JANVIER 2013
FILM DU MOIS:
Les dimanches de Ville d'Avray, de Serge Bourguignon (1962) 9/10 - Une mise en scène très recherchée, parfois trop, mais un très beau script et une enfant très émouvante, qui porte le récit à bout de bras.
FILMS DECOUVERTS:
Mon beau-père et nous, de Paul Weitz (2010) 4/10 - Très convenu, passablement médiocre, mais on s'amuse toujours de voir Ben Stiller à l'écran...
Lady for a day, de Frank Capra (1933) 8,5/10 - Le miracle façon Capra, et Ned Sparks en grande forme. Que du bonheur !
Far from the madding crowd, de John Schlesinger (1967) 8/10 - Un grand récit de Thomas Hardy, une superbe photographie de Nicolas Roeg, qui use de la couleur de façon signifiante, un fort beau film...
3 idiots, de Rajkumar Hirani (2009) 7/10 - Certes la panoplie mélo est lourdaude, les gags ne sont pas toujours réussis, mais je reste séduit par le message libertaire du film et par le charme de son casting.
Miss Bala, de Gerardo Naranjo (2012) 3,5/10 - Des plans inutilement étirés, une intrigue la moins explicative possible, bref, tous les défauts du cinéma vérité, sans le talent qui pourrait tirer la chose vers le haut.
Ridicule, de Patrice Leconte (1996) 7,5/10 - Une joli portrait d'époque et un récit bien mené, aux répliques qui font mouche.
Le prisonnier d'Alcatraz, de John Frankenheimer (1962) 7,5/10 - Une très belle prestation de Burt Lancaster, et une belle leçon d'humanisme.
Le monde de Charlie, de Stephen Chbosky (2013) 6,5/10 - Belle BO pour un film archi-revu... Ezra Miller confirme son talent prometteur, j'espère qu'il trouvera des rôles à sa mesure.
Le salon de musique, de Satyajit Ray (1958) 7,5/10 - Voluptueux récit d'un noble dépensier rivalisant avec un riche roturier, une histoire édifiante, pleine de musique lancinante (dont j'avoue qu'elle m'a vite lassé).
The Life and Adventures of Nicholas Nickleby, d'Alberto Cavalcanti (1947) 7/10 - Une adaptation très Dickensienne, assez plaisante, mais pas inoubliable...
Cléo de 5 à 7,d'Agnès Varda (1962) 6/10 - Flânerie parisienne très dans l'air du temps, avec quelques affèteries de style. Seules les pièces musicales m'ont vraiment plu, pour changer...
Big Man Japan, de Hitoshi Matsumoto (2007) 7,5/10 - Un humour doux-amer décalé, où la tradition japonaise est tournée en dérision pour être sauvée (?) par l'Amérique ? Intéressant en tout cas.
Jenny, de Marcel Carné (1936) 8/10 - Françoise Rosay très émouvante, Charles Vanel remarquable, un très joli film où la plume de Prévert reste à sa place, et sert le récit.
Foxfire, de Laurent Cantet (2013) 6,5/10 - Pas mal, mais l'issue trop évidente, nous distancie des personnages dont la naïveté agace par moments.
Gangs of Wasseypur 2ème partie, d'Anurag Kashyap (2012) 7/10 - On aurait aimé un court résumé avant la reprise immédiate du récit, le nombre de personnages rendant difficile la reconstitution des faits. Pour le reste, le film souffre des mêmes problèmes que l'ensemble du film : BO trop criarde et inadaptée, une certaine complaisance. A l'inverse, l'ampleur de la fresque donne au projet un coté impressionnant et reflexif sur l'Inde contemporaine.
Maniac, de Franck Khalfoun (2013) 7,5/10 - Le film tire son épingle du jeu, il est formellement réussi et plutôt bien joué. Cela dit, il reste dans l'ombre de son illustre prédecesseur et l'intrigue parait assez vaine. Le film m'eut semblé meilleur sans cette étouffante référence...
Le petit soldat, de Jean-Luc Godard (1963) 6,5/10 - Thématiquement intéressant, un film à l'intérêt historique (la guerre d'Algérie) et porté par le charme d'Anna Karina. Mais Godard a fait beaucoup.
Kes, de Ken Loach (1969) 8,5/10 - Quelle incroyable direction d'acteur ! Tout l'univers de Loach est déja en pièce, et le film parvient à entrelacer monde de l'enfance, analyse sociale, tout en offrant un portrait de l'école à la fois drole et cruel. Formidable.
Le retour des Mousquetaires, de Richard Lester (1989) 6/10 - L'équilibre humour/aventure penche trop en faveur du premier, et, même si on rit, on se désintéresse de ces héros qui ratent tout. Seule Kim Cattral, par sa fraicheur, vient mettre un peu de charme dans le film.
Django, de Sergio Corbucci (1966) 7/10 - Absurdement violent, quelques plans un peu forcés, le film est divertissant, mais je reste moyennement emballé...
Premium Rush, de David Koepp (2012) 7,5/10 - Un film spectaculaire, mené tambour battant par un casting sympa. Un chouette petit film...
Le manuscrit trouvé à Saragosse, de Wojciech Has (1965) 8/10 - Une référence dans l'enchassement d'histoire, à quoi s'ajoutent une composition des plans qui ajoutent à leur ton fantastique, une belle BO de Penderecki, et un script tout sauf bête.
Cars, de John Lasseter (2006) 7/10 - Sympa, quelques séquences sont réussies, mais ça reste très convenu aussi...
The Master, de Paul Thomas Anderson (2013) 6.5/10 - Joliment filmé, magnifiquement joué, mais entre un montage qui privilégie l'ellipse et un scénario distanciateur, on suit ça sans trop s'impliquer.
Paradis Amour, d'Ulrich Seidl (2013) 7/10 - Un sujet pas facile, et la décision de tout montrer, de gratter là où ça fait mal. Un peu trop peut-être, ou pas, vu que le but était de mettre le spectateur mal à l'aise. A ce titre, c'est réussi, le film n'est pas plaisant à voir.
La dame en noir, de James Watkins (2012) 7,5/10 - Un bon film d'horreur old-school, qui fait bondir de son siège pour une intrigue spectrale bien menée.
Josey Wales, hors-la-loi, de Clint Eastwood (1976) 8/10 - Excellent western, eastwoodien en diable (role des anciens, reconstitution d'une communauté...), magnifiquement éclairé par Bruce Surtees (j'aurais aimé le découvrir en salle, celui-ci).
Who's afraid of Virginia Woolf, de Mike Nichols (1966) 8/10 - Une incroyable performance d'acteurs, mise en scène de façon fort judicieuse. Je souscris moins au texte, qui impose une ambiance délétère, sur un mode tragi-comique qui parfois marche, parfois ne marche pas... Le film n'en reste pas moins un spectacle mémorable.
Le chagrin et la pitié, de Marcel Ophuls (1969) 8,5/10 - La qualité de certaines interventions est saisissante. Ophuls sait aussi contredire lorsqu'il le faut, avec ce qu'il faut d'aplomb. Très grand documentaire.
Perfect Sense, de David MacKenzie (2012) 4/10 - Malgré une jolie photo, le scénario très saugrenu (quelle improbable fin du monde) et une approche mondialisante façon publicitaire desservent toute implication émotionnelle dans le film...
Les aventures de Pinocchio, de Luigi Comencini (1972) 8/10 - Une magnifique approche rurale du conte, à la fois très vivante (le petit qui joue Pinocchio est formidable) et très pertinente. Une belle réussite.
Mado, de Claude Sautet (1976) 8/10 - Etonnant film qui se permet, au sens littéral, une sortie de route pour folatrer pendant sa dernière demi-heure. Fort bien joué, notamment par Piccoli, le film parvient à émouvoir.
Soy Cuba, de Mikhail Kalatazov (1964) 8/10 - Thématiquement, le film hérite d'Eisenstein (on pense à Potemkine), mais techniquement, cette caméra qui filme dans tous les sens est proprement saisissante. Et Kalatazov a un sacré sens du cadre. Le film frappe fort, malgré son sujet propagandiste.
After the Thin Man, de W.S. Van Dyke (1936) 8/10 - Des dialogues hilarant, un (anti)héros étonnant, plus préoccupé de trouver son prochain verre que de résoudre l'enquête, un James Stewart dans un rôle rare... Très très réjouissant.
Shenandoah, d'Andrew Mc Laglen (1965) 5/10 - Très anecdotique, sauf pour James Stewart, qui est impeccable, et une séquence avec une vache, au dernier tiers du film.
American Trip, de Nicholas Stoller (2010) 5,5/10 - Trop souvent en dessous de la ceinture, le film parvient tout de même à faire rire et à tirer profit de dialogues parfois très bien fichus.
Blancanieves, de Pablo Berger (2013) 8/10 - Malgré mon peu de gout pour la tauromachie, la beauté formelle de ce film, et ses nombreuses idées de mise en scène en font une vraie réussite.
Django Unchained, de Quentin Tarantino (2013) 9/10 - Tarantino poursuit son exploration d'un cinéma d'exploitation, avec un talent inoui. Mention spéciale à sa citation de la BO d'Under Fire, de Goldsmith, un grand moment, et une merveille de mise en scène. Les 30 dernières minutes, en revanche, me convainquent nettement moins.
La nuit des forains, d'Ingmar Bergman (1953) 7/10 - Pas mal, mais la fusion entre couple en crise et cirque passe mal
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- (notamment la mort de l'ours, pourtant paroxystique).
Margaret, de Kenneth Lonnergan (2011) 7,5/10 - Formidable par moments, le film (extended cut) souffre de problèmes de structure, multiplie les pistes qu'il ne fait pas aboutir, ou les tunnels de dialogues vaseux. Imparfait, donc, mais mémorable, notamment dans son utilisation de la musique.
Provoked: a true story, de Jag Mundhra (2006) 4,5/10 - A trop en faire, le réalisateur mine son film de bons sentiments, et caricature trop la relation entre l'épouse battue et son mari. Cela dit, un couple Said de Lost / Aishwarya Rai Bachchan, c'est quand même pas mal... Et Miranda Richardson est vraiment bien.
Regeneration, de Raoul Walsh (1915) 6,5/10 - Un peu sommaire, mais quelques jolies idées, notamment un travelling avant judicieux, et un récit traité avec naturalisme...
La femme des sables, de Hiroshi Teshigahara (1964) 8,5/10 - A mi chemin entre film métaphysique et polar, film fantastique et reflexion philosophique, la femme des sables est avant tout un magnifique film, à la photographie extraordinaire, et à la BO inquiétante de Toru Takemitsu.
FILMS REVUS:
La cinquieme victime, de Fritz Lang (1956) 9/10 - Tous pourris... Quel bon film noir, dans lequel le héros trompe sa fiancée et l'expose au danger, tandis que d'autres complotent par divers biais, au dépens d'un tueur en série qui serait presque ici la victime de ce combat des chefs. Un classique indétrônable.
Films des mois précédent
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- janvier 2010=Tetro (Coppola)
février 2010= Day of the Outlaw (de Toth)
mars 2010= Une femme disparait (Hitchcock)
avril 2010= Cria Cuervos (Saura)
mai 2010= La liste de Schindler (Spielberg)
juin 2010=The Man in the Moon (Mulligan)
juillet 2010=Spoorlos (Sluizer)
aout 2010=Nobody knows (Kore-Eda)
septembre 2010=The Black Swan (King)
octobre 2010=Des hommes et des dieux (Beauvois)
novembre 2010=Une vie difficile (Risi)
décembre 2010=A brighter summer day (Yang)
janvier 2011=Incendies (Villeneuve)
février 2011=Portrait of Jennie (Dieterle)
mars 2011=Orgueil et préjugés (Wright)
avril 2011=Murder by Contract (Lerner)
mai 2011=Vincent, François, Paul, et les autres (Sautet)
juin 2011=Les contes cruels du Bushido (Imai)
juillet 2011=Underworld (Von Sternberg)
aout 2011=L'heure suprême (Borzage)
septembre 2011=L'Apollonide, souvenirs de la maison close (Bonello)
octobre 2011=The ox-bow incident (Wellman)
novembre 2011=The Movie Orgy (Dante)
décembre 2011=Mission Impossible : le protocole fantôme (Bird)
janvier 2012=Take Shelter (Nichols)
février 2012=Gentleman Jim (Walsh)
mars 2012=Le miroir (Tarkovski)
avril 2012=Divorce à l'italienne (Germi)
mai 2012=La cabane dans les bois (Goddard)
juin 2012=Les meilleures années de notre vie (Wyler)
juillet 2012=Feux dans la plaine (Ichikawa)
aout 2012=Wichita (Tourneur)
septembre 2012=Baraka (Fricke)
octobre 2012=Les grandes espérances (Lean)
novembre 2012=Man Hunt (Lang)
décembre 2012=Wings (Shepitko)