-même est plus exaspérante qu'autre chose et repose surtout sur du cabotinage, alors que le personnage de Benedict, même s'il est effectivement exaspérant et cabotin, lui aurait permis bien davantage.
Quant au découpage de la pièce pour le cinéma, il y aurait beaucoup à en dire, et pas forcément du bien. Elle a été comprise différemment selon les époques et c'est l'une des œuvres de Shakespeare qui prêtent à controverse sur son sens et sa construction ; mais le film semble justement, par ses choix, ne savoir prendre aucun parti entre le drame politique, la comédie sentimentale et la satire des relations amoureuses.
Reste un certain plaisir dû au dynamisme échevelé de l'ensemble et au soleil d'Italie, mais c'est un peu décevant.
C'est une oeuvre qui semble difficile a adapter au cinéma.
Peu s'y sont risqués, le film de Branagh est d'ailleurs la premiere adaptation de l'oeuvre en langue anglaise.
Farhan Akhtar a tenté une adaptation moderne en 2001; qui est réussie!
Joss Whedon a recidivé en 2013: oeuvre que je n'ai pas vue.
- What do you do if the envelope is too big for the slot?
- Well, if you fold 'em, they fire you. I usually throw 'em out.
Le grand saut - Joel & Ethan Coen (1994)
hansolo a écrit : ↑30 mars 22, 09:17
C'est une oeuvre qui semble difficile a adapter au cinéma.
Oui, et elle est également délicate à monter efficacement à la scène, en partie à cause de la difficulté à mettre en valeur ses différentes facettes de façon pleinement satisfaisante. Branagh avait nettement relégué au second plan toute l'intrigue amoureuse demi-tragique entre Claudio et Héro et tous les aspects politiques au profit de la "guerre comique" entre Béatrice et Benedict et des parties burlesques. C'est un choix compréhensible de sa part mais qui appauvrit l’œuvre de façon regrettable.
hansolo a écrit : ↑30 mars 22, 09:17
Farhan Akhtar a tenté une adaptation moderne en 2001; qui est réussie!
Ah, c'est intéressant, merci. J'essaierai de la voir.
-magik- a écrit : ↑4 mai 22, 09:33
Que vaut All is true? Le film a débarqué sur Netflix cette semaine et j’avoue que je n’en avais jamais entendu parler.
Il fallait que ça arrive, cette fois Branagh joue Shakespeare. Pas vu, mais les notes sont moyennes ici et là (6,3/10 sur IMDB, 2,9/5 sur Allociné... bref moyen quoi).
-magik- a écrit : ↑4 mai 22, 09:33
Que vaut All is true? Le film a débarqué sur Netflix cette semaine et j’avoue que je n’en avais jamais entendu parler.
Il fallait que ça arrive, cette fois Branagh joue Shakespeare. Pas vu, mais les notes sont moyennes ici et là (6,3/10 sur IMDB, 2,9/5 sur Allociné... bref moyen quoi).
Je l’ai finalement regardé hier soir et c’est effectivement très moyen et franchement pas très passionnant. Et c’est un vrai festival de perruques ridicules (Ian McKellen, on dirait un mix entre un cocker et Dalida).
Et je ne sais pas à quel point "all is true" mais le pauvre Shakespeare n’avait visiblement que des enfants à problèmes (avec secret de famille inclus).
tchi-tcha le visionnaire a écrit : ↑9 mars 22, 01:51
...en attendant son prochain assassinat d'Agatha Christie
J'ai encore loupé une occasion de me taire...
Mystère à Venise / A Haunting in Venice
Le bouquin d'Agatha Christie s'intitulait La fête du potiron (Hallowe'en Party), c'était le livre que Jamie Dornan offrait à son fils Jude Hill pour Noël dans Belfast. Deux ans plus tard, il devient la troisième aventure d'Hercule Poirot interprétée et réalisée par Kenneth Branagh au cinéma. Pour les amateurs de jeux de pistes, on y retrouve également Jamie Dornan et Jude Hill, le premier incarnant une nouvelle fois le père du second.
Par contre, pour les amateurs du livre, attendez-vous à une adaptation qui prend beaucoup de libertés, conservant son point de départ (une fête d'Halloween lors de laquelle un participant prétendant avoir vu un meurtre est lui-même retrouvé assassiné peu après) pour délocaliser son intrigue à Venise dans un palazzio soit-disant hanté. Chaque film de la série est pour son réalisateur l'occasion de se livrer à un nouvel exercice de style, après le loukoum écœurant Mort sur le Nil on a droit à un thriller surnaturel cette fois-ci.
Avec ses gros sabots de plomb, Branagh marche dans les pas du Casanova de Fellini (Venise = gondoles + masques la nuit), du Othello de Welles (cadrages biscornus et jeux de focales dont il use et abuse sans aucun discernement ni la moindre retenue pour créer une atmosphère bizarre) et de Ne vous retournez pas (avec ses visions d'enfants), pour un résultat très éloigné du sucré Death on the Nile mais tout aussi indigeste à sa façon.
Concernant l'interprétation, c'est dans le prolongement du précédent épisode. Branagh y corrigeait l'erreur de l'inaugural Crime de l'Orient-Express dans lequel le casting all-stars lui piquait trop souvent la vedette. Pas davantage dans Mystère à Venise que dans Mort sur le Nil il ne laissera qui que ce soit lui faire de l'ombre. Les autres comédiens sont atones, ils n'ont rien à jouer et sont priés de le jouer sans aucune subtilité. Tina Fay fait ce qu'elle peut, Camille Cottin et Kelly Reilly ne sont pas gâtées par leurs personnages, seule Michelle Yeoh tire son épingle du jeu mais elle est rapidement assassinée. Branagh cabotine un peu moins en Hercule Poirot (parce que l'ambiance se veut plus sombre) mais reste à un niveau élevé dans le registre (indécrottable accent pseudo-belge).
Quant à l'enquête, je vais faire court : elle est inintéressante au possible, sa résolution fait plouf. D'ailleurs, même si je n'ai pas relu Agatha Christie depuis le lycée, je ne crois pas me rappeler qu'Hercule Poirot y faisait autre chose que de résoudre des crimes. Chez Branagh il se permet de faire la morale et de rendre la justice, "sa" justice à sa façon, la résolution de l'affaire tenant également lieu de verdict (pas certain d'être très clair sur ce coup-là).
Conclusion en chiffres : 3,5/10, sa meilleure incursion dans le fantastique depuis Frankenstein.
tchi-tcha a écrit : ↑15 sept. 23, 22:07
Ou sinon, il y a ceux qui voient le verre à moitié plein
Je pense (j'espère) que je serai de ceux-là, la bande-annonce, sans doute à cause de l'atmosphère de cette 3ème adaptation, m'ayant donné plutôt envie (ce qui n'était pas le cas pour les 2 précédents).
C’est assez incroyable le manque d’intérêt que j’ai pour ces 3 films. Les 2 premiers sont pourtant dispos sur Disney+, donc en quelques clics je pourrais les lancer tranquillement de mon canap…mais ça a l’air d’être tellement la fête aux accents foireux et aux CGI douteux, que c’est une perspective qui m’effraie un peu.
Quelqu’un pour me faire changer d’avis ?
