Notez les films naphtas - Novembre 2011
Publié : 1 nov. 11, 15:56
I Wake Up Screaming (Qui a Tué Vicky Lynn - Bruce Humberstone, 1941)
Superbe film noir que ce I Wake Up Screaming vanté par Daniel Gregg dans le topic des films du mois. Alors que le genre vient à peine de naitre "officiellement" (Le Faucon Maltais est sorti quelques semaine auparavant), I Wake up Screaming s'empare déjà des codes qui feront son succès; C'est évident dès la première scène, l'interrogatoire de Frankie Christopher (Victor Mature) par la police et sa lumière très angoissante, ses policiers laissé dans l'ombre qui effacent, pour le spectateur, le rôle protecteur de la police et qui nous fait entrer dans un monde où les repères moraux sont cassés. Cette impression se maintiendra tout au long du film, portée par la sublime confrontation entre un excellent Victor Mature -je ne comprends pas du tout pourquoi Tavernier/Coursodon qualifient sa prestation de catastrophique dans 50 ans- et le sublime Laird Cregar qui semble presque inventer la figure du policier trouble, qui habitera le genre ensuite.
Étonnamment, le film est copieusement éreintée par Brion dans Le Film Noir, qui regrette la réalisation de Humberstone. je ne comprends pas vraiment cette attaque, le film est tendu, oppressant, et jamais les petites relâches comiques ne cassent la dynamique du film. Au contraire, elles contribuent même à l'atmosphère glauque de cette œuvre, qui culminera dans un somptueux final. Pour ma part, je m'en tiens à l'avis d'Eddie Muller dans le commentaire audio qui y voit un film fondateur du film noir - le simple plan sur Mature dans l'escalier observant le standardiste devrait nous en convaincre - fort réussi par un Humberstone qui ne persévérera pas dans le genre, mais qui en pose un excellent jalon.
Black Hand (La Main Noire - Richard Thorpe, 1950)
Autre film assez fondateur, puisqu'il doit s'agir d'une des premières évocation directe de la mafia et du poids de la Main Noire sur la communauté Italo-Américaine. On note la description quasi documentaire de cette communauté, que le film vise à réhabiliter comme l'annonce le bandeau initial, dans de très beau décors qui font le cadre d'un excellent film à suspense. On peut toutefois reprocher à Black Hand un petit manque de rythme, certaines lenteurs et une réalisation parfois transparente que l'on imputera à Thorpe et qui empêche Black Hand d'être un chef d’œuvre mais soyons juste avec Thorpe, l'ensemble est suffisamment réussi pour nous faire passer un excellent moment, et fait vraisemblablement partie des meilleures réussites de son auteur.
L'excellente surprise du film, c'est évidemment Gene Kelly, incroyablement crédible dans son rôle d'immigré italien en quête de vengeance. Le physique puissant de Kelly lui donne une superbe prestance et il porte le film grâce à son charisme qui évoque, j'ose la comparaison, les meilleurs instant de Marlon Brando. Une belle surprise.
Superbe film noir que ce I Wake Up Screaming vanté par Daniel Gregg dans le topic des films du mois. Alors que le genre vient à peine de naitre "officiellement" (Le Faucon Maltais est sorti quelques semaine auparavant), I Wake up Screaming s'empare déjà des codes qui feront son succès; C'est évident dès la première scène, l'interrogatoire de Frankie Christopher (Victor Mature) par la police et sa lumière très angoissante, ses policiers laissé dans l'ombre qui effacent, pour le spectateur, le rôle protecteur de la police et qui nous fait entrer dans un monde où les repères moraux sont cassés. Cette impression se maintiendra tout au long du film, portée par la sublime confrontation entre un excellent Victor Mature -je ne comprends pas du tout pourquoi Tavernier/Coursodon qualifient sa prestation de catastrophique dans 50 ans- et le sublime Laird Cregar qui semble presque inventer la figure du policier trouble, qui habitera le genre ensuite.
Étonnamment, le film est copieusement éreintée par Brion dans Le Film Noir, qui regrette la réalisation de Humberstone. je ne comprends pas vraiment cette attaque, le film est tendu, oppressant, et jamais les petites relâches comiques ne cassent la dynamique du film. Au contraire, elles contribuent même à l'atmosphère glauque de cette œuvre, qui culminera dans un somptueux final. Pour ma part, je m'en tiens à l'avis d'Eddie Muller dans le commentaire audio qui y voit un film fondateur du film noir - le simple plan sur Mature dans l'escalier observant le standardiste devrait nous en convaincre - fort réussi par un Humberstone qui ne persévérera pas dans le genre, mais qui en pose un excellent jalon.
Black Hand (La Main Noire - Richard Thorpe, 1950)
Autre film assez fondateur, puisqu'il doit s'agir d'une des premières évocation directe de la mafia et du poids de la Main Noire sur la communauté Italo-Américaine. On note la description quasi documentaire de cette communauté, que le film vise à réhabiliter comme l'annonce le bandeau initial, dans de très beau décors qui font le cadre d'un excellent film à suspense. On peut toutefois reprocher à Black Hand un petit manque de rythme, certaines lenteurs et une réalisation parfois transparente que l'on imputera à Thorpe et qui empêche Black Hand d'être un chef d’œuvre mais soyons juste avec Thorpe, l'ensemble est suffisamment réussi pour nous faire passer un excellent moment, et fait vraisemblablement partie des meilleures réussites de son auteur.
L'excellente surprise du film, c'est évidemment Gene Kelly, incroyablement crédible dans son rôle d'immigré italien en quête de vengeance. Le physique puissant de Kelly lui donne une superbe prestance et il porte le film grâce à son charisme qui évoque, j'ose la comparaison, les meilleurs instant de Marlon Brando. Une belle surprise.