Notez les films septembre 2011

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés à partir de 1980.

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riqueuniee
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Notez les films septembre 2011

Message par riqueuniee »

La guerre est déclarée Sur un sujet qui se prêtait à un mélo tire-larmes, un film qui ne l'est pas du tout (même si l'émotion est bien là). Le film est tour à tour drôle, émouvant, cocasse... Et les acteurs sont tous très bons .
Une belle réussite (même s'il y a une petite baisse de régime -surtout scénaristique- dans la dernière partie du film).
J'ai découvert Valérie Donzelli comédienne dans Belleville-Tokyo et l'Art de séduire. je l'avais trouvée à la fois charmante et touchante. Ce film confirme mon impression. Il me reste à voir sa Reine des pommes (je suis passée complètement à côté de ce film)
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Demi-Lune
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Re: Notez les films septembre 2011

Message par Demi-Lune »

Body (Uli Edel, 1993)
Imaginez un ersatz de Basic Instinct (que dis-je, un ersatz... quasiment un remake, oui, mais à des lieues de la qualité du Verhoeven) réalisé comme un téléfilm érotique de M6, faussement sulfureux et surtout très con, avec un Willem Dafoe (traversant le film comme dans un mauvais rêve) qui tombe bien bas à se faire verser de la cire chaude sur les tétons et une Madonna jouant une vamp de supérette qui aime se faire prendre dans les parkings souterrains, et vous aurez seulement une vague idée de l'étendue de l'échec. A fuir, à moins que vous ayez du temps à perdre ou que vous considériez, comme moi, qu'entrevoir l'anatomie de la divine Julianne Moore constitue une raison de s'infliger pareille daube, fût-elle involontairement amusante.
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Colqhoun
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Re: Notez les films septembre 2011

Message par Colqhoun »

Demi-Lune a écrit :Body (Uli Edel, 1993)
Je n'ai pas vu ce Body, mais du même Edel il faut surtout découvrir Das Baader Meinhof Komplex, qui retrace l'histoire de la bande à Baader et des actes terroristes qu'ils ont commis entre la fin des 60s et les années 80.
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Re: Notez les films septembre 2011

Message par riqueuniee »

Cadavres à la pelle Devant les avis plus que mitigés sur ce film, je ne m'attendais pas à grand chose. La surprise est donc très bonne. Le film n'est pas tout à fait une comédie noire , même s'il contient quelques éléments du genre. Ni même vraiment une comédie de meurtres. Le film s'appuie sur une reconstitution très réussie de l'Edimbourg de 1828 (à noter une belle BO, base en grande partie sur un thème de style traditionnel), et de l'ambiance -et la mentalité- de l'époque. En poussant un peu, le film aurait pu être très cynique dans sa conclusion (ou virer au romantisme noir), il reste dans le registre de la comédie (un tout petit peu) horrifique.
Excellente interprétation (avec un petit rôle pour Christopher Lee)
Comme d'habitude, Landis a fait faire de la figuration, ou des tout petits rôles , à des gens de cinéma. Cette fois, ce sont Ray Harryhausen et Costa Gavras (accompagné de sa famille !) qui s'y collent.
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monk
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Message par monk »

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J'ai rencontré le diable de Kim Jee-woon

Je craignais un peu, comme on en avait parlé un peu avant la sortie du film, de voir un film à la violence excessive et gratuite. Et c'est ce que j'ai vu. MAIS, j'ai trouvé le film terriblement bon.

Coté violence, les Coréens nous ont habitué à beaucoup. Il est rare de voir un polar/thriller qui ne comporte pas son lot de scènes crues, sanglantes, sordides, montrées avec plus ou moins de complaisance. C'est une réalité, on le sait, on fait avec. I saw the devil est donc à remettre dans son contexte: c'est un thriller (coréen donc) sur la vengeance. Ca peut suffire, à qui connait, de savoir à quoi il va avoir à faire. Mais il faut aussi avouer que I saw the Devil est particulièrement violent, plus que la moyenne. C'est excessif, abusif et globalement pas nécessaire. Une élipse, un plan large auraient suffi. Alors c'est un peu lourd. La version salle coréenne (censurée) est donc peut être "meilleure" car plus light. Mais, mais, mais, la violence ici n'atteind pas le niveau d'un Irreversible par exemple. C'est très cru, directe, mais le film finit par sortir un peu de la réalité, un peu comme les massacres successifs à la machette de The Yellow Sea. Ca n'est jamais fun, c'est dur, mais on a pas une grosse suée. On passe le stade du thriller pur pour le film d'horreur, et ça change un peu la donne.

Mais le film a aussi son coté face. Et là, on a un sacré pu***n de film, coup de poing, super efficasse, hyper maitrisé. Le film est long et les seules longueurs sont les meutres de Kyung-chul finalement. Tout le reste se déroule de manière très fluide, la mise est scène est précise, dense et tendue, pointue. La photo est très travaillée et la performance des acteurs est vraiment mémorable. Les enjeux ne sont certes pas nouveaux, mais ils sont très bien rendus, Lee Byung-hun est vraiment parfait et impressionnant dans son rôle et sa déscente aux enfer se fait avec conviction et émotions.
On a en fait un des films corénes les plus importants de l'année, et sans doute même au delà de ça !
Je m'attendais au pire, et je l'ai eu; mais j'ai aussi eu le meilleur.

Je garde et je me fais la version censurée la prochaine fois.
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Re: Notez les films septembre 2011

Message par monk »

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Toilet de Naoko Ogigami

Ray est blasé, désabusé, maniaque et fan de model kits de robots japonais. Quand sa mère meurt, il se retrouve contree son gré en charge de sa famille: un grand frère un peu autiste, une petit soeur nombrilliste et négativiste et une grand mère japonaise qui ne parle pas un mot d'anglais.
Tourné en anglais, Toilet reste quand même un pur film japonais: un chat en tant qu'observateur distant, de la bouffe toutes les 10 minutes, des situations et des personnages décalées. On retrouve aussi toute la thématique d'Ogigami avec ces personnages qui pénètrent un monde qui n'est pas le leur mais qui vont s'y accomplir totallement. Et formellement, tout y est aussi: travellings subtils, photo délicate, et un certain manièrisme aussi mais qui reste touchant; et un humour très fin distillé avec élégance. Et bien sur Masako Motai !
Reste juste une question restée sans réponse:
Spoiler (cliquez pour afficher)
Pourquoi pasent ils tout ce temps avec leur grand mère mutique sans penser une seule fois à acheter un dictionnaire anglais/japonais ?
Encore un film charmant d'un Ogigami très en forme. Régalade :D
Je garde !
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Ender
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Message par Ender »

En ce moment à la tv (tnt), La Planète des singes de Burton (que je regarde à moitié tout en internetant, faisant la vaisselle, etc.) : mais qu'est-ce que c'est con ! :o
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cinephage
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Re: Notez les films septembre 2011

Message par cinephage »

riqueuniee a écrit :Cadavres à la pelle Devant les avis plus que mitigés sur ce film, je ne m'attendais pas à grand chose. La surprise est donc très bonne. Le film n'est pas tout à fait une comédie noire , même s'il contient quelques éléments du genre. Ni même vraiment une comédie de meurtres. Le film s'appuie sur une reconstitution très réussie de l'Edimbourg de 1828 (à noter une belle BO, base en grande partie sur un thème de style traditionnel), et de l'ambiance -et la mentalité- de l'époque. En poussant un peu, le film aurait pu être très cynique dans sa conclusion (ou virer au romantisme noir), il reste dans le registre de la comédie (un tout petit peu) horrifique.
Excellente interprétation (avec un petit rôle pour Christopher Lee)
Comme d'habitude, Landis a fait faire de la figuration, ou des tout petits rôles , à des gens de cinéma. Cette fois, ce sont Ray Harryhausen et Costa Gavras (accompagné de sa famille !) qui s'y collent.
J'ignorais que les avis en étaient mitigés : pour moi aussi, il s'agit d'une bonne comédie macabre, enlevée et souvent drole.
Et puis, réunir Christopher Lee, Ray Harryhausen et Costa-Gavras dans le même film, c'est quelque chose, quand même !
I love movies from the creation of cinema—from single-shot silent films, to serialized films in the teens, Fritz Lang, and a million others through the twenties—basically, I have a love for cinema through all the decades, from all over the world, from the highbrow to the lowbrow. - David Robert Mitchell
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Re: Notez les films septembre 2011

Message par hellrick »

cinephage a écrit :
riqueuniee a écrit :Cadavres à la pelle
J'ignorais que les avis en étaient mitigés : pour moi aussi, il s'agit d'une bonne comédie macabre, enlevée et souvent drole.
Et puis, réunir Christopher Lee, Ray Harryhausen et Costa-Gavras dans le même film, c'est quelque chose, quand même !
Les avis de Mad Movies n'étaient pas mitigés, ils ont à l'unanimité déclarés que c'était une merde :mrgreen: Le sens de la mesure habituel de Mad quoi :fiou:
Perso moi aussi j'avais beaucoup aimé et la salle au Bifff avait beaucoup apprécié :wink:
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mannhunter
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Message par mannhunter »

hellrick a écrit :
cinephage a écrit :
Les avis de Mad Movies n'étaient pas mitigés, ils ont à l'unanimité déclarés que c'était une merde :mrgreen: Le sens de la mesure habituel de Mad quoi :fiou:
Perso moi aussi j'avais beaucoup aimé et la salle au Bifff avait beaucoup apprécié :wink:
je me joins aux avis positifs au-dessus (pas ceux de Mad Movies donc), une comédie bien sympa où on retouve avec plaisir la patte de Landis...dommage qu'il passe inapperçu.
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monk
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Re: Notez les films septembre 2011

Message par monk »

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Children... de Lee Kyu Man

En mars 1991, 5 garçons dispaissent mysterieusement lors d'une promenade. On ne retrouve pas les corps.
Basé sur des faits réels, le film suit en majorité l'enquête d'un professeur de psychologie et d'un producteur de documentaires déchu qui pensent qu'un des parents est responsable des enlèvements. Un peu à la manière de Memories Of Murder, la dernière partie est aussi purement fictionelle, explorant certaines pistes inabouties dans la réalisté. La réalisation multiplie quand même les points de vue sur l'affaire: ceux des parents, de la presse, de la police locale...
Children... est un film mainstream, à la réalisation efficasse mais peu stylisée (malgré certains mouvements de grue et plongées qui aèrent le film) mais qui évite bon nombre d'effets tape à l'oeil devenus communs dans les thrillers actuels (ralentis, flash etc). Ni trop, ni pas assez, finalement. L'histoire se déroule de manière assez directe, évitant les longueurs et allant de l'avant pour faire avancer l'enquête. La seconde partie voit son rythme ralentir et le pathos prendre place, mais là aussi sans excès et de manière tout à fait justifié. Le film se veut aussi un film contre l'oublie et un hommage aux victimes. L'émotion fonctionne parfaitement.
Je garde !
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Flavia
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Re: Notez les films septembre 2011

Message par Flavia »

Le portrait de Dorian Gray - Oliver Parker - 2009
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Dorian Gray (Ben Barnes), est un bourgeois londonien à l'époque victorienne, il est élégant, d'une grande beauté, et décide de faire peindre son portrait par son ami Basil Hallward (Ben Chaplin). L'ami de ce dernier, Lord Henry Wotton (Colin Firth), rencontre par hasard Dorian en venant chez Basil, et devient son ami.

L'œuvre de Basil est terminée, il s'avère que c'est son plus beau tableau peint jusqu'à présent, Dorian affirme qu'il donnerait tout, y compris son âme, pour que le portrait vieillisse à sa place, et que lui-même garde à jamais sa jeunesse et sa beauté.

L'histoire du roman est respectée dans ses grandes lignes, le personnage au début est insouciant, et change radicalement une fois le tableau peint, il devient pervers et dégage beaucoup de cynisme et de froideur.

On reconnait bien l'univers d'Oscar Wilde lors d'une scène érotique interprétée entre Dorian Gray et le peintre Basil Hallward mais la comparaison s'arrête là. En fait ce film se rapproche de Dr Jekyll et Mr Hyde puisque le héros va sombrer dans la folie et montrer sa véritable facette qui est celle d'un démon.

Malgré des cadrages en mouvements et plongées surprenants, le film hésite entre le thriller, le fantastique sans oublier des scènes érotiques qui sont vraiment dispensables. :o

L'acteur jouant Dorian Gray s'en sort bien avec ce personnage insouciant au début, qui bascule ensuite dans la luxure, l'alcool, la violence, il dégage un mélange d'innocence et de cruauté. Colin Firth qui interprète l'ami de Dorian Gray, est impeccable comme d'habitude.

A noter que ce film n'a pas été distribué en France, curiosité à découvrir.

Aucune comparaison avec la version d'Albert Lewin (1945) :)
Dernière modification par Flavia le 11 sept. 11, 19:50, modifié 3 fois.
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Profondo Rosso
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Re: Notez les films septembre 2011

Message par Profondo Rosso »

Sweet Dreams de Karel Reisz (1985)

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Karel Reisz s'était déjà confronté au genre du biopic de manière magistrale avec Isadora, sublime transposition de la vie de la danseuse Isadora Duncan. La narration et la mise en image entièrement soumises à la personnalité fantasque de la danseuse avaient donner un résultat hypnotique et inoubliable. Presque 20 ans plus tard et émigré au Etats-Unis renoue avec le biopic avec le récit de la vie de la chanteuse country Patsy Cline. Le résultat est moins spectaculaire que Isadora mais touchant de justesse et une nouvelle fois en parfaite adéquation avec l'artiste abordée.

L'un des aspect qui valut la postérité à Patsy Cline, c'est ce timbre de voix unique et incroyable vecteur d'émotion intense dans son registre le plus connu de la ballade country déchirante. Karel Reisz semble donc vouloir aller chercher à la source la mélancolie dégagée par les chansons de Patsy Cline, ses propres amours tumultueuses avec son époux Charlie Dick. Il est ainsi très peu question de musique durant la première partie qui narre le coup de foudre entre Patsy (Jessica Lange) mal mariée à un homme indifférent et Charlie (Ed Harris) jeune ouvrier subjugué par le charme et le talent de la chanteuse. Reisz rend incroyablement intense leur relation, dans les hauts comme dans les bas. L'attention de Charlie fait fondre une Patsy Cline abandonnée jeune par son père et dont l'époux ne prête guère attention à elle.La passion est aussi idyllique que fulgurante par la narration elliptique et l'alchimie électrique entre Ed Harris (encore chevelu) et Jessica Lange rend aussi intense les étreintes que plus tard les échanges haineux des deux amants. Reisz l'anglais retrouve la verve et l'authenticité de son Samedi Soir, dimanche Matin pour dépeindre les milieux populaire de ce sud des Etats-Unis notamment les bouges miteux où joue Patsy Cline à ses débuts, les tournées harassantes mais aussi la chaleur et la solidarité du milieu country avec des séquences musicales (où au chant Jessica Lange est doublée par la voix de Patsy Cline) euphorisantes.

Reisz accorde plus de place au lent délitement du couple qu'il illustre des éléments isolés qui créent progressivement un fossé entre eux : le penchant pour la boisson de Charlie, l'éloignement dû a son service militaire, le succès naissant. C'est là qu'intervient enfin réellement la musique, Patsy s'imprégnant des maux de plus en plus douloureux de sa vie sentimentale pour nourrir la force de ses chansons. C'est particulièrement vrai vers la fin lorsque le montage enchaîne une ultime et vaine scène de réconciliation avec Patsy sur scène entamant son légendaire Sweet Dreams d'autant plus déchirant dans ce contexte. Jessica Lange trouve là un de ses très grands rôles (qui lui vaudra une nomination aux Oscar) où elle adopte avec aisance l'accent sudiste mais aussi les manières et le langage ordurier de cette fille du cru, authentique. La relation avec sa mère (superbement incarnée par Ann Wedgeworth) est très touchante d'ailleurs dans sa manière de souligner sans trop en dire les épreuves communes traversées et la complicité. Ed Harris confère aussi une belle humanité à un personnage qui aurait pu paraître détestable et qui apparaît ici comme un homme aimant mais torturé et autodestructeur. Sous la facette biopic c'est donc surtout une belle histoire tragique dont il s'agit là. La conclusion sur le couple dansant amoureusement alors que Patsy Cline a tragiquement disparue semble vouloir figer leur union désormais brisée sur ses images d'un bonheur éphémère. 5/6
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Re: Notez les films septembre 2011

Message par Flol »

Flavia a écrit :Le portrait de Dorian Gray - Oliver Parker - 2009
Pour ma part, je l'avais trouvé plutôt très fade et sans saveur. Et la fadeur de l'interprète principal y est d'ailleurs pour beaucoup (ainsi que la mise en scène sans idée d'Oliver Parker).
Mais de ce même réalisateur, à priori très fan de l’œuvre de Wilde, j'avais adoré The Importance of Being Earnest, avec un duo Colin Firth/Rupert Everett absolument génial.
bruce randylan
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Message par bruce randylan »

The stick (Darrell Roodt - 1989)

En anglais, "stick" désigne une escouade militaire d'une demi-douzaine d'hommes. Ce film décrit donc la mission confiée à plusieurs soldats de devoir aller dans la savane pour traquer une tribu indigène qui a décimé plusieurs de leurs unités. Accompagné d'un guide lui aussi enrôlé dans l'armée, les militaires ne tardent à sombrer dans la tension et la violence.

Un étonnant film d'Afrique Du Sud entre le film de guerre, le drame et le survival avec quelques touches fantastiques. Le tout s'harmonise bien dans l'ensemble en jouant intelligemment du manque de budget pour miser sur l'épure, le hors-champ, le vide et le silence. Le scénario est assez intéressant même si la structure et surtout la psychologie des militaires se révèlent très sommaires pour ne pas dire caricatural. La VF médiocre n'arrange d'ailleurs rien. C'est un festival de "ta gueule enfoiré", "je t'emmerde connard" et autres "va te faire foutre fils de pute"... C'est décliné et répété à toutes les sauces au point de presque ponctuer chaque phrase. C'est lassant et ça atténue l'ambiance pessimiste de l'histoire qui montre des soldats peu recommandables qui se livrent à des exécutions sommaires (y compris de femmes et enfants) et au racisme. Des hommes déjà névrosé et rendu à moitié fou par l'isolement dans une contré dangereuse, inconnue et peuplée d'ennemis invisibles.

La mise en scène est en plus pas mal du tout avec une photographie naturelle (tout en extérieur) très réussie et de jolis mouvements de caméra à la grue ou steadycamés même si les plans à la grue se ressemblent un peu trop. La manière d'utiliser les paysages et les décors est également astucieuse et bien intégrée au récit. Tout participe à donner une ambiance et une climat étrange fait de flottements, de malaise et d'inquiétude que la dimension mystique des shamans africains accentuent.

C'est loin d'être parfait mais cet film atypique est suffisant prenant pour en faire une curiosité recommandable bien que très très rare (sorti en France sous le titre "la section" ou quelque chose comme ça)
"celui qui n'est pas occupé à naître est occupé à mourir"
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