Le Tueur du Montana (Gunsmoke, 1953) de Nathan Juran
UNIVERSAL
Avec Audie Murphy, Susan Cabot, Paul Kelly, Charles Drake, Mary Castle, Donald Randolph, Jack Kelly
Scénario : D.D. Beauchamp
Musique : Herman Stein
Photographie : Charles P. Boyle (Technicolor)
Un film produit par Aaron Rosenberg pour la Universal
Sortie USA : 11 février 1953
Et Universal de nous proposer une fois encore un de ces films de série dont elle a le secret, certes conventionnel et sans réelles surprises mais dans le même temps constamment plaisant et jamais ennuyeux : du pain béni pour les amoureux de série B ! Il s’agit à nouveau d’un véhicule pour la star montante du studio, Audie Murphy, qui, pour l’instant dans le domaine qui nous concerne, mène un parcours sacrément agréable à visionner. Un nouveau venu fait par la même occasion son apparition sur la scène westernienne : Nathan Juran ! Non pas qu’il pourra être considéré comme un spécialiste du genre mais son modeste corpus aura eu le mérite d’être extrêmement sympathique, contenant même un titre peu connu mais diablement réussi, que nous n’aborderons en revanche que bien plus tard car datant de 1959.

Né en Autriche, Nathan Juran fut directeur artistique à Hollywood dès 1937. Alors qu’il opère dans les services de contre-espionnage américain pendant la Seconde Guerre mondiale, il gagne un Oscar pour son magnifique travail en tant que directeur artistique pour
Qu’elle était verte ma vallée (How Green was my Valley) de John Ford. Il vient à la mise en scène une dizaine d’années plus tard, en 1952, avec
The Black Castle, transposition des célèbre
Chasses du Comte Zaroff. Il se consacre ensuite surtout au western, à la science-fiction et au film d’aventure (
The Golden Blade avec Rock Hudson et Piper Laurie) ; il tourne même un film de sous-marins dans lequel nous trouvons réunis Ronald et Nancy Reagan,
Hellcats of the Navy. Sous le pseudonyme de Nathan Hertz, il réalisera également à la fin des années 60 des séries Z aux titres ne manquant pas de piquant tel
The Brain from Planet Arous ou
Attack of the 50 Foot Woman. Mais il est aujourd’hui surtout réputé pour avoir tourné des films cultes avec le procédé d’effets spéciaux ‘Dynamation’ (avec entre autre Ray Harryhausen aux manettes), les indémodables
Septième voyage de Sinbad (1958) et
Jack, le tueur de géants (1962). Mais revenons-en à son deuxième film, celui qui nous intéresse d’ailleurs ici,
Gunsmoke.

Les deux tueurs à gages Reb Kittredge (Audie Murphy) et Johnny Lake (Charles Drake), après qu’ils aient participé au bain de sang que fut la Johnson County War, viennent d’échapper aux tuniques bleues à la frontière du Wyoming. Reb souhaiterait désormais se poser ; il se sépare de son compagnon pour se rendre à Billings (Montana) où il pense avoir trouvé un travail plus tranquille. Sur le chemin, un étranger lui tire dessus mais ne réussit à abattre que son cheval. Reb prend la diligence où il fait la connaissance de Rita Saxon (Susan Cabot), fille de Dan (Paul Kelly), le seul rancher qui résiste encore à Matt Telford (Donald Randolph), puissant Cattle Baron ayant quasiment accaparé tous les terrains de la région. Malheureusement, Rita revient chez elle avec une mauvaise nouvelle : les banquiers refusent le prêt qui ferait que sa famille puisse rester sur ses terres ; Telford est sur le point de pouvoir les racheter, aidé en cela par les talents de Gunfighter de Reb qu’il compte engager. Mais ce dernier a des principes et refuse ce coup ci de louer ses services de tueur d’autant que son ‘employeur’ et le ‘contrat’ ne lui plaisent guère. Ayant gagné la propriété de Dan Saxon aux cartes, il en devient propriétaire ; ce qui arrange bien l’honnête rancher qui compte sur ce jeune homme fougueux pour rétablir la situation en sa faveur. Pour cela, ils doivent conduire et vendre le plus vite possible leur cheptel afin d’amasser une somme assez considérable qui servirait à contrer Telford. On imagine bien que ce dernier fera tout pour leur mettre des bâtons dans les roues avec l’aide de Johnny Lake, l’ex-ami de Reb, passé dans le camp adverse et de la Saloon Gal Cora Dufrayne (Mary Castle)

La lutte sans merci que se livrent un petit rancher et un gros propriétaire (bref, David contre Goliath), une histoire bien connue des amateurs du genre. Peu de motifs d’étonnement donc à priori au sein de cet agréable divertissement ; et pourtant il nous réserve néanmoins quelques petites surprises scénaristiques : l’homme qui va apporter son aide au modeste éleveur n’est autre qu’un tueur à gage ayant refusé de travailler pour son rival ; l’ex-compagnon d’armes du Gunman va se retrouver dans le camp adverse mais l’amitié triomphera pour une fois de la violence et de la cupidité ; le contremaitre du ranch va se retrouver avec un nouveau patron qui est dans le même temps son rival en amour ; l’ex-amante des deux tueurs à gage, la saloon Gal Cora, s’avère un personnage encore plus avide et ambitieuse que le ‘Bad Guy’ officiel: "
je prend ce que je veux de toutes les manières possibles" ; le rancher va se lier d’amitié avec celui qui lui a gagné sa propriété aux cartes, se révélant très tolérant et compréhensif à propos de son ancien ‘métier’ : lui-même ayant dans sa jeunesse écumé les USA au sein de la tristement célèbre Horde sauvage (The Wild Bunch), il croit à la possibilité pour un homme de changer du tout au tout, à la faculté de rédemption ("
il est fonceur mais pas mauvais" dira t’il à ceux qui le mettent en garde au vu de sa réputation). Encore un détail qui a du sembler ‘amusant’ à l’époque pour ceux qui allaient voir tous les westerns en salle dans l’ordre de leurs sorties : le précédent western Universal,
The Redhead from Wyoming, racontait une histoire qui rappelait le fameux conflit sanglant nommé 'The Johnson County War'. Au début du film de Nathan Juran, le personnage joué par Audie Murphy vient juste de quitter ce ‘champ de bataille’ comme si
Gunsmoke prenait la suite du film de Lee Sholem.
Audie Murphy justement qui doit en être à son septième western et dont le jeu s’affirme de film en film ; on ne peut certes pas dire que ce soit un grand acteur n’ayant, loin s’en faut, ni la classe de Randolph Scott ni le charisme d’un John Wayne ou d’un Gary Cooper. Mais ça n’en fait pas pour autant un mauvais comédien. Dans les suppléments d’un western d’Harry Keller sorti récemment chez Sidonis (
Les sept chemins du couchant), Bertrand Tavernier fait d’ailleurs une sorte de Mea Culpa à son sujet ("
Il était de bon ton de s'en moquer à une certain époque mais il était finalement très plausible"). En tout cas, jusqu’à présent et plus encore dans
Gunsmoke, Audie Murphy fait preuve d’une belle vitalité et s’avère tout à fait juste et crédible ; il avait même demandé à ce que le look de son personnage soit plus réaliste qu’à l’accoutumée ; on le voit donc pas toujours très bien rasé, ses vêtements loin d’être très propres, son Stetson maculé de sueur et la chemise souvent sortie de son pantalon. D.D. Beauchamp lui a concocté un personnage plutôt intéressant et lui a servi sur un plateau quelques punchlines bien senties ; d’ailleurs les dialogues dans leur ensemble sont excellents, plein de sous entendus sexuels lorsque Mary Castle ou la superbe Susan Cabot sont en jeu. Rappelez-vous de cette dernière comédienne et sa chevelure noir ébène, spécialisée en début de décennie dans les rôles d’indienne (
Tomahawk,
Au Mépris des lois) ; au cours de la séquence où on la voit proposer ses charmes à Audie Murphy, elle s’avère vraiment convaincante. Quand à Mary Castle, la Saloon Gal qui n’a pas froid aux yeux, elle nous délivre une chanson que vous connaissez surement, la même que Marlène Dietrich interprétait dans
Destry Rides Again (Femme ou démon), "
See What the Boys in the Back Room Will Have"

Si la mise en scène de Nathan Juran ne fait pas d’éclats particuliers, elle demeure néanmoins fonctionnelle et s’avère même parfois assez efficace notamment lors des scènes d’action (‘stampede’, fusillades, descente vertigineuse d’une montagne par un chariot, la difficile progression du convoi à travers les reliefs tourmentés…) ; l’image du ‘duel’ entre Audie Murphy et Paul Kelly en tout début de film est mémorable dans la façon qu’à le personnage du tueur à gage de dégainer son revolver de la main droite tout en tenant son fusil de la main gauche. Une histoire qui se tient bien avec le mélange idéal de romance, d’humour (dans les dialogues surtout) et d’action se terminant par un traditionnel happy end, un bon score de Herman Stein qui décidément semble se complaire dans le genre ainsi qu’un casting une fois encore parfaitement bien choisi (on retrouve d’ailleurs à chaque fois quasiment les mêmes acteurs) pour au final un honnête divertissement, certes routinier mais sacrément plaisant.
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Quand la poudre parle (Law and order, 1953) de Nathan Juran
UNIVERSAL
Avec Ronald Reagan, Dorothy Malone, Preston Foster, Alex Nichol, Chubby Johnson, Dennis Weaver
Scénario : John et Gwen Bagni, D.D. Beauchamp
Musique : Joseph Gershenson
Photographie : Clifford Stine (Technicolor)
Un film produit par John W. Rogers pour la Universal
Sortie USA : 13 mai 1953
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Peu de motifs d’étonnement à priori au sein de cet agréable divertissement ; et pourtant il nous réserve quelques petites surprises scénaristiques [...] Si la mise en scène de Nathan Juran ne fait pas d’éclats particuliers, elle demeure néanmoins fonctionnelle et s’avère même parfois assez efficace notamment lors des scènes d’action [...] Une histoire qui se tient bien avec le mélange idéal de romance, d’humour (dans les dialogues surtout) et d’action se terminant par un traditionnel happy end, un bon score ainsi qu’un casting une fois encore parfaitement bien choisi pour au final un honnête divertissement, certes routinier mais sacrément plaisant." Voici ce que j'écrivais il y a quelques semaines à propos de
Gunsmoke (Le tueur du Montana), le précédent western signé Nathan Juran, sorti sur les écrans américains seulement trois mois auparavant. On pourrait réécrire mot pour mot la même chose concernant
Law and Order, western encore plus réussi.

1882. Après une longue poursuite, le Marshall Frame Johnson (Ronald Reagan) parvient à arrêter l’assassin Durango Kid qu’il ramène à Tombstone pour qu’il y soit jugé équitablement. La population préfèrerait cependant un lynchage immédiat ; Frame ne se sentant plus en phase avec les habitants de la ville, qui n’ont pas l’air d’apprécier la paix qui y règne, décide de partir avec ses frères Lute (Alex Nichol) et Jimmy (Russell Johnson) pour s’occuper d’un ranch dans une ville nommé Cottonwood. Jeannie (Dorothy Malone), sa bien-aimée, tenancière d’un saloon, devra l’y rejoindre quand leur futur havre de paix sera retapé. Mais Cottonwood est sous la coupe de Kurt Durling (Preston Foster), un voleur de bétail et de chevaux qui a réussi à corrompre même le shérif et qui avait déjà eu maille à partir avec Frame quelques années plus tôt. Le juge et quelques honnêtes notables prient Frame de reprendre sa fonction de Marshall mais il refuse préférant désormais sa tranquillité. Son frère Lute en revanche accepte la proposition mais sera tué peu de temps après alors que dans le même temps son frère Jimmy est accusé de meurtre. Malgré sa répugnance à reprendre du service, il se sent pourtant dans l’obligation de le faire et son premier décret est d’interdire le port des armes dans l’enceinte de la ville. Ce qui n’est pas du goût de tout le monde…

Ceux qui auraient pensé que le personnage du Marshall Frame ressemblait par bien des points à Wyatt Earp ne ne sont pas trompés de beaucoup. Mais revenons en arrière ! Générique traditionnel sur un beau thème musical dans la lignée de ceux signés Herman Stein ou Hans J. Salter. Un cavalier en suit un autre au sein de magnifiques paysages désertiques (les mêmes qui accueilleront un final tout aussi réussi au milieu des rochers). Après avoir rattrapé un meurtrier suite à une efficace scène de bagarre, le Marshall Frame s’arrête avec son prisonnier devant la pancarte indiquant l’entrée de la ville dont il a en charge de faire respecter la loi. Dessus est indiquée "
Vous êtes à Tombstone où l’ordre règne. Ici reposent ceux qui pensaient le contraire". Travelling latéral qui découvre derrière la pancarte un morceau de terre jonché de tombes.
Durango (le bandit) : -
Les gens sont durs à convaincre par ici.
Frame (le shérif) -
Ou alors ils ne savent pas lire.
Durango -
Vous les avez tous descendus ?
Frame -
Seulement ceux que l’on n’a pas pendus !
Durango -
Ca ne laisse pas grand choix. Pourquoi ne pas m’avoir descendu ?
Frame -
Je suis là pour faire régner l’ordre, pas pour tuer.
Durango -
Ici on dirait que c’est la même chose.
Frame -
Vous avez au moins la satisfaction d’être pendu dans la légalité.
Durango -
C’est à vous que ça donne satisfaction. De toute façon il n’y a pas d’autres issues que la mort.

Voilà le premier échange de dialogue entre l’assassin et le shérif qui donne un peu le ton de ce western de série mené tambour battant et avec un très grand professionnalisme par un Nathan Juran plutôt inspiré et diablement efficace. Les dialogues parfois assez piquants (surtout dans la bouche de Chubby Johnson) viennent rajouter au plaisir que les seuls "fondus" du genre pourront prendre à ce western qui se révèle être avant tout un véhicule pour Ronald Reagan, ce dernier ne faisant néanmoins pas d'ombre au reste du casting une nouvelle fois parfaitement bien choisi par les équipes Universal. Car si les non-amateurs s'y ennuieront ferme, le décorum et le style Universal ont encore eu raison de mon objectivité ; résultat, j'ai pris un immense plaisir devant ce petit western de série B. Les héros ont de la prestance et de la répartie : ils auraient pu faire un défilé de mode avec leurs chemises ne faisant pas un pli, colorées et rutilantes, leurs chapeaux classieux ; les femmes sont charmantes et, qui plus est, splendidement maquillées et vêtues ; les 'Bad Guy' ont la gueule de l'emploi et se révèlent cruels à souhait ; les intérieurs sont coquets avec même rideaux vichy aux fenêtres ; les paysages sont magnifiques ; et une fois encore, aucune utilisation de transparences ne vient gâcher notre plaisir. Rien que de l'humour (à petite dose et uniquement au sein de punchlines réjouissantes), de l'action, de la romance et du drame : il est parfois fort agréable de se contenter de si peu notamment lorsque tout ceci concocté avec autant de sérieux.

W.R. Burnett, l’auteur du célèbre 'Little Caesar' adapté par Mervyn LeRoy en 1931 avec James Cagney, est également celui de 'Saint Johnson' dont deux adaptations virent le jour avant le western de Nathan Juran, toutes deux déjà avec comme titre original
Law and Order ; par Edward L. Cahn en 1932 puis par Ray Taylor en 1940, avec respectivement Walter Huston puis Johnny Mack Brown en Frame Johnson. Dans 50 ans de cinéma américain, Tavernier et Coursodon parlent à propos du film qui nous concerne de "
remake honteux" ; j’avoue ne pas très bien comprendre ce qui les a poussés à dire ceci n’ayant pas eu l’occasion de voir les versions précédentes mais une chose est certaine, le film n’a rien de honteux en lui-même ; il s’agit d’un western de routine comme tant d’autres mais pas pire que bon nombre d’entre eux et même bien plus agréable que certains classique. Il s'agit du troisième film du réalisateur dont les titres de gloire seront les célèbres
7ème voyage de Sinbad et
Jack le tueur de géants, qui doivent d’ailleurs bien plus à leurs effets spéciaux (Ray Harryhausen pour le premier) qu’à la qualité de leur mise en scène. Nathan Juran n'est peut-être qu'un artisan mais un solide artisan, ce qui peut donner des choses bien agréable : la preuve !

Ne nous attendons donc à rien d’extraordinaire : c’est conventionnel, bourré de clichés, sans aucun éclair de génie mais c’est du travail très bien fait. Nous pourrions en dire de même de l’interprétation de Ronald Reagan : aucune raison de sauter au plafond mais une certaine présence et une stature qui faisait de lui un cow-boy tout à fait crédible, dans la lignée de ceux interprétés par Randolph Scott, un personnage à la fois rigide et déterminé mais profondément humain. Il en va de même ici où il campe une sorte de Wyatt Earp allant être une nouvelle fois obligé d’épingler son étoile pour aller nettoyer la ville dans laquelle il voudrait s’établir dans le calme avec sa dulcinée. Comme nous le disions d'emblée, beaucoup de points communs avec Wyatt Earp à commencer par la première ville dans laquelle on le voit avec ses frères (2 au lieu de 3), la fameuse Tombstone (où aura lieu le Gunfight de OK Corral), sa décision d'interdire les armes à feu au sein de la ville... "
Ce n’est pas aujourd’hui que je vais instaurer la tradition du lynchage" dira-t-il en s’opposant ainsi à la population entière de la ville qui voudrait des méthodes plus expéditives. Voyant que les voies légales n’intéressent pas ses concitoyens, il jettera l’éponge dans un premier temps : "
Je suis fatigué de vouloir donner ce que personne ne semble vouloir", à savoir le calme et la paix. Nous sommes donc assez éloignés de l’image qu’on se fait habituellement de Ronald Reagan aspirant ici plus à la fastidieuse vie de fermier qu’à la violence ("
J'en ai marre de tuer"). Pour redonner confiance à ses concitoyens, il ira jusqu'à poursuivre son propre frère accusé de meurtre pour le livrer à la justice. Lui même ne sera pas le responsable direct des morts qui tomberont lors de ces conflits pour faire rétablir la paix.
Dorothy Malone joue les utilités mais elle est parfaitement bien mise en valeur, demeure toujours aussi belle et se révèle attachante lorsqu’elle déclare sa flamme à son partenaire d'une manière assez originale ('
You're big and you're ugly and you're stupid, and I happen to be in love with you.') ; le couple qu'elle forme avec Ronald Reagan s'avère plutôt convainquant. En revanche, Miss "New Jersey 1952", Ruth Hampton, si elle possède des atouts non négligeables, ce n’est pas dans son jeu d’actrice qu’on les trouvera (c'est d'autant plus dommage que c'était Susan Cabot qui avait été sollicité au départ) ! Le reste de la distribution s'avère avoir été recrutée avec perfection : Preston Foster est un méchant qui a de l’allure, Dennis Weaver a une belle gueule de salaud et Alex Nicol possède beaucoup de classe, aussi à l'aise lorsqu'il s'agit de jouer les massacreurs (
Tomahawk) que dans la peau d'un homme de loi comme il l'est ici, comme il l'était déjà dans
The Redhead of Wyoming aux côtés de Maureen O'Hara. Quant à Chubby Johnson, il est égal à lui-même dans la peau de ce croque-mort à la recherche de clients (on se croirait dans Lucky Luke)

Quelques autres raisons de se réjouir : une très belle photo en Technicolor, un montage incisif, une très bonne partition dont certains thèmes auraient été écrits par Henry Mancini, une belle course poursuite finale entre les deux frères aux milieu de paysages rocailleux et désertiques, un appel à la non violence de la part de l'acteur Reagan ainsi que des détails et images rétrospectivement assez cocasses de ce dernier se faisant traiter de froussard, essuyant la vaisselle ou encollant un lai de tapisserie. Sans oublier une mise en scène qui réserve quelques très beaux cadrages ou mouvements de caméra comme celui qui suit un couple en un panoramique à 180° filmé de derrière un bosquet. Le côté positif de ce type de films est que nous les oublions aussi vite que nous les avons visionné et que, de ce fait, il n’est pas déplaisant de les revoir la semaine suivante d’un œil presque neuf. Prévisible et sans surprises mais bougrement agréable, Nathan Juran sachant se contenter d'un faible budget sans que ça ne se remarque trop. De la série B comme je l'aime !