Re: Melancholia (Lars von Trier - 2011)
Publié : 30 mai 13, 12:39
C'est qui la sainte au juste ?
Il s'agit de la face B qui s'oppose à la face A. Mais en réalité, il s'agit de la même pièce, purement manichéenne. Disney/Von Triste, même combat pour la non compléxité de la Nature. Comme on sait, les extrêmes se rejoignent.Federico a écrit :Tant qu'à faire, je préfère le no-future, le pessimisme absolu de cette fin du monde (enfin, juste la fin du monde terrestre, grain de poussière dans l'Univers) à l'optimisme disneyien des blockbusters hollywoodiens où les gentils humains finissent toujours par avoir raison d'un cataclysme à l'échelle planétaire.
Et ben moi je constate une variation sur ce film ci, qui est dans la continuation d'Antichrist d'ailleurs. LVT a le droit de changer, d'éprouver autre chose même s'il reste sur le même terrain.G.T.O a écrit :Mais, le problème est que Von Trier construit ce discours de manière très cohérente, de film en film, depuis sa trilogie de "l'innocence" (sic) ( Breaking the Waves à Dogville), en passant par Dancer In the Dark) jusqu'à ce Mélancholia. Il se fonde, non sur une angoisse de la mort, même si cela le constitue partiellement, et ne dépend pas seulement du personnage principal. Mais, il repose sur une vision nihiliste ( à entendre au sens, d'une morbidité et soif de néant) et misanthrope de l'homme ( tous des pourris, sauf la sainte ); s'exprimant par la répétition d'un même schéma narratif manichéen : celui de la confrontation de la pureté au Mal. Celui d'un individu innocent, auquel le spectateur s'identifie dans l'épreuve, face à une communauté humaine, hostile, cruelle, vile. Donc, comme on le voit, le phénomène n'est pas exactement lié à ce que représente l'héroïne, à ses valeurs, mais plutôt à qu'elle endure, au calvaire qu'elle traverse et la façon dont Trier en tire profit, en suscitant chez le spectateur empathie, sympathie, émotions.Jack Griffin a écrit : Vous confondez et plaquez des préjugés (que LVT a aidé à édifier à travers ses films précédents) sur un film non pas nihiliste mais parlant plus de l'angoisse face à la mort, et où justement l'homme a une grande place. Et il ne faut pas substituer ce qu'incarne le personnage de Dunst à tout ce que le film dit et montre.
D'un autre côté vous êtes deux admirateurs de Malick et de son Tree of life, qui nous montre aussi une fin de monde du même ordre que LVT (avec beaucoup d'images de synthèse, de plans, de pleurs et de violons). Est ce qu'il faudrait le qualifier de nihiliste pour autant ?
Chez Von trier, on sent une réelle délectation dans la mise à l'épreuve, dans la souffrance, de la figure de l'innocence. Et, un relatif soulagement à l'idée que cela puisse cesser. La vie de la sainte est parsemée d'épreuves terribles et la mort constitue une envie partagée par le spectateur même, lié au fait que cela puisse s'arrêter. Pas une acceptation de la mort mais bien une délivrance de la vie conçue comme une épreuve, un calvaire. Nihiliste.
Ca, ça me parle. LVT, notre Hitchcock contemporain? Idée à creuser.monfilm a écrit :Von Trier est un nihiliste inspiré, un frustré génial. Et puis c'est tout.
Laideur ?Billy Budd a écrit :Mon problème avec Melancholia n'est pas le nihilisme, je n'en ai pas raiment vu, mais la laideur du film et l'ennui profond qu'il m'a procuré.
C'est le plus gros reproche technique que je ferai au film : ces plans en caméra portée collent le mal de mer et sont vite insupportables.gnome a écrit :Je pourrais juste lui reprocher la caméra à l'épaule du mariage qui rend certains plans difficilement lisibles, sinon, visuellement, c'est splendide !
Mais si je me rappelle bien c'est juste au début dans la première partie (le mariage comme cite Gnome). Après soit le spectateur s'habitue, soit tonton LVT se calmait un peu (ou les deux).Federico a écrit :C'est le plus gros reproche technique que je ferai au film : ces plans en caméra portée collent le mal de mer et sont vite insupportables.gnome a écrit :Je pourrais juste lui reprocher la caméra à l'épaule du mariage qui rend certains plans difficilement lisibles, sinon, visuellement, c'est splendide !
Si tu n'y vois pas de nihilisme ça explique peut-être ton ennui profond.Billy Budd a écrit :Mon problème avec Melancholia n'est pas le nihilisme, je n'en ai pas raiment vu, mais la laideur du film et l'ennui profond qu'il m'a procuré.
J'ai beaucoup de souvenirs de mariage qui ressemblent à cela...gnome a écrit :Laideur ?Billy Budd a écrit :Mon problème avec Melancholia n'est pas le nihilisme, je n'en ai pas raiment vu, mais la laideur du film et l'ennui profond qu'il m'a procuré.
Je pourrais juste lui reprocher la caméra à l'épaule du mariage qui rend certains plans difficilement lisibles, sinon, visuellement, c'est splendide !
Je sais qu'au cinema, beaucoup de spectateurs s'en étaient plaints, mais pour n'avoir vu le film qu'en video, c'était très éloigné de cette sensation de mal de mer.Federico a écrit :C'est le plus gros reproche technique que je ferai au film : ces plans en caméra portée collent le mal de mer et sont vite insupportables.gnome a écrit :Je pourrais juste lui reprocher la caméra à l'épaule du mariage qui rend certains plans difficilement lisibles, sinon, visuellement, c'est splendide !
J'ai aimé le film, mais j'avoue ne jamais avoir compris, ni l'intérêt, ni les dithyrambes de l'époque à l'encontre de cette intro...Billy Budd a écrit :L'intro est d'une laideur inouïe, pauvre Wagner.