Pression sur les prix n'implique aucunement des coûts de fabrication diminuables à l'infini, encore moins dans un contexte où il est possible qu'une part plus que non négligeable des coûts de production d'une édition vidéo ne proviennent pas des coûts de fabrication du disque en lui-même. D'où le fait de prendre cela comme référence (juste la période du Blu-ray, alors que la grille tarifaire remonte à plus loin que ça, donc je suis généreux et ne prend qu'une partie restreinte de cette échelle).David Locke a écrit : ↑8 mars 23, 18:02Considérer l'inflation générale sur la période 2006-2023 pour justifier d'un hypothétique maintien dans le temps du prix des blu-ray n'a aucun sens.
Tout le monde se rend bien compte que, dans le secteur de l'électronique grand public, une innovation chasse l'autre et qu'il y a une pression des prix à la baisse.
J'ai travaillé 9 ans dans l'industrie manufacturière. J'ai donc une certaine idée de la marge de manoeuvre qu'on peut, parfois, avoir, mais aussi la part que peut représenter les autres postes de dépenses, comme par exemple les salaires ou les frais logistiques. Ces derniers sont en tension depuis plus de 5 ans, et les frais sont à la hausse de fait depuis tout autant de temps. Un exemple parmi d'autres, pourtant, donc, répercutés nulle part sur la grille tarifaire des éditions vidéos.
Et dans le cadre de l'édition vidéo physique et la diminution drastique de sa taille, cela ne va pas dans le sens d'une optimisation des capacités de production des lignes (temps de changement, tailles de lot maximisées, etc), et donc pas dans le sens d'une baisse des tarifs une fois ramenés à l'unité.
C'est une toute autre question, qui en soit est individuelle et personnelle : chacun dépense son argent comme il souhaite, en fonction de ce qu'il estime être intéressant pour lui ou non. Certains trouvent les DVDs encore très bien. D'autres trouvent l'UHD un must have absolu. Entre les 2, tout un éventail de possibilités, et surtout de combinaisons produit / prix.David Locke a écrit : ↑8 mars 23, 18:02Ainsi, le consommateur s'attend, selon moi à raison, à devoir payer grosso modo le même prix pour un même contenu "upgradé" / appareil ou support qui rend le même service mais en mieux. (Combien de fois doit-on payer pour un même contenu avant d'estimer qu'il est offert dans une qualité optimale ? Et on devrait payer plus cher à chaque fois ?... Je ne crois pas !).
L'UHD en France pèse environ 1.3% des ventes en volume. C'est, hum, croissant oui. Mais le résultat final est ce qu'il est.David Locke a écrit : ↑8 mars 23, 18:02Parallèlement, le consommateur s'attend à ce que le prix des blu-ray baisse tandis que le disque UHD prend une place croissante dans les ventes...
Et d'ailleurs, chose intéressante : l'UHD pèse surtout par sa valeur... car en 2021, un UHD en France était acheté en moyenne 35€ (valeur du marché divisée par son volume). Rien à voir avec la grille tarifaire du Blu-ray, plutôt dans la fourchette 20-25€.
De fait, on est sur des marchés qui, "tarifairement", ne sont que très relativement en concurrence.
Cf ce que j'écris plus haut : chacun fait ce qu'il veut de son argent, mais si le public est miro ou a une barre technique suffisamment médiocre, ça ne changera pas les incompressibles en terme de coûts de production. Je ne parle même pas du fait qu'on va comparer des multinationales optimisées fiscalement avec un éditeur national. Et de services différents à des tarifs, donc, différents et pour des usages différents.David Locke a écrit : ↑8 mars 23, 18:02Et la pression à la baisse sur le prix des blu-ray augmente dès lors que la concurrence des plateformes SVOD a entre temps considérablement amputé le budget alloué à ce poste par les consommateurs qui ne voient qu'une plus-value marginale (voire nulle) à acquérir un contenu sur support lorsqu'il est disponible (ou le sera bientôt) en streaming pour une fraction du prix demandé en physique.
Par ailleurs, c'est aussi supposé un jeu à somme nulle entre la SVOD et le marché vidéo physique résiduel. Or, en pratique : non seulement ceux qui voulaient sortir du marché vidéo physique l'ont fait avant même la percée de la SVOD, puisque le marché physique a commencé sa baisse bien avant (7 ans avant, pour être exact), mais ceux qui ont ensuite voulu basculer ont fini par le faire et ne sont donc plus, en 2023, dans le marché physique. Par ailleurs, quelle part des achats ces personnes représentaient ?
Evidemment, ça ne va pas dans le sens de ventes physiques en plus, mais il ne faut pas fantasmer de transfert simple entre les différents marchés, car c'est bien plus complexe que ça. J'invite surtout à ne pas confondre un choix qui relèverait du positionnement prix stratégique (devoir composer avec une nouvelle concurrence) et ce dont je parle à l'origine, qui tient de l'évolution dans les temps de la structure des coûts de production.
Que l'inflation récente soit particulièrement intense et visible est une chose. D'ailleurs, elle n'est, pour le moment, pas vraiment répercutée sur la grille tarifaire des éditions physiques quoiqu'il en soit. Pour autant, pour toutes les raisons citées plus haut et même si l'idée n'est pas non plus de défendre une inflation qui devrait avoir bon dos, le fait est que si cette grille devait être mise à jour, elle ne le serait très certainement pas que sur base de cette inflation récente alors que bien d'autres postes de dépense ont évolué les années d'avant, et pas qu'à la baisse.David Locke a écrit : ↑8 mars 23, 18:02Seule l'inflation récente (celle qui a frappé d'abord les composants électroniques, puis le papier et enfin les carburants) peut justifier que les prix de certains matériels et consommables reparte à la hausse (players, PC portables, disques optiques, livres et livrets).