Film du mois de mai :
Films (re) découverts
Retour avant la nuit (M.Leroy - 1958) J'ai de la chance ce mois-ci je ne vois que des bons films. Mais à ce point là .... Sans doute le meilleur film de Mervyn Leroy (il y a absolument tout : le cadrage, le montage, le rythme, l'atmosphère), le rôle de la vie de Jean Simmons (ce n'est pas peu dire) et l'un des meilleurs scénarios qu'on ait vu filmés dans les années 50. Wow. Attention : CHEF D'OEUVRE ! 10/10
The Boy Friend (K.Russen - 1971) Gros coup de coeur (le deuxième ou troisième du mois finalement) pour cette comédie musicale légère, ravissante et superficielle qui peut se lire à trois niveau (une représentation d'une opérette très 20's, pendant laquelle des intrigues prolongées sur scène se nouent et que l'imagination des producteurs et des metteurs en scène transforment en film baroque). J'ai adoré la musique et la reconstitution. Dommage que Twyggie soit plutôt fade, les acteurs secondaires (dont une somptueuse Glenda Jackson) débordent de charme et d'énergie. 8,5/10
Love Story (L.Arliss - 1944) Peut-être un tout petit trop long ou du moins pas assez rythmé. Mais en fait je crois surtout que j'ai été victime de ma fatigue. Parce qu'en y repensant tout était emballant dans ce mélodrame à la trame délirante, sur fond de guerre et de piano, avec la Cornouaille comme cadre principal et un trio d'acteurs capables de supporter toute la charge émotionnelle du film. Les dernières séquences sont anthologiques pour qui aime le genre. Et alors l'échange de giffles entre Patricia Roc et Margaret Lockwood ... un bonheur ! 8,5/10
Mambo (R.Rossen - 1954) Somptueux et invraisemblable (le Mambo en Italie ... tout un programme) mélodrame musical, tourné dans une Venise morbide et crépusculaire. C'est manifestement un mixte entre Les Chaussons rouges dans la première partie (avec Shelley Winters dans le rôle du directeur de la compagnie amoureuse de sa vedette !) et les Ailes de la colombe dans la deuxième. J'ai absolument adoré ce film où Sylvana Mangano ne danse pas très bien (un comble) mais confirme être merveilleuse présence (et habillée jusqu'au délire ...)
8,5/10
Secrets de femmes (Wise - 1950) Une grande oeuvre dans son genre. C'est une réponse, sur un mode dramatique, aux "Chaines Conjugales" de Mankiewicz. La structure est rigoureusement identique, mais le thème est mélodramatique et, comme pour tous les bons mélos, on est très ému par le parcours des trois héroïnes. Wise a vraiment beaucoup de talent et grâce à lui et à ses collaborateurs le film ne devient jamais ridicule, le scénario est splendidement construit et l'interprétation remarquable (Patricia Neal, en particulier, est extraordinaire.) 9/10
The Deep Blue See (T.Davies - 2011) Somptueux et parfois glacial, distant dans sa réalisation et pourtant lyrique, superbement interprété par Rachel Weisz. Une nouvelle version d'un pièce de Rattigan déjà filmée en 1956 par Anatol Litvak et avec Vivien Leigh. Rien que l'idée était excellente. 8/10
Winter's bone (Granik - 2010) 8/10
Les Conspirateurs (Negulesco - 1944) Dans un Portugal féérique de studio, noyé dans la brume, une histoire classique d'amour et d'espionnage qui, dans son dernier tiers, devient haletante, grâce à la direction inspirée de Jean Negulesco, décidemment un homme de talent. Heddy Lamarr avait réfusé de jouer dans
Casablanca (modèle du film, sans doute) mais se rattrape plus qu'honorablement ici aux côtés d'un Paul Henreid en grande forme.
8/10
Une vie inachevée (Hallström - 2005) Très prévisible et pas original pour deux sous, ce qui ne m'a pas empêché d'apprécié et d'être ému par ce petit bout d'Americanan contemporaine, beau à regarder, ce qui ne gâche rien. Redford et Freeman sont vraiment excellents. 7,5/10
La Meneuse de jeu (J.Anthony - 1958) Version filmée de la pièce qui inspira
Hello Dolly, l'intrigue est devenue trop familière pour passionner, mais on appréciera une photographie, des costumes, des décors ravissants et une interprétation meilleure peut-être que dans le plus célèbre remake (Shirley McLaine et Anthony Perkins sont adorables). A voir, de toute manière, pour le plaisir de redécouvrir la légendaire Shirley Booth en Dolly Levy, beaucoup moins jeune, jolie et démonstrative que Streisand, mais irresistible et d'une justesse exemplaire. 7,5/10
Traquenard (Ray - 1958) Pas vraiment sûr que la reconstitution des années 30 soit très fidèle à la réalité, ni que les héros soient très réalistes, mais le film offre à la fois des personnages attachants et une mise en scène flamboyante avec, en particulier, de très belles scènes de danse (cela dit Charysse ne me semble aussi géniale qu'on a pu le dire). 7,5/10 (mais objectivement ça n'est pas mon type de film)
La vie à pleine dent (W.Lang - 1959) Tellement sympa que j'en ai été étonné. Sur fond de thématique théâtrales c'est surtout un film réussi sur le temps qui passe et l'obsession de la jeunesse et du jeunisme. C'est parfaitement ficelé et tout le monde est très bien (Gable, Carrol Baker et surtout Lilli Palmer qui a certe le rôle le plus payant.) 7,5/10
Escape Me Never (Godfrey - 1947) Beau mélodrame en costume, où tout le monde est parfaitement à sa place (Lupino est très émouvante même si, trop femme, trop "normale", elle n'atteint pas à la perfection d'Elisabeth Bergner dans la première version) et où le score comme les décors "européens" sont somptueux. Manque peut-être une étincelle dans la mise en scène. 7,5/10
Ce qui vous attend si vous attendez un enfant (K.Jones - 2012). Comédie romantique qui ne méritait pas d'être étrillée par la critique. C'est mignon comme tout, aussi prévisible que prévu, mais beaucoup plus drôle et attachant que ce à quoi je m'attendais. Et en plus c'est pas mal joué, avec une préférence marquée de ma part pour Jennifer Lopez, très touchante. Donc j'assume le 7/10 qui vient.
Cette nuit ou jamais (R.Wise - 1957) Rarement j'ai eu à ce point l'impression de voir un ancêtre direct de ce qu'on appelle aujourd'hui "la comédie romantique". C'est sympa, bien joué, attachant, pas inoubliable (mais je n'en suis pas tout à fait sûr). 7/10
Blanche Neige et le chasseur (Sanders - 2012) Le mélange héroïc-fantaisie et conte de fée ne marche pas toujours (les passages "merveilleux" ont l'air cucu la praline dans ce contexte très noir) et le film aurait mérité un autre développement. Mais d'une part visuellement c'est souvent superbe, d'autre part Charlize Theron est phénoménale en méchante reine. Certainement un des plus impressionnants personnages de vilains vus au cinéma. 6,5/10
La Petite soeur du Diable (Berruti - 1975) Le genre implique quelques scènes sanglantes (une plus que les autres) qui ne sont pas ma tasse de thé, mais dans l'ensemble on se marre bien quand même et Anita Ekberg en nonne nymphomane, morphinomane et paranoïaque est pleine de conviction. 6/10
Sarah and Son (D.Azner - 1930) Mon intérêt pour Dorothy Arzner et Ruth Chatterton ne peut pas me faire méconnaître que nous bien là confronté à un mélodrame assez médiocre, pas très bien soutenu par l'interprétation caricaturale de l'actrice principale. Ca se traine beaucoup, sans idée particulière, ni de scénario, ni de mise en scène. Vu sur youtube, dans des conditions qui peuvent contribuer à l'ennui. 4/10
Films revus
Les Dames de la côte (Nina Campaneez - 1979) 10/10
Une Vie (Astruc - 1958) Presque une redécouverte (je n'avais vu le film que dans de mauvaises conditions). C'est admirable, structuré par une partition somptueuse, battu par le vent et les vagues et illuminé par la tendresse de Maria Schell. 8,5/10
Tables séparées (Delbert Mann - 1958) 8,5/10
Les Heures Brèves (Petrie - 1963) Un des derniers grands "remake-mélo" de la vogue "Ross Hunter et compagnie". Objectivement une réussite, avec des dernières séquences dignes de la première célèbre version (
Dark Victory de Goulding). Hayward, trop âgée pour être aussi émouvante que B.Davis, est cependant superbe. 8,5/10
Week-end à la Havane (W.Lang - 1941) 7/10
La Chatte sur un toit brulant (Brooks - 1958) 7/10
Comme un torrent (Minelli - 1958) 7/10