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Re: Drive (Nicolas Winding Refn - 2011)

Publié : 9 oct. 11, 18:03
par Anorya
MJ a écrit :
julien a écrit :De la bonne daube.
Oui,moi aussi je trouve que ça manque de Boulez et de Schönberg, par rapport au projet esthétique du film.
J'avoue, j'ai ri. :mrgreen:

Après, sans tomber dans l'extrêmisme de Julien, je trouve dommage d'écouter le morceau détaché de tout référent comme ça : apparemment, tous ceux qui l'apprécient, apprécient de même la B.O donc et le film en majeure partie. Il y a donc une vraie corrélation entre l'esthétique musicale essentielle du film (ici non pas le traitement sonore du bruit, son mixage, mais la part apportée dans les pistes musicales comme création d'un univers potable et stylisé) et ce qu'elle apporte dans une esthétique visuelle (ambiance, années 80, influence de Michael Mann...).

Je n'ai pas vu le film encore pour ma part (mais bientôt. Y'a Carey Mulligan, c'est impossible que je ne vois pas ce film !) mais comme ça, j'ai trouvé le morceau assez moyen. Et pourtant, j'apprécie énormément la musique électronique, notamment (puisqu'on est en plein dedans vu que Kavinsky est produit par...), les productions d'une des moitiés des Daft Punk. Cela n'inclue pas d'un autre côté que le monsieur puisse faire des choix à la fois osés et parfois casse-gueule. J'aimais bien Justice en disque. En live, j'ai par contre été des plus déçus (même avec toutes les chaises retirées, l'Olympia et son espace n'étaient dûment utilisées à fond; machine qui s'arrête pendant le concert, du coup l'un des deux larrons qui essaye de masquer ça en mixant de gros beats. Mouais. Pas convaincu). Je pense sincèrement que ce morceau ne peut pleinement s'apprécier qu'après avoir été "marqué" par la vision du film et vos avis me confortent en ce sens. ;)

Re: Drive (Nicolas Winding Refn - 2011)

Publié : 9 oct. 11, 18:17
par Demi-Lune
Anorya a écrit :Je pense sincèrement que ce morceau ne peut pleinement s'apprécier qu'après avoir été "marqué" par la vision du film
Hmmm, ça doit être ça. :mrgreen:


(je trouve ce morceau très bof)

Re: Drive (Nicolas Winding Refn - 2011)

Publié : 9 oct. 11, 18:40
par Dunn
Anorya a écrit :
MJ a écrit :Oui,moi aussi je trouve que ça manque de Boulez et de Schönberg, par rapport au projet esthétique du film.
J'avoue, j'ai ri. :mrgreen:

Après, sans tomber dans l'extrêmisme de Julien, je trouve dommage d'écouter le morceau détaché de tout référent comme ça : apparemment, tous ceux qui l'apprécient, apprécient de même la B.O donc et le film en majeure partie. Il y a donc une vraie corrélation entre l'esthétique musicale essentielle du film (ici non pas le traitement sonore du bruit, son mixage, mais la part apportée dans les pistes musicales comme création d'un univers potable et stylisé) et ce qu'elle apporte dans une esthétique visuelle (ambiance, années 80, influence de Michael Mann...).

Je n'ai pas vu le film encore pour ma part (mais bientôt. Y'a Carey Mulligan, c'est impossible que je ne vois pas ce film !) mais comme ça, j'ai trouvé le morceau assez moyen. Et pourtant, j'apprécie énormément la musique électronique, notamment (puisqu'on est en plein dedans vu que Kavinsky est produit par...), les productions d'une des moitiés des Daft Punk. Cela n'inclue pas d'un autre côté que le monsieur puisse faire des choix à la fois osés et parfois casse-gueule. J'aimais bien Justice en disque. En live, j'ai par contre été des plus déçus (même avec toutes les chaises retirées, l'Olympia et son espace n'étaient dûment utilisées à fond; machine qui s'arrête pendant le concert, du coup l'un des deux larrons qui essaye de masquer ça en mixant de gros beats. Mouais. Pas convaincu). Je pense sincèrement que ce morceau ne peut pleinement s'apprécier qu'après avoir été "marqué" par la vision du film et vos avis me confortent en ce sens. ;)
:fiou:

Re: Drive (Nicolas Winding Refn - 2011)

Publié : 9 oct. 11, 20:44
par Flol
G.T.O a écrit :le ralenti forcément corrélé au phénomène de la violence, comprise comme ingrédient destiné à créer une rupture de ton et de rythme au sein d'une dramaturgie minimale et déflationniste
Wow.
J'essaierai de la replacer en soirée, celle-là.

Re: Drive (Nicolas Winding Refn - 2011)

Publié : 9 oct. 11, 20:47
par riqueuniee
Moi aussi...

Re: Drive (Nicolas Winding Refn - 2011)

Publié : 9 oct. 11, 22:22
par Dunn
Cela dit Drive est numero 1 dans notre top :D

Re: Drive (Nicolas Winding Refn - 2011)

Publié : 9 oct. 11, 22:34
par G.T.O
Ratatouille a écrit :
G.T.O a écrit :le ralenti forcément corrélé au phénomène de la violence, comprise comme ingrédient destiné à créer une rupture de ton et de rythme au sein d'une dramaturgie minimale et déflationniste
Wow.
J'essaierai de la replacer en soirée, celle-là.
:lol:

Re: Drive (Nicolas Winding Refn - 2011)

Publié : 10 oct. 11, 09:48
par Père Jules
Avec ses premières minutes pour le moins convaincantes (en gros, jusqu'au générique) le film s'annonce comme un grand moment de cinéma. Et puis voilà, l'inconsistance du scénario prend le pas sur la maîtrise technique. Au final, ça ressemble fort à un film d'une ambition limitée, bancal et pour tout dire assez creux. Et puis s'il y a bien un truc que je ne supporte pas au ciné, c'est l'esthétisation de la violence. Là, on est verni avec ces giclées de sang toutes plus violentes les unes que les autres filmées au ralenti. L'ambiance hors du temps de l'ensemble ne parvient guère à s'élever au-dessus de "l'exercice de style".

Bref, une grosse déception.

Sinon, la BO est sympa 8)

Re: Drive (Nicolas Winding Refn - 2011)

Publié : 10 oct. 11, 09:59
par Strum
Une critique rapide :

Une série B policière et mutique, qui vaut surtout par l'originalité de son rythme, son atmosphère, et sa première partie. Mais la réception critique du film en France, quasi-unanimement favorable - les critiques américains sont plus circonspects - me parait exagérée.

Le film est comme le fantasme d'un adolescent se rêvant en justicier romantique dans les rues de L.A., d'où le travail sur l'image, le rythme et le son - enraciné dans les années 80, de Nightcall à Michael Mann, la violence gore en plus. La langueur qu'impose le rythme lent des plans du film est celle du rêve. Les zébrures de violence gore traduisent non seulement une accélération soudaine du rythme - celui du film, celui cardiaque du héros - mais aussi l'irruption de la violence du réel, réel qui terrorise le héros du film autant que le gore peut terroriser les spectateurs non avertis. A la violence du réel, ce héros sans nom, faute de compréhension du monde, répond par un surcroit de violence, nourrie sans doute aux films d'horreur que semble affectionner le réalisateur (à propos de cette violence, si je l'ai trouvé difficile à supporter, elle a le mérite (c'est le seul) de nous faire "craindre" le prochain meurtre). Si l'homme sans nom se tait et frappe, s'il semble presque asexué (l'absence de scène de sexe entre lui et sa voisine est symptomatique), c'est bien qu'il est un fantasme adolescent.

Tout le film est résumé dans la scène de l'ascenseur, où l'on passe sans crier gare du romantisme le plus naïf à une violence qui éclabousse l'écran, comme si les deux étaient liées. Car l'homme sans nom, aussi, est éclaboussé. Son beau blouson, portant un scorpion qui symbolise sa nature (in cauda venenum), se macule de camboui et de sang à mesure que progresse l'intrigue du film. Prise littéralement, l'image signifie que l'image pure du fantasme ou du héros adolescent ne peut que se salir au fur et à mesure qu'elle est confrontée à la réalité.

Ryan Gosling a un beau visage doux, qui contraste avec les pulsions de violence qui saisissent régulièrement son personnage. Je l'aime bien. Mais je ne lui trouve cependant ni l'intensité de jeu du jeune De Niro, ni la présence abrasive d'un Steve McQueen (puisque certains journalistes l'ont comparé à ces deux acteurs)

Mme Strum, écoeurée par la violence du film, qu'elle a trouvé bien gratuite, a détesté.

Re: Drive (Nicolas Winding Refn - 2011)

Publié : 10 oct. 11, 10:03
par Père Jules
Strum a écrit : Si l'homme sans nom se tait et frappe, s'il semble presque asexué (l'absence de scène de sexe entre lui et sa voisine frappe), c'est bien qu'il est un fantasme.
C'est à mettre au crédit du réalisateur. J'ai prié pendant une bonne partie du film pour qu'on ne nous impose pas ça.

Re: Drive (Nicolas Winding Refn - 2011)

Publié : 10 oct. 11, 10:06
par Strum
Père Jules a écrit :C'est à mettre au crédit du réalisateur. J'ai prié pendant une bonne partie du film pour qu'on ne nous impose pas ça.
C'est effectivement très cohérent avec le portrait romantique que le film trace du héros.

Re: Drive (Nicolas Winding Refn - 2011)

Publié : 10 oct. 11, 10:47
par Momo la crevette
G.T.O a écrit :un film comme on les aime
Je suis à peu près sûr que tu ne sais pas ce que j'aime, donc tu peux remplacer "on" par "je".

Re: Drive (Nicolas Winding Refn - 2011)

Publié : 10 oct. 11, 11:19
par Karras
Strum a écrit :Les zébrures de violence gore, traduisent non seulement une accélération soudaine du rythme - celui du film, celui cardiaque du héros - mais aussi l'irruption de la violence du réel, réel qui terrorise le héros du film autant que le gore peut terroriser les spectateurs non avertis...
Mme Strum, écoeurée par la violence du film, qu'elle a trouvé bien gratuite, a détesté.
Violence qui n'est pas sans rappeler, sur cette scène en tout cas, celle d'Irréversible de Gaspar Noé. Il me semble d'ailleurs avoir lu que les deux réalisateurs sont assez proches et que Noé est le premier à avoir vu le film dans sa version terminée.

Re: Drive (Nicolas Winding Refn - 2011)

Publié : 10 oct. 11, 11:28
par Père Jules
Karras a écrit :
Strum a écrit :Les zébrures de violence gore, traduisent non seulement une accélération soudaine du rythme - celui du film, celui cardiaque du héros - mais aussi l'irruption de la violence du réel, réel qui terrorise le héros du film autant que le gore peut terroriser les spectateurs non avertis...
Mme Strum, écoeurée par la violence du film, qu'elle a trouvé bien gratuite, a détesté.
Violence qui n'est pas sans rappeler, sur cette scène en tout cas, celle d'Irréversible de Gaspar Noé. Il me semble d'ailleurs avoir lu que les deux réalisateurs sont assez proches et que Noé est le premier à avoir vu le film dans sa version terminée.
Du coup, je comprends mieux ma non-adhésion...

Re: Drive (Nicolas Winding Refn - 2011)

Publié : 10 oct. 11, 12:02
par Flol
Père Jules a écrit :Et puis s'il y a bien un truc que je ne supporte pas au ciné, c'est l'esthétisation de la violence. Là, on est verni avec ces giclées de sang toutes plus violentes les unes que les autres filmées au ralenti.
Il me semble qu'il n'y a aucune scène au ralenti avec du sang qui gicle : il y a bien des scènes au ralenti, qui comme tout le monde le sait, est forcément corrélé au phénomène de la violence, comprise comme ingrédient destiné à créer une rupture de ton et de rythme au sein d'une dramaturgie minimale et déflationniste ; il y a bien sûr du sang qui gicle à l'écran.
Mais les 2 ne sont jamais associés.
Me trompe-je ?