AtCloseRange a écrit :ça n'a pas super bien vieilli.
J'aime Simon & Garfunkel (même si on tourne un peu sur les mêmes 3-4 chansons) et Dustin Hoffman y est très bien mais l'impression est globalement mitigée (alors que j'aimais beaucoup ce film).
Par contre, il y a un autre Mike Nichols de la même époque qui m'avait beaucoup marqué Carnal Knowledge qu'il me tarde de revoir (avec un coup de colère mémorable de Nicholson sur Ann Margret).
Mais là encore, j'ai un peu peur d'être déçu.
Pour ma part, j'ai beaucoup apprécié ce film revu récemment. J'ai trouvé au contraire, avec le recul, un humour présent dans de nombreuses scènes qui m'avait moins frappé plus jeune (j'étais alors plus dans l'identification au personnage de Hoffman). La séquence du scaphandre, la colère de Mme Robinson, la sortie ratée (au strip club, lorsqu'il demande à sa partenaire si elle sait faire pareil en montrant les flonflons tournoyants sur les tétons des danseuses).
La relecture du film que propose JB Thoret dans son bouquin sur le cinéma des années 70 (qui ne s'intéresse qu'à la mise en scène, et fait du film une histoire de cadrage, et de personnage "in" et "off") est également intéressante, mais ne suffit à rendre tangible la sensibilité du film.
Enfin, en termes d'interprétation, Anne Bancroft bouffe littéralement l'écran.
NB à Philippe : Ils ne se regardent pas parce qu'ils regardent dans la même direction. L'échange de regards a eu lieu dans le champs/contrechamps à l'intérieur de l'église.
I love movies from the creation of cinema—from single-shot silent films, to serialized films in the teens, Fritz Lang, and a million others through the twenties—basically, I have a love for cinema through all the decades, from all over the world, from the highbrow to the lowbrow. - David Robert Mitchell
Vu qu'une fois et j'avais adoré, ébloui par le jeu des acteurs, plus que troublé par le rentre-dedans d'Anne Bancroft, touché par le mélancolique désoeuvrement d'Hoffman et surtout estomaqué par la mise en scène de Nichols qui s'était véritablement révélé à moi avec ce film. Il travaille magnifiquement ses plans en exploitant à fond le cadre en scope. Et ces trouvailles sont toujours signifiantes. Nichols vient du théâtre mais s'accapare ici le langage cinématographique d'une manière toute personnelle, que je trouve franchement géniale. Il poursuivra ces passionnantes expérimentations en particulier dans les démentiels Catch-22 et Carnal knowledge (Ce plaisir qu'on dit charnel), films absolument sans pareils, avant d'abandonner totalement ce style à la fin des 70's.
The Sound of silence est un de ces morceaux qui pour moi suspendent le temps. Je considère donc le générique du film comme l'un des plus beaux qui soient.
Historiquement le film a une vraie importance en tant que teenage movie qui fit un gros carton, parce qu'il parlait soudainement à la jeunesse de son époque, comme La Fureur de vivre avait pu le faire en son temps.
Il faut absolument que je voie Carnal knowledge...
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C'est vrai que ça a pas mal vieilli mais ça se regarde toujours avec plaisir. Et puis le happy end abracadabrantesque et inatendu est reste toujours aussi surprenant alors qu'on s'attends à un final desespéré bien dans le ton de l'époque (on approche les 70's). Et Katharine Ross est craquante
Perso, je ne trouve pas que ce film a vieilli : la mise en scène de Nichols est blindée d'idées (selon moi, il n'aura jamais été aussi bon que sur ce film), Hoffman et Bancroft sont superbes, et la BO est magique.
Faut vraiment que j'achète le DVD, quoi !
Une belle réussite, remplie de tendresse et d'amertume, reflet déroutant qui s'approche d'une certaine forme de justesse provocante liée à l'Amérique des années 60.
Le chef-d'oeuvre de Nichols !!!
Dernière modification par Watkinssien le 9 mars 12, 00:51, modifié 1 fois.
Profondo Rosso a écrit :C'est vrai que ça a pas mal vieilli
Pour moi, le film était déja vieux lorsque je l'ai vu pour la première fois (la jeunesse dans les années 68-70, je n'ai pas connu, ça me paraissait un autre monde dès la première vision)...
Il ne me parait pas spécialement plus vieux aujourd'hui.
I love movies from the creation of cinema—from single-shot silent films, to serialized films in the teens, Fritz Lang, and a million others through the twenties—basically, I have a love for cinema through all the decades, from all over the world, from the highbrow to the lowbrow. - David Robert Mitchell
c'est vrai que la première fois que je l'ai vu, je l'ai déja trouvé très ancré dans son époque, une époque différente de la mienne qui était faite de Sabre Laser, de Doloréane, de chauve-souris humaine et de Goonies.
Vu qu'une fois (sur Arte), et ce fut pour moi un film très réjouissant et d'une fraîcheur insoupçonnée pour un film de Nichols. Daté sur quelques moments, il me tarde toutefois de le revoir !
Les deux fléaux qui menacent l'humanité sont le désordre et l'ordre. La corruption me dégoûte, la vertu me donne le frisson. (Michel Audiard)
La B.O n'a d'originale que le nom vu que toutes les chansons utilisées dans le film sont issues de plusieurs albums de Simon&Garfunkel sortis bien avant le film...en fait, les chansons ne sont que reprises...
Quant à "Mrs Robinson", seule chanson véritablement reliée au film, si mon souvenir est bon, on ne l'entend quasiment pas dans le film, à part quelques accords de guitare ou une version en bribes qui n'est pas la version aboutie studio qu'on pourra entendre dans l'album de S&G "Bookends" et dans le disque sortie comme étant la BO du film...
Le lauréat (The graduate) de Mike Nichols (1967)
9/10
*Hello darkness my old friend… I’ve come to talk with you again…* C’est dingue comme une musique bien choisie peu faire d’un film déjà excellent une véritable perle. Car c’est sur, ‘Le lauréat’ rejoint ma ‘boite à bijoux cinématographiques’ !
Benjamin Braddock vient de terminer avec succès ses études. Dans cette période-charnière de sa vie, il ne sait pas trop quoi faire de son temps ni même de sa vie. Il se laisse donc séduire par une amie de la famille, une Mrs. Robinson (une Anne Bancroft formidable) assez âgé pour être sa mère. Je peux comprendre que le sujet ai légèrement pu chatouiller certains bien-pensants de l’époque, mais aujourd’hui le sujet passe mieux. Car pour finir, on ne montre pas grand-chose, Nichols préférant suggérer que montrer. Il le fait grâce à une mise en scène splendide et originale, sublimant une histoire d’amour peu banale. Loin du film immoral auquel je m'attendais, je me suis vraiment attachée aux personnages de Ben et Elaine.
Ce film m’a vraiment charmée de bout en bout ! Une claque visuelle, auditive et sentimentale… qui risque de rester gravé dans ma mémoire pour un bon bout de temps !
Judyline a écrit :
*Hello darkness my old friend… I’ve come to talk with you again…* C’est dingue comme une musique bien choisie peu faire d’un film déjà excellent une véritable perle. Car c’est sur, ‘Le lauréat’ rejoint ma ‘boite à bijoux cinématographiques’ !
Cet air m'a trotté dans la tête pendant près d'un mois après le visionnage du film. Il accompagnait magnifiquement le générique (un des plus beau qui soit).
C'est juste dommage que le final dans l'église vire au guignolesque... Comme toi le film m'avait transporté pendant une bonne heure.
Judyline a écrit :Le lauréat (The graduate) de Mike Nichols (1967)
9/10
*Hello darkness my old friend… I’ve come to talk with you again…* C’est dingue comme une musique bien choisie peu faire d’un film déjà excellent une véritable perle. Car c’est sur, ‘Le lauréat’ rejoint ma ‘boite à bijoux cinématographiques’ !
Benjamin Braddock vient de terminer avec succès ses études. Dans cette période-charnière de sa vie, il ne sait pas trop quoi faire de son temps ni même de sa vie. Il se laisse donc séduire par une amie de la famille, une Mrs. Robinson (une Anne Bancroft formidable) assez âgé pour être sa mère. Je peux comprendre que le sujet ai légèrement pu chatouiller certains bien-pensants de l’époque, mais aujourd’hui le sujet passe mieux. Car pour finir, on ne montre pas grand-chose, Nichols préférant suggérer que montrer. Il le fait grâce à une mise en scène splendide et originale, sublimant une histoire d’amour peu banale. Loin du film immoral auquel je m'attendais, je me suis vraiment attachée aux personnages de Ben et Elaine.
Ce film m’a vraiment charmée de bout en bout ! Une claque visuelle, auditive et sentimentale… qui risque de rester gravé dans ma mémoire pour un bon bout de temps !
Enfin vu ce fameux film de la fin des sixties.
Si je ne suis pas spécialement fan de Simon & Garfunkel (désolé ), leurs chansons accompagnent très bien l'errance sentimentale tragi-comique de Benjamin. Dustin Hoffman est encore une fois génial dans ce rôle (je le découvre ces derniers temps, entre Marathon Man, Chiens de paille et ce Lauréat), et Ann Bancroft... mon dieu ... Quelle femme !! Et quelle voix !!