Notez les films naphta : Mars 2012

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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Père Jules
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Re: Notez les films naphta : Mars 2012

Message par Père Jules »

cinephage a écrit : Colqhoun déteste John Wayne, je crois...
Avec 7 hommes à abattre, il a des chances de préférer le producteur à l'acteur. :)
Strum
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Re: Notez les films naphta : Mars 2012

Message par Strum »

cinephage a écrit :
atcloserange a écrit :ça se discute pour Red River, non?
Colqhoun déteste John Wayne, je crois...Mais c'est vrai que ce film ne fait pas film de studio.
Sans compter La Captive aux yeux clair, que j'aime beaucoup (cf la scène du doigt coupé qui ne rentre guère à mon sens dans un quelconque canon hollywoodien).
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Flavia
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Re: Notez les films naphta : Mars 2012

Message par Flavia »

Le verdict de l'amour (Vacation from marriage) - Alexandre Korda (1945)

Séparés depuis trois ans à cause de la Seconde Guerre mondiale, un homme et sa femme appréhendent leurs retrouvailles, tant ils ont changé l'un et l'autre.

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Alexander Korda réalise un film qui décrit avec beaucoup de simplicité et de pudeur les retrouvailles de ce couple interprété avec talent par Robert Donat et Deborah Kerr. Il décrit tout en finesse leurs sentiments qui évoluent pendant ces trois années, leur regard critique, libérateur sur eux-mêmes, leurs frustations savamment tues depuis le début de leur mariage, qui vont inévitablement ébranler leur couple au retour de la guerre.


Ce film fait partie des longs-métrages méconnus de la filmographie de Deborah Kerr et il mérite tout simplement d'être découvert.


7/10
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Profondo Rosso
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Re: Notez les films naphta : Mars 2012

Message par Profondo Rosso »

Le Viager de Pierre Tchernia (1972)

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En 1930 à Paris. Léon Galipeau, médecin généraliste à la compétence discutable, ausculte Louis Martinet, célibataire de 59 ans. Persuadé que son patient n'a que deux ans tout au plus à vivre, Galipeau convainc son frère Émile d'acquérir en viager la maison de campagne que possède Martinet dans un petit village de pêcheurs inconnu : Saint-Tropez. Confiants dans leur affaire, les deux frères acceptent même d'indexer la rente viagère sur le cours d'une valeur pensent-ils sans avenir : l'aluminium. Alors que les années passent, non seulement Martinet garde bon pied bon œil mais encore reprend-il vigueur et entrain sous le soleil du Midi.

C'est un véritable coup de maître comique que signait Pierre Tchernia avec sa première réalisation Le Viager. Le pitch est aussi simple que savoureux. Le vieil ouvrier usé et condamné Louis Martinet (Michel Serrault) va donner du fil à retordre à la famille Galipeau qui avait acquis sa maison de campagne en viager. L'air de la campagne ragaillardi le vieillard de plus en plus vigoureux tandis que l'investissement s'avère désastreux pour les Galipeau qui dans leur grande assurance avait indexé la rente sur la valeur (hélas) montante de l'aluminium. Autour de cet argument, Pierre Tchernia et son scénariste René Goscinny tissent un récit ludique, drôle et sacrément grinçant.

La simplicité et la gentillesse de Léon Martinet s'oppose ainsi constamment à l'arrogance des Galipeau dans survolant les soubresauts de l'Histoire du début des années 30 jusqu'au 70's. On jubile donc devant les prédictions hasardeuses et délivrées avec aplomb par Léon Galipeau (Michel Galabru) sur la Guerre d'Espagne, le Front Populaire ou la ligne Maginot ponctué d'un sentencieux et hilarant Faites-moi confiance !. Tchernia accentue cette dimension comique en accentuant la chance et la résistance insolente de Martinet mise en parallèle avec la poisse et la déchéance des Galipeau. Cela fonctionne à l'ironie (Martinet indestructible face à la vie nocturne parisienne quand l'épouse Galipeau succombera peu après à un infarctus), le burlesque pur avec des rebondissements finaux digne de Tueurs de Dame (la rambarde sciée énorme !) et une touche caustique grinçante irrésistible où les finalement peu recommandables ont toujours un train de retard avec le monde qui les entoure lors de dénonciations pour les mauvais motifs à l'Occupation et la Libération. La naïveté et la bienveillance de Martinet le sauve en toute circonstance tandis que les mauvaises intentions des Galipeau les desservent dans des proportions de plus en plus énorme pour notre plus grand plaisir dans cette lutte des classes revues et corrigée. Les duettistes Tchernia/Goscinny relancent constamment l'intérêt à coup d'idées narratives brillantes comme l'explication enfantine du viager dessinée par Gotlib ou la paranoïa française des espions allemands traduite par un Serrault nazi grimé en nonne, portier, instituteur (et le summum lorsqu'il demande de la place pour photographier les plans de l'état-major français :lol: ).

Michel Serrault en petit vieux candide et bon pied bon œil est offre un très grand numéro comique et est attachant de bout en bout, s'opposant parfaitement au survolté et fourbe Michel Galabru mais c'est tout la tribu Galipeau qui prête à rire quel que soit leur temps de présence comme Noel Rocquevert (dans son dernier rôle) en grand-père peu friand de boudin blanc. Et la chute avec la dernière génération Galipeau incarné par Claude Brasseur en loubard (et des apparitions de Gérard Depardieu et Jean Richard) conclu le tout en feu d'artifice, littéralement sans venir à bout du désormais centenaire... Grand moment !
Dernière modification par Profondo Rosso le 16 mars 12, 15:50, modifié 1 fois.
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Re: Notez les films naphta : Mars 2012

Message par riqueuniee »

:D :D :D (ce fut sans doute, d'ailleurs, un des premiers rôles de Depardieu).
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Père Jules
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Re: Notez les films naphta : Mars 2012

Message par Père Jules »

Profondo Rosso a écrit :Le Viager de Pierre Tchernia (1972)

On jubile donc devant les prédictions hasardeuses et délivrées avec aplomb par Léon Galipeau (Michel Galabru) sur la Guerre d'Espagne, le Front Populaire ou la ligne Maginot ponctué d'un sentencieux et hilarant Faites-moi confiance !.
C'est la meilleure partie du film. Un régal. :D
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Re: Notez les films naphta : Mars 2012

Message par Rick Blaine »

Ça fait plaisir. :D
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Re: Notez les films naphta : Mars 2012

Message par Profondo Rosso »

Et entre celui-là et Alexandre le bienheureux ça annonce quelques suées pour le choix du film du mois. Vraiment génial et en plus je crois avoir certainement loupé par mal de gags et d'allusions plus cachées avec ce malin de Goscinny la revoyure devrait être tout aussi plaisante !
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Re: Notez les films naphta : Mars 2012

Message par Profondo Rosso »

Père Jules a écrit :
Profondo Rosso a écrit :Le Viager de Pierre Tchernia (1972)

On jubile donc devant les prédictions hasardeuses et délivrées avec aplomb par Léon Galipeau (Michel Galabru) sur la Guerre d'Espagne, le Front Populaire ou la ligne Maginot ponctué d'un sentencieux et hilarant Faites-moi confiance !.
C'est la meilleure partie du film. Un régal. :D
Galipeau le visionnaire :mrgreen:

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Rick Blaine
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Re: Notez les films naphta : Mars 2012

Message par Rick Blaine »

Profondo Rosso a écrit :
Galipeau le visionnaire :mrgreen:

Ça faisait longtemps que je n'avais pas regardé cette séquence. Formidable!!
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Re: Notez les films naphta : Mars 2012

Message par Kevin95 »

Et l'air lunaire de Jean-Pierre Darras ! :lol:

Toute une époque ce film.
Les deux fléaux qui menacent l'humanité sont le désordre et l'ordre. La corruption me dégoûte, la vertu me donne le frisson. (Michel Audiard)
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Re: Notez les films naphta : Mars 2012

Message par cinéfile »

Avec la peau des autres (Jacques Deray, 1966)

Un agent secret français, Pascal Fabre (Lino Ventura), se rend à Vienne pour tenter de démêler l'écheveau des pièges qui menacent son réseau, devant un ennemi sans visage. Il doit retrouver son ami Margery (Jean Bouise)et enquêter pour savoir qui est l'agent double parmi les collaborateurs des services secrets. Sa route croise celle d'un avocat d'affaires, d'une jolie chanteuse, de quelques mondains ou d'employés des théâtres et gares viennois.

C'est en consultant le site ARTE 7 que j'ai été amené à découvrir ce film.

Ce long-métrage d'espionnage, très représentatif dans ce que le cinéma français a produit dans le genre à cette époque, possède (sur le papier) un beau potentiel, malheureusement peu confirmé à l'écran. On ne peut négliger la place occupée par le duo Jacques Deray-José Giovanni dans le polar français des décennies 60/70 mais je trouve que le film en révèle les limites. Ce récit d'espionnage laisse le spectateur complètement étranger à l'action, l'implication émotionnelle des personnages est absente et, le comble pour moi, le film ne profite jamais du cadre viennois !!! Vous me répondrez peut être que ce traitement clinique s'accommode bien du genre en question, mais l'ensemble tourne vite à l'exercice de style petit bras.

Malgré ce commentaire assez dur de ma part, le tout possède bien quelques qualités évidentes (la photographie est pas mauvaise, par exemple). D'où une note pas trop sévère.

3/6
Lord Henry
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Re: Notez les films naphta : Mars 2012

Message par Lord Henry »

Un film dont, pour ma part, j'avais dit du bien au moment de la disparition du cinéaste, et dont je redirais volontiers du bien à la première occasion.
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Lord Henry
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Re: Notez les films naphta : Mars 2012

Message par Lord Henry »

Le Courrier de L'Or (Westbound-1959)
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Durant la guerre de Sécession, afin d’assurer l’acheminement de cargaisons d’or destinées à financer les nordistes, le capitaine John Hayes accepte de prendre en main la compagnie de diligence Overland.
En établissant son quartier général à Julesburg, il doit faire face aux manigances d’une bande dévolue à la cause sudiste.


En 1959, cela faisait longtemps que Budd Boetticher maîtrisait son cinéma, néanmoins cette assurance stylistique ne saurait se dispenser d’un bon scénario. Westbound se trouve en ce domaine bien mal loti ; à la faiblesse des enjeux dramatiques répond l’inconsistance des personnages – à moins que ce ne soit l’inverse. Il reste cependant quelques idées ; l’agonie hors champ du fermier manchot, qui tisse un arrière-plan funèbre à de nombreuses scènes, et le personnage de Karen Steele qui éclipse tous les autres. C’est néanmoins bien peu pour compenser le sentiment prédominant d’une absence de conviction de la part d’un réalisateur pour lequel la routine fait figure d’accident de parcours.
Dernière modification par Lord Henry le 20 mars 12, 10:54, modifié 1 fois.
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Re: Notez les films naphta : Mars 2012

Message par Père Jules »

Je n'avais pas été emballé non plus par cet opus, probablement le moins convaincant du duo Scott/Boetticher.
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