Re: Cinéma Coréen contemporain
Publié : 30 oct. 16, 10:52
Tous les films que tu chroniques ici sont trouvables facilement (par import j'imagine) ou il faut passer par des moyens illégaux ?
Ah non, même pas ! J'habite Paris aussi.Duke Red a écrit :Ah tu habites en Corée du Sud ? Effectivement ça doit être plus facile ^^
DVDClassik en forcebruce randylan a écrit :Je serais là ce soir pour Seoul Station aussi
Je prends le relai alors !Duke Red a écrit :
Seoul Station (Yeon Sang-Ho - 2016)
Séoul, un soir de canicule. Une invasion de zombies se répand peu à peu, ayant pour point de départ la gare centrale. Dans le chaos grandissant, un couple de paumés, le père de la jeune fille et un vieil SDF tentent de survivre.
Voici donc la préquelle animée du Dernier train pour Busan. Hé bien je serai encore moins enthousiaste que pour la suite en live. Techniquement, c'est vraiment pas beau. Le chara-design est disgracieux, sans finesse, l'animation raide (quand les personnages courent, on dirait qu'ils trottinent), la mise en scène très molle, les décors peu détaillés. Et bon sang que les dialogues sont pénibles - tout le monde passe son temps à gueuler ou pleurnicher. La nana est une éternelle victime et chouineuse, son mec un boulet pétochard. Couplés aux traditionnelles scories de films de zombies (personnages semi-crétins, forces de l'ordre incompétentes et bourrines), ben ça fait un peu beaucoup. Sans parler d'un rebondissement sur la fin qui est certes totalement inattendu, mais quand même très con quand on y réfléchit deux secondes.Là où le film s'en sort mieux, c'est avec son ambiance de cauchemar urbain et étrange. Les deux tiers du récit se déroulent dans des rues vides, avec des morts-vivants qui errent par petits groupes, et les héros qui se cherchent au milieu d'une Séoul endormie et indifférente à leur sort. Un petit côté Resident Evil 2 et 3 pas déplaisant (les jeux, pas les machins d'Anderson).
- Spoiler (cliquez pour afficher)
Finalement, je vais revoir à la hausse Dernier train pour Busan, tiens…
À vous, Bruce Randylan
Suite à des médicaments expérimentaux, un jeune homme se trouve à moitié transformé en poisson. Cette découverte va bientôt mettre en émoi la Corée et en particulier un jeune journaliste qui essaie de monter un projet sur lui.
Autre projet assez surprenant et original (inspiré par une exposition de Magritte), ce premier long-métrage ne répond pas à toutes les promesses malheureusement.
Si le scénario possède beaucoup de qualités, le résultat filmé est moins engageant à cause d'une réalisation manquant d'impact, de synthèse et de personnalités. Le style est bien trop passe-partout et il aurait sans doute trouver une approche différente que cette narration en flash-back et à la première personne qui témoigne rapidement de ses limites (narrateur absent de plusieurs séquences, dénouement en poupée russes assez fatigantes). Du coup, certaines informations et séquences semblent délivrer 2 à 3 fois les mêmes informations. L'évolution des personnages semblent ainsi très laborieuses alors qu'il aurait fallut aller beaucoup plus vites pour traiter le sujet bien moins superficiellement.
On ne peut que le regretter car sur le papier, les thèmes abordés sont très engagées et témoignages d'un regard très sarcastique et amer sur la société contemporaine coréenne : chômage des jeunes diplômés, manque de considération envers les nouvelles générations, égoïsme, arrogance des personnages âgées, absence de déontologie de la presse, religion, corruption, capitalisme outrancier, opinion publique influençable facilement, monde scientifique sans scrupule etc..
D'ailleurs certains de ses thèmes sont traités le temps de quelques secondes ou lignes de dialogues assez denses. Le scénario possède dans ses meilleurs moments une virulence très pertinente. Mais c'est desservi par des acteurs sans charisme, une réalisation trop illustrative et une deuxième moitié qui peine à conclure.