Chef d'oeuvres sans équivoque.
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Alien 3 - 6/6.
Gros choc lors de sa sortie et qui ne s'est jamais atténué ensuite en VHS puis DVD. Je me fous que le film soit charcuté, qu'il y ait un autre montage au goût de boeuf et non plus de toutou, je reste fidèle à l'Alien jaillissant de ce pauvre doberman (si je me souviens bien), à ces décors crépusculaires et sépia, à cette vision 180° de la créature, au rapport que Ripley entretient avec elle mais aussi avec les autres détenus, j'aime que Ripley ait le crâne rasé, que Fincher n'ait fait aucune concessions et ait liquidé Newt dès le début (pour citer Cameron qui se tourne incrédule vers Fincher lors d'un apéro avec Weaver : "
Tu as tué Newt ?"
(source : le livre de Ian Nathan)), que les trognes en tout genre parcourent le film (coucou le regretté et génial Pete Postlewaith !), qu'il n'y ait pas d'espoir, que le film se termine par la réplique finale du premier Alien de Ridley Scott... Pour toutes ces raisons et bien plus, éminemment personnelles, j'adore ce film.
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Se7en - 6/6.
Là aussi un très sérieux traumatisme. Deuxième Fincher que je voyais et je devenais fan du cinéaste le comptant plus jeune sur ma poignée d'autres à qui je vouais alors un culte à cette époque (Kubrick, Tarkovski, Spielberg). Evidemment avec le temps je me suis un peu refroidi vis à vis de Fincher (Panic Room a été ma douche froide) mais je continue de trouver son parcours admirable. Et sinon Se7en c'est de la bonne mes amis. Y'a même R.Lee Ermey dedans tiens, quand on parlait de Kubrick...
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Zodiac - 6/6.
Plus que tout c'est la maîtrise formelle et l'ambiance générée que je retiendrais de Zodiac si je devais en parler sur mon lit de mort. Evidemment ce sera peu alors dans un dernier souffle je glisserais des mots évidemment clichés qui ne prennent de sens qu'au visionnage du film : enquête trouble, années 70, Pong (
), film ample, décennies, tueur aussi insaisissable et mouvant que l'enquête elle-même, jeu sur les points de vues et la psychologie toujours en évolution du récit comme de ses personnages. Evidemment on me laissera mourir lentement en espérant que j'agonise vite pour pouvoir vite zapper mon enterrement et voir le 12e épisode de
Transformers.
Grands films.
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Fight Club - 5/6.
Plus jeune, j'aurais sûrement voué un culte à ce film, le proclamant
meilleur film de tous les temps. Au lycée, j'avais séché les cours pour aller le voir à deux reprises dans la même semaine. Avec le recul, je l'apprécie toujours autant. Nihiliste, Fight Club ? Je ne sais pas. Rebelle ? Tout aussi rebelle que ce qu'il dénonce et critique alors. En fait il n'y a sans doute pas de message à chercher dans Fight Club, c'est sans doute le portrait d'une société moderne et de gens qui se cherchent et tentent de donner un sens à leur vie en dépassant les limites fixées par la société ? Tout le film respire le trop, l'exubérance mais la forme est idéalement adaptée au fond et reste toujours aussi inventive (ahhh quand Norton déambule dans son appart' et que les prix Ikea s'affichent à l'écran quand il passe devant). Et le film ne se prend jamais au sérieux au fond quand on y regarde bien, restant drôle, se foutant de la gueule de tout, y compris de lui-même (bien vu le sexe inséré en générique de fin pour faire écho aussi bien à ce que Pitt fait quand il est projectionniste amateur qu'hommage nawak au sexe en érection du
Persona de Bergman).
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L'étrange histoire de Benjamin Button - 5/6.
Ah ah, on va me taper sur les doigts là (et attendez de voir la suite). Et bien oui, je trouve de plus en plus qu'il s'agit là d'un grand film, un conte beau, simpliste tout en étant d'une immense cruauté. Si la première fois que je l'ai vu je m'y étais un peu ennuyé, le second visionnage me fit prendre conscience d'un sacré recul et de passages parfois des plus noirs. Cette fin, bon sang, outch... Et ces personnages qui me touchent bien plus que chez Amelie Poulain (conte contemporain que je cite là juste pour une brève comparaison en terme de féerie du quotidien hein, sinon pas de rapport possible je signale), Dunn dira "sacrilège", eh oui... Benjamin Button cultive tous ces petits moments qui font l'importance et la grandeur d'une vie, c'est juste que sa construction et son rythme peuvent ne pas suivre au gré des sensibilités on en a conscience.
Bons films.
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The game - 4/6.
Ahhhh je le sens le tapage de doigt. Oui, j'aime bien
The game. C'est un film dont je n'attendais rien et qui m'a laissé bêtement me prendre à son jeu. Tout respire le factice quand d'un autre côté, le drame (la perte du père) et l'intime frappent à la porte. Pour moi Fincher s'essaye a de la pure série B avec même mini-twist qu'on appréciera ou pas. Penn cabotine parfois, Deborah Kara Unger est toute aussi bandante que dans
Crash (et le film joue d'ailleurs judicieusement de ça, cf les photos d'elles prisent et pour acculer Michael Douglas et donc le spectateur dans le filet) et puis surtout, Fincher n'en fait pas trop dans la forme et le fond (cf
Fight Club ou
Panic room). C'est assez étonnant pour être apprécié je trouve. Donc film de petit malin ? Bien sûr mais c'est voulu, encore faut-il en avoir conscience pour l'apprécier pleinement. Et je trouve que c'est plus apaisé et intéressant qu'un
Panic Room.
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The social network - 4/6.
Hop, j'esquive les tomates qu'on commence à me lancer mais voilà, avec le temps j'apprécie de moins en moins The social network et ça ne risque pas de s'arranger. Film de son époque et donc ancré en des temps qui changent trop vite, pour moi qui utilise à fond le réseau social justement et sans doute bien plus que certains sur ce forum (Colqhoun pourra témoigner que je suis parfois trop actif, ou pas
), je trouve ce film déjà... vieilli. Et de moins en moins intéressant. J'en arrive même à me demander si dans 10 ans, son importance ne sera pas moindre et que le film sera plus classé en film mineur par les cinéphiles, vous savez, quand Facebook aura été rayé de la carte par
anonymous ou qu'on sera tous fiché dessus sans pouvoir y échapper ou qu'on sera tous sur un énième et énorme truc qui n'aura pas d'équivalence... Ensuite oui c'est très bien écrit mais les personnages me sont antipathiques de bout en bout je m'en rend de plus en plus compte et là ça coince. Finalement là où je trouve le film encore très fin c'est en dressant le portrait d'un mec ingénieux mais définitivement un sale con qui finit par se mordre les doigts pris à son propre piège (le fait de demander en ami la fille qui l'a rembarré et qui finalement à lancé l'embryon Facebook en vengeance c'est très ironique). Là sur ce point j'approuve le Fincher et le Sorkin moralisateur qui appuient sur le manque d'humanité de notre société. Mais sinon bah... bof... j'aime de moins en moins, désolé...
Mauvais.
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Panic Room - 2/6 ? 1/6 ?
Les reproches qu'on associe à
The game, je les mets au pied de la lettre pour Panic room. Là est pour moi le film de petit malin mais qui n'apporte rien, ne justifie en rien sa maestria technique. Hop, va chercher le portable Jodie.... au ralentiiiiiiiiiii. Hop, j'te fais passer la caméra dans la poignée de la cafetière, trop fort... Hop, t'as vu ? Ma caméra passe à travers le plancher, les murs... Certes David, mais... quel intérêt ? Je veux dire par rapport au récit ? T'en fais pas un peu trop ? Je sais pas mais autant pour Fight Club, face à un récit aussi chaotique que ça, ouais ok. Dans
Fight Club, on a l'insomnie du personnage, ses hallucinations, la démence qui rôde, la critique de la consommation, l'humour décalé, le jeu sur la nature de l'image, voire même du son (la BO des Dust brothers que je me repasse assez souvent comme celle de
the social network), la gestuelle des personnages comme la mise en scène des combats... Autant de choses qui demandent à être travaillées et réfléchies selon moi sous peine d'aller dans le mur. Est-ce que l'histoire de
Panic Room soulève autant de points ? Pas spécialement. Je sais pas. Je n'ai vu le film qu'une fois mais je me souviens être sorti violemment irrité de mon visionnage, très en colère pour ne plus avoir envie de le revoir pendant un moment. Ma chro doit être sur Classik... Bon bref.... non, ça ne passe définitivement pas.
Pas vu :
● Millenium. ...Je redoute d'aller le voir en fait...
Maintenant je sors, gardez moi des tomates de côté.