Le cinéma suédois naphta... à part Bergman

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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Ann Harding
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Re: le cinéma suédois naphta...à part Bergman

Message par Ann Harding »

Encore une petite merveille muette suédoise 8)

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Sången om den eldröda blomman (Le chant de la fleur écarlate, 1918) de Mauritz Stiller avec Lars Hanson, Edith Erastoff, Lillebil Ibsen et Nils Lundell

Olof Koskela (L. Hanson), le fils d'un riche fermier flirte inconsidérément avec toutes les filles du village. Suite à une violente altercation avec son père, il quitte son village. Devenu simple bûcheron, il rencontre Kyllikki (E. Erastoff) et entreprend de la séduire...

Cette saga suèdoise du grand Mauritz Stiller est adaptée d'un roman du finlandais Johannes Linnankoski. Comme la plupart des oeuvres de Stiller, nous sommes face à un de ces 'bildungsromans', un roman d'apprentissage comme le nomme les allemands. Olof Koskela devra tout perdre, quitter sa famille, aller jusqu'au fond de lui-même avant de pouvoir refaire surface et affronter la réalité. Dans Gunnar Hedes Saga (Le vieux manoir, 1923) de Stiller où le héros doit affronter un troupeau de rennes dans le grand nord, Olof doit prouver sa bravoure en chevauchant un rondin emporté par les rapides. Comme toujours dans les films suèdois de cette époque, l'utilisation des décors naturels est un élément central de l'intrigue. Le héros est intégré à son environnement, généralement hostile. Et il doit surmonter ces éléments pour trouver enfin la paix de l'âme. Stiller travaille toujours avec le génial Henrik Jaenzon derrière la caméra et celui-ci donne aux vastes et majestueux paysages suèdois un lyrisme et une beauté à couper le souffle. Dans le rôle principal, Lars Hanson montre l'étendu de son talent. D'abord un jeune homme insouciant et égoïste, il va sombre peu à peu dans l'enfer de la ville. Dans un bouge, il se regarde dans un miroir et découvre son double: un homme au visage ravagé. Evitant l'emphase, il offre un personnage naturel et charismatique. La séquence la plus spectaculaire nous montre la descente des rapides d'Olof juché sur un tronc d'arbre instable avec une perche pour la faire avancer telle une pagaie. Cette séquence hallucinante a été réalisée sans trucage et tient en haleine le spectateur. Stiller est à l'époque à la fois un maître de la comédie avec les merveilleux Thomas Graals bästa film (1917) et Thomas Graals bästa barn (1918) et du drame avec son chef d'oeuvre absolu Herr Arnes pengar (Le trésor d'Arne, 1919) qui suivra immédiatement ce film. Il combine une direction d'acteur hors pair et un sens visuel hors du commun. Lors de la première du film, on avait commandé au compositeur finlandais Armas Järnefelt une partition symphonique originale. On peut en entendre un extrait dans le documentaire Cinema Europe (1996). On ne peut qu'espérer que cette petite merveille du cinéma suédois des années 10 trouvera le chemin d'une édition DVD avec cette partition originale.
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Music Man
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Message par Music Man »

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CRIME A FROID (Thriller en grym) de Bo Arne VIBENIUS – 1974
Avec Christina LINDBERG et Heinz HOPF

Devenue muette des suites d'un viol dans sa plus tendre enfance, Madeleine commet une erreur irréparable quinze ans plus tard en acceptant d'être raccompagnée par un homme en voiture de sport. C’est un dangereux proxénète qui la séquestre et la drogue à l'héroïne afin de la rendre dépendante. Pour obtenir ses doses quotidiennes, elle est obligée de se prostituer.

Un thriller cruel du genre « rape and revenge » qui choqua tellement qu’il fut tout simplement interdit en Suède (ce qui n’était plus arrivé depuis un film de Sjostrom de ….1912 !). Il a depuis acquis une dimension culte et inspiré le Kill Bill de Quentin Tarentino.
L’intérêt du film repose dans la façon dont le thème racoleur (qui a donné tant de navets dans les années 70 ou des films très controversés comme Irréversible en 2002) est traité avec violence et froideur. La caméra est incroyablement suggestive et se met souvent à la place de la malheureuse héroïne, dont nous suivons les malheurs en direct. Le cinéaste suit même parfois ses personnages la caméra sur l’épaule dans un style qui évoque celui des réalisateurs nordiques actuels.
Le film contient plusieurs scènes sadiques et violentes comme celui où l’œil de le proxénète crève d’un coup de couteau l’œil de la jeune fille qui a osé griffer un client (le passage évoque le chien andalou de Bunuel, et se révèle aussi insupportable) ou encore où elle découvre le lit baigné de sang de son infortunée « collègue » de bordel. Le film comporte en outre quelques courtes et choquantes scènes porno de pénétration qui nous plongent de façon on ne peut plus expressive et implicite dans l’enfer vécu par la jeune muette.
Dans la dernière partie avec la vengeance finale, les meurtres filmés au ralenti des différents clients (dont un filet de sang gicle des lèvres), sont moins saisissants avec la lente mise à mort du proxénète.
Donc, si à la base le rape and revenge n’est pas un genre que j’apprécie, que l’histoire est absolument incroyable (la victime devient numéro 1 de karaté et de tir en quelques leçons), formellement, ce crime à froid est filmé de façon vraiment innovante et très efficace, et il fait vraiment froid dans le dos.
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Commissaire Juve
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Re: le cinéma suédois naphta...à part Bergman

Message par Commissaire Juve »

Merci du compte rendu. A une époque, ne connaissant rien du film, je m'étais interrogé sur l'opportunité d'acheter le DVD. Une bande annonce m'avait dissuadé. Et ta présentation me conforte dans l'idée que j'ai bien fait de passer au loin (ça fait un truc de moins à mettre à la poubelle).
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Re: le cinéma suédois naphta...à part Bergman

Message par Commissaire Juve »

Tiens ! là, maintenant, ARTE passe Une histoire d'amour (suédoise) de Roy Andersson (1970) http://ahbon.free.fr/DVD_1266.html. Je vais me le refaire.

EDIT : voilà un film que Carlotta pourrait éditer en BLU.
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Re: le cinéma suédois naphta...à part Bergman

Message par locktal »

Commissaire Juve a écrit :Tiens ! là, maintenant, ARTE passe Une histoire d'amour (suédoise) de Roy Andersson (1970) http://ahbon.free.fr/DVD_1266.html. Je vais me le refaire.

EDIT : voilà un film que Carlotta pourrait éditer en BLU.
J'ai vu ce film de Roy Andersson il y a quelques années au cinéma et avais été conquis par la fraîcheur de ce très beau film ! Ce serait effectivement une très bonne idée d'éditer Une histoire d'amour suédoise en DVD (ou même en Blu !) !
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Re: le cinéma suédois naphta...à part Bergman

Message par pauline »

ah oui ! :D j'adore la photographie de ce film... et le film bien sûr...
plus que les derniers Roy Andersson...

il vient de sortir en Angleterre en DVD... pendant 2 secondes j'ai cru en voyant le test sur dvdbeaver qu'il sortait enfin en blu-ray...
j'adore l'acteur - Rolf Sohlman - (celui avec la mâchoire de cro magnon) qui me fait trop penser à Ron Perlman. Son imitation de Belmondo dans A Bout de Souffle devant la glace est super... :oops:
Quant à Annika, la scène où elle reçoit son petit copain est une des plus belle scène du film et Roy Andersson n'est pas le Larry Clark des années 70. ça fait plus Gus Van Sant (Paranoid Park) dont la manière dont c'est filmé (= tendre, pudique, etc...)
La fin de l'insouciance, le temps d'un goûter...
j'adore aussi le côté pince-sans-rire des gags; le coup de la porte saloon, le feu d'artifice one-shot...etc...
le genre de gags que l'on retrouve dans le dernier Roy Andersson, mais sans le côté rafraîchissant de son premier film...
vala. Après les bonus du DVD suédois sont supers. Le hic c'est les gros pixels qui gâchent tout en raison de l'encodage. les retrouvailles des deux acteurs sont émouvantes...
pitiéééé sortez Une histoire d'amour Suédoise en blu-ray en France !!!!!
vous avez déjà 3 acheteurs !

Criterion devrait ajouter Roy Andersson au catalogue Criterion (c'est un souhait pas une info malheureusement), après avoir accueilli My Life As A Dog en blu-ray... j'ai également supplié Jon Mulvaney...
quand Carlotta avait sorti le film en France en salles (parallèlement à la sortie suédoise du DVD) j'espérais une sortie en DVD... maintenant que le blu-ray est à l'honneur c'est peut-être le moment de le sortir en France en blu-ray et DVD ?
...(Charlotte Rampling): I've been waiting for you for a long time. Oh, how I've waited for you.
Jimmy Kowalski: Yeah? Since when? Where?
... : Oh, everywhere. Everywhere and since forever. Patiently. Patiently. That's the only way to wait for somebody.
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Re: le cinéma suédois naphta...à part Bergman

Message par Music Man »

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MA SŒUR, MON AMOUR (SYSKONBADD 1782) de Vilgot SJOMAN – 1966
Avec Bibi ANDERSSON, Per OSCARSSON, Jarl KULLE

Eté 1782. Jakob rentre en Suède après cinq années passées à l’étranger et découvre que sa sœur Charlotte a l’intention d’épouser le baron Alsmeden. A la nouvelle de l’imminence du mariage, il devient profondément jaloux. Le même sentiment se manifeste chez sa sœur quand elle le voit courtiser Ebba Lurn au cours d’une soirée…

Le cinéaste Vilgot Sjöman a beaucoup choqué dans les années 60 en traitant à l’écran des thèmes très audacieux ou tabous (l’homosexualité par exemple) et en filmant en caméra vérité le célèbre je suis curieuse qui fut interdit dans de nombreux pays en raison de ses scènes pornographiques.
Ici, le cinéaste aborde le sujet de l’inceste entre frère et sœur (déjà évoqué mais de façon très soft dans le lac de la mort, film norvégien) en adaptant à l’écran une très vieille tragédie (1633) de John Ford, contemporain de Shakespeare « dommage qu’elle soit une p… » que Visconti avait dirigé sur scène en 1961 avec Alain Delon et Romy Schneider. Les 2 protagonistes à la fois cruels, vaniteux, et au final malheureux sont des personnages torturés digne d’un film de Bergman. Notamment Per Oscarsson, absolument remarquable dans le rôle du frère, exprime à la fois tout son mal-être, ses angoisses et sa violence. Outre, une intéressante analyse psychologique, le film, situé en 1792, offre également une remarquable reconstitution historique avec un souci du détail qui sonne constamment vrai : qu’il s’agisse de la vacuité et du luxe indécent dans lequel se vautre la noblesse que de la pauvreté résignée des paysans, dépeinte avec une acuité et une sincérité qui évoque le néo-réalisme(les gamins gambadent dans les flaques de boue ou regardent passer les carrosses). Il dissimule une attaque contre l’aristocratie, méprisante et indifférente devant le sort des plus démunis (le cinéaste, issu d’un milieu ouvrier, était très concerné par les sujets de lutte des classes). Le tout est filmé parfaitement avec une photographie brillante. En bon provocateur qu’il était, Sjöman intègre à son récit quelques scènes de nudité (notamment de l’acteur principal avec 2 prostituées) ou d’une grande crudité (la naissance finale, par une césarienne improvisée), qui paraissent vraiment d’avant-garde pour un film de 1966 ! Pourtant, on sent aussi dans certaines scènes (la chevauchée du carrosse dans la neige) l’influence du cinéma muet suédois, ce qui rend le film particulièrement intéressant, à la fois très moderne et très respectueux de ses racines.
Le coté à la fois égoïste et odieux des deux personnages principaux empêche d’avoir la moindre empathie pour eux, et leur drame n’émeut donc pas, mais le film de par sa violence, son audace et sa photogénie remarquable mérite largement d’être (re) découvert. Sorti en DVD aux éditions malavida :
http://www.malavidafilms.com/catalogue- ... 50-en.html
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Re: le cinéma suédois naphta...à part Bergman

Message par Music Man »

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LA FILLE DU TROISIEME RANG (Flickan från tredje raden ) de Hasse EKMAN - 1949
Avec Eva HENNING, Hasse EKMAN et Maj-Britt NILSSON

Pour aider un jeune couple d’artistes désargenté qui envisage même de faire adopter leur fille, une vieille femme vend à une bijouterie une bague d’une valeur ridicule. L’objet va passer de mains en mains, apportant tantôt le bonheur, tantôt la tragédie.

Dans le principe, cette comédie un peu grinçante d’Hasse Ekman, dont j’avais beaucoup apprécié Banketten et la fille aux jacinthes, rappelle beaucoup la Ronde de Max Ophüls qui pourtant ne sera tourné que l’année suivante. Ici c’est une bague qui passe entre les mains des différents protagonistes et lie leurs destins. En analysant les aventures des différents personnages, cocasses ou tragiques, voire tragi-comiques, on peut soit constater « la vacuité de l’existence » telle que la perçoit Hasse Ekman, dans le rôle du comédien ou alors tout le charme de la vie qui semble y déceler Eva Henning, dans son personnage d’ange gardien. En dépit d’une finesse certaine dans cette étude du sens de la vie, j’avoue avoir fini par m’ennuyer un peu au fil des sketchs. Cal dit, c’est fort bien écrit et mis en scène.
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Re: le cinéma suédois naphta...à part Bergman

Message par Commissaire Juve »

Je l'ai depuis le mois de février, mais je n'ai pas encore pris le temps de le visionner en entier.
Music Man a écrit :LA FILLE DU TROISIEME RANG...
Ce n'est pas "troisième rang", mais "troisièmes loges" (dans le théâtre). Eva Henning l'explique au début du film.
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Re: le cinéma suédois naphta...à part Bergman

Message par Music Man »

C'est pourtant ce titre français (la fille du troisième rang) que j'ai repéré sur plusieurs ouvrages dont un datant de 1953. Du coup, j'en ai déduit que le film était sorti en France sous ce titre, même si en effet, cela ne correspond pas au sens initial, le personnage d'Eva Henning étant logée vers le fond.
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Message par Commissaire Juve »

Music Man a écrit :C'est pourtant ce titre français (la fille du troisième rang) que j'ai repéré sur plusieurs ouvrages dont un datant de 1953...
Ah mince ! mauvaise traduc, donc. :? Reste à savoir s'il est vraiment sorti en salle chez nous... et avec ce titre. Ça me fait penser à Ung flukt (film norvégien d'Edith Carlmar) qui a au moins trois titres français (dont un "belge"... je l'ai découvert à la dernière brocante d'Argenteuil, ce qui m'a permis de mettre à jour la page wikipedia de Liv Ullmann). En tout cas, la base de donnée de l'institut du film suédois ne recense pas de titre français pour ce film.
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Message par Ann Harding »

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Karin Ingmarsdotter (La montre brisée, 1920) de Victor Sjöström avec Victor Sjöström, Tora Teje, Tor Weijden et Nils Lundell

Karin (T. Teje), la fille du vieil Ingmar (V. Sjöström) un riche paysan, voudrait épouser Halvor (T. Weljden). Mais, celui-ci traîne derrière lui la réputation d'alcoolique de son père. Karin est sur le point de l'épouser lorsqu'il est trouvé ivre mort au bord du chemin...

Karin Ingmarsdotter fait suite à Ingmarssörnerna (La voix des ancêtres, 1919) adaptant Jerusalem de Selma Lagerlöf. On retrouve le personnage central d'Ingmar, joué par Sjöström lui-même, maintenant vieilli et veuf. Sa fille Karin est amoureuse de Halvor qui tient la boutique du village. Dans cette zone rurale, tout le monde cancane à tort et à travers. Une réputation peut se faire et se défaire très vite. Karin va soudain douter de Halvor lorsqu'il revient ivre chez eux. Elle ignore qu'il a été victime de deux vendeurs de chevaux qui l'on fait boire plus que de raison. De plus, Eljas et son père ont ramassé Halvor ivre mort pour lui faire du tort auprès de Karin. Et Karin se retrouve mariée avec Eljas (N. Lundell) qui va se révéler un époux effroyable, alcoolique, violent, profitant des biens de son épouse. Le personnage central du film est Karin. Son père, joué par Sjöström, meurt durant la première moitié du film après une séquence mémorable. Le vieil homme est sur le bord d'un fleuve en cru et voit soudain sur un ponton à la dérive trois jeunes enfants. Il se jette à l'eau avec son long bâton pour résister au courant violent et réussit à sauver les trois naufragés. Mais, il est heurté par un tronc d'arbre à la dérive. Sa montre ne résiste pas au choc. Et le vieil homme également meurt peu après. Cette montre va devenir un symbole. Passant entre les mains de son jeune fils, elle reviendra à Halvor pour lui demander pardon de sa conduite passée (il était opposé au mariage de sa fille). Parmi les oeuvres de Sjöström, ce film est plus claustrophobe que d'autres. Nous sommes beaucoup plus confiné à l'intérieur. Il faut dire que la vie de Karin se passe près du foyer où elle prépare les repas et attend le retour de son époux. Le film est peut-être moins lyrique que Terje Vigen (1917), mais il reste une oeuvre passionnante du grand pionnier suédois.
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Re: le cinéma suédois naphta...à part Bergman

Message par Commissaire Juve »

J'adore la traduc des titres ! :o :mrgreen: ça me rappelle les traducs de titres de dessins animés Looney Tunes quand j'étais gosse.
Le vieil homme est sur le bord d'un fleuve en cru et voit soudain sur un ponton à la dérive trois jeunes enfants. Il se jette à l'eau avec son long bâton pour résister au courant violent et réussit à sauver les trois naufragés. Mais, il est heurté par un tronc d'arbre à la dérive.
Tiens tiens... j'ai ça dans un film beaucoup plus récent. Mais lequel ? Je vais faire une recherche.
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Re: le cinéma suédois naphta...à part Bergman

Message par Ann Harding »

Tiens, tiens... des emprunts/hommages à Sjöström ? En fait, ça ne m'étonnerait pas car cette séquence semble être la plus connue du film. On peut la voir dans le documentaire sur Sjöström qui a été publié par Kino:
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Re: le cinéma suédois naphta...à part Bergman

Message par Commissaire Juve »

Commissaire Juve a écrit : Tiens tiens... j'ai ça dans un film beaucoup plus récent. Mais lequel ? Je vais faire une recherche.
Ayé, j'ai trouvé... C'était dans Jerusalem (Bille August, 1996)... mais l'histoire n'a rien à voir... on peut penser que cette histoire de sauvetage est une référence littéraire connue en Scandinavie.

EDIT : finalement... si... c'est la même histoire :lol: . J'avais lu trop vite le début de ton compte-rendu. Quel âne ! :oops: Au passage, Bille Auguste en a fait un film pas du tout clautro. Et il accompagne les personnages jusqu'en terre sainte.

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Dernière modification par Commissaire Juve le 16 oct. 12, 14:16, modifié 1 fois.
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