Le Cinéma japonais contemporain

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés à partir de 1980.

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Mama Grande!
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Re: Le Cinéma Actuel du Japon

Message par Mama Grande! »

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Lesson of the evil (aku no kyouten, 2012) de Takashi Miike

Dans un lycée de Tokyo, un prof d'anglais brillant et séduisant n'est autre qu'un dangereux psychopathe...
Du prolifique Miike je n'avais vu que son adaptation du jeu vidéo Yakuza, sans grand intérêt à mon avis.
J'ai regardé Lesson of the Evil sans même savoir que c'était de Miike, juste parce que ça me semblait divertissant.
Et en fait même pas.
On se demande ce que cherche à faire Miike. Un film de tueur en série, dans la lignée d'un Psychose ou Halloween? Dans ce cas-là, c'est moyennement convaincant. En effet, le portrait psychologique du prof tueur est brossé de manière superficielle et maladroite, et jamais on ne le trouve crédible. Du coup, il est difficile d'avoir peur. Certes, le but n'était pas de faire de la psychologie, mais Carpenter arrivait à rendre son psychopathe terrifiant tout en réduisant l'analyse au minimum.
Mais ce n'était peut-être pas le but, peut-être voulait-il mettre en scène un film d'action gore au sous-texte politique, comme Battle Royale (dont l'argument est assez proche)? Non plus, la société japonaise n'est pas plus critiquée qu'ailleurs.
Bon alors, un défouloir tout simplement, joyeusement amoral, et jouissif pour le spectateur? Sûrement. Mais c'est raté. La construction du film donne une introduction beaucoup trop longue (presque la moitié du film) et soporifique, si bien que dès que le massacre arrive, on se désintéresse déjà de ce qui se passe à l'écran. Comme dit plus haut, le personnage du méchant est raté, ce qui n'est jamais un bon point. Et tout simplement, on s'ennuie. Je vais arrêter ici avec Miike.
Helena
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Re: Le Cinéma Actuel du Japon

Message par Helena »

Call me Tonight de Tatsuya Okamoto
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Comment décrire cette oeuvre sans partir dans tous les sens, voilà le synopsis de Animeka pour vous donner une idée:
Natsumi est une jeune fille jouant les élèves modèles en classe mais qui, durant la nuit, travaille dans une agence de téléphone rose. Un soir, un adolescent lui demande un rendez‑vous pour parler avec elle de son problème. Ce dernier dit qu’il voit son corps subir des modifications monstrueuses à chaque fois qu’il a des idées perverses. Pensant avoir affaire à un client candide, Natsumi accepte de le rencontrer sans se douter que l’inquiétude du jeune homme était plus que fondée.
Décrit ainsi l'oeuvre semble assez perverse ou marrante et en fait c'est plus la seconde option qui fut opté par l'équipe en charge du projet. L'oeuvre est assez glauque sur certains aspects, notamment la psychologie du personnage principal, Natsumi. Elle est libérée certes, ce n'est pas choquant, mais de la à ce prostituer à la tête du client ou à chanter sous la douche, car c'est un moment qu'elle apprécie, je ne sais pas ce qui est le plus choquant :D .
L'oeuvre est amusante, de manière métaphorique, le réalisateur et scénariste nous montre les changements que le corps subit durant la puberté même si ici c'est assez drastique il faut le reconnaitre, c'est amusant et en même temps effrayant. Le réalisateur se fait plaisir et en même évite les poncifs du genre, il évite de tomber dans la facilité du film de tentacule que beaucoup connaissent je suppose, avec tous les viols et autres spécificités de ce genre. Au contraire il nous offre une oeuvre proche de la belle et la bête si on peut dire cela ainsi.
Natsumi a du caractère et bien qu'elle soit spéciale, elle n'hésite pas à se battre avec un gang qui veut profiter d'elle. Il y a bien sûr une bonne dose de fan service comme des plans de nues ou des blagues potaches du genre, mais cette romance fonctionne bien, les personnages sont attachants, c'est court donc on entre directement dans le vif du sujet et la réalisation est carrée et typique de ses années avec les looks des personnages, les références à la culture pop comme le Kaiju de la fin et sa musique old-school.
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C'est un bijou, imparfait mais amusant.

Ce n'est pas son meilleur travail loin de là, si je ne devais citer qu'une seule autre œuvre de son cru, ça serait Evil Dragon War Chronicles, ou comment avoir plusieurs orgasmes en une vision, c'est une œuvre captivante, glauque, avec des démons, des combats titanesque entre des personnages insolites, non mais quand tu vois le boss de fin, tu as un sourire, tu te dis qu'il peut être sage et j'en passe, mais que peut-il faire contre notre héros et en faite c'est un chacal qui va connaitre un destin bien glauque et qui fut repris par plusieurs réalisateurs américains... je n'en dis pas trop pour laisser la surprise... en tout cas quand tu vois certains personnages de l’œuvre, tu es tout de suite d'accord pour faire un pacte avec les Akuma vous pouvez me croire.
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Re: Le Cinéma Actuel du Japon

Message par Best »

BA du 2nd volet de l'adaptation live de Kenshin. Le 1er était excellent, un vrai coup de cœur dont la suite s'annonce elle aussi de très bonne facture. Vivement :D

https://www.youtube.com/watch?v=hzLWOMzvuLI

http://forum.hkmania.com/viewtopic.php?f=4&t=1212
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Re: Le Cinéma Actuel du Japon

Message par Tutut »

La première adaptation était vraiment bien, la série TV donne beaucoup de possibilités et ils n'ont pas fait l'erreur d'essayer d'adapter Le chapitre de la mémoire.
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Re: Le Cinéma Actuel du Japon

Message par Best »

Petite review du 2nd opus :D

http://echecetcinemat.wordpress.com/201 ... ishi-2014/

Il me tarde !
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Re: Le Cinéma Actuel du Japon

Message par Tutut »

je ne partage pas l'avis d'Oli sur le côté génial de Fujiwara Tatsuya, j'espère qu'il joue vraiment bien.:)
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Re: Le Cinéma Actuel du Japon

Message par Helena »

Comme vous le savez Takashi Ishii est mon réalisateur fétiche et pour les 20 ans de Gonin, un nouveau opus est en préparation et déjà même en plein tournage, on a déjà droit à quelques photos et je dois dire que je suis contente pour une partie du casting (Anna Tsuchiya, Naoto Takenaka ou encore Rila Fukushima) J'aime beaucoup en tout cas le contraste qu'il y a entre une partie du casting, des jeunes qu'on pourraient presque croire bien propre et l'univers de Gonin qui est tout sauf "coloré" ce n'est pas Kitano par exemple, mais c'est ce que je trouve génial dans l'approche, et financièrement cela doit aider également vu que ce sont quand même des méga-stars au Japon. Bref je suis contente, j'ai hâte en ce qui me concerne:

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:D :D :D

J'ai hâte, du polar hard boiled façon Ishii, il n'y a rien de mieux.

Le twitter officiel et le site:
https://twitter.com/gonin_saga
http://gonin-saga.jp/

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Mosquito on the 10th Floor de Yoichi Sai
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Le film est parmi ceux que je préfère du réalisateur, alors bien entendu pour un premier essai le film n'est en rien parfait, mais moi j'aime ce film, bien plus en tout cas par exemple que son tout dernier film qui lui par contre est vraiment spécial on va dire et trop différent de ses autres oeuvres. Ici nous somme témoin des péripéties/déambulations de Yûya Uchida, c'est assez particulier et très années 80, on pense directement aux films de l'époque, notamment dans l'approche musicale (Katsuo Ohno,) comme pour l'atmosphère du récit. Ici on assiste progressivement à l'apparition du mal dans tout ce qu'il y a de plus glauque, tout ce qu'il y a de plus horrible avec l'élément perturbateur du récit, c'est un film ancré dans les années 80, le film met en scène un policier qui vit d'échec en échec et pas forcément très sympathique quand on le voit, ou peu intéressant si vous préférez, le film est assez glauque, assez sombre en soit, il y a une véritable déchéance, le tableau qu'en fait le réalisateur est très particulier: il est divorcé de sa femme, sa fille le déteste. Il n'a pas d'argent et perd ou gagne dans les courses de bateaux, il fréquente les Yakuzas sans réellement le vouloir, bref on nous montre la société tokyoïte et de consommation dans toute sa splendeur, du moins celle de l'époque. Pour autant le héros ne prend pas tout cela au sérieux visiblement, il y a un côté cool, détaché qui choque un peu quand on voit toutes les mauvaises choses de sa vie.
On assiste peu à peu au dérapage du policier et héros, enfin anti-héros vu ce qu'il va commettre dans le récit. Le film nous dresse un portrait sombre d'un personnage comme il en existe tant, ici en tout cas notre personnage principal s'enfonce dans un jeux dangereux avec le détachement qui le caractérise et qui montre toutes les tares de ce pays pour l'époque, c'est un peu ce qui touche aujourd'hui une partie de la Chine selon moi, du moins certaines villes en Chine, il y a un trop plein qui rend les gens fous.
Le film en tout cas nous présente une réalité, une réalité crasseuse et on peut dire que nous sommes vraiment mal à l'aise, et très souvent, car c'est vraiment bizarre, c'est un peu le schéma métro/boulot/dodo mais version noir. Le titre le dit clairement, le personnage principal est un moustique, c'est un parasite, un profiteur pour ne pas dire autre chose, il vit au dépend des autres, notamment pour ce qui est de ses dettes, il acquière des objets qui ne lui sont d'aucune utilité en soit à part pour s'enfoncer encore plus dans sa bêtise, comme par exemple l'ordinateur.
Il n'est pas méchant certes, mais plus on avance dans le récit et plus il sombre, plus il devient mauvais en soit par ses actions. L'argent est un véritable vecteur de psychose, que ce soit pour payer la pension qu'il doit, ou même pour ses défenses au quotidien, il se surendette de plus en plus que ça en devient effrayant, le personnage principal ne contrôle strictement rien et c'est d'ailleurs assez bizarre, car c'est un policier, il est censé être une représentation de l'autorité, et ici c'est tout le contraire, on n'arrive pas à le respecter et on vient même à se demander du pourquoi du comment de son rôle. C'est une représentation de lasociété capitaliste dans tout ce qui ne va pas, on pourrait presque croire que ce qu'il montre est en soit bien, alors que c'est très critique et sarcastique.
Le réalisateur est très critique dans ce premier film ce qui donne toute la force du récit, il n"épargne rien et pas son personnage principal ni ceux qui abusent de lui.
Le Moustique au Dixième Etage nous montre un personnage qui n'évolue pas une seule fois, au contraire, il s'enfonce de plus en plus. C'est un film qui a un aspect documentaire en soit... bon après si vous ne voulez pas être révolté ou dégouté de l'espèce humaine, il ne faut pas regarder ce film.
La mise en scène du film est assez simple, très posée et c'est plus ce qu'il y a dans le cadre qui est intéressant, il s'intéresse vraiment son personnage, après il manque peut être du rythme à l'oeuvre et un véritable fil rouge. Bon après cela n'empêche pas de proposer une oeuvre avec des qualités, j'aime bien ce que je vois et comme je l'ai dit c'est un de mes films préférés dans la filmographie du réalisateur et pour moi il mérite un 7/10.

Emblem Take 2 de Testuo Imazawa
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Je ne l'avais pas vue depuis très longtemps, mais c'est toujours aussi plaisant à regarder, d'ailleurs on regrette que ce ne soit pas plus long ou que d'autres OAV n'existent pas alors que la série manga fait plus d'une cinquantaine de tomes. Bref de quoi ça parle, on suit le parcours d'un Yakuza dans les années 80 qui n'a rien de classe et qui finit par mourir d'une façon en soit assez idiote durant une mission, le truc c'est qu'il se réveille une dizaine d'années avant sa mort ce qui lui permet de changer les choses.
Chose sympathique déjà, on évite les clichés sur le milieu Yakuza et on nous présente des personnages attachants ou intéressants dirons nous. Le héros est vraiment sympathique et le voir réaliser ce qui lui arrive est captivant en soit, surtout que le réalisateur évite de faire de nawak vu que le format est très court. Le récit avance assez vite. Les personnages sont vraiment classes et comme dans un Kitano ils en imposent directement, moi en tout cas j'ai envie de porter un costume en voyant ce genre de film et de mâcher des cure-dents ^^.
Comme de nombreux d'OAV de l'époque, c'est violent, érotique et surtout très beau, mais normal c'est la Toei. :) C'est assez comique par moment j'avoue et certaines situations sont bien nawaks en soit. En tout cas je comprends pourquoi j'aime les clubs, pourquoi j'aime les années 80 et surtout ce genre de récit et le Yakuza Eiga. L'introduction nous met tout de suite en condition avec un passage à tabac assez impressionnant en soit, car même si notre héros peut par moment sembler naif, ici il est vrai, très humain, j'aime bien d'ailleurs la conclusion de cette introduction avec l'échange qu'il a avec son partenaire et le fait qu'il reprend ses lunettes, c'est classe.
En tout cas le récit nous propose plusieurs scènes d'action de qualité, avec une réelle évolution des personnages, tous étant important au récit, parfois ils sont amusants, d'autres sont antiphatique, mais dans tous les cas c'est du tout bon. Le réalisateur s'intéresse à ses personnages et ne nous épargne rien, il n'y a qu'à voir les échanges avec le aniki du clan.
L'ambiance est très bonne, bon le format est court et il n'y a que deux épisodes, donc tout ne peut pas être développé à 100%, mais c'est très bien ainsi car on se pose énormément de question sur les agissements des uns et des autres, et surtout le rythme ne baisse jamais, que ce soit les courses poursuites, les fusillades, c'est du Yakuza Eiga avec tout ce qu'il y a de plus intéressant dans le genre. Le doublage est tout aussi excellent et on croit réellement dans ses personnages, l'aspect fantastique de l'oeuvre n'étant que très très secondaire et étant surtout un moyen de justifier le changement d'époque.
La musique est excellente, du jazz, du rock, bref tout ce qu'il faut à une oeuvre nous présentant la pègre du Japon. La réalisation est impeccable comme les dessins, bref c'est très bon et je vous le recommande en ce qui me concerne, j'ai eu énormément de plaisir à revoir ce récit. Je ne sais pas s'ils existent en vf par contre désolé, ils méritent en tout cas un bon9/10 et j'en veux plus des redécouvertes de ce type.
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Re: Le Cinéma Actuel du Japon

Message par Helena »

Après Beyond et Beyond Outrage, j'attendais le prochain film de Takeshi Kitano avec une grande impatiente, et bien voilà le trailer de sa prochaine oeuvre, une comédie noire sur fond de Yakuza Eiga... nnnnnyyyyyyyyyyyyyaaaaaaaahhhhhhhhhhhh ^^



Je veux ^^
Il se nomme Ryuzo And The Seven Henchmen.
Un article intéressant sur Kitano: http://www.asiafilm.fr/2014/11/09/b-...even-henchmen/
Dernière modification par Helena le 7 juin 15, 04:00, modifié 2 fois.
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Re: Le Cinéma Actuel du Japon

Message par Helena »

Une nouvelle actualité qui fait plaisir et qui à un sujet encore une fois décalée.
Encore un projet dingue pour Sion Sono !

Alors qu’il s’apprête à connaître une année faste avec deux nouvelles livraisons très prometteuses, Shinjuku Swan (voir le teaser) et Love & Peace (voir le teaser), son film de monstres géants, Sion Sono ne fera pas de break.

Après avoir ajouté Hisohiso Boshi et The Chasing World à son arc, le cinéaste nippon le plus barré de ces dernières années compte encore un nouveau projet, All Esper Dayo !, adaptation du manga Minna ! Esupa Dayo ! de Kiminori Wakasugi.

All Esper Dayo ! narrera l’histoire d’un étudiant qui découvre qu’il peut lire dans les esprits. Il s’aperçoit alors que d’autres personnes possèdent ce don et l’utilisent à des fins... sexuelles.

Source : Variety
:)
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Re: Le Cinéma Actuel du Japon

Message par Helena »

Gyo : Tokyo Fish Attack de Hirao Takayuki (2012)
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Junji Ito est un auteur que j'adore, il est dans mon top 5, son univers étrange, glauque, poétique, absurde et grotesque est vraiment un univers que j'affectionne, que ce soit pour ses personnages, son utilisation du folklore du pays et sa réactualisation, mais aussi ses ambiances et son dessin, bref j'aime ses créations. Les adaptations sont assez rares et la plus connue reste l'adaptation, enfin les adaptations de son oeuvre la plus connue, Tomie (une dizaine de films.) Voir une adaptation de Gyo qui n'est pas son oeuvre la plus connue (un manga en deux tomes) est assez étrange, mais fait plaisir, car on retrouve énormément de ce qui fait sa patte et c'est surtout une très bonne adaptation qui dénote des autres films d'animation disponibles depuis quelques années au cinéma, au Japon en tout cas, car il y a peu de sorties sur les écrans français en dehors des grosses franchises et des films ayant une certaine hype.
L'histoire commence de manière simple, un peu comme dans une oeuvre de Lovecraft par exemple ou l'horreur prend de plus en plus de place dans l'univers réel, on ne sait pas vraiment ce qu'il en est au début, on s'interroge et ensuite on n'y fait plus attention. Ici, on suit le parcours de Kaori, une jeune étudiante, elle se trouve sur l'île d'Okinawa avec ses deux amies Aki et Erika pour les vacances. Elles vont très vite faire une rencontre particulière et déterminante pour le reste du film, à savoir la rencontre avec un poisson qui possède des pattes. Tout va partir très vite en live et le Japon va finir en pleine invasion maritime, le truc c'est que l'invasion ne se résume pas seulement à des poissons pouvant marcher, mais aussi à une invasion de zombies verts plus que obèses et capable d'expulser un gaz toxique par leurs flatulences... oui j'avoue, tout un programme. C'est complètement absurde et pourtant cela fonctionne, car le réalisateur prend son univers au sérieux et donne le meilleur de lui-même pour proposer un récit efficace et très bien adapté surtout alors qu'il était facile de sombrer dans le ridicule involontaire et de passer complètement à côté de son sujet.
L'oeuvre est un mélange de nombreuses influences, de la plus étrange à la plus étrange , le ton varie du glauque au comique et à de nombreuses reprises on ne sait jamais ce qu'il va proposer par la suite, on sait juste que cela sera étrange et captivant en même temps.
J'aime beaucoup la scène qui te montre le côté apocalyptique de la situation, c'est risible d'un côté, car les ennemis qui progressent sont étranges et en même temps on sent le côté étrange de la scène, c'est ce qui fait tout le charme de ce genre d'oeuvre. Ce qui est plaisant également dans cette oeuvre, c'est qu'on ne tente pas de nous expliquer le pourquoi du comment, sérieusement c'est un peu ce qui m'agace dans de nombreuses oeuvres, tenter de rationaliser une situation qui n'a pas à l'être si on ne veut pas justement sombrer dans une certaine bêtise. Ici c'est étrange, c'est obscur et on ne sait rien, ce qui n'empêche pas de nous captiver et de nous intéresser aux protagonistes du récit.
Il y a de nombreuses scènes qui je l'avoue font rire, notamment la première rencontre avec la créature, certes c'est nauséabond, c'est glauque et en même temps c'est vraiment étrange. I y a aussi la scène avec une des héroïnes, courant complètement nue et poursuivie par une des créatures, on se dit que c'est impossible comme situation et pourtant on y croit. Il y a pourtant des scènes glauques comme celles avec les zombies par exemple ou bien les scènes métaphoriques et sous acide avec le scientifique. Il y a des scènes réellement horribles avec le crash de l'avion ou bien celle présentant un Tokyo apocalyptique, du sexe, notamment une scène à trois qui je dois le dire surprend en soit.
Bref on peut dire qu'il y a de tout et qu'on frôle a de nombreuses reprises la série Z, ou bien on y est complètement je ne sais pas vraiment. Ce que je sais c'est qu'on adhère à l'univers présent, que l'on rigole, que l'on a peur a de nombreuses reprises de par le côté absurde et étrange et surtout qu'on est captivé par cet univers très étrange. Sincèrement les invasions de zombies c'est surfait, ici on a de l'absurde et c'est ce qui fait le charme, c'est du Lovecraft oriental.
Le film est adulte, absolument génial techniquement. On pouvait craindre une réalisation de mauvaise qualité ou classique et il n'en est rien. C'est un animé soigné au chara-design excellent, les décors sont criants de réalisme que ça en est tout aussi troublant que l'histoire elle-même. C'est une très bonne adaptation et pourtant ce n'était pas forcément évident vu l'univers de Junji ito Les techniques d'animation sont exemplaires et ne dénaturent jamais la puissance de l'oeuvre ni le trait de son auteur. C'est différent j'en conviens, mais ça ne choque pas une seconde.
C'est réaliste et techniquement irréprochable. Sincèrement des petits bijoux de ce type, j'en veux bien tous les mois. C'est une adaptation bourrée d'idées, fidèle et surtout divertissant, on ne voit pas passer les 70 minutes, bref j'adhère complètement et si vous pouvez le voir, il ne faut pas hésiter.
9/10
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Re: Le Cinéma Actuel du Japon

Message par Helena »

Des nouvelles photos de production du prochain film de monsieur Ishii, Gonin Saga:

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Un dessin du réalisateur lui-même

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Anna :oops: :oops: :oops: :oops:
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Comment j'ai hâte.
Sinon premier teaser qui dirons nous n''apprend pas grand chose à part l'identité des uns et des autres, et qui fera le lien avec le premier visiblement vu le plan sur la fiche d’hôpital à la toute fin.

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Re: Le Cinéma Actuel du Japon

Message par Helena »

Ju-on: Owari no hajimari (The Beginning of the End) de Masayuki Ochiai

Je viens de le revoir pendant une soirée "cinéma fantastique", avant de voir The Final qui vient de sortir il y deux semaines. Le film n'est pas parfait car il n'assume pas assez le fait de vouloir exploiter une autre approche de la mythologie. D'un côté on a l'impression d'avoir un nouveau film et de l'autre on a l'impression de voir un remake.
Le film se divise en deux histoires. Il y a celle des étudiantes qui est la partie remake du film, notamment de l'intrigue entourant les locataires. Il n'y a pas de réelle surprise donc et je dois dire que les morts de cette partie sont assez inintéressantes en soi. Il y a déjà le coup du frigo qui m'a fait sourire, le coup du lit qui est une redite et il y a aussi le coup de la mâchoire qui là aussi est une redite. Bref je ne vais pas dire que c'est inintéressant, mais il n'y a jamais de surprises donc c'est assez ennuyant en soi. La seconde partie du récit est quant à elle plus intéressante car elle donne un aspect malsain et mythologique à la malédiction.
Ici on sent les influences d'un mangaka comme Junji Ito.
Je ne parle pas forcément du coup du cercle qui ici est plus présent dans la mythologie classique, je parle plus de la réinterprétation des archétypes d'une malédiction, j'aime bien le fait d'exploiter à fond la mythologie et le folklore, c'est troublant pour un film de ce type qui justement part à la base d'une citation du pays. Le scénariste arrive à exploiter son concept de A à Z et il n'y a pas de bout de gras pour cette idée, c'est juste dommage qu'il ne ce soit pas un peu plus concentré sur la partie horrifique, même si la faute revient aussi au réalisateur qui je pense par une mise en scène différente pouvait inoculer a la spectatrice que je suis une frousse sans précédant. J'aime bien cette idée vu que c'est vraiment déstabilisant, c'est vraiment glauque et troublant. Le personnage principal se laisse transporter peu à peu par l'univers de son élève Toshio et le scénariste connait bien l'univers de Ju-On. Il exploite assez bien différents aspects des autres films comme par exemple l'idée de la vidéo venant de The Curse 2, mais aussi les souvenirs venant du premier film et de Kuroi. Contrairement à l'aspect remake de la seconde histoire, ici c'est une réinterprétation qui fonctionne bien et fait avancer le récit. D'ailleurs c'est dans cette storyline qu'il y a la partie la plus effrayante me concernant, je parle du final avec la mère.
Ok cela fait redite, mais il y a deux scènes/plans particulièrement effrayante. La première se trouve être celle ou Kayako est accroupie dans le placard, c'est réellement glauque et effrayant à voir, la seconde est quand elle se trouve au plafond. C'est tout bête, mais cela est effrayant.
Après le film ne fait pas vraiment peur même s'il met mal à l'aise à de nombreuses reprises. J'aime bien le final en tout cas qui montre bien que ce n'est pas encore terminé, mais bon même si je suis fan de la franchise, je veux voir le dernier film en espérant que c'est le dernier quand même.
Je le recommande à ceux qui aiment Ju-On.
7/10
Dernière modification par Helena le 30 juil. 15, 02:36, modifié 3 fois.
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Re: Le Cinéma Actuel du Japon

Message par Tutut »

Je ne sais pas ce que tu trouves à ce réalisateur, les Angel Guts, Black Angel ou Flower & Snake ne m'ont pas laissé de souvenirs impérissables, sans parler du côté putassier de Freeze me.
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Re: Le Cinéma Actuel du Japon

Message par Helena »

A mon sens il est l'un des seuls à savoir mettre en valeur la ville de Tokyo comme elle est par exemple, c'est aussi un des réalisateurs, comme Wakamatsu San, a ne pas cacher les tares du Japon et de ses habitants et de justement mettre cela dans ses films afin d'en analyser ce qui va ou pas. Bref pour moi c'est un grand.

Juusei de Yasushi Akimoto
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Yasushi Akimoto est un réalisateur de Drama (et de clip vidéo) que j'apprécie vu qu'il arrive à rendre un sujet basique très intéressant, la si je ne m'abuse c'est son premier film et même s'il est bourré de défaut, notamment un aspect trop télévisuel et justement un scénario un peu simpliste qui par moment est assez ennuyant vu qu'on a déjà vue mieux ailleurs, il reste comme d'autres Yakuza Eiga une œuvre intéressante qui ne se résume pas à montrer le héros en face avec un dilemme à la con et devant affronter des anciens alliés tous plus belliqueux les uns que les autres. Ici les personnages sont humains et nous montre différentes facettes des membres des clans chez les Yakuza. On a aussi bien la vision d'un jeune Yakuza aspirant à devenir tout aussi puissant que d'autres Aniki, et en même temps tout aussi respectables que certains, et de l'autre on a un ancien Yakuza assez désabusé qui sans regretter vraiment sa vie d'autrefois, montre qu'il a fait un choix assez basique mais qui grâce à sa femme (une ancienne hôtesse) reste sympathique et lui permet d'être assez heureux. Le film est simple en faite, sa raconte une enquête visant à découvrir qui a tué des membres respectables de deux clans très puissants de Tokyo qui venaient de signer une trêve. Le pitch est simple comme je l'ai dit mais par la vision que nous donne son auteur, on assiste au film avec un certains intérêt vu qu'il y a de nombreux parallèles entre personnages, que tous les personnages ont une importances et que sans être un film servant uniquement à nous montrer par de nombreux détours ce qu'est un Yakuza, on a l'occasion d'avoir des belles scènes de fight même si la dernière est un peu nawak si on compare aux reste du long métrage. Pour autant comme je l'ai dit, le rythme est très bon, les dialogues vraiment bien travaillé notamment ceux retraçant les jeunes années du héros, il y a de la violence et on a une vision assez rafraichissant de ce qu'est un Yakuza. Bref sans être un chef d'oeuvre, c'est un film sympathique auquel je donne la note de 8/10.

Okite Yakuza de Hiroki Matsukata
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Bon je préviens, ceux qui aiment la violence des films de Yakuza, ici il n'y en a pas à part pour le final qui part vraiment en vrille si on compare au reste du film à quelques évènement près. Le film est beau, réaliste dans son ensemble, ce n'est certes pas un chef d'oeuvre, ça reste un bon film assez spécial dans son genre. On ne s'ennuie pas en tout cas. le film nous propose une histoire assez classique ou on assiste à une guerre entre plusieurs clans et à des problèmes internes à chaque clan. Bon ça ne présente pas vraiment le monde des Yakuzas comme dans un documentaire mais ils nous montrent plusieurs facettes. Ici le réalisateur nous présente plutôt la vision qu'il a de ses protagonistes à travers différentes scènes allant de la plus classique (conversations entre ses différents membres qui nous montre la violence dans leur monde) ou plus choquante (viol et meurtre) Bon on évite pas les personnages classiques mais ils sont bien fait et donc on ne va pas s'en priver une seconde surtout que ça reste crédible quand on voit le reste du film, et puis l'homme derrière cela connait bien ce monde donc je ne vais pas remettre en cause ce qu'il fait. Ici on assiste à la progression de plusieurs personnages, on arrive quand même à être étonner par certaines scènes et au choix de certains personnages même si ce n'est pas obligatoirement original je le reconnais. Il y a des scènes assez spécial comme le final de l'histoire qui rappelle l'esthétique d'autres films, notamment venant de Hong Kong. Sinon dans l'ensemble ça se regarde, le film est assez court pour ne pas être ennuyant, le film commence bien, se termine mal, il y a mieux dans le genre mais bon le casting, la mise en scène et le monde du film font que j'aime bien. Je lui donne la note de 6/10.
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Re: Le Cinéma Actuel du Japon

Message par Helena »

As The Gods Will – Kami-Sama No Lu Toori – 神さまの言うとおり de Takashi Miike
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Le réalisateur est inégal et pour un excellent film, il y a en deux autres qu'on regrette d'avoir vu. Les derniers films du réalisateur n'étaient pas ce qu'il y avait de mieux dans le paysage cinématographique, cette dernière incursion de la part du réalisateur dans le cinéma et l'adaptation d'un mange prouve qu'on peut dire nawak car le film est une réussite gorgée de bons moments, de choses étranges et d'une folie complète.
Le postulat est simple: Takahata Shun est un lycéen ordinaire, menant une vie ennuyeuse avec son amie d’enfance Akimoto Ichika. Un jour, la tête d’un professeur explose en classe, et les élèves sont alors obligés de participer à un jeu où perdre signifie mourir.
Le postulat est nawak et le film l'est complètement. J'ai eu des craintes au vu de l'histoire et de la durée du film, mais en fait le réalisateur arrive à raconter son film sans jamais nous ennuyer et il le fait d'une excellente façon, multipliant les moyens vraiment drôles et surtout totalement what the fuck. J'aime notamment le décalage existant entre les dieux et leurs actions, sincèrement c'est du grand n'importe quoi et on rigole pratiquement tout le temps. Le film est totalement fou et on ne sait jamais réellement vers quoi on se dirige, je pense par exemple à l'épreuve du chat que je n'avais pas prévue et qui me fait penser à un jeu TV, le soyoba ou les gens se déguisent en animaux avant de faire une sorte de parcours d'obstacles totalement what the fuck, je ne vais pas dire que c'est comme l'épisode des Simpson au Japon, mais presque quoi ^.^
Le film propose en tout cas un large panel d'épreuves à nos protagonistes, mais celle avec Daruma San est la plus marrante je trouve car assez simple, en gros c'est du 1-2-3 Soleil en version gore et très manga justement. Il faut voir les sauts et esquives que font les personnages. Il y a un côté sadique à voir les protagonistes se faire charcler les uns après les autres, adoptant des postures bien marrante comme il faut alors que ceux-ci viennent de perdre. Le film pourrait être redondant dans son déroulement, mais il n'en est rien en fait vu que le réalisateur et scénariste arrive à diversifier son intrigue et ses personnages (même si ceux-ci sont classiques pour une oeuvre de ce type) et je dois dire que je fus surprise à plusieurs reprises, c'est totalement fou et donc on ne sait jamais réellement à quoi s'attendre d'une scène à l'autre. C'est à la fois ridicule et sadique, pratiquement glauque et très souvent nawak et Gore. C'est un humour particulier mais qui moi me fait rire vu que c'est complètement étrange de bout en bout.
L'intrigue est légère, mais il n'y a pas besoin de développer inutilement certains éléments, c'est mystérieux, étrange et loufoque, les personnages comme les dieux sont développés de manière cohérente même si on a parfois l'impression d'avoir une folie "uniformisé" aux oeuvres de Monsieur Miike, je veux dire par cela qu'on s'attend à une telle folie de sa part, c'est même peu étonnant.
Miike prend toujours le temps de bien travailler son sujet et il tente toujours de soigner sa mise en scène même si ce n'est pas toujours évident à l'écran, mais ici c'est très bien. La photographie est sublime et glorifie ses plans, il soigne sa mise en scène et les SFX sont sublimes. Pourtant dans le film il y en a un paquet et je dois dire que depuis une quinzaine d'années, ce n'est plus trop ça. Ici, ils sont vraiment beaux et font réel, pour faire simple c'est digne des SFXs occidentaux.
Seul le final peut décevoir vu qu'il change soudainement de ton, mais bon comme c'est souvent dit, c'est le voyage le plus important et ici on peut se dire quel voyage. C'est un bon film en tout cas, qui ne plaira pas obligatoirement à tout le monde, mais moi j'aime et je lui donne la note de 7/10.
"Esotika, Erotika, Psicotika."
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