Le cinéma suédois naphta... à part Bergman

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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Music Man
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Re: le cinéma suédois naphta...à part Bergman

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KARRIAR de Shamyl BAUMAN - 1938
Avec Signe HASSO, Sture LAGERWALL et Tollie ZELMANN

Une jeune comédienne ambitieuse rêve de faire carrière au théâtre. Pour épater son fiancé, ingénieur dans une aciérie, elle prétend qu’elle est la tête d’affiche dans Roméo et Juliette alors qu’elle est toujours confinée à des rôles minuscules. Pour la sauver de l’embarras, une excentrique ancienne gloire du théâtre lui confie exceptionnellement le rôle de Juliette lors du passage en ville de son fiancé.

Karriar est une comédie tout à fait charmante menée par des acteurs attachants. Naturelle et lumineuse, la belle Signe Hasso s ’y révèle particulièrement douée et talentueuse : on comprend qu’elle ait été embauchée à Berlin puis Hollywood peu après, pour jouer avec les cinéastes les plus prestigieux. Sans connaître une gloire comparable à ses collègues Garbo ou Ingrid Bergman, elle a fait elle-même une fort jolie « karriär ». Sur le ton de la comédie, le film aborde aussi avec une certaine justesse la thème de la femme qui veut réussir sa carrière professionnelle, et se prouver qu’elle en a les capacités. La truculente Tollie Zellmann est impayable dans le rôle de l’ancienne diva du théâtre, surtout lors de sa tentative de come-back, où morte de trac et ivre, elle donne une prestation pathétique. Pas mal du tout.
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LE BANQUET (Banketten) de Hasse EKMAN – 1948
Avec Eva HENNING, Hasse EKMAN, Stuwe LAGERWALL et Birgir MALMSTEN

Jakob Cotton, un riche banquier organise un grand banquet pour fêter ses 60 ans : un évènement qui prendra un tour inattendu et mettra à jour tous le séismes qui secouent cette famille fortunée : un fils ainé veule, profiteur et voleur, un cadet, dégoûté par le capitalisme qui rejoint les jeunesses socialistes et une fille malheureuse en ménage qui noie sa peine dans l’alcool.

Hasse Ekman nous propose une virulente et acide attaque de la haute bourgeoisie en explorant cette famille fortunée déliquescente dont les plus antipathiques sont probablement la maman distante et méprisante et le fils ainé d’une parfaite goujaterie (fort bien interprétés d’ailleurs). La fille de la maison (la très belle Eva Henning, « la fille aux jacinthes ») finira broyée dans ce milieu de faux semblants dont elle est prisonnière. Le fils cadet préfèrera fuir, quitte à refuser l’héritage que son père lui proposait. Outre l’excellence du jeu des comédiens (Hasse Ekman fournissant lui-même une performance de premier ordre en mari cynique et violent), on sera sensible à une superbe photo en noir et blanc. Le film est très percutant et d’une grande violence (on retiendra notamment le passage où le mari de Vica ayant découvert que sa femme avait un amant la viole dans le salon, puis la saoule) avec une atmosphère tendue et étouffante derrière cette façade cossue. J’ai vraiment beaucoup apprécié et ne saurait qu’inviter les forumeurs à découvrir l’œuvre de Hasse Ekman, dont au moins trois films ont été réédités en DVD en Suède (DVD sans STF mais des ST anglais sont disponibles sur le Net).
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Re: le cinéma suédois naphta...à part Bergman

Message par Commissaire Juve »

J'ai également ce DVD depuis la sortie, mais je ne l'ai toujours pas visionné. Une flemme de géant.
Music Man a écrit :... qu’inviter les forumeurs à découvrir l’œuvre de Hasse Ekman, dont au moins trois films ont été réédités en DVD en Suède (DVD sans STF mais des ST anglais sont disponibles sur le Net).
actuellement dispo...

- Första divisionen / La 1ère escadrille (1941)
- Fram för lilla Märta (1945) [truc qu'on pourrait traduire par : "Allez, petite Marthe !" ]
- Banketten / Le Banquet (1948)
- Flickan från tredje raden / La fille des troisièmes loges (1949)
- Flicka och hyacinter / La fille aux jacinthes (1950)
- Ratataa eller the Staffan Stolle story (1956) [Taratata ! ou l'histoire de Staffan Stolle]
Dernière modification par Commissaire Juve le 28 févr. 12, 03:16, modifié 1 fois.
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Re: le cinéma suédois naphta...à part Bergman

Message par Music Man »

Merci pour la liste! tu les as tous achetés?
dans la première division, on retrouve la star du muet Lars Hanson qui a continué sa carrière bien après ses fameux films avec Stiller, Sjostrom et/ou Garbo.
Une édition française ou anglaise des films d'Ekman serait tout à fait opportune pour que les amoureux du cinéma puissent (re)découvrir ce cinéaste.
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Re: le cinéma suédois naphta...à part Bergman

Message par Commissaire Juve »

Music Man a écrit :Merci pour la liste! tu les as tous achetés?
...
Non non... je n'ai actuellement que "Le Banquet"... J'ai "La fille des troisièmes loges" dans mon panier, mais j'attends. Je ne peux pas tout acheter (d'autant que mes moyens sont actuellement limités). Et puis, acheter pour que ça s'entasse dans un coin (comme c'est le cas actuellement), euh...

Sinon Ekman a joué aussi. Je l'ai dans un film "militaire" de 1954 : "Den gula divisionen / L'escadrille jaune". Il va re-sortir bientôt en édition restaurée / collector. Pas cher, en plus. Je vais me le reprendre. C'est une sorte de "Chevaliers du ciel" à la suédoise. Dispensable cinématographiquement parlant, mais rigolo (enfin... je veux dire : exotique).
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Message par Music Man »

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LES PROFESSEURS EN VACANCES ( Magistrarna på sommarlov) de Schamyl Bauman – 1941
Avec Alice BABS, Åke JOHANSSON, Karl-Arne HOLMSTEN


Suite de Mlle Swing et son professeur : Comme Inga et son frère Acke ont plutôt mal travaillé à l’école cette année, leur maman embauche le fils de la directrice pour leur donner des cours de soutien pendant les vacances. Mais comme ce dernier n’a aucune envie de s’ennuyer pendant les vacances, il se fait remplacer par un camarade guère plus brillant érudit que les deux adolescents turbulents.

Extrait de l’avis du Commissaire Juve sur son site :

Ce troisième film d'Alice Babs Nilson est la suite directe du "Swing it, magistern !" sorti l'année précédente. On y retrouve les mêmes personnages et les mêmes comédiens. Bien sûr, l'objectif principal n'a pas changé : il s'agit de donner à la jeune comédienne l'occasion de se livrer à quelques numéros de chant. Ainsi, pendant les 82 minutes de film, on peut entendre "En liten smula kärlek" (deux fois), "Ljuva natt" (version swing de "Belle nuit, ô nuit d'amour" d'Offenbach), "Jag sjunger min swing ändå" et "Vilket skulle bevisas". Cela dit, il faut reconnaître qu'il a été fait un petit effort côté scénario et que certains rôles ont été enrichis : ceux des professeurs (comme l'indique le titre du film) et celui d'Acke, le frère d'Inga. Enfin, si l'on est bien attentif, on remarquera que le scénariste et le(s) parolier(s) se sont même permis quelques petites audaces contestataires. On a d'une part de petits coups de griffes à l'encontre de certaines conventions sociales (voir les discussions entre les professeurs et leur patronne) et, d'autre part, un joli règlement de compte avec les détracteurs du film précédent. De fait, au bout de 51 minutes, la jeune fille se met à évoquer — en chanson et avec de grands sourires — les articles dans lesquels certains esprits chagrins l'avaient traîtée de "garce" après la sortie de "Swing it, magistern !" "Ils peuvent trouver que mes chansons sont niaises et détestables, ils peuvent ronchonner et me harceler, mais je chanterai quand même du swing !" Paroles que le public — cela va sans dire — applaudit chaleureusement ensuite.

Voir : http://ahbon.free.fr/DVD_1416.html

Mon avis : J’ai également plutôt apprécié ce gentillet petit film familial, qui ne casse pas trois pattes à un canard , mais se regarde sans souci avec ses personnages cocasses . J’avais pourtant préféré le premier volet à cause de meilleures chansons et de la présence d’Adolf Jahr. Cela paraît fou qu’Alice Babs ait été victime d’attaques d’un public complètement rétrograde, tant elle respire la bonne humeur, un charme jovial et paisible. Vocalement, ses prestations sympathiques rappellent un peu celles de notre Irène de Trébert nationale à la même époque, même si elle a largement survécu à l’époque des zazous pour devenir une grande dame du jazz réputée jusqu’aux USA. J’ai bien aimé la courte reprise swing de la barcarole des Contes d’Hoffmann. Le scénario est signé Hasse Ekman, le futur réalisateur de la fille aux jacinthes et du Banquet.
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Message par Commissaire Juve »

Je ne sais pas si tu l'as vue au commissariat, mais, dans ma collec d'affiches, j'ai une affiche originale de ce film. 8) (incidemment : d'une manière générale, les affiches suédoises anciennes ne sont pas très jolies)
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ELLE N’A DANSE QU’UN SEUL ETE (Hon dansade en sommar) de Arne MATTSSON - 1951
Avec Ulla JACOBSSON et Folke SUNDQVIST

Deux jeunes gens, Göran et Kerstin, s'éprennent l'un de l'autre, lors de vacances d'été à la campagne. Leur amour se heurte à une partie du village aux mœurs puritaines, et notamment à un pasteur rigoriste, sous l’emprise duquel se trouve toute une partie des habitants.

Le succès international de ce film (apparemment, il reste le film suédois le plus vu de l’histoire du cinéma) repose sur une courte scène naturiste au clair de lune. Curieux d’ailleurs quand on sait que d’autres actrices comme Arletty, Hedy Lamarr, Edwige Feuillère, Régina Linnanheimo ou Doris Duranti s’étaient déjà déshabillées à l’écran bien avec Ulla Jacobsson ! Peut- être que ce film a davantage marqué parce la scène en question est tout simplement très jolie et naturelle.

Sinon, le film assez simple, nous raconte les amours de vacances de deux adolescents sur fond de fêtes villageoises et travaux aux champs. C’est tantôt charmant, parfois anecdotique.

Mais c’est surtout une attaque ouverte contre le puritanisme et une certaine approche de la religion, rigoriste et haineuse alors que pour reprendre les mots du jeune héros elle ne devrait être qu’amour du prochain et tolérance : la mort tout à fait banale mais tragique de la jeune fille lors d’un accident de moto sera présentée lors de ses obsèques par le pasteur comme une punition divine contre la dépravation de toute une jeunesse ! Le même pasteur a d’ailleurs interdit les rencontres et activités culturelles des adolescents par crainte qu’ils sombrent tous dans la débauche : aussi, les jeunes personnages(les filles surtout) ont ils le plus grand mal à vivre leurs sentiments, rongés par les remords et le sentiment de faire quelque chose de mal . Il faut préciser que depuis la renaissance, la religion protestante imprégnait énormément la vie sociale en Suède et que la structure épiscopale luthérienne avait développé une culture de l’autorité et de la discipline. Cependant, l’église va considérablement perdre de son pouvoir après la fin de la seconde guerre mondiale, un vent libérateur soufflant désormais sur le pays : ce film(somme toute bien chaste !!) a certainement participé à ce mouvement.
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Malgré quelques longueurs et des imperfections (le personnage du pasteur aurait mérité d’être analysé ), le film est porté par la spontanéité et la fraîcheur de la jeune Ulla Jacobsson, au visage pétri d’amour et de tendresse (il lui ouvrira une carrière internationale…pas vraiment remarquable). Dommage que la photographie (le film est souvent tourné à la tombée de la nuit) soit gâché par la vétusté de la pellicule, l’édition en DVD n’ayant fait l’objet d’aucune restauration (rayures, image floue, etc..) ce qui est honteux.
Commissaire, connaissant tes exigences en matière de qualité d'image, tu as du manger ton chapeau : vendre ça 18 euros en plus!
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Message par Commissaire Juve »

Music Man a écrit :Commissaire, connaissant tes exigences en matière de qualité d'image, tu as du manger ton chapeau : vendre ça 18 euros en plus!
Mais... en cherchant un peu (quand on tape "elle n'a dansé qu'un seul été test dvd" sur Google, mon test arrive en preums)... tu aurais vu mon test (et ma présentation du film en bas de la fiche) : http://ahbon.free.fr/DVD_1275.html Je lui ai effectivement décerné un beau "de qui se moque-t-on ?" :mrgreen:
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Re: le cinéma suédois naphta...à part Bergman

Message par Music Man »

Oui, j'aurais du regarder ton site avant...
mais j'avais envie de voir ce film, et peut être que les studios suédois ne feront jamais l'effort de le restaurer un jour... :(
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Re: le cinéma suédois naphta...à part Bergman

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MADEMOISELLE JULIE (Fröken Julie) de Alf SJOBERG – 1951
Avec Anita BJORK , Ulf PALME et Max VON SYDOW

A la fin du 19ème siècle , pendant la nuit de la saint Jean, une jeune aristocrate séduit son domestique.

Franchement, j’ai été bluffé par cette magnifique transcription de la pièce d'August Strindberg et l’imagination et la créativité du cinéaste pour en faire quelque chose de vivant et d’intense.
Alf Sjoberg a au moins 25 ans d’avance sur son temps, dans sa façon de traiter les rapports sadomasochistes et cruels de cette aristocrate malheureuse et de son serviteur qui n’arrivent pas à exprimer leur amour que dans la souffrance et l’affrontement. Alors que la fête bat son plein à l’extérieur et que les villageois font la ronde dans les champs, les deux amants d’entre-déchirent avec violence. Les nombreux retours sur le passé sont mis en scène d’un seul mouvement de caméra avec beaucoup d’aisance, de fluidité et d’intelligence et le cinéaste se permet même une sorte de flash-forward des plus audacieux.
La photographie est superbe et l’on est surpris par la violence que Sjoberg parvient à intégrer à ce récit qui dépasse les simples conflits entre classes sociales pour devenir le drame intense de personnages torturés : je pense notamment à l’incendie de la maison, avec la maman de Julie qui parait à travers les flammes dans sa robe de mariée ou encore à ce curieux épisode où Julie , après avoir fouetté son chien désobéissant, oblige son prétendant à sauter par-dessus la badine, comme s’il était aussi un chien avant de le frapper à son tour.
La performance des deux acteurs et surtout de la très belle Anita Björk est captivante et impressionnante. Entre impressionnisme (quand les deux personnages narrent leurs cauchemars avec des ombres évoluant derrière eux) et expressionnisme (gros plans impressionnants de personnages effrayants), Sjöberg réussit un tour de force absolument saisissant.
Un chef d’œuvre du cinéma suédois, fascinant, que je vous recommande fortement !
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Message par Commissaire Juve »

:mrgreen: C'est sûr que c'est pas Gertrud adapté par Dreyer (oh, le saligaud). Perso, un truc m'avait fait dresser le sourcil : il y a un petit côté cinéma soviétique -- sur le plan formel -- chez Sjöberg. Une façon de filmer les visages populaires en gros plans qui rappelle Eiseinstein. Dans Mademoiselle Julie, c'est sensible au début, pendant la fête de la Saint-Jean.

Côté DVD : le film n'a pas de chance. Il y a actuellement un master médiocre qui traîne en Europe. Les Espagnols en ont tiré un DVD lamentable (qualité VHS, noir & blanc bleuté) et les Suédois ont tout écrasé au DNR. Résultat : c'est le musée Grévin, les comédiens se tapent des tronches de poupées de cire. Par ailleurs, l'appauvrissement des nuances de gris provoque -- ici ou là -- des problèmes de postérisation. Bref : zéro pointé.

Mes tests : DVD espagnol + DVD suédois J'ajoute que sur la version suédoise du premier test, j'ai mis un comparatif : Comparatif DVD espagnol / DVD suédois (le bleu, c'est le DVD espagnol).
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Re: le cinéma suédois naphta...à part Bergman

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BARNENS O / CHILDREN’S ISLAND de Kay POLLAK– 1980
Avec Tomas FRYK et Anita EKSTROM

Reine, un jeune garçon de 11 ans doit partir en colonie de vacances pour l’été. Il ne se rend pas au rendez-vous et reste seul à parcourir Stockholm en skate-board pendant que sa mère est partie travailler dans un hôtel…

Cette adaptation d’un best-seller suédois de P. C. Jersild nous raconte avec sensibilité mais dureté le passage à la puberté d’un jeune garçon perturbé par le monde des adultes qu’il juge sale et corrompu.
Une transition difficile pour un gamin très solitaire qui pense fréquemment à la mort et prend de véritables leçons de vie en traversant des univers glauques et en croisant sur son chemin des personnages atypiques et souvent malheureux (une troupe d’acteur itinérants, des ouvrières des pompes funèbres, des jeunes voyous). Pourtant les tourments qui hantent l’enfant sonnent justes et reflètent assez bien le malaise parfois immense ressenti par certains adolescents en quête de leur propre personnalité ;
Le film est certes parfois confus et osé, certains diront malsain (il comporte une scène avec l’enfant dans son intimité qui serait certainement censurée en France si le film passait à la télévision), mais c’est une étude assez intéressante, voire parfois fascinante du passage à l’adolescence. Dommage que la vilaine musique de Jean Michel Jarre (Equinoxe il me semble) soit tout à fait inadéquate.
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Re: le cinéma suédois naphta...à part Bergman

Message par Cinéfil31 »

Pour revenir à Mademoiselle Julie, je vous rejoins tous les deux : le film est une grande réussite, et Strindberg n'est pas trahi. J'ai le DVD de l'édition suédoise, et effectivement, il ne rend pas justice au film. Mais comme je l'avais visionné sur une petite TV 4/3, les défauts étaient moins sensibles. Le rapprochement que tu fais Commissaire avec le cinéma soviétique est pertinent et m'avait aussi frappé. D'ailleurs, Georges Sadoul a écrit quelque part que Sjöberg, homme de théâtre au départ (comme Bergman), avait eu envie de faire du cinéma après avoir vu des œuvres d'Eisenstein.
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Re: le cinéma suédois naphta...à part Bergman

Message par Commissaire Juve »

Cinéfil31 a écrit :Pour revenir à Mademoiselle Julie ... J'ai le DVD de l'édition suédoise, et effectivement, il ne rend pas justice au film. Mais comme je l'avais visionné sur une petite TV 4/3, les défauts étaient moins sensibles...
Oui, sur un petit écran, ça passe. Du reste -- cela fait un moment que j'y pense -- j'ai modifié la quatrième capture et j'en ai ajouté une cinquième (joli plan) tout en bas de mon comparatif : http://ahbon.free.fr/frokJulie.html

Music Man a écrit :
BARNENS O / CHILDREN’S ISLAND de Kay POLLAK– 1980
Avec Tomas FRYK et Anita EKSTROM

Reine, un jeune garçon de 11 ans doit partir en colonie de vacances pour l’été. Il ne se rend pas au rendez-vous et reste seul à parcourir Stockholm en skate-board pendant que sa mère est partie travailler dans un hôtel…
Jamais entendu parler. Etonnant (mais dans ma collec, les années 80, c'est un peu le "trou noir"). En même temps, ça n'a pas l'air folichon.
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