Re: Olivier Assayas
Publié : 28 août 12, 18:57
Cinéaste que je connais peu et dont j'ai envie de découvrir ses films;à noter qu'il est le compagnon de Mia-Hansøn Love.
A mon sens, Assayas fait clairement quelque chose de Carlos : précisément un vrai personnage de cinéma, une sorte de Tony Montana du terrorisme international, ultra-narcissique, qui se rêve en rock star et fait ainsi des compromissions qui lui coûtent cher sur le long terme. Son péché, c'est d'accepter le jeu de l'argent alors qu'il construit à la base son mythe sur une image de héros romantique d'extrême gauche, débordant de principes. Assayas saisit non seulement très bien tout ça, ainsi que la vitesse constante de la vie du personnage qui précipite sa déchéance, mais la trajectoire est clairement explicitée à travers l'évolution physique impressionnante d'Edgar Ramirez (peut-être faut-il attendre le 3e volet de la version série pour le voir très gros, je ne me souviens plus).semmelweis a écrit :En tout cas , les deux premiers volets de Carlos ne m'ont pas transcendés. Je trouve que la mise en scène est très plate. Ramirez est super mais Assayas ne fait rien de ce personnage de Carlos qui a traversé toute l'idéologie et la géopolitique des années 70 à aujourd'hui. J'avais trouve tout cela très illustratif . Et à part nous montrer que Carlos est fan de son corps et est un meurtrier , le film ne creuse pas grand chose. Le sujet était aussi intéressant dans sa dimension géopolitique mais malheureusement c'est raté. Je n'ai pas encore regardé le 3ème volet. Voilà c'est une tentative de faire du cinéma historique politique un peu vaine. C'est mieux que les Mesrine mais ça souffre un peu des mêmes défauts.
Je l'ai déjà vu mais vais le revoir dans la foulée. Car à priori, je l'avais un peu moins apprécié.Blue a écrit :Tu l'as vu ou pas encore, "L'Eau Froide" ?
J'aime beaucoup Irma Vep et L'Heure d'été, mais je trouve calamiteux son Fin août début septembre qui m'insupporte au plus haut point dans sa tentative vaine autant que pitoyable de singer Desplechin.Jeremy Fox a écrit :Irma Vep, hommage vibrant et plein de vitalité au cinéma ; Fin août début septembre, portrait remarquablement touchant d'une dizaine de personnages avec casting 4 étoiles, film annonçant le splendide L'heure d'été. Me concernant, Olivier Assayas continue un parcours sans faute.
Pourquoi singer Desplechin ? A cause de la même famille d'acteurs ? Crois tu qu'il avait besoin de ça à l'époque alors qu'il était déjà reconnu par la critique ?Amarcord a écrit :mais je trouve calamiteux son Fin août début septembre qui m'insupporte au plus haut point dans sa tentative vaine autant que pitoyable de singer Desplechin.
Justement : l'aspect chaleureux de son cinéma (que je lui reconnais effectivement bien volontiers) me semble gommé dans Fin août début septembre : ces interminables atermoiements des uns et des autres m'ont paru plomber le film. Je me suis très vite désintéressé de leurs petites histoires de bobos névrosés. Et ça m'a l'air vraiment d'une tentative de capter quelque chose de la cérébralité (que je trouve virtuose) du cinéma de Desplechin (que je place à cent coudées au-dessus, donc). Mais le hic, c'est qu'il reste, au final, surtout du vide, là où Desplechin parvient sans peine à faire vivre la chair, à faire palpiter les pires tourments de l'âme. Les personnages de Fin août début septembre ne m'intéressent pas, jamais, à aucun moment. Je les trouve creux, vides, des marionnettes en vitrine. Ce film lisse reste pour moi l'un des plus emmerdants que j'aie vus ces dernières années. Un souvenir terrifiant. Aucune envie de le revoir... dans l'immédiat, du moins.Jeremy Fox a écrit :Pourquoi singer Desplechin ? A cause de la même famille d'acteurs ? Crois tu qu'il avait besoin de ça à l'époque alors qu'il était déjà reconnu par la critique ? Car sinon je trouve le ton des deux cinéastes totalement différent et que leur style n'ont absolument rien à voir. Le cinéma d'Assayas est beaucoup moins cérébral, beaucoup plus chaleureux et je trouve ce film constamment attachant.Amarcord a écrit :mais je trouve calamiteux son Fin août début septembre qui m'insupporte au plus haut point dans sa tentative vaine autant que pitoyable de singer Desplechin.
J'en pense donc tout le contraire. Tous les personnages m'ont touché.Amarcord a écrit : Et ça m'a l'air vraiment d'une tentative de capter quelque chose de la cérébralité (que je trouve virtuose) du cinéma de Desplechin (que je place à cent coudées au-dessus, donc). Mais le hic, c'est qu'il reste, au final, surtout du vide, là où Desplechin parvient sans peine à faire vivre la chair, à faire palpiter les pires tourments de l'âme. Les personnages de Fin août début septembre ne m'intéressent pas, jamais, à aucun moment. Je les trouve creux, vides, des marionnettes en vitrine. Ce film lisse...
Comme quoi ! ...C'est marrant quand même, parce que moi, je fais une vraie différence entre L'Heure d'été (peut-être son chef-d'oeuvre, pour moi) et Fin août début septembre, là où tu trouves que ce dernier annonce le premier. Je n'ai pas forcément les mots pour expliquer à quoi ça tient, mais j'ai le sentiment d'un ratage complet avec Fin août début septembre, vraiment à cause d'une proximité (consciente ou pas, je ne sais pas) avec Desplechin, qui venait quand même, à l'époque, de sortir (deux ans avant, je crois), son magistral Comment je me suis disputé... (Ma vie sexuelle), film générationnel s'il en est. J'ai du mal à imaginer qu'Assayas (même s'il était déjà reconnu à l'époque) n'a pas du tout pensé à ce film quand il s'est lancé dans l'écriture de Fin août début septembre. Le casting (qui est tout sauf fortuit) plaide largement en faveur de cette hypothèse.Jeremy Fox a écrit :J'en pense donc tout le contraire. Tous les personnages m'ont touché.Amarcord a écrit : Et ça m'a l'air vraiment d'une tentative de capter quelque chose de la cérébralité (que je trouve virtuose) du cinéma de Desplechin (que je place à cent coudées au-dessus, donc). Mais le hic, c'est qu'il reste, au final, surtout du vide, là où Desplechin parvient sans peine à faire vivre la chair, à faire palpiter les pires tourments de l'âme. Les personnages de Fin août début septembre ne m'intéressent pas, jamais, à aucun moment. Je les trouve creux, vides, des marionnettes en vitrine. Ce film lisse...
Ce n'est pas forcément un "besoin" de sa part, mais peut-être y a-t-il, à ce moment de sa vie en tout cas, une certaine fascination pour le cinéma de Desplechin ? En tout cas, j'ai trouvé que c'est quelque chose de cet ordre-là qu'il a voulu (fort maladroitement) exprimer dans Fin août début septembre.Jeremy Fox a écrit : Pourquoi singer Desplechin ? A cause de la même famille d'acteurs ? Crois tu qu'il avait besoin de ça à l'époque alors qu'il était déjà reconnu par la critique ?
Ah mais je respecte aussi le tien ; pas de problème à ce niveau. Je comprend tout à fait qu'on puisse s'y ennuyer à mourir mais ça m'étonne juste un peu qu'un film aussi généreux dans ses sentiments puisse mettre en colère. Mais après tout, pourquoi pas ; Il y a tellement de films qui m'agacent aussiAmarcord a écrit : et je respecte vraiment les avis contraire au mien, mais je cherche surtout à résumer mon sentiment face à ce film, qui m'avait mis assez en colère à l'époque).