Prisoners (Denis Villeneuve - 2013)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés à partir de 1980.

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El Dadal
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Re: Prisoners (Denis Villeneuve - 2013)

Message par El Dadal »

Thaddeus a écrit :La référence à Fincher et à Seven évoquée plus tôt (avec tout le trip autour des motivations des meurtriers, cette espèce de cabale moralisatrice, cette fascination gourmande pour le Péché) est tout à fait symptomatique de cette mouvance. Il faut faire SIGNIFIANT. Personnellement, je trouve ça un peu plombant.
Je crois au contraire que l'une des marques de Fincher est la recherche des signes, symboles et métaphores qu'usent les personnages pour correspondre (de manière autiste, psychotique, pédante...) avec le corps social, afin de comprendre la raison de leurs actions. En ce sens oui, Prisoners me semble être dans cette mouvance. Après, oui, c'est peut-être parfois surligné (les répétitives suppliques et apostrophes religieuses, la recréation d'un Guantánamo et le conflit moral associé...), mais ça ne m'a jamais sorti du film. Les apparitions mécaniques des antagonistes à intervalles réguliers et la parcimonie un peu forcée avec laquelle les informations de premier ordre sont dévoilées me semblent plus gênantes.

J'étais prêt à adorer ce film par principe exclusivement. Sujet adulte, traitement posé, casting prometteur. Sauf que Jackman et Bello sont malheureusement un peu limités dans ce qu'on leur a demandé je trouve, ils jouent un peu toujours la même note, là où Terrence Howard ou Jake Gyllenhall développent une palette plus étendue. Melissa Léo est désormais cataloguée, comme un Stellan Skarsgard féminin. Dès qu'elle apparaît dans un film, on sait qu'elle jouera soit une bitch soit une psychotique. Ça ne manque pas. Mais Gyllenhall est vraiment bien lui, avec ce que je perçois être un jeu hommage à Andy Garcia, période Internal Affairs / Jennifer 8, avec cette froideur de surface qui ne demande qu'à exploser. Mine de rien, c'est quand même un film où personne n'est épargné. Quelle galerie de gens professionnellement incapables, socialement inaptes, psychologiquement instables!
En fait, ce qui m'a le plus déçu reste la mécanique scénaristique du dernier acte, où effectivement il faut tout expliquer. Entre les nombreux trous de l'intrigue, et cette gêne que l'on ressent des créateurs à hollywoodiser pareille histoire par les ficelles du thriller, on ne sait plus trop sur quel pied danser. Les disparitions d'enfants ne donnent que rarement de tels résultats, et sur un traitement assez proche, je trouve le Eastwood de Mystic River et Changeling plus juste en terme de tonalité, moins pute.
Tout cela donne un bon film, qui n'ennuie jamais sur ses 2h33, régulièrement impressionnant (la photo de Deakins effectivement intouchable), et fascinant de par le masochisme du traitement de son Amérique. C'est déjà bien.
julien
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Re: Prisoners (Denis Villeneuve - 2013)

Message par julien »

Vu hier. C'est plutôt sympa à regarder. Un scénario tortueux et complexe, un suspens prenant et efficace qui ne faiblit pas, jusqu'au dénouement final, un peu tarte et caricatural, il faut bien le dire. Mais bon qu'importe, l'important c'est d'avoir maintenu l'attention du spectateur sur prés de 2h30. A ce niveau là le film remplit sa fonction. Il supportera par contre difficilement une seconde vision, une fois que l'on connait les ressorts de l'intrigue... J'ai aimé aussi la superbe photographie hivernale de Deakins, particulièrement belle et colorée dans les scènes de nuits tournées en extérieur. J'ai pas aimé la musique un peu trop soporifique, à la Arvo Pärt, qui te dit à quel moment il faut t'émouvoir, mais bon vu qu'elle est utilisée avec parcimonie, c'est pas tellement gênant. J'ai loupé un peu le début. Je suis arrivé au moment où l'on voit le père discuter avec son fils dans la voiture (juste avant la fête de thanksgiving). J'espère que j'ai pas loupé grand chose.
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poet77
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Re: Prisoners (Denis Villeneuve - 2013)

Message par poet77 »

Tout commence par le plan le plus paisible qui soit: un sous-bois et une biche progressant parmi les arbres. Cette vision de rêve est accompagnée, en voix off, par la plus belle des prières, le Notre Père. La caméra s'éloigne, faisant apparaître au premier plan deux hommes, un adulte et un adolescent, un père et son fils probablement. C'est le premier qui récite le Notre Père tandis que le second tient en mains une carabine. Il vise et abat la biche. La paix fait place à la violence et au sang, le rêve tourne déjà au cauchemar.
Car, très vite, nous savons que nous avons affaire à un thriller des plus anxiogène, qui va nous tenir en haleine et ne plus nous lâcher jusqu'au plan final (qui n'est d'ailleurs pas une fin à proprement parler). Deux enfants, deux fillettes, vont disparaître, l'une étant la fille de l'homme que l'on a vu dès la première scène, l'autre étant la fille d'un couple ami. Où sont donc passées Anna et Joy? Un homme qui rôdait par là est arrêté, interrogé puis relâché faute de preuves. Mais le père d'Anna ne l'entend pas de cette oreille et décide d'engager lui-même ses propres recherches.
Entre le détective Loki et le père d'Anna se met en place une compétition et une course haletante vers la vérité. Malheureusement le film bascule aussi très vite dans l'horreur totale car le père d'Anna est prêt à tout pour retrouver sa fille, y compris à la séquestration et à la torture du prétendu coupable. Denis Villeneuve, le réalisateur, ne se refuse rien, il impose aux spectateurs les scènes les plus glauques et les plus terrifiantes. Du coup, le film a beau être captivant, il suscite également un profond malaise. Pourquoi ces plans sur un visage roué de coups, tuméfié, ensanglanté? Ces choix de mise en scène me paraissent des plus regrettables. Ce que je reprochais à "La Vie d'Adèle" à propos des scènes de sexe, je le reproche également à "Prisoners" à propos des scènes de violence.
Il y avait moyen de faire un film tout aussi efficace et beaucoup moins tendancieux en optant pour d'autres choix de mise en scène, moins paresseux et plus respectueux des spectateurs. Lors d'une scène, le père d'Anna, devant la pièce qui maintient prisonnier l'homme qu'il croit coupable, essaie à nouveau de réciter le Notre Père. Mais arrivé au "pardonne-nous nos offenses..." il s'arrête, il ne peut pas aller plus loin. Il sait que ce qu'il fait est atroce et qu'il ne peut pas demander pardon quand il ne pense qu'à torturer. Voilà une scène judicieuse, mais il y en a trop d'autres qui provoquent la nausée.
En fin de compte, malgré quelques beaux moments, quelques bons choix de mise en scène, c'est un film qui manque singulièrement de finesse! 6/10
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cinephage
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Re: Prisoners (Denis Villeneuve - 2013)

Message par cinephage »

poet77 a écrit :Lors d'une scène, le père d'Anna, devant la pièce qui maintient prisonnier l'homme qu'il croit coupable, essaie à nouveau de réciter le Notre Père. Mais arrivé au "pardonne-nous nos offenses..." il s'arrête, il ne peut pas aller plus loin. Il sait que ce qu'il fait est atroce et qu'il ne peut pas demander pardon quand il ne pense qu'à torturer. Voilà une scène judicieuse, mais il y en a trop d'autres qui provoquent la nausée.
C'est surtout parce que la suite dit "...Comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensé" qu'il ne la dit pas, étant incapable de pardonner.
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Re: Prisoners (Denis Villeneuve - 2013)

Message par poet77 »

cinephage a écrit :
poet77 a écrit :Lors d'une scène, le père d'Anna, devant la pièce qui maintient prisonnier l'homme qu'il croit coupable, essaie à nouveau de réciter le Notre Père. Mais arrivé au "pardonne-nous nos offenses..." il s'arrête, il ne peut pas aller plus loin. Il sait que ce qu'il fait est atroce et qu'il ne peut pas demander pardon quand il ne pense qu'à torturer. Voilà une scène judicieuse, mais il y en a trop d'autres qui provoquent la nausée.
C'est surtout parce que la suite dit "...Comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensé" qu'il ne la dit pas, étant incapable de pardonner.
C'est juste. Merci de cette précision.
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Re: Prisoners (Denis Villeneuve - 2013)

Message par Karras »

poet77 a écrit :Denis Villeneuve, le réalisateur, ne se refuse rien, il impose aux spectateurs les scènes les plus glauques et les plus terrifiantes. Du coup, le film a beau être captivant, il suscite également un profond malaise. Pourquoi ces plans sur un visage roué de coups, tuméfié, ensanglanté? Ces choix de mise en scène me paraissent des plus regrettables
Il ne faut pas oublier que pendant cette scène sont aussi présent le couple d'afro-américain qui symbolise en quelque sorte la partie modérée des citoyens américains. Si il y a message politique dans ce film ( Villeneuve ne se cache pas d'être proche des démocrates américains ), il est bien dans cette scène qui en quelque sorte met chacun "le nez dedans" par rapport à l'acceptation de la torture. Si la scène provoque le malaise c'est qu'elle est réussie et tout aussi essentielle que celle de Zero Dark Thirty qui elle aussi a fait couler beaucoup d'encre.
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Re: Prisoners (Denis Villeneuve - 2013)

Message par Flol »

Et je suis persuadé que si Villeneuve avait décidé de ne rien montrer des actes du personnage de Hugh Jackman, on le lui aurait reproché aussi.
Enfin voir un côté tendancieux dans la violence telle qu'elle est montrée, ça me semble être un faux débat. Ça va quoi, on est pas chez Tarantino non plus hein...
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Re: Prisoners (Denis Villeneuve - 2013)

Message par Colqhoun »

Incendies m'avait fortement impressionné, tandis que Polytechnique m'avait semblé quelque peu maladroit et à côté de son sujet. Cette fois-ci, le québécois Denis Villeneuve revient au cinéma avec un film de commande porté par ses deux acteurs-stars Hugh Jackman et Jake Gyllenhaal. 2h30 de thriller angoissant qui ne laisse aucun répit au spectateur, jusque dans sa résolution.

Et si certaines critiques voudraient nous vendre le film comme le nouveau Se7en, ce Prisoners, tout bon thriller soit-il, manque de peu sa cible. Il n'est pourtant pas exempt de qualités. Car Denis Villeneuve est un réalisateur qui connaît son métier. Sa réalisation est solide et il a su s'entourer des bonnes personnes, notamment le DP Roger Deakins, pour retranscrire toute la morosité de ce patelin dans lequel vient s'engouffrer l'hiver. Une angoisse visuelle permanente, qui ne laisse pas de doutes quand aux mystères et à la violence qui se cachent dans l'ordinaire. Le film devient intéressant dès le moment où, au lieu de se concentrer uniquement sur l'enquête, il intègre la quête de vérité d'un des deux pères (Hugh Jackman) et ses actes de plus en plus violents pour découvrir où se trouvent les deux petites filles qui ont été kidnappées. De simple thriller, le film franchit alors la barrière du sous-texte politique. Une attaque en règle contre les pratiques d'emprisonnement et de torture. Prisoners s'en prend sans trop d'hésitation à ce qui a été pratiqué dans des prisons comme, entre autres, Guantanamo. Le malaise est total, car le film de Villeneuve ne nous épargne quasiment rien de la violence de son histoire et réussit, en quelques plans, à nous mettre face à ce drame sans visage. Villeneuve retrouve alors, le temps de quelques scènes, ce qui faisait la force d'Incendies, qui réussissait à mêler la petite histoire à la grande.

Mais, et c'est là que la bât blesse, si l'allégorie est pertinente, sur le plan du thriller pur, le film perd peu à peu de sa solidité et se repose alors sur des gimmicks qui optent pour la facilité. C'est d'autant plus problématique que le spectateur, lui, voit un certain nombre d'éléments à l'avance par le biais de la mise en scène qui n'hésitera pas à s'attarder sur des indices au premier abord sans importance. L'enquête menée par le personnage de Gyllenhaal (à l'exception de 2-3 faux pas, ce mec est en train de se tailler une belle carrière) s'étiole peu à peu et se résout (presque) sur un malentendu.

Mais au delà de ses faiblesses de script dans son derniers tiers, le film de Villeneuve tient sur la durée grâce à la force de sa mise en scène et de ses interprètes. Hugh Jackmann, qui est loin d'afficher un parcours exemplaire, se révèle plutôt à l'aise dans ce rôle de père qui craque et se laisse aller à ses plus bas instincts. On pourra regretter le tour de passe-passe final sur son personnage (qui sonne un peu revanchard dans le propos du film), mais l'acteur impressionne à plusieurs reprises.

Si Prisoners n'est pas la claque annoncée, il reste pourtant le représentant efficace de ce que peuvent être des thrillers portés par des réalisateurs ambitieux et maîtres de leur art. Villeneuve aurait peut-être mérité un script moins porté sur la facilité, mais livre, malgré cela, un film qui impressionne à de nombreuses reprises.
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Re: Prisoners (Denis Villeneuve - 2013)

Message par julien »

Colqhoun a écrit :Le film devient intéressant dès le moment où, au lieu de se concentrer uniquement sur l'enquête, il intègre la quête de vérité d'un des deux pères (Hugh Jackman) et ses actes de plus en plus violents pour découvrir où se trouvent les deux petites filles qui ont été kidnappées. De simple thriller, le film franchit alors la barrière du sous-texte politique. Une attaque en règle contre les pratiques d'emprisonnement et de torture. Prisoners s'en prend sans trop d'hésitation à ce qui a été pratiqué dans des prisons comme, entre autres, Guantanamo. Le malaise est total, car le film de Villeneuve ne nous épargne quasiment rien de la violence de son histoire et réussit, en quelques plans, à nous mettre face à ce drame sans visage.
Ouais enfin bon, au demeurant et au niveau du scénario, ça reste avant tout un thriller basique. Le sous-texte politique est un peu timide et pas forcément très explicite. On est pas chez Sydney Lumet ou Robert Aldrich. D'ailleurs justement je trouve qu'il est un peu passé à côté d'un grand sujet. En donnant à l'intrigue une portée plus socio/politique, le film aurait était bien plus percutant ; alors que là on reste davantage dans le domaine de la fiction gentiment inoffensive.
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Re: Prisoners (Denis Villeneuve - 2013)

Message par Colqhoun »

Je ne vois pas ce qu'il y a de timide. Le film s'attarde longuement sur les pratiques de Jackman.
Et je pense au contraire que c'est parfaitement explicite. Ou alors il faut sérieusement manquer de connaissance du monde actuel pour ne pas comprendre le parallèle qui est dressé ici.
Après, l'approche du thriller n'est pas comparable à du Lumet ou du Aldrich. On est dans un fonctionnement moins conscient et moins immédiatement politisé. Mais Villeneuve continue la tradition d'user le cinéma de genre pour parler de son époque.
Et de toute manière, il devient difficile de faire du cinéma politisé franchement offensif ces dernières années.
Les gens sont blasés, la violence ne choque plus grand monde et le ton est au cynisme, à la moquerie et à la satire à tout va.
Remuer la conscience des gens par le cinéma me semble proche de l'impossible à l'heure actuelle.
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Re: Prisoners (Denis Villeneuve - 2013)

Message par julien »

C'est un peu con parce qu'il y a du potentiel dans ce film. On sent bien que le réal essaye d'aller un peu plus loin que le thriller conventionnel pour ados, mais il est prisonnier d'un script quelque peu étriqué. Mais effectivement, s'il avait donné au film une connotation beaucoup plus politisée, y'aurait certainement pas mal de distributeurs qui se seraient débinés là pour le coup.
Dernière modification par julien le 15 oct. 13, 15:12, modifié 1 fois.
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Re: Prisoners (Denis Villeneuve - 2013)

Message par El Dadal »

Je pense comprendre où Julien veut en venir, en ce sens où la mécanique basique et les grosses ficelles du dernier acte prennent irrémédiablement le pas sur le sous-texte et changent le ton global du film
Spoiler (cliquez pour afficher)
d'un récit désespéré et réaliste, on termine sur une happy end qui m'a semblée déplacée, autant par la succession de deus ex machina que par la nature même des crimes, les disparitions d'enfants étant en réalité bien plus tragiques, car le plus souvent restant sans réponse, or ici ça fait concession putassière à hollywood. Maintenant que j'y pense, Prisoners a une structure exactement inverse à The Tall Man de Pascal Laugier -film possédant son lot de défauts, mais là n'est pas la question
Disons qu'à cause de son dernier acte, on prend pleinement conscience de notre position de spectateur devant un spectacle. Et c'est vrai que ce mélange des tons m'a un peu gêné.
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Re: Prisoners (Denis Villeneuve - 2013)

Message par julien »

Oui voila c'est exactement ça. Et j'ai un peu pensé aussi à The Tall Man, mais j'avais pas adhéré à la mise en scène trop stéréotypée de Laugier.
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Re: Prisoners (Denis Villeneuve - 2013)

Message par Watkinssien »

julien a écrit :On est pas chez Sydney Lumet
[Mode COEN sans H et SCORSESE avec un "s" au milieu /ON]
SIdney Lumet !![Mode COEN sans H et SCORSESE avec un "s" au milieu /OFF]
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julien
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Re: Prisoners (Denis Villeneuve - 2013)

Message par julien »

Oui Bravo Watki. Tu viens de recevoir dés ce jour, l'insigne honneur de devenir correcteur à temps plein pour dvdclassik. (Tu seras pas payé mais chaque année à Noël, tu auras droit à ton dvd, envoyé par la poste, sortit du stock de Jeremy Fox, qui les refourgue à tour de bras aux classikiens, pour les remplacer par des blu-Ray. Avec un peu de chance t'auras droit à un vieux Western de Bud Boetticher, et dans le pire des cas, une kitcherie nunuche avec Esther Williams.)
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